ı Je n’ai pas peur de mourir, j’ai peur de ne pas avoir assez vécu. Jude

Jude Ҩ Alek

«Je n’ai pas peur de mourir, j’ai peur de ne pas avoir assez vécu.»

« Alek, tu ramènes ton cul ce soir, et fait pas le gars qui a quelque chose à faire ! » Bon, dit comme ça, je pense que je n’ai pas vraiment le choix en fait. Non, je n’avais pas grand-chose à faire, juste… Glander devant une vieille émission de télé qui parle des problèmes de couple ou bien une vieille série policière avec des gars qui gardent leurs lunettes de soleil collé sur leurs nez même la nuit ? Ouais, je n’avais vraiment rien à faire ce soir, je préférais encore me taper la tête contre une table et voir au bout de combien de temps la douleur ferait surface. Alors ouais, j’allais aller à cette soirée, en même temps, ça ne me dérangeait pas. Qui dit soirée dit alcool, qui dit alcool dit filles chaudes, qui dit filles chaudes dit défis chaud, qui dit défis chauds dit Alek, donc, ouais, j’allais y aller, mais, je ne sais pas vraiment si ce soir j’allais avoir un défi ou quelque chose qui y ressemble. Dernièrement, j’avais plus envie de faire attention à Jude, car ouais, c’est lui qui venait de me proposer cette soirée. Dernièrement, il avait encore eu une putain de rechute, ça m’avait bien cassé les burnes au passage, je n’aimais pas toutes ces conneries de médecins, c’était leur job de soigner les gens non ? Alors qu’ils arrêtent de passer leurs temps à fumer des clopes et à prendre des cafés, ils le savent pas, mais ils puent de la gueule ces cons là, et qu’ils le soignent, qu’ils fassent en sorte qu’il ne revienne plus, il a déjà eu assez de merde dans sa vie pour que ça continue encore aujourd’hui. Je prenais ça vraiment à cœur en fait, c’était comme un frère, alors je n’allais pas le regarder mal aller et me mettre la tête, le faire plonger la tête la première dans une rivière de merde avec moi, je ne pense pas qu’il avait besoin de ça. Alors, ce soir, j’allais rester sobre, mais je garderais un œil sur cet ancien chauve. Ouais, c’est petit, mais, j’avais trouvé ça assez bizarre de voir un gamin chauve, et, depuis tant d’années, c’était resté. Bref, haussant la tête, j’étais rentré chez moi pour me préparer, et surtout, pour manger. Putain, qu’est-ce que je kiffais la bouffe, surtout la mal bouffe en fait, mais bon, ça, c’est un autre problème, c’est pas trop le sujet en fait, et puis surtout, qu’est-ce qu’on en a à taper de ce que j’ai pu manger merde. Alors je disais, une fois prêt, j’étais partie en direction de cette soirée qui allait être… Mouvementé dirons-nous. Une fois arrivé, je ne savais pas trop où se trouvait Jude, mais, je savais très bien qu’il n’allait pas tarder à arriver, il se faisait attendre quoi. Merde, en fait, c’était quoi cette soirée ?! Il était où l’alcool ? Alors, déambulant dans cette maison qui se trouvait presque au bord du lac, à la rechercher d’alcool, maison qui était assez vide, il devait y avoir deux ou trois personnes, j’allai vers eux pour essayer de comprendre. •

« Oh les gars… La soirée, c’est ici ou alors heu… Je me suis trompé ? »

• Non mais c’est vrai, ils avaient l’air d’être en pleine préparation en fait, je n’arrivais pas trop à comprendre, jusqu’au moment où l’un des gars qui était présent prit la parole après m’avoir regardé de haut en bas en rigolant. « Mec… La soirée c’est dans un peu moins d’une heure… » Putain mais quel abruti de merde… Qu’est-ce que j’avais foutu pour arriver en avance ? C’est pas bon ça, vraiment pas. Qu’est-ce que j’allais faire pendant une heure ? […] La bouche grande ouverte, les yeux collés comme si je venais de dormir pendant deux jours et une putain de pâteuse, j’ouvris les yeux tout en me redressant et en me rendant compte que la soirée avait commencé… Putain mais qu’est-ce que je branlais ce soir ? La soirée avait déjà commencé ! Faut vraiment que j’arrête mes conneries moi, sérieusement, car là, ça va plus trop je crois… Encore une soirée qui allait finir à poil au bord du lac ça… •

