« I wonder what I look like in your eyes. » [ft. Veïa Alvisio]

Veïa & Tomàs

© Kaiji
« I wonder what I look like in your eyes. »

Cela faisait désormais une semaine que cela durait. Désireux de profiter un maximum de l’été, Tomàs avait pris la décision d’aller nager tous les matins, à l’aube. D’après son rééducateur, la natation faisait partie des activités physiques les plus conseillées pour les anciens sportifs ayant été victimes d’un accident. Ce sport tonifiait tout en nécessitant une endurance calmement gérée. C’était ce dont avait besoin le jeune homme ; se dépenser tout en favorisant la détente. Par chance, le Summer Camp était l’endroit idéal pour des soirées arrosées et des fêtes à n’en plus finir. La plupart des vacanciers profitaient donc de leur matinée pour récupérer tranquillement leur quota idéal de sommeil. Et, pendant ce temps, l’argentin occupait la piscine de l’hôtel sans risque d’être dérangé. Parfois, il devait partager le périmètre avec un autre nageur, mais rien de bien alarmant. Souvent, il était seul. Un fait certainement dû à l’heure ; il était beaucoup trop tôt pour que qui que ce soit n’ait envie d’une petite séance de sport matinale.

Une fille faisait néanmoins l’exception. Ce n’était qu’au bout du troisième jour de sa routine que Tomàs l’avait aperçue. Elle était là, silencieuse, tranquillement installée sur un transat. Elle ne se baignait jamais, se contentant d’observer les alentours ou bien, parfois, d’écrire. Au fil des heures, le garçon avait fini par se rendre compte de quelque-chose ; parfois, lorsqu’il sortait la tête de l’eau pour alimenter ses poumons d’oxygène, il parvenait à capturer son regard. Ses yeux étaient souvent posés sur lui, et il le remarquait à présent. Elle semblait douce, timide et remplie de bonnes intentions. Les jours s’étaient succédés et ils s’étaient toujours retrouvés à ce point de rendez-vous, s’observant de loin, la jolie blonde prenant le soleil et le brun enchainant les longueurs.

Ce jour-là, Tomàs fut soudainement animé d’un désir de rapprochement. Cette jeune femme, seule et muette, l’intriguait au plus haut point. Qu’est-ce qui l’avait amenée ici ? Et, surtout, qu’est-ce qui l’y avait fait revenir ? Décidant –comme souvent ces derniers-temps– de suivre ses envies, il termina sa longueur pour se retrouver au niveau du bord situé face à la rangée de transats. Il immergea la moitié de son visage dans l’eau et attendit un instant. Puis, il s’appuya d’une main sur le bord pour éclabousser l’inconnue de l’autre. Son geste dura à peine deux secondes qu’il était déjà de nouveau caché.

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(Invité)

I wonder what I look like in your eyes.
— Tomàs

Je suis à la recherche à chaque seconde de mystères. Ceux qui se cache dans les recoins sombres et qui passent souvent inaperçu. Je suis une chasseuse sans relâche qui passe presque inaperçu quand quelque chose afin attire mon attention. Je m’étais donc réveillé comme à chaque matin la tête un peu dans les vapes. Malgré ma vie mouvementée dans les fêtes, j’avais encore une bonne mine et un teint légèrement bronzé qui apparaissait sur ma peau de porcelaine. Ma chambre était rangée de façon impeccable comme à chaque fois. Je me dirigeais vers la piscine encore les cheveux un peu en bataille. Dans cet endroit que je n’avais pas l’habitude de m’y aventure il y avait un jeune homme que je ne pouvais m’empêcher d’observer. Je ne savais pas exactement ce qui faisait en sorte qu’il était ma nouvelle boite de pandore, mais je voulais tout savoir. Je voulais creuser du mieux que je pouvais et bizarrement il ne semblait pas m’avoir vraiment remarquer dans mes observations matinales. Ce qui était une bonne chose, j’aimais être invisible parfois. J’étais loin de me douter en ce moment précis que les choses allaient prendre une autre tournure. Je commençais à apprivoiser l’eau, surtout depuis cette soirée avec Adriel. Je restais par contre sur le bord de la piscine sans toucher au liquide translucide. Je ne l’avais pas encore apprivoisé complètement. Il avait parfois pu croisé mon regard, mais aucune parole n’avait été échangé. Il restait concentré sur ses longueurs. J’étais assise au même endroit, le soleil me réchauffait et je le perdu de vue pendant un bref moment d’inattention. Il avait dû avoir un oiseau intéressant qui était passé sous mes yeux. Peu de temps après un éclat d’eau atterrie sur moi, mais personne aux alentours. Je me mise à rire avant d’aller cacher mon cahier à l’abri de l’eau. Je revenais au bord pour m’accroupir et attendre la suite. Je le sais que tu es là.

(Invité)