Vi' & Tomàs
© Kaiji « Adventure is out there. »Finalement, il s’y plaisait plutôt bien, au Summer Camp. Malgré toutes les appréhensions qu’il avait eues en venant ici, il parvenait à s’amuser. Voilà désormais deux ans qu’il était simplement rentré chez lui pour l’été, refusant le camp de vacances des étudiants. Ce genre de rassemblements organisés pour permettre aux jeunes de pratiquer des activités –sportives, bien souvent– ensemble, il les avait évités un maximum. Si pendant de nombreuses années il avait adoré ça, son accident avait radicalement changé la donne. Même si avouer cela n’avait rien de glorieux, il avait peur. Il était inquiet à l’idée qu’un autre incident de ce genre ne puisse se produire et gâcher définitivement la vie qu’il s’efforçait de mener à bien. Malheureusement –ou heureusement, qui sait ?–, à la fin des cours, ses parents avaient catégoriquement refusé qu’il ne revienne passer l’été en Argentine. Non pas qu’il les insupportait, loin de là. Seulement, ils avaient à cœur de le savoir heureux, et ils avaient bien conscience que rester à la maison lui serait d’un ennui fatal. Alors ils avaient insisté pour qu’il parte à ce camp, qu’il mette ses démons de côté pour s’amuser. Profiter de la vie, n’était-ce pas sa devise ?
Et, aussi surprenant que cela puisse paraitre, il ne regrettait pas. Certes, il ne participait que très peu aux événements mis en place, mais il s’occupait comme il le fallait ; sa routine matinale à la piscine le maintenait en forme, il trouvait des activités divertissantes pour chaque après-midi, puis, le soir, il allait s’installer sur la plage pour jouer de la guitare. Il avait fait quelques connaissances plutôt sympathiques et avait croisé le chemin d’une fille très intrigante. Tout allait pour le mieux.
En cette belle journée d’été, Tomàs avait reçu une proposition plus que tentante ; la folle de service l’invitait pour une promenade en bateau en direction de l’une des îles environnantes. Ils débarqueraient là-bas, et, les connaissant, y trouveraient très rapidement une occupation amusante. Au moment où le jeune homme posait le pied sur la jetée, son regard se posa sur la silhouette d’une jeune femme, un peu plus loin. La reconnaissance d’Octavia se faisait généralement assez rapidement. Eh bien oui, il se la coltinait depuis une éternité maintenant. Seulement, ce jour-ci, il n’eut même pas besoin de chercher un quelconque repère physique dans son attitude, puisque la personne se mit soudainement à hurler ;
« Allez tous vous faire foutre !!! » Aucun doute, c’était bel et bien sa cousine qui possédait cette voix stridente. Il put donc s’avancer sans risque pour plaquer ses mains sur les yeux de la jeune femme, demandant d’une voix amusée ;
« Qui est-ce ? » La Ramirez se retourna en furie, véritable boule d’énergie.
« Tomàs ! T'as failli finir à l'hosto avec tes conneries ! » « Oh non, pas encore ! » railla-t-il avec un sourire en coin. Un peu d’ironie ne faisait jamais de mal à personne.
« J'ai failli partir sans toi ! T'étais avec une meuf avoues. » Voilà qui était… totalement faux. Seulement, en présence de la demoiselle, Tomàs devenait le genre d’hommes appréciant particulièrement le fait de plaisanter à chaque instant.
« Ow, comment t’as deviné… un super bon coup tu sais ! » Il fit mine de rêvasser quelques instants avant de reprendre ;
« Eh, je plaisante, zen ! En réalité, j’étais en train d’admirer les coquillages sur la plage. » L’argentin hocha les épaules en fourrant ses mains dans ses poches. Il fit quelques pas en direction du bateau qui les attendait, souriant avant même d’embarquer. Il aimait beaucoup les voyages en mer, même les trajets courts comme celui qu’ils s’apprêtaient à effectuer.
« Bon alors Vi’, on embarque ou non ? »