ALEK & JUDE

Je commençais à sérieusement saturer. Le Summer Camp était à chier, vraiment. L’hôtel Jay Peak coûtait la peau du cul, et l’accès à la piscine aussi. Et les activités du Summer Camp étaient peut-être marrantes, mais le reste du temps, on ne faisait un peu chier. Heureusement, il y avait des soirées un peu partout, et nous n’avions pas le temps de nous ennuyer le soir, c’était certains. Sauf que parfois, lors des soirées, la drogue circulait, et ça n’était pas toujours facile de résister. Cela faisait environ cinq mois que j’étais totalement clean, et si j’avais envie de quitter la maison des Mathers à la rentrée, c’était pour ne pas replonger comme un con : j’étais enfin totalement conscient toute la journée et ça n’avait pas toujours été le cas. Avant de connaître Roxanna et que j’essaie de m’en sortir, j’étais presque stone toute la journée, et je me rappelais à peine des soirées que je passais la plupart du temps, avec des femmes bien sûr. Et des différentes tous les soirs. Sauf que ce soir, je savais que j’allais vraiment me faire chier, et je n’avais pas envie de rester tout seul comme un con alors je proposais à Alek de sortir avec moi. L’avantage avec Alek, c’était que je savais qu’il garderait forcément un œil sur moi. Alek, gardait toujours un œil sur moi et ça, depuis que nous étions tout petits lorsque nous nous étions rencontrés dans ce parc après ma rémission de mon cancer. Il m’avait beaucoup fait rire et surtout, il ne m’avait pas regardé avec de la pitié comme la plupart des gens me regardaient quand ils savaient que j’avais eu un cancer, une leucémie même, pas un des cancers le plus facile à soigner. Le moral, ça compte beaucoup dans la santé et si j’avais réussi à me remettre entièrement de ma maladie, c’était grâce à mon meilleur ami. Il me mettait tout de suite à l’aise, il me faisait rire, et il agissait comme si j’étais son petit frère. En fait, Alek était le frère que je n’avais jamais eu. Et même si nous n’avions aucun lien de sang, dans ma tête, Alek était comme un frère.

Je suis d’abord passé voir Roxanna pour être sûr qu’elle allait bien : depuis la mort de Billie, sa meilleure amie, je gardais un œil sur elle, je ne voulais pas qu’elle reste trop souvent toute seule, et je ne voulais pas qu’elle déprime dans son coin. Mais elle avait l’air de reprendre petit à petit goût à la vie, surtout que nous avions beaucoup de projets en tête. Projets dont je devais parler à Alek d’ailleurs car ça n’était pas rien. Je savais que mon meilleur ami me soutiendrait, quoi qu’il arrive : Alek ne m’avait jamais jugé. Jamais. Et c’est à ça qu’on reconnait un meilleur ami. Après avoir été voir Roxanna, je rentrais rapidement à mon chalet, passant sous la douche avant de me mettre en route vers la soirée dont j’avais entendu parlé, près du lac. Quand j’arrivais, je vis Alek tout seul, et j’espérais ne pas l’avoir fait attendre trop longtemps. Le jour se couchait à peine, et nous ne nous étions pas donné de rendez-vous : vive l’organisation. Je m’approchais du jeune homme, avançant ma main vers la sienne en souriant pour exécuter une poignée de main que nous avions inventés petit, et que nous avions toujours fait pour se faire bonjour. Ça, c’était notre côté gamin qui ressurgissait. « Hey ! T’es pas là depuis longtemps j’espère ? », lançais-je au jeune homme avant de regarder autour de moi : les gens avaient l’air de commencer à entrer, la fête n’allait pas tarder à commencer, si ça n’était pas déjà fait. « Bon, faut que tu vérifies que j’bois pas trop parce qu’avec mes médocs, ça va pas faire un cocktail sympa », continuais-je. Je prenais des médicaments anti-rejet à cause de la greffe que je venais de subir quelques mois plus tôt avant les vacances d’été.

