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Somewhere far along this road he lost his soul to a woman so heartless (Sage)

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✧ En bas de l'hôtel. 12 juillet 2016. ✧Sage et Noah


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Ma peine, je la traine, mon marasme atrophié. Compagnons d’infortunes là, où je me balade, sur la plage déserte. Mes traces s’effacent sur la grève, pieds nus, j’avance fantomatique, sans prêter grande attention au monde qui m’entoure, à l’environnement. Ma chemise ouverte, mon jean retroussé, mes chaussures dans une main, une clope dans l'autre. C'est là que je viens m'aérer quand tout se fait trop étouffant. Quand ma solitude suffoque de tant de promiscuité. Quand mon esprit souffre un abandon résigné.  La maladie de ma mère, la colère de mon père, la disparition de Sage. Comme à mon habitude, je passe mes jours en hypocrisie, sourire narquois, querelles incessantes et prétention assurée. Tout en moi jure que rien n'a changé, que rien ne changera jamais. Je serais toujours Noah le salaud peu fréquentable qui n’a pour se complaire que son despotisme et sa soif de pouvoir sur les autres.  Et quand la nuit vient, entre trois et quatre heures du matin, je laisse mon cœur respirer, je cesse de l'étranger. Je marche sur cette plage et je soupire, chassant de mon esprit les images salaces de fêtes, d'alcool et de filles tues-l'ennuie qui se succèdent ça et là, par terre, dans mon lit. Et là, dans le secret, ma ballade terminée, j'arpente un chemin biaisé, peu emprunté, et c'est ce qui me plait. Une petite dune à grimper avant d'atterrir le long d'un parc qui mène à l'hôtel. Dans le secret, depuis quelques jours, c’est là que je finis ma promenade. J'avance, je contourne l'hôtel et je me poste prés des buissons qui le bordent derrière, adossé au grillage, les yeux sur les fenêtres éteintes. La chambre de Sage. Là, en face de moi. Eteinte comme à chaque fois que je suis venu. Je n'ai aucune idée de pourquoi je fais ça, pourquoi je viens là, pourquoi je reste là des dizaines de minutes dans le vide, les pieds mouillés enfoncés dans la terre. Et je n’en sais rien. Je n'en sais foutrement rien. Las et blasé, je suis appuyé contre ce grillage, ravalant la fumée de ma dernière latte avant d'allumer une nouvelle cigarette. Et je regarde. Et je soupire. Silence. Les garçons ne pleurent pas.




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Perdue. Dans mes rêves abandonnés, dans mes cauchemars, je suis juste perdue, au fond du trou, au fond du gouffre dans lequel je ne cesse de m'enfoncer. De m'éteindre petit à petit. J'ai plus goût à la fête, plus goût à l'amitié, plus goût à l'amour qui a prit la fuite, plus goût à la vie. Un corps inerte que je porte, une âme redevenue bien vide maintenant. Rapidement. Trop rapidement que j'en ai déjà oublié l'odeur de la passion, de la joie, du bonheur, j'ai déjà tout oublié. Tout comme si ça n'avait jamais existé, comme si rien ne s'était passé, trop éphémère, trop furtif, la chute brutale comme je l'imaginais.. Pire, bien plus pire que ce que j'avais pu imaginer. Je n'arrive plus à trouver le sommeil, à me libérer totalement de son emprise, d'oublier son nom, d'oublier les moments. Les beaux, les moins beaux, et je m'effondre dans cette nuit noire. Je m'effondre assise sur cette foutue marche, au milieu de nulle part, le seul endroit où j'ai réussie à me réfugier. Un endroit sale, morbide, dégradée comme moi. Comme ce que je mérite probablement. Le visage dans mes mains, les gouttes salés qui tombent au sol et je me sens ridicule. Je me sens au plus bas, humilié, détruite de l'intérieur. Il est venu et à tout saccagé, tout mit en ruine et putain j'ai personne pour me réconforter, pour me relever, aucune famille, quelques amis qui doivent faire la fête et je me retrouve seule de nouveau avec moi-même. J'expire, essuyant mes larmes de la paume de ma main, balayant ma tristesse d'un seul coup irrité. Les yeux rouges, le nez qui coule je me relève en tentant de calmer mes sanglots. Je vois encore flou avec les larmes au bord de mes yeux, je balance violemment la bouteille de verre que j'ai dans la main, la laissant se briser en mille morceaux, se briser tout comme je le suis. J'avance, je déambule dans la rue, tirant mes cheveux en arrière avec mes mains et je fermais les yeux. Je les ferment fort, fort, fort comme pour tout effacer. Je laisse retomber mes mains le long de mon corps et j'ouvre les yeux, je vois ma pire terreur, ma phobie, là, de dos. J'ai envie d'hurler, de lui taper dessus jusqu'à ce qu'il en crève, jusqu'à ce qu'il est mal autant que j'ai mal. Mes pas ralentissent, je marche sans un bruit, continuant de vouloir dissimuler toutes traces de faiblesse qui ruinent mon visage depuis des heures. Je le contourne, le regarde, et je sens les larmes monter encore. Je te déteste putain, je te déteste. T'as fait en sorte d'être ma bouée de secours le temps de quelques instants pour finir par me laisser couler, pas remplir mes poumons d'eau et de toi jusqu'à l'extinction de tout signe de vie. - Rentre chez toi. Je murmure la voix tremblante, cassée par les pleurs et je me dirige jusqu'à devant l'entrée principale, cherchant activement les clefs de ma chambre dans mon sac. Sac que je fais tomber par le stresse, tout se renverse, et je tombe à genoux, les larmes coulantes jusqu'à l'extrémité de mon nez, tentant de ramasser mes affaires malgré ma vie restreinte.

