Don't touch me | Darwin

Il me fatigue, l'alcool commence à me monter à la tête , tandis que je balance cette dernière de gauche à droite au rythme de la musique. Je ne l'écoute presque plus, plus du tout intéresser par ses dires, de toute façon, elles n'ont aucune importance, aucun intérêt pour moi alors à quoi bon me prendre la tête avec lui. J'entends qu'il est fini son petit pitch avant de pousser un profond soupir, quelque peu théâtral. « franchement, il y a des choses bien plus importantes que ta guéguerre entre Éliot et Mathers. Il faut que tu apprennes à voir un peu plus loin que le bout de ton nez. Il y a des choses bien plus graves dans la vie qu'une guerre entre confréries. Tu acceptes pas la drogue, tu n'acceptes pas la liberté… mais au fond qu'est-ce que j'en m'en fiche moi ! tes parents ne choisissent pas pour toi . Grand bien te fasse ! » je lève les yeux au ciel. Ce mec ne connaît vraiment pas la vie, il ne sait pas ce que c'est les misères du monde, il n'a jamais voyagé plus loin que son petit pays et quelques pays paradisiaques où il est parti en vacances j’imagine. Il ignore tout simplement tour du monde. Il évoque même le nom de sa famille, un nom que je connais. « une famille des pays-bas, je ne suis pas une ignorante, sache-le. Mais ta famille je m'en contre fiche, tu vis comme tu le souhaites, je viens de te dire ! » Si j'ignore ce monde... le monde des riches, des profiteurs, de ceux qui ont le pouvoir... s'il savait, ne serait-ce que mon nom de famille, je suis certaine qu'il perdrait son petit sourire au coin des lèvres, que le compte en banque de ma famille, est bien plus important que le sien, que l'or noir et bien plus important que le véritable or à présent… Mais je n'utiliserai pas nom de famille à ce profit, non… Je respecte ma famille, j'ai été élevé dans les plus purs tradition, élevé par mes tantes, bien moins riches que ma propre mère, vivant au milieu des habitants d'Egypte, voyant leur misères, surtout celles des femmes , sans que je ne puisse rien faire, malgré ma richesse, malgré le fait que je fasse d'un haut rang, que je sois admiré de tous dans le pays. «  Jalouse ? De quoi voudrai tu que je sois jalouse ? D'une quelconque richesse ? L'argent ne fait pas tout sache le… si tu n'as point de liberté, ta richesse ne servira à rien ! » On ne peut acheter les lois et les règles, l'argent ne fait pas le bonheur comme on le dit. Il peut y contribuer, mais lorsque l'on est violé, battu, obligé d'épouser un homme que l'on déteste, l'argent ne sert strictement à rien… si ce n'est rarement un peu plus d'homme, tous plus vieux et moche que les autres… Je ne peux m'empêcher de rire à ses dires, il se fout un peu de moi là non. Me vendre ? « Je n'ai pas besoin de me vendre. Tu as cru quoi ? Que j'étais un vulgaire prostitué, obligé de me promener en petite tenue pour affoler les regards des hommes. Je n'ai pas besoin de tout ça, et je ne le cherche pas . Mes partenaires, c'est moi qui les choisis, et non l'inverse... » dis-je en lui adressant un sourire en coin. J'ai arrêté le jeu l'autre jour des textos, de mon plein gré, tout comme j'ai arrêté le jeu de séduction « tu peux être bi ou Gay, que ça ne changerait strictement rien pour moi, ça ne change en rien le fait que tu sois un faible… » Je détourne le regard pour attraper mon verre et le siroter tout en regardant le reste des personnes présentes. Une compagnie plus alléchante serait la bienvenue, ou même mon lit tien… bref tout serait plus agréable que de parler avec lui. « regarde la preuve, tu me parles encore de ses textos, tu restes toujours dans le passé, tout comme l'autre soir. Tu n'es pas tourné vers l'avenir, et ça je m'en serai vite aperçu, même sans savoir que c'était toi derrière ce numéro de téléphone. Mais on ne va pas refaire le passé... » je hausse les épaules, ça ne sert à rien à part perdre du temps et de la salive évidemment. « Je suis heureuse que tu trouves ça drôle… personnellement, je préfère jouer à des jeux plus… adultes... »