Jude Ҩ Alek

«Je n’ai pas peur de mourir, j’ai peur de ne pas avoir assez vécu.»

Alcool ne rimait peut être pas avec bonheur, certaine personne passerait des heures à vous faire la morale en vous racontant des histoires à propos de ces boissons, des accidents, des choses qui sont faites pour vous répugnez et non pour vous donner l'envie de continuer à absorber ce liquide. Mais et alors ? Peut-être que le mot bonheur ne doit pas être associé à la bière, au whisky ou à d'autre alcool, mais mettez-vous dans la peau d'un jeune homme, qui aime faire la fête. Il va boire, encore et encore jusqu'à être mal, et c'est à ce moment-là qu'il aura atteint ces limites pour la soirée, il arrêtera et restera dans un coin le temps que ça passe. Peut-être que sur le coup, si vous lui demandez si il est heureux, il va vous répondre que non, que c'est la dernière fois de sa vie qu'il touche à un verre d'alcool et qu'à partir de demain, il arrête, car il en a marre d'être dans cette état là... D'accord, à cette heure-là, vous auriez peut être eu raison, mais retournez le voir le lendemain. Vous verrez ce jeune coucher, avec un mal de crane, mais heureux, heureux d'avoir passé une bonne soirée en compagnie de ces amis. Il pourrait même vous parlez d'une autre soirée de prévu dans quelques semaines, et qu'il compte bien y participer. Alors oui, peut être que l'alcool est quelques chose de mauvais, peut-être qu’à longue durée, ça provoque des maladies. Mais et alors ? L'alcool est devenu une boisson qui est obligé d'être présente à une soirée, car sans elle, les jeunes vont s'ennuyer. Prenez l'exemple du timide qui n'a pas l'habitude de boire. Au bout de quelques verres, sa timidité aura disparu, et il s'intégrera facilement en allant parler à tout le monde, sans passer pour le gros boulet qui saute partout et qui ennuie tout le monde... Alors peut être que se soir les trois étudiants allaient finir dans un état second et ne plus se rappeler ce qu'ils ont fait de leurs soirée comme dans Verry Bad Trip, mais ce qui est sûre, c'est qu'ils allaient s'amuser, et oublier. Oublier oui, l'alcool aide beaucoup à ce niveau-là, alors peut être que ça aide sur le coup et que demain tous les problèmes qu'ont avaient essayé d'entasser et de laisser de côtés pour la soirée reviendront, mais ne pas en entendre parler une soirée leurs auront permis d'être un minimum heureux, et de s'amuser. C’était un objectif que je m’étais souvent fixer, m’amuser le temps d’une soirée sans trop penser aux problèmes qui pouvaient venir tout frapper en pleine face le lendemain. Dans ce genre de soirée, j’étais souvent accompagné de la même personne, même tout le temps. C’était Jude, ont oubliaient les problèmes et ont se laissaient aller sous le flot abondant d’alcool. D’ailleurs, en parlant de Jude, il venait tout juste d’arrivé à cette soirée. Se plaçant face à moi, on se salua comme ont avaient pris l’habitude de le faire. « Hey ! T’es pas là depuis longtemps j’espère ? »… « Bon, faut que tu vérifies que j’bois pas trop parce qu’avec mes médocs, ça va pas faire un cocktail sympa » Me grattant la tête à sa première question, j’allais surement avoir l’air con lorsque j’allais lui répondre, mais, après tout, il avait l’habitude, alors bon, je n’avais pas grand-chose à perdre. •

« J’me suis endormi comme une grosse merde sur ce canapé y’a environ une heure, j’me suis trompé dans l’heure, j’suis arrivé en avance… »

