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Now we are one in everlasting peace - Ellana

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✧ Paris, Juin 2016. ✧Ellana & Noah

Retour brutal à Amsterdam après les frasques de Sage. Elle a appelé la police, faisant croire que je l’avais battu. Moi, Noah, battre une fille ? J’ai passé une nuit en cellule à angoisser sur les conséquences que ça allait avoir. Pas judiciaire, pas même vis-à-vis d’elle et mon envie horrible de venger l’affront. Mais mon père. Mon père qui au lieu de payer la caution a décidé de me laisser là, pourrir une nuit. Mon père que j’ai vu arrivé au matin, la même appréhension que quand j’étais gamin, la même gifle que quand j’étais gamin. Mon regard noir à l’égard de Sage à qui je ne veux plus parler. Ma fuite en avant, à la potence. Mon père qui me traine à New-York, mon père qui me ramène à Amsterdam. Coups de ceinture et coups de poing, la leçon efficace pour les chiens comme moi. Il parait. Du moins, le duc se complet dans cette idée. Et là, sur place, je prends conscience de l’état de ma mère. Elle est malade depuis le mois de mai, je le sais, ma sœur me l’a dit. Mais je ne pensais pas que c’était aussi critique. Pourquoi personne ne m’a prévenu ? « Tu es loin, tu ne pouvais rien faire de toute façon ». Je suis à Amsterdam et je troque mes beuveries ordinaires contre une place de choix au chevet de ma mère. Ma mère, l’idéale, la parfaite. Je l’aime autant que je me déteste. Autant que je me hais de n’avoir rien fait, de l’avoir laissé là aux bras de ce salaud, « Il est ton père Noah, quoique tu dises, il est ton père ». Elle perd ses cheveux, ça m’attriste, je ne dis rien. A part qu’elle est belle. Ma mère est belle, elle sera toujours belle, et ça je lui répète du soir au matin. Même quand elle me dit d’arrêter, même quand ses gros yeux vitreux me traitent de menteur. Je suis loin de Cambridge et j’oublis Harvard. Je troque mes problématiques d’adolescents rebelles contre ceux de l’enfant émotionnellement attardé. D’un côté les remontrances de mon père, de l’autre l’agonie de ma mère. Moi au milieu, impuissant, ne réalisant pas tout à fait ce qu’il se passe. Je crois que c’est une manière de me protéger, je ne suis pas prêt à accepter le sort. Et cette nuit, je ne veux pas rester. Cette nuit je veux sortir, déguerpir, respirer, m’étouffer ailleurs. Dans un bar lambda, regardé des filles danser, oublier que j’existe, m’évanouir dans le brouhaha de la nuit. Par chance, j’ai pu emprunter le jet de mon père, sans doute une manière pour lui d’affirmer une fois de plus sa domination psychologique et matérielle sur moi. Je laisse un coquelicot sur la table de chevet de ma mère endormie, que ce soit la première chose qu’elle trouve au réveil. J’adore les coquelicots, il parait que sur les champs de bataille, après la guerre, c’est la première plante qui pousse. Et j’embarque dans le jet, direction Berlin ? Non. Paris. Paris c’est mieux. Parait que Paris est une ville hors du temps, qu’elle vous fait tout oublier en un claquement de doigt. Et c’est ce que je cherche.

Atterrissage, limousine, direction un cabaret privé dans lequel j’avais l’habitude de me rendre plus jeune avec mon grand frère. J’arrive devant l’enseigne éclairée de rouge, accueillis par une ouvreuse enrobée, maquillée d’une mouche, comme une prostituée du dix-neuvième. J’adore cette ambiance, la musique lancinante, je me sens comme un Rimbaud perdu dans le temps et je file tout droit m’asseoir sur un canapé, dans le coin. Face à la scène, mais sur le côté. Ainsi, je peux voir, sans que rien ne vienne me perturber. Une serveuse se présente avec une coupe de champagne, je la renvoie me chercher un whisky. Je hais le champagne, je n’ai jamais compris l’intérêt qu’avaient les gens pour cet alcool. Le whisky est plus intéressant, plus fort, plus douloureux en gorge, plus savoureux en bouche. Affalé, je contemple la scène, le regard vide, le visage terne, suggérant l’arrogance de ma personne par des gestes lents, comme si j’étais au dessus du monde. Et mes yeux ripent. Un bref instant. Une danseuse là-bas, surnaturelle …




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Parce qu'en fait, tu es comme tous les autres...
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- Maman, c'est de la folie, je ne suis pas prête. Dita se trompe sur mes capacités...

Je n'ai pas le temps de rétorquer quoi que ce soit que ma mère m'a poussée vers l'entrée de ce cabaret à Paris. « Dita von Teese ne se trompe jamais.» Les paroles de ma mère résonne dans ma tête. Ma mère, cette grande danseuse classique, a souvent eu des contrats en France. Elle essaye toujours de me trouver des petits boulots comme ça, que je puisse m'améliorer dans plusieurs styles de danse, et que je me fasse connaître par le plus grand nombre, et surtout, dans des pays différents. Le patron est un ami de la famille, mais ma mère et lui se sont bien défendu d'en parler à mon père. Papa n'aurait jamais voulu que sa petite perle danse dans un cabaret de la capitale française. Ce n'est pas qu'il trouve ça vulgaire, mais je pense qu'il refuse de penser que des hommes me regardent comme du bétail. Parce que oui, les hommes ne sont pas tous comme mon père, à voire et reconnaître le beau et l'artistique dans chaque danse.

