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[FLASHBACK] Une partie? (Tyler D.)

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Elwin venait de passer le énième appel de la semaine à sa mère, chez qui ses enfants avaient élu domicile le temps que durait le Summer Camp. Il n'était pas encore tout à fait serein en ce qui concernait l'idée d'être parti sans eux pour un laps de temps si long. Ce n'était encore jamais arrivé. D'ailleurs, il n'avait pas souvenir d'être allé en vacances depuis des lustres. S'il n'avait pas une famille se souciant autant de sa santé psychologique, il n'aurait certainement jamais proposé de se rendre en tant qu'accompagnateur à ses vacances organisées par l'Université de Harvard elle-même. Il avait parlé plus d'une heure avec Diane, mais aussi Rick, qui lui avait raconté comment il avait lui-même réussi à aménager la cabane du jardin de ses grands-parents. Peter, quant à lui, avait participé comme il le pouvait à la conversation, maladroitement. Il eut un peu la nostalgie de ne pas avoir ses bonheurs, ses anges, à ses côtés. Mieux valait rapidement se changer les idées. Cette après-midi:direction salle de bowling. De quoi passer une excellente fin de journée !
A son arrivée au camp, et plus particulièrement au chalet, il s'était juste contenté d'encadrer les activités et les étudiants, en bon professeur et en bon timide qu'il était. Il avait passé énormément de temps à refaire le travail des femmes de ménage, sous les yeux interloqués de ses collègues. On est maniaques ou on ne l'est pas ! Mais le temps s'étant écoulé, il s'était un peu laissé aller et s'était donné à cœur joie dans les soirées étudiantes, dans les nombreuses randonnées. Il retrouvait un peu de son adolescence et même de sa naïveté d'enfance. Cela faisait des années qu'il n'avait pas tant profité de ce que pouvait offrir la solitude. Toute sa vie était tournée vers ses enfants et vers le passé, vers l'agressivité de son épouse. A présent, il avait le beau temps et la belle vie d'une retraite méritée de quelques semaines. Elwin ne se souvenait pas avoir déjà avoir effectué autant d'excès, certainement car il n'en avait pas le temps à Cambridge ni le droit. D'ailleurs, en parlant d'excès... Alors qu'il était en train d'enfiler des chaussures de Bowling, il l'aperçut. Lui. Tyler Davis, peut-être l'excès de trop. Il n'avait jamais su ce que cet étudiant attendait de lui, jusqu'à ce qu'ils commettent la pire bêtise que pouvait effectuer un professeur avec la complicité d'un étudiant. Elwin repensait à cette soirée. A sa langue dansant contre la sienne, à la froideur du mur, à son odeur. Son corps remuant contre le sien de manière si érotique. La façon dont ils avaient tous deux utilisé savamment leur bouche. Le plaisir procuré. Ce garçon avait su l'extirper le temps d'une soirée de l'amour vache qu'il avait toujours vécu, lui faire oublier Nina. Bien évidemment, ce n'était pas la première fois qu'il trompait sa femme, au contraire. Mais c'était la première fois avec un homme. Et cet étudiant avait su lui apporter cette petite touche de tolérance et de questionnement. Encore une fois, Elwin se demandait qui il pouvait être, songeant au fait qu'il ne se connaissait même pas lui-même.
Il lança un regard en direction de Tyler. Après tout, vu l'occupation des pistes de bowling, il était quasiment certain qu'ils devraient jouer ensemble... Et donc discuter. Du moins, Elwin ne pourrait jamais faire comme si de rien était, quant à lui.
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- Strike ! m’exclamai-je une nouvelle fois, tout en levant les bras d’un air victorieux et en me pavanant devant mes amis à l’air dépité.

