l'heure du pardon (leeviel)

l'heure du pardon
— leeviel

Les fleurs, les bougies, les roses, la nourriture, l'alcool. Il y avait l'air de tout avoir, j'avais l'air de n'avoir rien oublié. L'emplacement était parfait, il n'y avait pas de vent, c'était à l'abri des regards, au bord de l'eau, les pieds dans le sable. Maintenant, il ne manquait plus que ma belle blonde. Parce que j'étais un putain de boulet et que j'avais encore fait foiré les choses. Alors j'avais réfléchis, j'avais beaucoup réfléchis depuis ce fameux soir de bal où elle m'avait embrassé. Sans oublié ma fuite légendaire après ce merveilleux baiser. Pourquoi ? Si seulement je le savais. Si seulement je savais pourquoi j'étais aussi con. Malheureusement, je ne le savais pas. J'avais envoyé un message à Leevy, lui demandant de venir sur la plage pour lui parler. Je m'avançais donc un peu vers la route, espérant que rien ne bougerait dans mes préparatifs. C'était caché derrière un rocher, si jamais Leevy fuyait, j'irais manger et boire seul avec cette superbe ambiance romantique, jetant les roses à la mer. Mon dieu ce que c'était beau dit donc. 10 minutes que j'attendais la belle blonde, mais elle n'arrivait pas. Peut-être qu'elle allait me poser un lapin. Peut-être que je l'avais bien mérité. J'allumais une cigarette, m'asseyant dans le sable, restant proche de la route au cas où. Même si je n'y croyais plus, j'attendrais au moins jusqu'à la fin de cette cigarette, si par miracle elle venait enfin.

l'heure du pardonJ'avais passée ma journée entière à la plage avec des amis, j'avais ris, j'avais bronzée, je m'étais baignée et j'avais bu. Bref une très belle journée qui ne pouvait que ce finir en beauté vu qu'après journée plage c'était sortie en boite avec le reste de ma troupe d'amis. J'étais donc rentrée à ma chambre d'hôtel pour me doucher, puis enfiler une robe blanche et des sandales dorées en laissant mes cheveux blonds détachés. Une fois prête j'étais sur le point de rejoindre tout le monde mais j'étais ensuite surprise de recevoir un message d'Adriel, apparemment je devais le rejoindre sur la plage parce qu'il avait besoin de me parler. Sérieusement ? Je ne pensais clairement plus avoir de ses nouvelles après le beau vent que je m'étais pris en voulant l'embrasser le soir du bal. J'en avais compris que le Adriel et Leevy c'était finis et qu'il valait mieux que je me le sorte de la tête avant d'en souffrir une nouvelle fois. Pour moi c'était juste mort et enterré alors si il voulait me voir c'était certainement pour enfoncer un peu plus le couteau dans la plaie. Du coup la meilleure chose que j'avais à faire c'est de l'ignorer, tout simplement. Du coup j'avais rejoins mes amis en soirée mais j'étais malheureusement pas capable de m'amuser, Adriel et son message était dans ma tête et j'avais l'impression que je pourrais pas profiter tant que j'aurais pas écoutée ce qu'il avait à me dire. « J'dois aller faire un truc, j'vous rejoins plus tard. » Dis-je en prévenant mes amis pour finalement sortir pour marcher rapidement vers la plage, je me détestais d'y aller mais ça allait me bousiller le cerveau si je ne faisais rien. Et c'est donc avec au moins trente voir quarante minutes de retard que j'arrivais en voyant un pauvre Adriel assis sur le côté de la route. « Qu'est c'que tu veux Adriel ? Je t'accorde deux minutes, pas plus. » Dis-je une fois face à lui. Bordel j'avais déjà mal au coeur de le voir.

l'heure du pardon
— leeviel

J'étais qu'un con. Je le savais au fond, je savais que j'avais encore merdé. Je savais que c'était mal ce que j'avais fait. Je savais que je risquais de ne pas réussir à avoir son pardon cette fois. Mais j'allais quand même essayer, parce que j'étais devenu un pro dans l'art du pardon. Il le fallait, vu le nombre de fois où je devais me faire pardonner avec le nombre de conneries que je faisais. Je me disais qu'avec le temps, ça se calmerait sûrement et j'arrêterais d'être un gros con immature qui ne réfléchit pas avant d'agir. En attendant, j'étais assis dans le sable, attendant Leevy. Mais après 10 minutes sans la voir, je devais me rendre à l'évidence : elle ne viendrait pas. Cela voulait sûrement dire que c'était terminé, pour de bon. J'attrapais une nouvelle clope et je finissais par les enchaîner, restant là, fixant les vagues et le coucher de soleil. Je devais avoir l'air pathétique, je devais l'être complètement en fait. Puis, sans que je m'y attende, elle arrivait enfin. Plus belle que jamais, parce qu'elle était toujours aussi parfaite, ça, je ne pouvais pas le nier. « Viens, s'il te plait.. » disais-je en attrapant doucement sa main et je la tirais sans réellement lui laisser le choix jusqu'à derrière le rocher où se trouvait tout ce que j'avais préparé. Les bougies étaient presque éteintes après ses 40 minutes d'attente, mais tant pis. « Je pourrais encore te faire des grands discours, pour te dire à quel point je suis désolé, à quel point je m'en veux, à quel point je tiens à toi. Mais tout ça, tu le sais déjà au fond. Alors parfois, les actes sont bien plus importants que les paroles et c'est le cas ici. J'ai préparé tout ça juste pour toi, Leevy. Pour nous. Pour ce soir. Reste et laisse-moi une chance. » rajoutais-je simplement, l'observant. Je croisais les doigts pour que ça marche.