• Je comptais bien faire attention à lui et surveiller ce qu’il allait boire ou fumer, même s’il était censé avoir arrêté cette connerie. J’avais l’habitude on va dire de le surveiller, mais, pour moi, ce n’était pas une sorte de tâche ou un truc qui m’emmerdait, c’était comme mon rôle, j’avais pris l’habitude de faire attention à lui en soirée, et, ça ne m’empêchait pas de m’amuser, ne vous inquiétez pas. Alors, une fois levé du canapé ou j’avais fait ma mini sieste, je me dirigeai en direction d’une table avec de l’alcool. Prenant deux verres au hasard, je revins vers lui tout en lui tendant un vers. •

« Et bien, à cette soirée ! Par contre… Fait gaffe, je sais pas trop ce qu’il y a là-dedans… »

• Approchant mon nez de mon verre, j’essaya de sentir comme un con si j’arrivais à reconnaitre l’odeur. Bon, c’est pas le mieux, alors, pour voir ce que ça pouvait bien être, je bu une gorgée… C’est… Légèrement doux, et un peu fort… •

ALEK & JUDE

C’est sûr que l’alcool et la fête n’avait jamais rien résolu, notamment dans mon cas. C’était juste un moyen de penser à autre chose. Tout seul, devant mes bouquins, mes cours dans ma chambre, après l’accident qui avait tué ma mère et mon fils il y a presque un an de cela, je n’arrivais pas à me distraire et je ne faisais que penser à ça. Et aussi à la meilleure manière que j’allais trouver pour mourir car après tout ça, c’était mon seul objectif : aller tous les rejoindre. Pendant quelques heures, le temps d’une cuite, j’oubliais tout. Je ne pensais plus à rien, et même si le lendemain j’avais une gueule de dix pieds de long tellement j’avais pris une sacré cuite, ça en valait la peine, car j’oubliais à quel point tout ça faisait mal. Mais depuis que j’étais avec Roxanna, tout semblait revenir en ordre et je n’avais plus besoin de tout ça pour me sentir bien. Même si les fêtes n’étaient toujours pas à exclure, il fallait juste que je fasse attention parce que je prenais toujours des médicaments anti-rejets et mélangés à de l’alcool, ça n’était pas forcément très bon pour ma santé qui était déjà assez merdique comme ça. J’avais l’habitude qu’Alek garde un œil sur moi, même si je ne lui avais jamais demandé. J’ai toujours soupçonné ma mère d’être à l’origine de ce besoin permanent que le jeune homme avait de me surveiller, mais je dois dire que ça m’avait sauvé de beaucoup de situations gênantes ou de bagarres qui auraient mal tournées. « J’me suis endormi comme une grosse merde sur ce canapé y’a environ une heure, j’me suis trompé dans l’heure, j’suis arrivé en avance… » J’éclatais de rire en l’entendant dire ça : non, ça ne m’étonnait pas du tout de lui ! Il arrivait souvent en avance, ou se gourait très régulièrement d’horaire et ça, depuis que nous étions petits. Si il y en avait bien un qui avait la tête dans les nuages, c’était bien Alek ! Je me contentais donc de rire, n’ajoutant rien alors que je suivais mon meilleur ami vers le barre où étaient déjà disposés plusieurs verres. La musique allait incroyablement fort, et je sentais que nous allions devoir gueuler comme deux gros gogoles pour nous entendre parler. Je laissais Alek nous prendre deux verres et il me tendit le mien. Je le prit et l’apporter directement à mes lèvres alors qu’il me disait, « Et bien, à cette soirée ! Par contre… Fait gaffe, je sais pas trop ce qu’il y a là-dedans… » J’hochais la tête et je levais légèrement mon verre vers lui avant de retremper mes lèvres dans le liquide qui s’y trouvait. A vrai dire, je n’aurais pas du tout su dire qu’est-ce que c’était, mais ça n’avait pas l’air trop fort : heureusement, car les cocktails de ce genre avec des alcools forts sont traitres. « Alors, qu’est-ce que tu racontes de beau sinon ? », demandais-je à mon meilleur ami après avoir bu une gorgée. « Perso j’commence à me faire chier ici… » Je lui souris un peu, buvant une nouvelle gorgée de mon verre avant de soupirer en voyant les gens qui commençaient petit à petit à danser. La plupart du temps, quand je venais à des fêtes, c’était pour draguer mais je ne devais plus le faire, alors j’avais l’impression que tout ça perdait un peu d’intérêt.