Je ne pensais pas pousser les portes de ce bâtiment si rapidement. Dita m'a entraînée à la demande de ma mère, elle m'a appris l'art du burlesque, mais même si je suis une très bonne danseuse, je ne pense pas être assez douée pour danser dans ce cabaret. Le patron m'a vu ce matin même, et il m'a laissé m’entraîner avec les françaises et semble satisfait de mes performances. Cependant, je souhaite toujours la perfection, et je trouve que j'en suis encore bien loin. Je ne pensais pas danser dès ce soir, pas maintenant. Et je m'en rends compte alors que je suis en train de me faire maquiller à quelques minutes du début de mon passage. Je déglutis en me regardant dans le miroir. Je ne suis pas prête,c'est affreux de ressentir ça. J'ai peur de me ridiculiser, j'ai peur de ne pas être assez lente dans mes mouvements, que cela ne soit pas assez intimiste, que les spectateurs s'ennuient. Je suis en panique et pourtant...

C'est à moi de jouer. Le patron me parle rapidement dans un anglais parfait, même si je comprends un peu le français, autant que je le parle. Mon pouls augmente tellement rapidement que je sens que mon cœur va faire exploser mes côtes une à une. C'est à moi. La lumière vient de s'éteindre totalement, et je suis couchée sur une estrade, allongée dans ce costume magnifique que l'on m'a prêtée. Je suis paniquée, mais en fait, dès que les premières notes de musique retentirent, je me suis sentie plus vivante, et surtout plus femme que jamais. J'ai dansé de nombreuses fois devant un public, dans des concerts, lors de concours, dans des clips. Mais là, tout me semble différent. Cette sensation étrange d'être observée comme un bijou, que chacun de mes gestes soient décortiqués par les professionnels et les amateurs. Allongée, mes gestes sont lents et plein d'amplitude, des mouvements de bras, de bassin. Les jambes se lèvent l'une après l'autre.

Et je finis par me lever, toujours au rythme de la musique, sensuelle. Je marche sur la scène, prenant l'espace, et je m'arrête, accotée contre le mur sur le côté de la scène, les bras en l'air. Mes jambes se brisent sous mon poids, et je glisse le long du mur, retirant mes gants d'une lenteur interminable. Mon regard se pose sur tous les visages que j'arrive à apercevoir malgré la pénombre. Je retire d'un mouvement travaillé une autre partie de ma tenue et me retrouve en corset doré. Je scrute le public et m'avance vers lui. Je descends de la scène grâce au patron du cabaret qui me tend la main. Un clin d’œil pour me faire comprendre qu'il est satisfait du début de ma performance. Maintenant, je dois faire le show en passant de table en table. Un pied posé sur une chaise libre, la main frôlant ma jambe habillé d'un bas couleur chair, des gestes lents, séduisants. Je tourne autour d'une table, frôle la cuisse d'une femme magnifique. Je dois jeter mon dévolu sur quelqu'un. J'avance vers une table sur le côté de la scène. Il y a une table avec un gars tout seul, et étrangement, je me sens attirée vers lui. Mais je m'arrête à la table juste avant la sienne. Je m'approche d'une femme et lui prends les mains pour qu'elle enlève le laçage de mon corset. Je finis par l'enlever complètement et lui poser sur les genoux. Je me retrouve avec un magnifique ensemble de sous-vêtement doré, de la même matière satinée que mon défunt corset. Un pas sur le côté, je frôle l'épaule du jeune homme en posant mes yeux sur un tatouage sur son bras entier. Mon cœur rate un battement, comme une vision, comme un rêve. Il ressemble étrangement à quelqu'un qui ne m'est pas si inconnu. Mais il faut continuer. Je remonte sur scène, et disparaît dans les coulisses. Fin de mon premier numéro. Je suis fière, mais un étrange sentiment s'empare de moi. Noah ? Non, ce n'est vraiment pas possible. J'essayerai de l'observer plus lors d'un autre passage.


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✧ Paris, Juin 2016. ✧Ellana & Noah