Je ne peux m'empêcher de laisser échapper un léger rire d'entre mes lèvres. L'alcool commence doucement à me monter à la tête, mais cela reste tout de même un rire nerveux, sans joie qui n'en ressort au final, c'est juste que… ce qu'il me dit, me fait profondément rire car il ne fait que se rendre un peu plus con que ce que je pensais déjà de lui. J'hausse à mon tour un sourcil en posant mon regard sur lui, marquant une pause de quelques secondes avant de reprendre la parole. « Franchement, faudrait que tu fasses une émission de téléréalité. Tu sais genre des conneries du style « Married by America » ou encore les « anges » ... où les candidats ne voient pas plus loin que leurs nombrils. » je hausse doucement les épaules. Oui au final c'est ça, il ne s'intéresse qu'aux choses dont il peut avoir une quelconque influence, qu'il peut manipuler… juste pour se prouver qu'il a un certain pouvoir sans doute, se croire plus grand que ce qu'il n'est. Au final, je trouve ça pathétique, mais l'alcool ne m'en fera pas dire plus. Je suis fatigué par cette conversation qui me donne mal au crâne.
Je lève les yeux au ciel, passant une main dans mes cheveux pour rejeter mes mèches me tombant devant les yeux. Pays-Bas, Suède… au final c'est la même chose pour moi. Un petit pays de rien du tout, sans aucun avenir si ce n'est de rester dans les jupes des pays plus important d'Europe . Quelle joie. Enfin il faut bien de tout dans un monde, et les petits chiens qui suivent leur grand-mère ont bien le droit d'exister, je n'ai pas envie d'argumenter plus, de toute façon, j'ai plus le courage et plus assez d'argument. Il rigole tout seul, je ne title même pas lorsqu'il prononce le nom de Noah, je suis à trois mille lieu d'ici dans ma tête. Je me suis déconnecté complètement de la conversation, je balaie ses paroles d'un geste de la main « Ne t'inquiète pas, je le sais mon chou . L'argent, l'or… il coule dans mes veines … mais ce n'est pas parce que l'on manque de rien que nous sommes heureux » dis-je en lui adressant un sourire avant de finalement décroiser mes jambes, les posant à plat au sol, pour ensuite me lever lentement de ma chaise. Ça tangue un pue, comme sur un bateau pris dans une tempête… ou comme un avion pris dans une zone de turbulences ... Ouais je préfère prendre la comparaison de l'avion, c'est un moyen de transport que j'emprunte plus souvent. « tu sais quoi . Tu parles trop, car au final tu ne sais faire que ça n'est ce pas . Le beau -parleur ça te va bien. Parler mais ne pas agir. Tu parles de manipulation mais n'importe qui peut manipuler et se faire manipuler. Il suffit de regarder les enfants avec leurs parents pour qu'il leur achète un nouveau jouet ou un paquet de bonbons » Moi aussi je sais manipuler, sinon je ne serai pas ici ce soir, je serai certainement en train de croupir dans une chambre. Ma chambre tiens...elle me semble un super endroit à présent que j'irai bien retrouvé. Je cligne doucement des paupières, comme pour m'habituer à la lumière. Sortir d'ici, traverser le couloir, montrer les escaliers- ou prendre l'ascenseur si j'arrive à appuyer sur le bon numéro – et trouver ensuite ma chambre...où là ça me paraît bien long à faire tout ça. Je pousse un soupir, comme découragé d'avance, avant de reposer mon regard sur Darwin, je le fixe quelques secondes, réfléchissant à ce dont on était en train de parler. « Je parlais surtout de tes… Gamineries. T'essaie de me faire chier depuis tout à l'heure mais au final...ça t'a avancé à quoi ? À paraître un peu plus con à mes yeux ? C'est stupide… je veux bien croire que tu te fiches du regard des autres...mais je vois pas l'intérêt de chercher à en avoir des noirs, de regard je parle hein', sur toi... » dis-je dans un soupir, passant une main sur mon visage.