l'heure du pardonJe détestais Adriel, je le détestais de ne pas être capable de passer une soirée normale avec mes amis simplement parce qu'il m'avait envoyé un pauvre message. Fuck, pourquoi je peux juste pas faire comme si il n'existe pas ? Bah non, vaut mieux se comporter comme une idiote en décidant de le rejoindre. Avec du retard, mais je l'avais quand même fait. Je ne savais pas si c'était ma curiosité qui m'avais poussée vers lui ou si c'était simplement le lien qui nous unissait mais bordel, j'voulais juste abandonner tout ça. C'est si compliqué que ça fasse pour qu'il disparaisse de ma vie et que j'oublie enfin ce vielle amour du passé ? Une fois face à lui je fronçais mes sourcils quand il me dirigea derrière un rocher pour finalement voir un dîner romantique installé. What the fuck ? Adriel a vraiment fait quelque chose comme ça ? Même en couple, il ne me l'avait jamais fait. « Tu penses que c'est si facile Adriel ? Franchement, ça me touche et vraiment. Un homme n'a pas fait ça pour moi depuis si longtemps.. Mais t'as pas le droit de penser qu'un dîner va me faire changer d'avis. » Dis-je d'un petit soupire en tournant ensuite mon regard vers l'océan en laissant mes cheveux voler sous les douces rafales de vent. « J'peux plus Adriel, j'y arrive plus. Tu sais que je t'aime et je te l'ai prouvée de toute les façons possible mais j'peux pas accepter quelqu'un qui fait que me décevoir encore et encore. J'ai juste besoin de m'éloigner et de t'oublier.. » Dis-je en laissant mon regard bleu se plonger dans le siens, au fond ça me faisais mal de faire ça parce que oui je l'aimais mais parfois je me disais que l'amour ne suffisait pas. Je pense que le coup du bal était le geste de trop et j'étais juste en pleine saturation de ces conneries.

l'heure du pardon
— leeviel

Bon, on allait pas se mentir, je tentais le tout pour le tout ce soir. J'avais donné mes dernières ressources. Je tentais de laisser ressortir mon côté romantique, celui qui ne sortait que très rarement et Leevy le savait. Peut-être que ça allait compter dans sa balance de "est-ce que je le tue ou est-ce que je le torture juste". En tout cas, elle avait opté pour le côté torture pour l'instant, étant donné qu'elle n'arrivait qu'après 40 minutes. Les 40 minutes les plus longues de ma vie où je pensais l'avoir définitivement perdue. Alors j'attrapais son bras et je l'attirais rapidement derrière les rochers pour lui montrer ce que j'avais préparé. Je me sentais con et surtout, j'avais peur. Et j'avais raison d'avoir peur vu ses paroles. Ses paroles qui me brisaient. Je pouvais pas imaginer ma vie sans elle, je pouvais pas imaginer une seule seconde qu'elle veuille m'oublier. Non, ça, jamais. « Je sais, je suis qu'un con. J'ai merdé, comme d'habitude, comme toujours, comme tu l'avais dit. Je pensais que cette fois, j'arriverais à être quelqu'un de bien mais c'est toujours pas le cas. Je suis un aimant à problème, je suis un boulet, je suis un con, je te l'accorde. Mais je peux pas vivre sans toi Leevy.. » rétorquais-je en soupirant, passant ma main dans mes cheveux, stressé par la situation. Non, putain non. Je ne pouvais pas la perdre, c'était impossible, inimaginable. « Je refuse de te perdre. Je refuse que tu t'éloignes. Je refuse que tu m'oublies. On a vécu trop de choses tout les deux, notre histoire est forte et unique. T'as essayé de me tuer je te rappelle et je t'ai pardonné. Alors certes, j'ai sûrement plus de torts dans notre histoire, mais t'as pas le droit de me sortir de ta vie. » rajoutais-je en plongeant mon regard dans le sien. C'était absolument pas les mots les plus romantiques et cucul de la planète, mais c'était la vérité au moins.