Spoiler:

Jude Ҩ Alek

«Je n’ai pas peur de mourir, j’ai peur de ne pas avoir assez vécu.»

• Encore un jour qui passe, une semaine qui défile devant vos yeux sans que vous puissiez la voir passer, des années qui défilent sans que vous vous puissiez vous en rendre compte. Combien de dois vous êtes-vous dit que vous feriez ça demain, que vous auriez le temps, et que toute façon, ce n’est pas vraiment pressant, après tout, vous avez toute la vie devant vous pour pouvoir le faire, non ? Puis, un matin, vous vous levez et vous faîtes le même rituel que tous les matins, vous allez dans votre salle de bain, vous vous passer un coup d’eau sur le visage avant d’aller vous doucher, pour vous réveiller, et là, à ce moment précis, vous relevez la tête et vous êtes face à cette dure réalité, vous vous voyez dans le miroir, et vous ne comprenez pas tout de suite, hier, vous vous êtes regardez de la même façon, mais étrangement, vous aviez dix ans de moins… Vous comprenez à ce moment précis que le temps passe trop vite pour tout repousser au lendemain, pour ne pas profiter de la vie qui ce même miroir qui lui n’aura pris aucune ride et sur qui le temps n’a aucun effet, vous vous rendrez compte que vous avez déjà soixante ans, et que de votre vie vous n’aurez fait que tout reporter au lendemain sans même en profiter comme vous auriez dû le faire. C’est à ce moment-là que vous subissez un électrochoc, les ambulances viennent vous cherchez, vous vous retrouvez avec un drap qui recouvre votre corps, c’était votre première crise cardiaque et votre dernière, vous quittez le monde des vivants pour rejoindre celui des morts, des âmes perdues, sans vraiment avoir profité de votre vie… J’avais une étrange façon de penser par moment, mais, je ne voulais pas me réveiller un jour et me rendre compte que je n’avais pas changé, toujours la même tête, toujours la même façon de faire, les même vêtements que dans les années quatre-vingt-dix, j’ai pas envie de ça, alors, je profite, je m’éclate, je fais la fête, peut-être un peu trop même, mais, au moins, je m’amuse, je profite de cette vie qui est si courte pour être gâché. J’étais encore à une soirée en ce moment précis. La plupart du temps, je ne savais pas chez qui j’étais, je savais juste qu’une soirée était organisé ici, alors, j’y étais, c’est tout. Jude était avec moi, et, après que je lui ai fait savoir que j’étais arrivé en avance et que je m’étais endormi, il se mit à rire sans trop rien dire, il avait l’habitude de ce genre de conneries que je pouvais faire, depuis notre jeunesse ont enchainaient ces boulettes, alors une de plus une de moins, ça ne se voyait pas, c’était la routine pour nous. « Alors, qu’est-ce que tu racontes de beau sinon ? » De beau, pas grand-chose, mais, j’avais bien une de mes dernières conneries à lui raconter. Il allait encore me prendre pour un fou, mais, franchement, je m’en moquais, comme je vous ai déjà dit, j’enchainais les conneries, alors il avait l’habitude ! Regardant mon verre, je me gratta la tête avant de lui répondre. « Ouais y’a bien quelque chose… J’me suis mis en couple avec une fille, mais en fait on s’aime pas, à chaque fois qu’on se voit on s’envoie chier, mais, c’est une espèce de couverture en fait, comme les agents secrets ! Les gens pensent que je suis en couple, donc, du coup, j’peux coucher avec n’importe qui ! » C’est pas le truc le plus ingénieux que j’ai trouvé je suis d’accord avec vous, mais disons que je réfléchis pas trop par moment, alors bon… « Perso j’commence à me faire chier ici… » Ca, c’est le genre de phrase qui ne faut pas me dire deux fois en fait… Car quand je commence à entendre ça, je commence à trouver des défis… Regardant autour de moi, il y avait pas mal de filles autour de nous, je savais très bien que Jude n’allait pas aller draguer, il avait Roxanna, mais, ont pouvaient bien s’amuser autrement. « Raison de plus pour s’amuser alors… Fait comme si t’avais pas de copine, laquelle tu voudrais te faire ici ? » Ouais, j’avais bien une idée en tête. Non, je n’allais pas le pousser à tromper Roxanna, la connaissait elle serait venu m’exploser les dents avant de péter celle de la fille, et pour finir, celle de Jude… •