La tempête dans mon ventre. Le lourd cheptel qui roule d'une apside à l'autre de mon crâne, mes tempes cognent fort, si fort. J'ai le nez pris par la migraine, les mains qui tremblent d'anxiété. Mon visage stigmatisé à des allures fantomatiques, fade, fermé, l’œil vitreux et vide. Je suis vidé. J’ai beau bannir de mes ressentis toute émotion fragile, puissante, indésirable, elles reviennent à la charge chaque fois que je me retrouve confronté à ce genre de situation. La colère de mon père, ses yeux noirs de rage, l’indifférence de ses gestes lourds, orchestrés presque naturellement. J’ai des ecchymoses plein le ventre, je peine parfois à respirer, et mon dos tout entier est recouvert de lamelles pourpres. Depuis petit, c’est même moi qui choisit la ceinture. L’ascendant paternel sadique, compulsif. Je sais qu’il fait souffrir ma mère. Et je souffre de la faire souffrir. Pourquoi est-ce sur moi que se rabat sa colère ? Je n’en sais rien. Je l’ai longtemps entendu répéter que j’étais l’héritier et qu’à ce titre, il devait me forger un caractère « d’homme ». Pas pleurer, pas souffrir, pas fermer les yeux. Se contenir, même face à l’affreux. Il a détesté ma sensibilité dès mon plus jeune âge. Mes silences, mes heures passées dans les livres, dans les albums de rock des années 70. Il a détesté la douceur que j’insufflais malgré moi dans ma vie de privilégié. J’aurais volontiers troqué toutes ces responsabilités factices, inutiles, dégoutantes, contre la caresse de quelques vers d’Eluard, de quelques notes de Vivaldi. Je suis devenu ce qu’il a voulu que je sois, malgré moi. Insensible, inconstant, lâche des émotions, colériques, nerveux, arrogant, impétueux. Et même quand je regarde ma mère allongé dans ce lit, le crâne dégarnie, les veines saillantes, trouées de perfusion du poignet au coude, je n’arrive pas à ouvrir les vannes. Je n’arrive ni à accepter, ni à contempler. Je m’échappe par les airs jusqu’à Paris, atterris dans ce cabaret sauvage, anachronique. Tiré à quatre épingle dans mon costume, je marche d’un geste lent dans la pièce, récupère la place la moins exposée, concentre mes sens dans la scène et dans un ultime effort d’évasion, j’oublie jusqu’à ma propre existence.

Je suis obnubilé, fasciné, remué, par cette danseuse là, face à moi, dès les premiers mouvements. La danse ample de ses membres comme si elle caressait le vent, l’attraper pour le transformer en magma jeté en plein ma figure. Ses courbes lascives, ses gestes lancinants, suggestifs, je m’émeus de ses traits. A tel point que, sans m’en rendre compte, je m’approche malgré moi, appuyé sur ma table, penché en avant. J’en ai même oublié de cligné des yeux. Elle ressemble à ces créatures surnaturelles qu’on retrouve dans les fables, elle me fait penser au cygne noir, la même retenue compulsive, le même phrasé lent, la même frénésie des mouvements amples parfaitement dessinés. On pourrait presque voir dans le sillage de ses gestes l’explosion de mille et unes particules de matière noire, pure, éreintante de beauté. Et mon visage la suit. Elle est là, non loin de moi, déshabillée de son corset, j’admire son corps superbe, je le caresse avec les yeux. Je me sens esclaves, fasciné, emporté, tout disparait. La pièce, les autres, Noah, le reste. Je la regarde et pendant une fraction de seconde, je jurerais que la terre s’est arrêtée de tourner. Et le frisson glacé parcourt mon épaule quand elle me la touche, je fixe sa main, la suit, quand elle retombe et se balance au côté de ses hanches. Elle remonte sur scène et ce n’est que quand la lumière s’éteins que je reviens à moi. Pas tout à fait, je reste là, ébahi, bouche ouverte, yeux scotchée vers la scène. J’en veux encore, pourvu qu’il y en ait encore. Une serveuse, semble-t-il, m’interpelle. Je l’entends de loin, comme un écho. Il lui fait bien prononcer quatre fois mon prénom avant que je daigne, avec tout le dédain du monde, lui répondre et attraper mon verre de whisky. Un autre spectacle semble commencer et je me lève d’un coup, me dirigeant vers celui qui semblait être le patron des lieux. Une main dans une poche, l’autre tenant mon verre de whisky, mon sourire narquois au coin des lèvres, je tente d’avoir des informations sur la jeune fille. Il ne m’en donne pas, aucune, me répétant à quel point elle était splendide. Merci, je le sais. Je bois quelques gorgées de whisky et me penche plus à son oreille, créant une atmosphère factice de complicité : « Je voudrais qu’elle vienne danser pour moi ». Haussement de sourcil hautain, sourire malicieux, l’homme me répond qu’il va voir ce qu’il peut faire. Et d’un pas impérieux, je vais reprendre place à ma table, jambes croisées sur ma chaise, j’allume une cigarette, commande un nouveau verre de whisky d’un geste leste de la main.





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« Ma chérie, tu étais parfaite ! »

Ma mère roule les « r » maintenant. Je suis épuisée, je suis tombée sur ma chaise, devant l'immense miroir. C'est de la folie, plus compliqué que n'importe quelle autre danse que j'ai pu faire, plus sensuelle que les danses latines ou africaines, plus technique que la danse classique que ma mère affectionne tant. Mais j'ai aimé, j'ai tellement aimé que je voudrais que cela soit déjà mon deuxième passage tout de suite, même si je suis à bout de souffle, même si je reste droite comme un i sur ma chaise, les yeux dans le vide à cause d'une apparition. Paris est une merveilleuse ville, mais je ne pense pas que mon inconnu tatoué d'internet puisse être vraiment présent ce soir. Il m'a bien fait comprendre qu'il n'était pas français, alors le fantôme que je crois avoir vu ce soir ne peut pas être Noah. J'essaye de me vider la tête en me changeant pour le prochain numéro, mais c'est peine perdue. Je repense à nos conversations, à mes ressentis quand je parlais avec lui. Et je me dis qu'il y a peut-être un infime espoir que ce soit lui, mais que lui  ne pourra pas me reconnaître si facilement. Si lui m'a envoyé une photo de lui avec son tatouage et la moitié de son visage, je ne lui ai envoyé que ma main aux ongles parfaitement manucurés. J'ai hâte de faire mon deuxième passage, autant pour la danse, que pour observer ce mystérieux inconnu que ressemble tant à mon partenaire d'insomnie.