Nous avions décidé d’un commun accord de finir cette journée un peu fraîche et nuageuse au bowling et j’étais assez excité à l’idée de pratiquer ce sport – pouvait-on réellement considérer le bowling comme un sport ? – que je n’avais jamais eu l’occasion de faire jusqu’à maintenant. Etonnant, n’est-ce pas ? Surtout que je semblais jouer comme un professionnel depuis tout à l’heure, enchaînant les strikes et les spares, si je ne faisais pas tomber les quilles d’un coup. La chance du débutant y était peut-être pour quelque chose, mais une chose était sûre : mes amis rageaient de mon succès. Par contre, il était hors de question de photographier cet exploit avec ses chaussures tout ce qu’il y avait de plus horribles et dont l’odeur laissait vraiment à désirer. Je ne comprenais d’ailleurs pas pourquoi personne encore n’avait jamais déposé plainte contre les gérants de ce genre d’établissements pour nous affliger de telles horreurs. Surtout que le bowling était un lieu où l’on pouvait potentiellement draguer au vu des jeunes beaux mâles venus également se distraire, mais cela était tout bonnement impossible d’engager la conversation lorsqu’on avait des chaussures de clown au pied, c’était beaucoup trop honteux – bien que la personne en face portait exactement les mêmes chaussures horribles, que ce soit pour la vue ou pour l’odorat.

Je m’assis sur l’un des sièges en plastique installés juste en face des pistes dans le but d’admirer les lancés de mes partenaires de jeu, mais au bout d’un petit moment, mon regard glissa sur les autres joueurs, puis les nouveaux arrivants, et mes yeux s’arrêtèrent bientôt sur un homme en particulier. Un homme avec lequel j’avais récemment eu une nuit très agitée – bien que je n’aurais pas dû puisqu’il était professeur à l’université d’Harvard, mais étant donné qu’il ne m’avait pas repoussé, je n’allais pas gâcher une si belle opportunité de coucher avec un beau mec. Un sourire vint alors étirer mon visage et je me levai dans le but d’accueillir le nouvel arrivant et l’inviter, s’il le souhaitait, à se joindre à nous.

- Alors, beau brun, l’abordai-je de mon habituel ton charmeur. Tu viens t’amuser à lancer une boule, après avoir joué avec les miennes ?

Loin de moi l’envie de le mettre mal à l’aise, mais je n’avais pas pu m’en empêcher.

- Tu veux rejoindre notre partie ? Tu pourras jouer à ma place une fois sur deux, si tu le souhaites. Quoi qu’on a bientôt fini cette partie, on t’ajoutera sur la prochaine. C’est comme tu veux, finis-je avec un petit clin d’œil.
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Alors qu'il lassait ses chaussures, prêt à se lancer dans une partie en cours ou à attendre simplement qu'une piste se libère afin de se joindre à un groupe d'étudiants, d'accompagnateurs du camp ou tout simplement d'illustres inconnus, Elwin ne fut nullement étonné de voir Tyler se lever et s'approcher de lui. L'étudiant avançait dans sa direction et le professeur d'Arts Plastiques se demandait bien comment il devrait réagir une fois que celui-ci serait arrivé à sa hauteur. Ce n'était pas un bon plan. Oh que non. De toute manière, même si le jeune homme avait été extraordinaire pour lui faire comprendre qu'il pouvait avoir du plaisir avec une personne du même sexe, Elwin ne comptait pas remettre cela ce soir. Si les plaisirs étaient trop rapprochés, cela devenait monotone et donc totalement inintéressant. D'autant plus que notre trentenaire se posait encore énormément de questions quant à sa sexualité.

Enfin Tyler se trouvait devant lui, avec le sourire. Elwin ne put s'empêcher de laisser échapper un rire face à sa remarque, bien loin d'être mal à l'aise. Après tout, personne autour n'écoutait leur conversation. De plus, il fallait bien assumer ce qu'ils avaient fait et, pour l'instant, aucun n'en rougissait. Pas de honte à avoir. Pas tout de suite en tous cas. Le professeur Gardner se leva et alla se saisir d'une boule de bowling sur chute, faisant mine de chercher celle qui lui correspondait le mieux, au niveau du poids et de la taille.
« Et bien quoi, beau gosse ? T'es jaloux que celle-ci soit plus grosse que les tiennes ? » fit-il, l'air taquin. Il avait tout autant le droit de s'amuser et de taquiner que son interlocuteur. Il savait que Tyler aimait ce genre de taquineries. Du moins, il en avait l'impression, c'était tout comme. Elwin se saisit d'une boule de bowling, la tenant contre lui, envoyant un nouveau sourire à son interlocuteur. On aurait pu presque croire que c'était de la drague totalement déplacée et vraiment de mauvais goût. Peut-être en était-ce après tout ? L'étudiant le conviait à jouer avec son groupe. Il ne savait pas si c'était des étudiants de Harvard, ou de simples personnes présentes au village, des touristes quoi. Mais cela n'avait pas d'importance, du moment qu'ils acceptent sa présence.

