La reine de la nuit c'est Calli

« Tu sais très bien que je ne dévoile jamais tous mes secrets. » Tu lui adresses un clin d’œil, tu préfères rester évasive, laisser planer le mystère. Denys est un bel homme, un fêtard qui plus est, il se rapproche presque de l’homme parfait à tes yeux. Qui sait, peut-être qu’un jour les choses déraperont entre vous ou peut être jamais, tu ne sais pas de quoi le destin est fait. Tu glousses un instant alors qu’il te signale que tu es raide de lui. Tu es une Italienne pure, le charme tu sais y faire. L’instant d’après tu deviens plus morne, plus lassée par le Summer Camp. Les années précédentes tu avais adoré les destinations, celle-ci te branches tout autant mais visiblement les autres étudiants ne sont pas de ton avis. « Peut-être. » Tu hausses les épaules d’un air détaché, les autres tu t’en fiches, tu ne prends jamais de vacances toi alors tu as envie de t’éclater, de te mettre à l’envers et de profiter avant de te retrouver à nouveau dans ton quotidien pourri de petite strip-teaseuse. Tu fronces les sourcils alors qu’un rictus s’affiche sur son visage, puis tu te mets à réfléchir… « Lyra… Lyra… c’est un prénom de petite blonde ça. » Tu attrapes ton verre et le portes à tes lèvres en regardant ton ami de travers puis tu le reposes sur le bar, regardant le serveur passer devant toi. Il t’annonce quelque chose de gros puis laisse planer le doute, tu lui adresses alors un regard accusateur et tu le laisses venir avant qu’il ne détourne ton attention vers ta personne. Tu lèves le doigt, comme pour le couper dans son élan. « Si tu laisses planer ce genre de doute, c’est que tu en as envie, attention Monsieur Zacharias, tu pourrais te brûler !! » Puis tu le regardes sérieusement, est-ce qu’il a vraiment l’intention de sortir avec cette Lyra ? Tu n’en sais rien mais tu l’avertis juste sur ses envies les plus profondes. « Eum… non je ne crois pas. J’ai passé du temps avec quelques amies et mon… sexfriend, si réellement je peux l’appeler ainsi, est parti vers d'autres horizons. » Sabian t’avait planté, ainsi que Cecila, uniquement pour retrouver sa mère, tu ne pouvais pas lui en vouloir… en fait si, beaucoup même.

 J’étais le premier à déplorer le manque de motivation de nos amis cette année pour ce qui était d’enchainer les nuits blanches et de se la coller tous les soirs… Parce que je savais qu’en septembre mes bonnes résolutions allaient devoir être appliquées : bosser au garage après les cours, réviser, potasser, assurer aux exams… J’espérais sincèrement qu’il me resterait de l’énergie et de la motivation pour quelques soirées étudiantes car sinon l’année allait être horriblement longue. Mais voilà donc mon état de l’esprit de l’été était d’en profiter un max. Heureusement que mon amie était là. J’évoquais la raison pour laquelle ma meilleure amie, et coloc de l’été, Lyra, n’était pas avec moi ce soir. « Oui, petite blonde, photographe. Elle va intégrer la Lowell l’année prochaine tu la verras peut être. » Elles allaient apprendre à se connaître là bas. Et je pressentais que le courant allait bien passer entre ces deux déjantées. Sauf qu’à mon allusion chargée de sous entendu, dans le simple but de faire marcher mon interlocutrice, cette denrière s’empressa de tirer des conclusions… Je me mis à rire : « De nous deux c’est moi l’étudiant en psycho normalement ! » me marrai-je en la voyant tenter de sur-interpréter mes mots. « Et puis Lyra et moi, en fait, on a déjà essayé… » Par le passé, y’avait très très longtemps. « On est plus doués comme amis, ça nous réussit mieux. » expliquai-je avant de la questionner sur ses rencontres du SC. Rien d’intéressant selon elle. Elle avait vu ses amis et un type qu’elle qualifiait de –sexfriend- mais qui était désormais parti. « Oh… Faut trouver un remplaçant alors ! » Denys Zacharias, meetic sur pattes, pour vous servir. J’enfilai mon verre d’une traite, fis signe au barman de nous envoyer les shoots avant de me tourner vers la piste et de commencer la chasse avec mon acolyte. « Là bas, le type, il arrête pas de te mater je suis sûr que tu lui plais. » fis-je en désignant un grand blond baraqué.

(Invité)