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C'était compliqué pour Sabian en ce moment. Accro aux durs entraînements qu'il s'imposait, il avait du mal à suivre la cadence. Rester des jours et des jours sans rien faire n'était pas vraiment son genre et il commençait à tourner en rond. Hors de question pour lui de rester sur un transat à bronzer toute la journée. Il avait besoin d'action mais surtout de se défouler pour empêcher les pulsions dévastatrices de prendre possession de son corps et de son esprit. Voilà un peu moins de deux heures que le jeune homme courrait, la musique dans les oreilles. Il s'épuisait un maximum pour empêcher toute tentation malsaine. Très dur avec lui-même, Sabian n'avait aucune limite, que ça soit dans le positif ou dans le négatif. A bout de souffle, il n'en pouvait plus et songeait bien arrêter. D'ailleurs, il avait prit la direction de l'hôtel pour revenir sur ses pas. Le trajet était plus agréable que d'habitude, il avait pu profiter d'un cadre idyllique pour courir. Le beau brun avait même assisté à un magnifique couché de soleil. Et oui, il savait aussi apprécier ce que la nature pouvait lui offrir. Mais bon, ce fut relativement court puisqu'il ne s'arrêta que quelques secondes pour contempler le paysage. Hors de question pour lui de s'éterniser en terre inconnue. Plus que jamais, Sabian avait besoin de se créer des repères pour ne pas succomber à son impulsivité. Sa respiration se faisait rapide et saccadée. Il avait déjà bien ralenti la cadence. Le temps était plus qu'agréable, il faisait doux et une petite brise venait rafraîchir l'atmosphère. Il courrait en rythme avec sa musique, son esprit était partit loin, bien trop loin. Ses pensées voguaient dans tous les sens. Aussi paradoxale que cela puisse paraître, il pensait à rien mais à tout en même temps. C'était bizarre. En même temps, Sabian ne faisait absolument rien dans la simplicité, ça se saurait sinon. Alors qu'il s’apprêtait à rentrer à l'hôtel, le jeune homme fit un petit détour par Ingonish Beach. Il aimait bien cet endroit mais en journée, il y avait beaucoup trop de monde. Curieux de voir l'endroit désert, il s’octroyait quelques minutes de courses supplémentaires. Le soleil n'était pas totalement couché, il restait de faibles rayons qui illuminaient encore la plage. Sabian enleva les écouteurs de ses oreilles, histoire de profiter de ce silence oppressant. Ses pas l'emmenaient tout droit à l'endroit souhaitée et bien évidemment, la plage était presque déserte. Il croisa un couple profitant du côté romantique de cette plage. Le beau brun respirait fort et commençait à faiblir, son coeur battait vraiment vite, il ressentait le besoin de faire une pause. Mais c'était dans l'adversité qu'il puisait sa force. Il entendait les battements dans sa poitrine qui commençait à le faire souffrir. Enfin il touchait son but. Sabian aimait mettre son corps à rude épreuve, il se sentait ainsi vivant. N'en pouvait vraiment plus, il ralentissait le rythme jusqu'à finalement arrêter de courir pour se mettre à marcher. L'étudiant se pencha vers l'avant et reprit sa respiration. Lorsqu'il se releva, son regard fut immédiatement attiré vers une blondinette au loin. Cette situation lui donnait un goût amère de déjà vu. Il avait l'impression de se retrouver, il y a quelques semaines, dans une rue abandonnée de Boston, en pleine nuit. Un fin sourire vint se dessiner sur son visage. Sabian reconnu immédiatement la petite Feryel. Pourtant, la jolie blonde était de dos mais il était du genre pyshionomiste. Et puis, une rencontre comme celle-ci, difficile de l'oublier. La petite Oswald l'avait vu si vulnérable et ça, il avait encore du mal à se le pardonner. Pour ce maniaque du contrôle, c'était vraiment dur de devoir affronter le regard soutenu d'une inconnue. La peur du jugement ne l'avait pas quitté depuis cette fameuse nuit où elle le trouva, à moitié mort, agonisant sur le trottoir. Quoiqu'il en soit, Sabian s'approcha silencieusement d'elle, tel un prédateur sauvage avançant vers sa proie. Une fois à sa hauteur, il posa ses mains sur ses épaules et la secoua légèrement. « ATTENTION ! » hurla-t-il dans ses oreilles. Son but était clairement de lui faire peur, quel connard n'empêche. En voyant sa tête, le beau brun éclata de rire. Il se recula pour lui laisser le temps et l'espace pour se remettre de ses émotions. C'était également pour se protéger d'une claque imprévue. Il était vidé de toute émotion mais savait pertinemment que l'impulsivité pouvait surgir à n'importe quel moment. « Fais pas cette tête, j'vais pas te violer ! Par contre, c'est pas prudent de te balader toute seule à cette heure-ci. » commença-t-il en pointant son doigt dans sa direction. « Imagine tu tombes sur un détraqué ou ... un mec comme moi ! » lança-t-il bêtement. Ouais, nan, en fait la course ne l'avait pas vidé que de ses émotions, elle l'avait aussi vidé de tout bon sens. Autrement dit, de toute intelligence. Néanmoins, Sabian pensait ce qu'il disait, à chaque fois qu'il croisait Feryel, elle était seule en pleine nuit. Cette fille cherchait les problèmes, elle allait les trouver.
Some people are going to leave, but that's not the end of your story
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