« Oh et bien, je pense être assez patient pour attendre la prochaine partie. »finit-il par affirmer simplement, avant de ne reprendre sa place, sur l'un des sièges. Il jeta ensuite un œil sur les pistes, observant les joueurs. La plupart semblait être de vrais pros. Lui qui n'était allé qu'une seule fois dans un bowling auparavant, il aurait énormément de choses à apprendre. « Par contre, faudra que tu me montres comment on joue, j'ai juste totalement oublié comment on s'y prend... » ajouta Elwin à l'attention de Tyler, laissant échapper un petit clin d'oeil et un nouveau sourire.
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- Et bien quoi, beau gosse ? T'es jaloux que celle-ci soit plus grosse que les tiennes ? me charria-t-il sans même que la couleur rouge – si caractéristique de la gêne – n’apparaisse sur ses jours.

Et je devais bien m’avouer vaincu face à cette répartie sans faille. Ce fut d’ailleurs avec plaisir que je découvris un professeur beaucoup plus dévergondé que lorsque je l’avais connu au début du Summer Camp. A force de jouer les vierges effarouchées devant mes nombreuses avances que j’avais pu lui déclamer tout au long de l’été, je m’étais fait une image de lui qui ne lui allait finalement qu’à moitié. Car s’il pouvait parfois donner l’impression d’avoir un balai enfoncé dans le cul tellement il ne pensait qu’à la bonne morale qu’un professeur ne doit pas coucher avec des élèves, il se révélait en fait plus libéré sexuellement qu’il n’en avait l’air aux premiers abords. Peut-être était-ce grâce à moi, d’ailleurs… Après tout, il avait bien fallu que je lui enlève, ce balai, avant d’y enfoncer ma queue. Les conséquences du sexe avec un beau jeune homme tel que moi avaient des effets bizarres quelque fois.

- Je n’ai aucune honte à avoir en ce qui concerne la taille de mes boules, je te remercie, répondis-je alors, un sourire amusé aux lèvres. Et puis, elle semblait tout à fait à ton goût la nuit dernière, il me semble.

Je lui offris un petit clin d’œil aguicheur, juste avant qu’il ne choisisse la boule de bowling avec laquelle il se sentait plus à l’aise pour jouer. En tout cas, je sentais que cette soirée allait être bonne. Ce genre de petit jeu m’amusait profondément et amenait bien souvent avec lui une nuit de folie durant laquelle les taquineries envoyées tout le long de la soirée étaient remplacées par des baisers sauvages et du plaisir à foison.

- Oh et bien, je pense être assez patient pour attendre la prochaine partie, répondit-il, et j’acquiesçais alors, avant de le diriger vers la piste où nous jouions, mes amis et moi, suivi de près par mon petit professeur. Par contre, faudra que tu me montres comment on joue, j'ai juste totalement oublié comment on s'y prend... ajouta-t-il, totalement aguicheur.

- Provocateur, lui soufflai-je alors à l’oreille, une petite lueur d’intérêt brillant dans mon regard.

Après l’avoir présenté comme il se doit à mes amis et avoir commencé une nouvelle partie, je fus le premier à lancer la boule.

- Admire le pro, lançai-je à son attention, avant de bien me concentrer et de lancer l’énorme boule bleu turquoise qui finit sa course au bout de la piste, faisant tomber toutes les quilles sur son passage. Et voilà comment on fait un magnifique strike !

Frimeur ? Oui, je l’étais et je ne l’avais jamais nié.
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