C'est à Moi!

Pour une fois que je peux m'en mettre une sans en craindre les conséquences, sans entendre Zoya me rappeler que je suis un toquard, sortir et rencontrer du monde même avec l'aide de cet allié sournois qui me berce encore dans ses bras... C'est Darwin qui va être content de l'apprendre, lui qui souhaite que je me sociabilise. Je me suis même presque fait un ami à la fin de cette soirée mais c'est sans grande certitude cependant parce que je doute qu'il ai apprécié que je lui rafle son dernier verre de vodka.

Titubant dans le couloir qui dessert toutes les suites, j'y repense encore et bougonne seul Fais pas la gueule l'..l'a...l'ami. Tout est gra...gra...gratuit. Tu veux, tu prends. La vie est aussi simple que çà. Mais à peine ai-je finit ma phrase que ma paume s'écrase sur le mur pour reprendre appui et je me marre tout seul face à la déchéance que j'affiche. Encore affublé d'une couronne en papier mâché, je me gratte quelques instants le nez à l'aide de mon verre lorsque toute lumière s'éteint. C'est la minuterie de l'éclairage qui vient de toucher à sa fin, ce qui me plonge dans le noir ou presque car une faible lueur émerge de ma droite. Inclinant mollement le visage vers l'origine de cette pale clarté, j'y vois une occasion à ne pas louper. C'est... gratuit.

Presque aussitôt, c'est vers cette porte laissée entrouverte que je me dirige et y découvre une chambre très bien agencée, le genre qui recèle toujours quelques petits bibelots à usurper. Doit bien avoir quelque chose de valeur ici, quelque part, que je pourrais troquer contre quelques billets et je n'aurais ainsi pas perdu ma journée. Personne à l’intérieur. Alors commence l'excavation des tiroirs, la fouille méticuleuse des armoires mais rien de vraiment folichon si vous voulez tout savoir... Ah si. Bingo. Dans la table de chevet c'est une montre de manufacture reconnue que j'agrippe. Pas d'inscription dessus, rien pour l'identifier, elle se revendra à bon prix, c'est tout bénef pour bibi.