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how to get away with murder
— with teodora.
— with teodora.
Ce soir j'ai loué une voiture, je me suis éloigné de l'hôtel et j'ai décidé de la garer au milieu de nulle part, à quelques kilomètres du phare. J'ai besoin de faire travailler mes muscles, d'oxygéner cette carcasse encrassée, loin du reste du monde. J'ai renoué mes lacets et j'ai commencé à trottiner, observant la végétation particulière, sentant de plus en plus l'odeur de l'océan. J'esquive les cailloux, ma route est freinée au bout d'un kilomètre et demi par des obstacles plus imposants. Des rochers barrent mon passage. Je ne peux plus courir à haut régime. Je dois désormais escalader et me faufiler entre les pierres érodées. Lorsque je me hisse en haut d'un rocher, le vent s'engouffre dans mon tee shirt et caresse ma peau. Ces sensations me procurent un sentiment de puissance. J'aperçois le phare de plus en plus grand. Il domine la jetée avec force, se tenant fier, face aux vagues de l'Atlantique. J'imprime le panorama dans ma bibliothèque visuelle et je reprend mon périple. Après plusieurs minutes d'acharnement et quelques égratignures parsemées d'insultes en italien, j'arrive sur un sol plat. J'ai transpiré des litres d'eau pour le voir, et surtout pour observer la vue du haut. J'avais oublié qu'il y aurait des marches. Je soupire, et entre dans l'édifice. C'est silencieux, trop silencieux. Le bois craque de tous les côtés. Je sursaute à chaque bruit, je relève mes yeux et contemple l'escalier. Puis je grimpe une à une les marches qui me mèneront probablement à un spectacle grandiose. Je fais des pauses en cours d'ascension, essoufflé comme jamais. J'arrive au sommet pratiquement en rampant, c'est obscur. Je n'y vois rien, rien qu'une petite lucarne éclairant à peine quelques lames de plancher. Je sors mon téléphone de ma poche et éclaire les lieux, après 180° autour de moi, mon coeur se sert. Un homme couvert de sang git sur le sol. Des mouches commencent à lui tourner autour. Aucun son ne sort de ma bouche pourtant j'ai envie d'hurler de terreur. Je n'avais jamais vu de... de cadavre aussi amoché. Je suis sur une putain de scène de crime ! Je recule vers le fond de cette pièce circulaire et trébuche sur un sac. Je tombe sur les fesses, et cri enfin de peur. Le sac de sport est entrouvert, j'illumine l'intérieur avec mon téléphone. Du pognon ! Du pognon par liasses ! Je panique, ne sachant pas quoi faire ! Si, ma soeur, elle, elle saura quoi faire, elle est intelligente. Je l'appelle sans plus tarder, elle décroche à la troisième sonnerie, c'est pas trop tôt. " Teo, rejoins moi vite au phare, je t'en prie, loue un véhicule, ne dis à personne où tu vas ! débitais-je affolé. J'ai raccroché lorsque le phare s'est mis à projeté un raie de lumière intense vers la flotte en contre bas. Je suis désormais recroquevillé dans le fond, plongé dans le noir, n'osant pas sortir et croiser un badaud. Il manquerait plus que je sois accusé de meurtre !
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