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✧ En bas de l'hôtel. 12 juillet 2016. ✧Sage et Noah


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Je ne sais pas ce qu’il s’est passé, je ne sais pas comment on en est arrivé là. Je veux dire, entre elle et moi. Y avait cette attitude déplaisante qu’elle avait eut à la ballade nocturne. Combinées à mes sales attitudes d’ordinaires. Et … je ne sais pas. Je n’ai pas eu envie d’en parler, pas eu envie de lui dire que je détestais la voir flirter avec d’autres garçons. Quand je revois cette image, quand je repense à cet instant, j’ai juste envie de foutre un immense coup de poing dans mon cerveau, qu’il oublie tout ce qu’il s’est passé depuis deux mois, qu’il l’oublie, elle, et puis moi. Je n’ai pas envie d’aimer, pas envie d’être jaloux, pas envie de ne plus arriver à penser à rien d’autre qu’à elle. Je ne veux pas de tout ça, je veux retourner à ma vie fade de gosse de riche, faire comme si de rien n’était, et mourir dans mes draps de soie. Et je n’y arrive pas. Sans elle, je n’y arrive pas. Elle est là, partout, tout le temps. Chaque fois que je descends à la plage, que je marche dans l’hôtel, que je vais aux activités organisées, je pense à elle. J’ai peur et envie de la croiser à la fois. J’ai le cœur qui se sert et … je ne sais pas. Je ne sais pas quoi penser, quoi dire, quoi faire. Alors, comme toutes les nuits depuis une semaine, je retiens mon souffle là, appuyé contre ce grillage. Je retiens mon souffle et regarde sa fenêtre éteinte. Je ne sais pas ce que j’imagine, ce que j’attends, ce que je veux. Mais je le fais. Et quelques minutes dans la nuit, j’ai l’impression d’être vrai envers moi-même. Admettre qu’elle me manque. Que je n’ai pas arrêté d’y penser. Ma clope à la bouche et mon esprit envolé. Quand un « rentre chez toi » sorti de nulle part me fige sur place. Je n’ai pas entendu cette voix depuis une semaine et je la reconnais encore. Je la connais par cœur. Je reste figé, pas bougé, ma clope entre l’index et le majeur, la fraise qui me brule, et je la jette au sol et. Elle disparait. Et je ne sais pas comment réagir, pris au dépourvu, perdu. Ma bouche s’assèche et je ne peux empêcher mes yeux de la suivre du regard. Ni mes jambes d’avancer de quelques pas. Jusqu’à la voir là, de loin, devant l’entrée principale, bataillant avec son sac à main. S’effondrer. Et c’est moi qui dedans, m’effondre dans le même temps. Un pincement affreux au cœur. Je ne retiens pas mes jambes, elle court vert elle, s’accroupisse, l’aide à ramasser. Je n’arrive plus à respirer : « Laisse-moi faire », lui dis-je, évitant à tout pris son regard, ramassant à la hâte ses affaires éparpillées. Et je m’arrête quand je relêve son sac et que mes yeux s’arrêtent sur son visage boursoufflé. Je m’arrête, et je suis scotché. Je la regarde, je la fixe, je ne peux plus parler.




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Je veux plus de toi, plus de nous, plus de cet amour qui me tue. Je ne veux plus rien, ni rire, ni m'amuser, ni pleurer, ni vivre. Je ne veux plus rien. Et malgré tout ça, ce sentiment atroce au fond de ma poitrine, de mon ventre je sais que c'est toi. Je sais que mon cœur et mon corps tout entier te réclame, te hurle de t'en emparer encore une fois, une dernière fois et j'ai juste envie de me jeter du haut d'un pont plutôt que de ressentir ça. Plutôt que de souhaiter me brûler à nouveau dans son enfer. Je ne sais plus où je vais, comment j'y vais, ce que je suis, je ne sais plus rien.. Je marche machinalement, trop rapidement, ma respiration se fait saccadée, mes jambes tremblent et mes mains moites quand je croise son ombre. Quand je croise sa silhouette, cette atmosphère.. On était pas comme ça, on était bien, même si ça faisait mal souvent, on était bien. Et je t'avais toi, je t'avais.. Toi. Maintenant il ne me reste plus rien, tu m'a abandonné, tu m'as laissé seule et morte sur le carreau sans même t'en rendre compte. Alors pourquoi t'es là ? Pourquoi ? Tu veux voir le résultat final ? Tu veux avoir satisfaction que finalement t'as gagné ?.. T'as réussi à achever cette pauvre droguée de Mather ! Bravo. Et je serre les dents, j'ai cette boule dans le ventre qui ne demande qu'à exploser, douloureuse, intense, piquante. J'ai mal, j'ai tellement tellement mal que même les larmes n'arrivent pas à me soulager. À apaiser cette douleur mortelle. Et à genoux sur le bitume, je ramasse mes affaires, déboussolé, stressée, tellement que je m'écorche le bout de mes doigts contre le sol. Et j'entends ses pas se reprocher, mes yeux se ferment et je pince les lèvres pour m'empêcher de sangloter. Reste loin de moi, va-t-en, t'approche pas.. - N.. Non, laisse.. J'arrive à peine à parler, à sortir ses quelques mots. Il n'écoute pas, il continue de rester, d'être là, de m'afficher le fruit de ma défaite, de ma tristesse. Je sens son regard sur moi, je l'esquive, tourne mon visage, je ne veux pas que tu vois comme tu as gagné. Pas que tu vois comme je suis faible, comme je suis rien sans toi. - Part.. Je dis d'une voix qui part dans les aiguës par les gémissements.

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✧ En bas de l'hôtel. 12 juillet 2016. ✧Sage et Noah


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Ça devrait me satisfaire non ? Moi Noah, le grand insensible, connard et joueur. Ça devrait me satisfaire de faire pleurer les filles. De faire gémir les Mathers. Je devrais être content de la situation, je devrais m’en moquer, m’en réjouir, raconter à toute la confrérie comment j’ai brisé le cœur de cette trainée. Je devrais non ? Et non. Non, parce que ce n’est pas ça. Non parce que ce n’est pas comme ça que je le ressens. Elle m’a brisé le cœur. Littéralement. Je n’étais même pas sure de pouvoir ressentir ça un jour, et pourtant elle l’a fait. Elle m’a brisé le cœur et m’a lâché là, tout seul, désemparé. Non ça ne me satisfait pas. Non ça ne me réjouit pas. Non je n’ai pas le sentiment d’avoir gagné parce que, putain, je l’ai perdu. Elle, je l’ais perdu. Et je ne savais pas à quel point je tenais à elle jusqu’à cette semaine. Je veux dire, on avait déjà arrêté de se parler un temps avant. On s’était déjà craché à la gueule à quel point on voulait se voir crever, à quel point on voulait se voir disparaitre. Mais ça n’avait pas de sens. Ça n’a pas de sens. Là, devant le fait accompli, je n’y arrive pas, je ne peux pas. Et toi non plus. Tu ne peux pas, tu ne peux pas t’en aller comme ça. Et je cours sans réfléchir quand je la vois s’effondrer. Et je me presse à ramasser ses affaires : « Dis pas de bêtises », à son non laisse. Je le vois qu’elle n’est pas bien. Ça devrait me réjouir ? Ce n’est pas le cas. Je déteste la voir comme ça, je me déteste, je la déteste, je nous déteste. Et je finis par tout rassembler, lever le sac pour le lui tendre quand je tombe sur son visage boursouflé. Qu’elle détourne. Moi je suis incapable de bouger. Je la fixe quelques fractions de seconde. Je ne peux pas. Rien faire. Néant. Elle me somme de partir et ça m’arrache un morceau de cœur. Si tant est qu’il en reste encore qui se baladent dans mon thorax. Je ferme la bouche, déglutis péniblement et baisse le regard en déposant le sac à ses genoux. Je reconnais la voix des gens qui pleurent et j’ai moi-même envie de pleurer. Alors je résiste. Alors je persiste. Alors je fais preuve d’assurance. Pas celle d’ordinaire. L’assurance sincère. Celle qui voulait dire, non, je ne te laisse pas : « Je ne partirais pas Sage. ». Et je cherche son regard, une complicité, quelque chose. N’importe quoi. Pourvu que ça cesse.




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Alors c'était ça l'amour ? Tout ce bordel de sentiment ? Ça n'apporte qu'une once de bonheur avant de disparaître pour laisser place au tonnerre, aux orages, au tsunami, à l'ouragan qui t'emporte haut, tellement haut pour finir par te jeter à terre. Et les blessures sont bien plus douloureuses que les fractures ouvertes, que l'imputation d'un membre, qu'une lame tranchante me transperçant la peau, pire que tout et personne ne pouvait me guérir. Personne mise à part lui, mise à part toi, mise à part celle qui m'a infligé ce supplice. Et la plaie ne cesse de s'élargir quand son visage est à quelques mètres de moi, que son odeur arrive jusqu'à mes narines, que sa voix vient déchirer mes oreilles. Et je ferme les yeux, mordant dans ma langue, puis ma lèvre fermement quand il me dit vouloir rester. À quoi bon ? Tout était terminé, non ? Alors à quoi bon ? À part intensifier ma peine. - Tu.. Tu tenais à moi Noah ? Je demande blindée de rancune. Je viens enfin affronter son regard, les joues encore humides, autant que mes yeux. - Est-ce que.. Tu tenais à moi bordel ?.. J'haussais la voix, le regard noir, me rapprochant d'un pas, le visage grimaçant je levais les yeux, intensément, douloureusement.

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✧ En bas de l'hôtel. 12 juillet 2016. ✧Sage et Noah


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Goutte d’acide dans mon placide univers. Hautes lumières brunes, l’incandescence du ciel orageux sur ma tête évanouie. Je la regarde et c’est mon ventre qui dépérit. Cette tristesse, cette rage, cette amertume. Je voudrais tout arracher, mille lambeaux de peaux pour oublier qu’un jour j’ai existé, qu’un jour j’ai fait de la peine à celle que j’ai le plus aimé. Je ne saurais pas lui dire. Je ne saurais pas parlé. Que d’être là, tous les soirs, à contempler sa fenêtre, moi je ne suis pas de ces gens qui savent dire. Qui savent rugir. Et quand je vois le marasme dans lequel me plonge notre histoire avortée, je ne voudrais pour rien au monde gouter au déséquilibre tortueux d’un je t’aime mal placé. Elle récidive de ses paroles hostiles. Malhabile, je la dévisage, incompris, tétanisé. Je voudrais la soulager. Je ne peux pas la soulager. Mettant ma propre rancune de côté, c’est sur ses yeux que je me focalise. Mes yeux qui viennent creuser le sol quand elle me demande une première fois si je tenais à elle. J’ouvre la bouche, j’esquisse un cantique muet, un son inaudible, presque strident dans son fond. Et je ferme la bouche, incapable d’animer mes lèvres, incapable d’animer ma voix. Elle réitère et je suis figé. Frustré par tant d’animosité, je voudrais pouvoir lui dire que moi aussi je l’ai détesté. A l’instant où elle m’a brisé le cœur je l’ai détesté comme je n’ai jamais détesté. D’une manière pure, primitive, tribale. Je l’ai détesté d’un coup de tambour dans le crâne. Et résigné, blasé, presque en colère face à sa témérité, je me redresse d’un bond. Remué, sans ménage pour mes muscles atrophiés. Ma main qui passe dans mes cheveux, l’autre qui essuie machinalement mon menton. Je remue comme si tout de mon corps devait sortir : « Tais-toi ! ». Et je m’arrête net en la fixant, voix haute, ton menaçant. Je ne peux plus me contenir : « Putain mais …. Je suis venu tous les soirs à la même heure. Tous les soirs Sage, j’étais là, en bas de ta fenêtre à me demander comment t’allais, ce que tu faisais, ce que tu pensais, si parfois j’étais là moi aussi dans ta tête ». Ça y est. C’est sortit. Je m’arrête encore plus net les yeux rivés sur elle, presque essoufflé de cet effort surhumain. Apeuré, effrayé. Et je déteste le silence qui suit. Alors je le brise de ma condescendance : « Tu peux te moquer, vas-y, Noah le grand Eliot épris d’une Mather. T’as gagné, tu m’as brisé le cœur. ». Et je n’ai plus envie d’être là. Je détourne les yeux, comme si je voulais partir. Sans pouvoir partir.




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Comme on dit, le poids de mon amour s'évalue dans ma souffrance. J'étais coincée dans une chute dans un puit sans fond, me noyant dans le désespoir et la nostalgie, entre la détresse et la fin de toute une vie que je sentais si proche. Je n'arrivais plus à imaginer ma vie sans lui après ces derniers mois, il avait tailladé mon cœur avec la lame fine d'un couteau pour y graver son prénom, indélébile, ineffaçable. Me torturant un peu plus à présent, appuyant sur mes entailles loin d'être cicatrisées. Appuyant un peu plus là où ça fait mal, restant debout devant moi comme pour me rappeler tout ce que j'avais plus maintenant, tout ce que je venais de perdre, tout ce que je n'aurais plus.. Et putain comme j'ai mal, comme ça me brûle à l'intérieur, comme j'ai envie que cette déchirure se referme, qu'elle arrête de me tordre de douleur, juste qu'elle se referme, engloutissant tout les souvenirs avec elle. Que la plaie se referme, qu'elle puisse me redonner ma liberté et que je puisse passer au-dessus de ce mal sans fin. Mais, non, il reste là et je le défie, je le fusille littéralement de mon regard ensanglanté. Pleurant des larmes de sang chaud que je n'arrive pas à contrôler, à ravaler. Et mes oreilles sont bouchées, je n'arrive pas à entendre ce qu'il me dit, je n'arrive pas à l'accepter parce que rien n'est cohérent. Rien n'est logique. - Pourquoi t'était là tout ces soirs Noah ?.. Pourquoi t'as embrassé une autre meuf que moi ? Pourquoi tu t'es barré avec elle ce soir là ?.. Et tu crois que j'ai pas vu tes regards sur cette fille de mon équipe, sur cette blonde ? Tu crois que j'ai rien vu ?! Que j'ai pas vu tes yeux se balader sur son visage comme t'as pu le faire avec moi ? Les sanglots montaient petit à petit, petit à petit que les mots sortaient de ma bouche, remémorant la scène à l'intérieur de ma tête que je tiens entre mes mains. Je secoue la tête de gauche à droite, resserrant l'étreinte de mes mains sur celle-ci comme pour étouffer ses images qui crament mon putain de cerveau. - Arrête Noah.. Arrête bordel ! Hurlais-je en pleine nuit, pointant mon index en sa direction, le bout de mon doigt sur son torse. - Arrête. Je lui ordonnais. Qu'il garde ses salades pour lui, j'aime pas la verdure. - Tu savais ce que tu représentais pour moi, tu SAVAIS. Tu savais que moi, je jouais pas.. Je le repoussais en arrière, je le poussais de toutes mes forces, je voulais faire sortir toute ma rage et mes peines. - J'étais qu'un jeu à la con pour toi.. Dis-je à peine audible dans ma barbe. Je passais mes mains sur mon visage, j'en avais assez de pleurer, assez de pleurer pour toi. - Une victime de plus sur ton tableau. Je lance doucement en passant ma manche sous mon nez en hochant la tête, lèvres pincées comme si je venais de tout comprendre, comme si je venais d'avoir une illumination. - Félicitation. Répliquais-je en expirant, baissant la tête avant de lui tourner le dos, tourner les talons dans le sens opposé. J'avais de nouveau besoin de cette foutue marche, sale, dégradée, et c'était ma destination, je veux fuir ma chambre, fuir ce nid à démons.
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✧ En bas de l'hôtel. 12 juillet 2016. ✧Sage et Noah


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Quoi, il vient vraiment de se passer ça ? Moi qui dépérit en son absence, qui reste le soir à sa fenêtre, qui lui court après quand elle s’effondre ? Il se passe vraiment ça ? Et ses mots qui me font dire les promesses que je n’ai pas envie de faire. Et comme un tourbillon dévastateur, tout à coup, subitement, je fléchis. Je me rends compte qu’on agit et réagit comme si nous étions en couple. Alors que nous ne sommes pas un couple. Je suis Noah Arjen d’Aremberg, et moi, je viens de dire qu’une fille m’a brisé le cœur ? Quel cœur, de quel cœur tu parles sacripant ? Aurais-je perdu la tête à ce point ? Séduis et épris de cette catin ? Et je me relève net balançant ce que mon cœur ressent sans pouvoir le retenir. Et je me déteste à l’instant où ces mots écorchent mes lèvres. Qu’est ce qu’on est entrain de faire là ? Une crise de couple ? Une crise de jalousie ? On fait quoi, on n’est rien bordel, on ne s’est jamais rien promis de plus que de se faire vivre un enfer ! Et quand elle se me met à me sermonner j’ai un rire nerveux, prenant conscience de l’absurdité de la situation, me rappelant mon nom, ma condition : « Attends attends …. ». Je n’en reviens pas de m’être à ce point laissé emporter dans son tourbillon. Je sers mes tempes de deux doigts avant de revenir vers elle, narquois, dépité : « T’es entrain … de …. Me demander des comptes ? ». Rire nerveux complètement dépité. Je n’ai de compte à ne rendre à personne, et tout en moi, arrogance et prétention, rejaillit comme une boule de feu. Aussi fort que mon ventre me crie de la scander. Je me mets face à elle plus sévèrement, hurlant à plein poumon : « Tu n’es pas ma putain de femme Sage ! ». Et je reste là essoufflé, presque la bave aux lèvres à la fixer du regard le plus noir qui soit. Qu’est ce qui se passe, en quoi a-t-elle transformé ce qu’on était ? En une histoire banale de couple, en me mettant la laisse au cou chaque fois que j’étais assoupi ? Je suis Noah Arjen d’Aremberg putain de merde. Rien ni personne, jamais, ne viens dicter ma conduite. Et elle se met à crier à son tour me pointant du doigt, je renchéris : « Fermes ta putain de gueule, on a tout les deux jouer depuis le début, tout le temps, c’est tout ce qu’on a su faire de nous : jouer. Alors ne viens pas aujourd’hui t’habiller d’une moralité à deux balles ». Et elle se met à me repousser en arrière. J’ai envie de l’étrangler, d’éclater sa gueule contre le par terre mais je sers mon poing contre ma cuisse, me retiens. Et j’avais les larmes qui montaient aux yeux, de rage, de tristesse, d’incompréhension, je ne sais pas. Et elle s’arrêtait de me pousser, et moi je serrais les dents : « Je n’ai jamais menti ni sur ce que j’étais, ni sur ce que je faisais ». Et je me pince les lèvres pour ne pas pleurer en la regardant : « Je ne t’ai jamais fais aucune promesse Sage et t’a pas le droit de me demander de deviner tes sentiments. Pas de sentiments. ». Et j’essuie ma joue, et je mets ma main dans la poche : « J’ai l’impression d’être entrain de vivre une scène de rupture cheap. C’est pathétique. On n’était pas en couple Sage. On n’était rien », bras tendus, tandis qu'elle s'en va. Et j’insiste sur le rien, parce que je suis Noah. Règle n°1 : ne jamais tomber amoureux.




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Je l'écoute hurler, son visage qui se crispe, sa voix qui se transforme et ses mots qui me saignent. Qui me tue littéralement. Je serre les dents, tellement fort qu'elles grincent. Je le regarde, le regard vide, tombant des nues, je me rendais compte de tout.. Je venais d'avoir toutes les réponses, toutes celles que j'avais peur d'entendre, elles sont dites maintenant. À coeur ouvert, écorchant de nouveau le mien. Je recule d'un pas, dégoûté, écoeuré par la personne dont j'étais tombé raide dingue, par ce personnage qui m'a fait vivre un rêve tout éveillé. Ça n'était qu'un rêve, un leurre, ça n'était rien. Et putain, comme avais-je pu être aussi bête. On ne sera jamais un couple, jamais amoureux, jamais mari et femme, on ne sera jamais ce dont j'avais pu souhaiter secrètement tout le long. Je ravale ma sauve amère. M'éloignant de lui de quelques mètres, dévasté, la vérité est trop dure à entendre, à accepter, il avait raison sur tout et.. C'était trop dur. - T'as raison, restons rien. Soufflais-je avant de me barrer. De fuir, je ne pouvais plus rester un minute de plus avec lui, j'avais juste envie de gerber toutes mes tripes. J'étais donc la seule dans toute cette histoire à m'être investit ? À avoir ressentit toutes ces choses si fortes ? Ouais. Faut croire que ouais. C'est finit maintenant, tout est finit. Efface tes larmes, il ne sert plus à rien de pleurer un amour inventé de toute pièce, un amour à sens unique.

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