une impression de déjà-vu + maxence

maxence & teodora • Je suis une fille. Oui je sais, ça, tout le monde peut le remarquer. Mais comme toutes filles qui se respectent, j'ai horreur de faire pipi dans les toilettes publiques. Et franchement, c'est sacrément handicapant. On ne peut pas faire comme les mecs nous, nous planquer derrière un arbre, baisser le pantalon et faire notre petite affaire. Certes, on peut essayer de s'accroupir derrière un arbre, mais neuf fois sur dix, notre pantalon, nos chaussures et nos jambes en prennent pour leur grade au passage. Rien de bien glamour en somme. A supposer que faire pipi puisse être glamour. C'est donc à cause de ce sacré handicape que je me retrouve à rentrer en courant à l'hôtel pour me faufiler dans les toilettes du hall d'entrée. Enfin, je pensais que c'était les toilettes... J'avais tort. Et c'est quand j'essaie de faire marche arrière que le sort s'acharne sur moi. « Non, c'est une blague... ». Mince ! Zut ! Crotte ! La porte est bloquée. Et j'ai grave envie de faire pipi. Tellement envie que je saute sur moi même pour m'empêcher de me faire dessus. Je n'ai pas fait pipi dans ma culotte depuis mes quatre ans, et je n'ai pas envie de transformer cette phrase en : je n'ai pas fais pipi dans ma culotte depuis que j'ai vingt-deux balais ! Je frapperais bien comme une folle sur la porte, mais j'ai quand même de l'amour propre. La honte quoi. Je fais un tour sur moi même pour me rendre compte d'où je me trouve. Entre des balais, des éponges, des seaux et des produits d'entretiens. Magnifique. Je soupire bien fort pour me calmer, continuant à sautiller comme une sauterelle, avant de sortir mon téléphone. Une sonnerie. Deux. Trois. « Ouais Max, c'est Teo. Comment te dire... Je suis coincée dans le placard à balais à l'entrée de l'hôtel et j'ai grave envie de faire pipi, tu peux me filer un coup de main. Sois discret steuplé. ». Je le vois déjà derrière son écran entrain de se fiche de moi celui là. Et en plus, ce n'est pas la première fois que cela m'arrive. Cette situation me rappelle vaguement notre rencontre. D'accord, beaucoup de détails sont exactement les mêmes, sauf qu'à l'époque, nous étions sur le sol américain, et que je n'avais pas une envie pressente. Ce jour-là, j'avais passé deux heures dans le placard nettoyage avant qu'il me sorte de là. Vous me voyez expliqué mon absence en cours au bureau, je ne faisais pas la fière. Je prie vraiment fort à l'heure actuelle, même si je ne crois en aucun dieu, pour qu'il ne mette pas autant de temps aujourd'hui.