ALEK & JUDE

On peut dire qu’Alek avait une vie bien remplie, et il m’avait toujours raconté toutes ses péripétie. Ca remontait à notre enfance, nous avions tellement de souvenirs communs lui et moi. C’est rare que les gens qu’on a côtoyé dans notre jeunesse reste près de nous toute notre vie, mais avec lui, c’était différent. Je savais que je pouvais compter sur Alek, et si nous étions restés amis tout ce temps, c’était bien parce que je le considérais comme mon frère, bien plus qu’un simple meilleur ami. Parce que franchement, il jouait un rôle de grand frère avec moi. Qu’Alek soit arrivé en avance, ça ne m’ étonnait pas du tout à vrai dire, je dirais même que je m’y attendais. Je demandais alors au jeune homme ce qu’il me racontait de beau. Cela faisait un petit moment que nous ne nous étions pas vus, alors il devait avoir beaucoup de choses à me raconter. Mais vu sa tête quand je lui demandais ça, finalement…peut-être pas. Il finit quand même par me dire, « Ouais y’a bien quelque chose… J’me suis mis en couple avec une fille, mais en fait on s’aime pas, à chaque fois qu’on se voit on s’envoie chier, mais, c’est une espèce de couverture en fait, comme les agents secrets ! Les gens pensent que je suis en couple, donc, du coup, j’peux coucher avec n’importe qui ! » Je le regardais, presque avec de gros yeux. Alek, en couple ? Et il me disait ça comme ça, normal. Mais ça, se mettre en couple alors qu’il n’était même pas amoureux, c’était quelque chose qui, encore une fois, ne m’étonnait pas beaucoup. Après toutes ses années, peu de choses m’étonnaient venant d’Alek en fait. « Alors là…va falloir que tu m’expliques mec. Pourquoi tu te fais chier à être en couple avec une meuf que tu peux pas voir en peinture ? », demandais-je perplexe à mon meilleur ami. Je dois dire que j’avais un peu de mal à comprendre l’intérêt, parce que théoriquement, le fait d’être en couple nous faisait perdre des occasions avec les femmes.

J’avouais par la suite à Alek que je commençais à me faire chier au Summer Camp : c’est vrai, je ne pouvais même pas dormir avec Roxanna à cause de ses conneries de chalets non mixes. Et puis...il y avait peu d’activités en fin de compte, et j’évitais d’aller aux fêtes tout seul parce que je ne voulais pas succomber aux conneries comme la drogue par exemple. Il n’était vraiment pas temps de replonger là-dedans, surtout si je ne voulais pas tout perdre. J’haussais légèrement les sourcils en voyant la réaction de mon meilleur ami lorsque je lui avouais que je commençais à me faire chier ici : qu’est-ce qu’il allait encore inventer ? « Raison de plus pour s’amuser alors… Fait comme si t’avais pas de copine, laquelle tu voudrais te faire ici ? » Je regardais Alek plusieurs longues minutes sans rien dire, presque bouche bée. Je finis par poser mon verre sur le bar afin d’en prendre un deuxième et je me tournais vers la piste de danse pour regarder les filles qui étaient à la soirée. C’était bizarre, ça faisait…des mois et des mois que je n’avais pas fait ça. Je soupirais et j’haussais les épaules avant de désigner une grande brune qui était un peu plus loin au bar. « Mh…elle, elle est plutôt pas mal qu’est-ce que t’en pense ? » Je me penchais légèrement pour mieux pouvoir la regarder : robe super courte, des belles formes. « Ouais voilà, elle j’la mettrait dans mon lit. », ajoutais-je avant de retourner mon attention sur Alek, « Et toi alors ? »