Maman parle toute seule, parce qu'en fait, je ne l'écoute pas vraiment. Elle semble dire que je suis faite pour ça, que la danse à Paris est mon avenir... Mais elle se coupe nette dès qu'une main frappe à la porte. Elle court ouvrir, en lâchant la nouvelle tenue qu'elle était en train de m'aider à enfiler. Le patron du cabaret entre et fonce sur moi pour me prendre dans ses bras. J'ai du lancer un regard interloqué à ma mère qui hausse les épaules, bien plus habituée à la façon d'agir des français que moi. Il se recule enfin et attrape mes épaules dénudées.

« Un rêve ! Tu étais une petite étoile fragile, si lointaine, si proche, si forte. Que c'était beau Ellana ! Et je ne suis pas le seul à le penser... »

Je suis presque gênée de ses compliments. Et puis il laisse traîner un doute, comme une demande en attente ou un « mais » qui va arriver par la suite, brisant mon rêve d'un deuxième passage, d'une autre soirée en leur compagnie. Est-ce que mon inconnu a aimé mon passage ? Mais le patron me secoue tellement qu'il me fait sortir de mes rêveries et de mes idées de retrouvailles.

« Un jeune homme t'a apprécié. Il a essayé de me soutirer des informations sur toi, mais je suis une tombe sur ces sujets là. »

Ah ? Mais un jeune homme, ça veut dire quoi ? Un mec comme ça ? Un producteur ? Quelqu'un qui recherche une danseuse pour un contrat ? La curiosité m'envahit d'un coup, mon visage reste interrogatif et je vois qu'il fait exprès de faire durer le plaisir. Et puis, le couperet.

« En fait, tu ne vas pas faire ton deuxième passage maintenant. »

Quoi ? Je me décompose littéralement. Il doit sentir que les muscles de mes épaules se sont relâchés d'un coup, comme dépitée d'une telle réponse, déçue de ne pas pouvoir continuer de danser mais surtout, de ne pas revoir mon inconnu pour essayer de répondre à toutes mes questions. Et puis, la révélation.

« Le jeune homme te veut en show privé. C'est merveilleux n'est-ce pas ? Mais ne stresse pas darling, il y a des caméras partout, mais vous serez seuls dans la pièce. Si ça dérape, lève le doigt vers le plafond, je saurais que je dois intervenir rapidement. »

- Oui... c'est d'accord...


J'ai un peu bégayé. Il a du me retenir pour pas que je ne tombe. Oui, c'est bien, c'est une très bonne idée et je suis heureuse de pouvoir faire un show privé pour ma première fois dans ce genre de danse. Mais il m'angoisse un peu avec ses indications de préventions. A-t-il connu beaucoup de problèmes de dérapage dans son établissement ? Sûrement. Et du coup, j'ai l'impression qu'il m'envoie dans la fosse aux lions. Et surtout, cela repousse mes recherches sur l'identité du tatoué à plus tard. La patron sort, sûrement pour aller prévenir l'homme de ma future arrivée, et pour l'installer dans un pièce isolée. Ma mère, elle, saute de joie comme une enfant qui vient de recevoir le plus beau jouet de la terre. Elle me saute dessus pour terminer de m'habiller. Un très beau costume pâle, avec des plumes et des sequins, cachant un magnifique corset rose.

- Je suis prête.

Le suis-je vraiment ? Je ne sais pas, j'angoisse. Alors que je sors de ma loge avec ma mère, l'une des serveuses m'attrape le poignet fermement et me parle dans un français rapide que j'ai un peu de mal à comprendre. Elle veut me mettre en garde on dirait, je crois comprendre qu'il lui paraît un peu agressif. Merci, tout pour me rassurer. Je garde ça dans un coin de ma tête et suis ma mère dans les étroits couloir. Je m'arrête devant la porte en attendant que le patron sort. Il dépose une main sur mon épaule et embrasse ma joue fortement. Je prends une grande respiration et entre dans la pièce. Je dois paraître à lui sans pour autant l'être, le draguer par la danse, sans parler, juste un show. Je rentre un peu comme une potiche, loin d'être habituée à ce genre d'exercices.

J'avance vers la barre de pole dance installée prêt du jeune homme. Je ne le regarde pas au début, mystérieuse. Tant que la musique n'a pas débutée, je reste les yeux fermés, tenant la barre dans mon dos, les mains moites. Première note, première impression. De tous les hommes de la salle, j'ai eu la chance de tomber sur celui que je voulais observer avec plus d'attention. Physiquement, il lui ressemble en tout cas, mais je ne suis encore sûre de rien. Je démarre en tournant autour de la barre, quelques mouvements de pole dance sur celle ci mais il faut rapidement que je me débarrasse de mon attirail gênant. J'avance vers lui, le sourire aux lèvres, pour qu'il m'aide à retirer le costume. Je tourne autour de lui, le frôlant avec les plumes, me permettant d'observer son tatouage et le comparer avec l'image que j'ai reçu. Je me place devant lui, mes mains caressant ses épaules, son torse, ses hanches, pour descendre le long de ses cuisses. Je finis par m'asseoir sur le bord de ses genoux, dos à lui, en attrapant ses mains pour les poser sur mes hanches. J'ai frissonné, jamais je n'aurais penser faire ça. Et je suis obligée de me dire que c'est Noah, pour être plus à l'aise avec lui. Je remonte ses mains sous mes bras et le guident vers la fermeture éclaire. A toi de jouer.


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✧ Paris, Juin 2016. ✧Ellana & Noah

Je retourne prendre place, d’un pas nonchalant, une main dans la poche, l’autre tenant mon verre de whisky. Une autre exhibition se déroule mais elle ne m’enchante pas. Je reste là, dans la fumée noire épaisse créée par mon esprit, à me délecter du plaisir féerique que m’a procuré cette danseuse. Elle avait quelque chose d’éminemment chaotique. Un agencement de pas qui peuplait l’espace comme si tout à coup, il s’était mis à ses pieds. Comme si tout a coup elle embrassait de ses bras lestes le monde tout entier. Un carnage éblouissant, une perdition sans nom. Je me suis vu cent fois la regarder, sans foi la dépecer pour saisir chaque implosion de particule, chaque crochet d’atome. C’était comme de regarder un essaim d’étoile, de la poussière condensée qui se meut comme un monstre magnifique. Et j’étais happé. En extase encore face au souvenir de son passage si tant est si bien que tout le reste paraissait fade. Les autres danseuses étaient moins jolies, elles m’irritaient par leur simple fait d’exister. Et cette serveuse qui s’approche encore, me frôle sans faire exprès. Ce n’est pas un frisson mais une douloureuse pulsation électrique qui engourdit mon bras, elle me débecte par son assise et je lui lance un regard noir de dégout : « Un autre ». Verre sous entendu. Sans délicatesse ni savoir-vivre, une sommation de maître à chien, toute l’arrogance de ma condition aux lèvres. Je m’ennuie. Je suis profondément irritable quand je m’ennuie. Et irritant. Je n’ai guère de patience vis-à-vis de ce qui m’entoure tant ça n’a pas d’importance, tant à mon esprit névrosé, rien de tout ça ne devrait avoir le droit d’exister. Tas de fiente putride, vers animés par leur estomac, fade, sans consistance aucune. Je leur vomirais dessus deux fois. Et c’est cette serveuse qui revient avec mon verre, qui se débat avec son regard, qui prend pour le reste de l’humanité. Toute ma rage, ma colère, mon mépris pernicieux jetés à ses yeux comme un miasme fiévreux. Je sens qu’elle veut répondre et je ne lui laisse guère le temps. Mon air impétueux, l’insolence de mon sourire, tout dans ma façon d’être lui hurle que je n’en ai que faire, de ce qu’elle est, de ce qu’elle dit. Tu n’es pas intéressante, barre-toi. Et c’est le maître des lieux qui vient nous interrompre, lançant à la serveuse un regard entendu qui voulait dire « dispose, le client est roi, je suis désolé ». Il doit en voir passer des gens comme moi. Sans aucune moralité, aucune conscience que celle d’être né dans un monde indigne d’eux. Et il me demande de le suivre dans une pièce privé. Une que je ne connais pas, je n’ai jamais demandé à aucune danseuse de danser pour moi. Je bois mon verre cul sec et lui demande de me faire parvenir une bouteille de scotch. Il ouvre le pas, je le suis, nonchalant, main dans les poches, la lassitude sur mes épaules, l’impertinence de l’ennuie frustré dans mon regard. Et je m’installe quand il me quitte. Là, dans cette pièce à peine éclairée, sur mon fauteuil de cuir. La voir et disparaitre. Avec nous le monde. Ne plus penser, ne plus se fâcher, ne plus rien être. Contempler son corps, il est un tableau. Une nouvelle serveuse entre une fraction de seconde, me sort de mes rêveries, pose sur la table la bouteille que j’ai commandée et d’un signe dédaigneux de la main je lui fais comprendre de partir. Je me sers un verre, le porte à mes lèvres, quand face à moi, l’ombre fluette de la danseuse se dirige vers la barre. J’ai l’impression de connaitre déjà ses courbes par cœur. Je repose mon verre tant elle me coupe tout autre apétit que celui de la regarder. Et je me recule lentement dans mon fauteuil, dos appuyé, jambes ouvertes, bras tendus sur les accoudoirs. Je parais déjà épuisé. Mon sourire malicieux s’intensifie, c’est beau, diablement beau. Quelle est cette créature étrange qui d’un simple mouvement de jambe arrive à figer tout mon corps, tout mon être ? Je dessine et dessine encore ses courbes des yeux, cherchent malgré moi son regard caché, le mystère me brûle les entrailles, je suis charmé. Volontairement charmé. Content d’être charmé. Je ressens les crampes de plaisir dans mon bas ventre et mon cœur aux battements dubitatifs. Scotché. Par sa performance, ce qu’elle est, ce qu’elle représente. La douceur électrique, sauvage et bleue. Chaotique. Et quand elle vient vers moi, je me mords la lèvre, m’affalant encore plus dans mon fauteuil comme si je voulais savourer chaque précieuse seconde avant que nos corps se rencontrent. J’ai le sourire espiègle, le sourire coquin. Et là, de prés, je la trouve splendide. Elle tourne autour de moi, je reste figé. Chaque fois qu’elle me frôle, c’est la même tornade dans mon estomac, de plus en plus forte, de plus en plus puissante. Quand elle est derrière moi, je ferme même les yeux, frémis d’impatience, de plaisir, d’excitation. Quand elle se remet devant moi, je n’ai pas arrêté de me mordre la lèvre. Je la regarde dans les yeux, amusé, enchanté. Ses mains se posent sur mon épaule et j’en tremble presque. Plus fort encore quand elles descendent, quand elles remontent mes cuisses. Mes mains se cramponnent aux accoudoirs, je n’ai pas le droit de la toucher tant qu’elle ne m’y invite pas. Mais bon sang ce que c’est terrible de résister. Et à la fois, tellement, tellement excitant. Et elle finit par s’assoir sur le bord de mes genoux, je me redresse, de manière à ce que nous soyons plus confortablement installé. De manière à ce que tout l’air qui sépare nos deux corps se charge. Electrique. Je respire la trainée de parfum laissé par ses cheveux, je me penche, mon souffle caresse son épaule, sa nuque, l’autre épaule, le bras. Avant de me redresser quand elle me fait poser mes mains sur ses hanches. J’étudie leurs courbes, les apprends par cœur. Les crampes dans mon ventre sont de plus en plus intense, et je crois que ça se ressent tant parfois mes mains se serrent autour de sa taille comme si je voulais la cramponner. Ses mains accompagnent les miennes, doucement, le long de ses flancs, et je savoure chaque instant. Je comprends qu’elle m’invite à plus d’audace, quand je sens sous mes pouces la fermeture éclair de son attirail. Ma main gauche s’arrête là, sous son bras, tandis que ma main droite remonte doucement et fermement par l’omoplate jusqu’à sa nuque. Je dégage ses cheveux que je laisse tombe sur une de ses épaules, tandis que du bout des doigts, j’effectue une légère pression sur l’arrière de sa tête de manière à ce qu’elle se baisse. Et j’effleure sa peau, de sa nuque au haut de son dos, doucement, du bout des doigts, avant que mes deux mains ne viennent se rejoindre en haut de la fermeture éclaire, la défaire, tout doucement, vers le bas. Elle est encore baissée et mes mains se glissent de par et d’autre sous son corset pour l’en déshabiller. Je la tire légèrement vers moi à ce moment là, l’invitant à se redresser. Quand elle se relève, le corset est définitivement détaché de son corps. Il tombe au sol, et mes mains, d’un geste à la fois tendre et ferme, se rejoignent sous son soutien-gorge avant de descendre de concert, à la verticale, le long de son ventre. Jusqu’à se séparer en bas du ventre, chacune rejoignant une aine. Et mon visage prés de sa tête, mes lèvres viennent susurrer à son oreille, d’une voix basse, taciturne, d’un phrasé lent : « Tu es … éblouissante ».


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Jamais je n'aurais cru danser seule pour un homme ce soir. Je ne suis pas la plus belle danseuse, et encore moins la plus talentueuse, alors pourquoi m'a-t-il choisie ? M'a-t-il reconnue ? J'en doute, ma photo ne peut pas lui permettre de me reconnaître si facilement, et encore moins étant donné que nous n'avons pas encore dit un seul mot à l'autre. Moi, je pense que c'est Lui, mon inconnu tatoué d'internet, en tout cas, c'est ce que j'espère. Je repense à nos conversations, à nos musiques échangée, à celles qui ont dérapées aussi, à cause de nos rêveries, à cause de notre frustration partagée. Mais au moment présent, je dois surtout faire le show pour lui seul, assis sur ce fauteuil de cuir au fond de la salle, installé confortablement comme si le monde entier était à ses pieds. Il paraît hautain, il paraît trop beau, comme un roi sur son trône de cuir, comme le prince héritier d'un vaste empire. Et je rentre dans l’arène, pauvre lionne perdue, comme s'il tenait le fouet pour me dresser. La peur au ventre, l'excitation montante. L'angoisse du fouet, l'envie de le dévorer.

La pole-dance, j'ai eu la chance de pouvoir apprendre plus jeune à Londres, et ce mélange de sport et de danse m'a toujours plu. Mais pour pouvoir l’exécuter, il faut que je puisse me débarrasser du magnifique costume en plume. Et quoi de mieux que de me le faire retirer par lui. Je tourne autour de lui comme la lionne autour de sa proie, observant ses attitudes, ses mouvements, son bras tatoué. Et je pense que c'est lui, je l'espère au plus profond de moi. J'ai tellement observé sa photo, étudié les traits de son profil gauche et de son bras marqué à l'encre. Je me mets à rêver de retrouvailles quand il apprendra que je suis cette correspondante sur un forum de musique.

Ses mains posées sur mes hanches suivent les miennes, impatientes de retirer ce qui entrave le plus mes mouvements, ce qui cache le plus mon corps. Et il prend les commandes si rapidement que je suis un peu décontenancée. A-t-il l'habitude de ce genre de lieu, de ce genre de danse ? Connaît-il les secrets de chaque femme, de chaque pièce isolée ? J'en deviens un peu triste, mélancolique peut-être. Mais il faut continuer, finir le show, terminer la danse. Ses mains remontent vers ma nuque, tellement naturellement, fermement, sans réelle tendresse. Comme un matador aguiche le taureau pour ensuite l'achever. Rapidement, je me sens comme un petit animal fragile entre ses doigts, la souris entre les griffes du chat. Et étrangement, j'adore ça. Je laisse ses mains remonter le long de ma nuque et la dégager d'un geste rapide du bout des doigts de la masse de mes cheveux bruns. Je me penche à la pression de la pulpe de sa peau, docile. Et ses doigts frôlent mon dos en redescendant vers la fermeture éclair du corset. Je me mords la lèvre de plaisir. Je me redresse doucement. Il finit par enfin retirer mon attirail pour le laisser tomber à terre, sûrement satisfait de son œuvre. Mais ses mains ne me relâchent pas. Il les pose sur ma taille, dur et froid comme la pierre, et pourtant tendre dans ses gestes. Je me suis cambrée, instinctivement, remontant le bas de mon dos vers lui, laissant apparaître une courbe bien plus poussée. Et quand ses mains terminent le passage de mon ventre, elles se séparent pour se loger au creux des aines. J'ai tremblé, comme un immense frisson qui parcourt tout mon corps. Et j'espère toujours que c'est Noah. J'ai envie de me retourner et de le serrer fortement contre moi, qu'il ne comprenne pas, que je lui murmure que je suis Lana. Mais pour l'instant, je vais laisser le temps faire son effet, je vais le laisser imaginer que je suis juste une danseuse parisienne, que je ne suis le fille que d'une nuit, celle qui attise la rêverie des hommes d'un mouvement de bras.

Et je sens à présent son souffle chaud au creux de mon cou, sous mon oreille où il me prononce enfin quelques mots. J'ai reçu une bouffée de chaleur. J'ai souris. Je tends le cou à son opposé avant de finir par poser ma tête contre son épaule. Je ne réponds rien. Il est adorable, charmant. Et je découvre pour la première fois cette voix que j'ai tant imaginée. Je ne suis pas déçue. Et je me mets à rêver qu'il me prononce toutes nos conversations avec cette voix basse, toujours au creux de mon oreille et mes cuisses posées sur les siennes et mon dos contre son torse. J'écouterai sa voix en boucle mais je dois continuer, briser notre contact, me relever de ses genoux. Je me lève en douceur, et marche vers la barre en roulant des hanches. Étrangement, je me sens plus à l'aise en sous-vêtements, je suis plus libre de mes mouvements, plus femme que jamais. J'attrape la barre, joue avec elle comme avec le corps d'un amant. Une nouvelle musique débute. Et je commence le show, la danse, ma danse pour lui.

https://www.youtube.com/watch?v=DrX76zqQpVI

Des regards, des mains tendues vers lui. Une drague. J'ai le souffle court en imaginant son regard posé sur moi, observant le moindre de mes mouvements. Mais je me concentre sur la danse, un sourire. Rapproche toi de moi, plus près. Encore plus près.

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✧ Paris, Juin 2016. ✧Ellana & Noah

J’ai dans le ventre cette espèce de chaos électriques. Des pulsations frénétiques qui me picotent du thorax aux cuisses. Quand je la regarde, quand elle me touche, quand je la touche. Je sens la lenteur de ses mouvements, décompose l’espace, le temps, d’un coup d’œil appuyé sur chacun de ses gestes. Quand elle est là sur mes genoux, que son parfum me frôle les narines, que mes mains suivent les siennes jusqu’à la déshabiller. Je sens l’excitation grimper. Pas de celle qu’on voudrait assouvir mais de celle qu’on voudrait accompagner, vivre, intensément, lentement, très lentement, jusqu’à leur apogée. Elle me rend fou présentement et j’en oublie tout le reste du monde. L’insolence dans mon regard, le sourire en coin, rien, plus rien n’a d’intérêt au dehors que cette créature infernale et ses gestes lascifs savamment orchestrés. Mes mains creusent ses aines, doucement, appuyées. Je sens son corps chaud, la charge d’énergie entre mes paumes et sa peau, comme deux aimants avant qu’ils ne se rejoignent. J’ai l’habitude de fréquenter les cabarets, l’habitude de voir des danseuses, de participer à leur spectacle, mais là, il y a quelque chose d’étrangement différent. Quelque chose qui m’attire au-delà du seul contexte. Cette danseuse est particulière, elle dégage une espèce de fausse naïveté résorbée, un mystère inachevé, une sorte d’aura hautement magnétique qui me presse, qui m’attire. Comme s’il s’agissait de sa première fois, comme si la timidité et la gêne l’habillaient encore de trop. Le genre d’innocence qui mérite d’être brisé, qui appelle à leur destruction. Et moi, amoureux de l’ivresse noir, je ne peux que me réjouir à l’idée qu’une jeune danseuse se transforme en femme danseuse devant moi. Comme le cygne noir. C’est la sensation que j’ai. Et je la regarde se relever et s’avancer vers la barre, l’espièglerie à mes lèvres. J’attrape mon verre à côté, en bois quelques gorgées sans la quitter des yeux. Etourdis, enchanté. Foutrement fasciné. Elle joue avec la barre et moi je suis penché en avant, les coudes appuyés sur les genoux, fixé sur elle, je ne veux pas en perdre une goute. Et tout s’arrête subitement à l’instant où la musique démarre, où elle se met à danser plus franchement. Je reste scotché sur place, sourire en coin figé, et j’admire. Décompose. Déstructure. J’ai envie de toucher avec les yeux, d’étudier avec une précision exacte chacune de ses courbes, de les retenir par cœur. Elle est comme une créature légendaire, apparue là, quelques instants seulement, sans trop savoir pourquoi. Et ça m’arrache un soupir. Et je me redresse lentement. Très lentement, comme si mon corps était trop lourd. Debout devant mon fauteuil, face à elle, je continue de la regarder. J’enfonce mes mains dans les poches et avance doucement vers elle, d’un pas lent, nonchalant, l’un après l’autre. Qu’elle prenne le temps de comprendre que je viens à son contact. Que je savoure de plaisir même l’anéantissement de l’espace qui nous sépare. Et je suis là, à un mètre seulement d’elle et de sa barre. Et je la regarde le sourire aux lèvres, malicieux, narquois, provocateur. Je la regarde et ma main droite sort de sa poche pour venir caresser l’air qui entoure le visage de la jeune fille. Comme si je l’effleurais sans l’effleurais. J’apprécie, j’observe, je transperce. Je vois son visage et je le trouve magnifique. Du bout des doigts j’effleure sa joue, son menton, remonte à ses lèvres que je dessine tout doucement de l’index et du majeur. J’esquisse un grand sourire, arrogant, impétueux, l’homme à qui le monde appartient. Je retire ma main et porte le bout de mes doigts à ma propre bouche, y déposant un léger baiser, tout en la fixant. Comme si je lui signifiais à quel point j’avais envie de la gouter. Et quand je devine l’effet que j’ai sur elle, insolent, imbus de moi-même, supérieur, je recule de quelques pas sans la lâcher des yeux. Avant de me retourner, lui faire dos, alors qu’elle est là sur sa barre. Comme si je n’y accordais aucune importance humaine, comme si j’étais rassasié de son spectacle mais que plus rien ne m’importait. L’indifférence la plus totale. Je marche vers la sortie, attrape mon verre au passage et sort de la pièce sans claquer la porte. La laissant là, sur sa barre, avec la seule image de mes airs arrogants, de mon sourire insolent, dans les yeux.





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Parce qu'en fait, tu es comme tous les autres...
feat Noah

J'aime la danse et j'apprécie encore plus cette danse. Je n'avais encore jamais réalisé une danse en privée, une danse pour une seule personne, pour un seul homme. Et je me rends compte que je peux être bien moins timide que je le pensais. Peut-être parce que je pense qu'il est mon Noah, parce qu'il n'est pas vraiment un étranger, peut-être parce que je l'aime plutôt bien, et encore plus ce jeu de séduction entre nous. La barre de pole ne fait plus qu'un avec mon corps, comme un prolongement de moi-même. Et mes mouvements amples, aguicheurs, avec cette affreuse envie de lui plaire, qu'il apprécie ma danse, qu'il se rapproche de moi. Et alors que je suis toujours sur la barre, il avance vers moi comme un lion vers sa proie. Je me sens si vulnérable. Je me mets à nue, comme s'il m'avait totalement déshabillée d'un seul clin d’œil. Il me tourne autour comme le chat observe l'oiseau à la cage ouverte, pour savoir quand bondir pour l'avaler sans même poser ses dents sur lui. Voilà comment je me sens, complètement soumise à sa volonté, à ses gestes, à son regard qui me transperce, à sa main qui se rapproche de moi comme une douce attaque, un geste délicat rempli de violence. Et le temps semble s'être arrêté. Et je me suis arrêtée aussi, sur cette barre, comme un perchoir, comme emprisonnée ou paralysée par l'avancé de sa main. Que va-t-il faire ? Ma respiration accélère, mes abdos se contractent pour que mon corps ne bougent plus d'un millimètre. Sa main caresse mon visage, débutant son trajet par ma joue, avant de descendre sur le menton. Et je sens cette bouffée de chaleur quand il pose ses doigts sur mes lèvres, qu'il en dessine le contour comme un sculpteur. J'en frissonne. J'ai même fermé les yeux à ce contact. La pulpe chaude de ses doigts me font même laisser sortir un léger soupire d'entre mes lèvres. Souffle chaud, passion brûlante. Au moment où ses doigts quittent ma peau, mes yeux s'ouvrent, comme animés par un automatisme invisible. Et en perdant le contact de nos deux peaux, j'ai été déséquilibrée. J'ai du reposer mes mains plus en hauteur pour reprendre une position plus facile à tenir. Il porte ses doigts à ses lèvres et y dépose un baiser. Je le prends pour un au revoir, et la suite des événements ne se fit pas attendre plus longtemps. Il me tourne le dos, attrape son verre et quitte tout simplement la pièce. Sans un au revoir, sans un regard en arrière. Mon corps entier se détend et je repose les pieds au sol, l'observant partir. Je suis... dégoûtée, déçue, agacée, énervée. J'en ai les larmes aux yeux. La colère me fait serrer les points. Tu es comme les autres en fait, tu es passé à côté de moi comme si tu ne me voyais plus, comme si j'étais devenue un fantôme pendant la danse. Tu es ce genre de mec prétentieux qui prend les femmes pour de simples objets, l’égoïsme incarné. Mais en fait, ma première  envie n'est même avant de vouloir lui balancer la bouteille d'alcool restante dans le dos, de lui exploser sur la tête pour son manque d'éducation, de politesse. C'est de crier le prénom que je crois qu'il porte, de courir, de rattraper son bras et tirer dessus pour qu'il se retourne d'un coup sec avant que je ne dépose mes lèvres sur les siennes. Je crois que j'ai murmuré.

- