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J'avais envie de m'éloigner du troupeau, prendre l'air, m'évader avant que la longue marche ne commence. Fumer mon joint tranquillement assise sur un rocher pas très loin, la vue était déjà plus que magnifique, j'étais obnubilé par tant d'étoiles dans ce ciel vaste. Trop vaste. Je plonge dans un univers parallèle, seule en pleine admiration par la beauté que nous offre dame nature ce soir. Putain, ce que c'est le pied ce genre d'activité, c'était carrément mon truc ! Je tire une barre sur mon joint, me délectant de son goût gras. Trop gras. Et je laisse la fumée ressortir en ouvrant à peine la bouche. Je viens tapoter dessus de mon indexe faisant tomber la cendre à mes pieds et je relève les yeux vers l'horizon. C'que ça pouvait faire du bien bordel, j'pourrait dormir ici sans aucun problème. Douce nuit, sombre, lumineuse à la fois, imposante, intimidante. Elle m'enivre, m'envoute de sa grâce, de sa beauté éphémère et inégalée. J'aime la nuit, j'aime ce monde là, le jour, les visages se transforment, changent. Le soir, les masques tombent et la vérité éclate, un court instant, doux et éphémère. J'ai l'impression d'être debout sous le monde, de le voir d'en haut, d'être loin.. Bien trop loin pour qu'il ne puisse m'atteindre, me blesser de nouveau et je suis en apesanteur. Volant au-dessus des limites, libre et sauvage. Sans aucune retenue, sans aucun lourd secret sur les épaules, je me sens légère, là, assise sur ce rocher. Sur mon trône, sur mon piédestal duquel je ne voudrais jamais redescendre. Le monde est trop pourri en bas, trop mort, trop arrogant et dangereux.
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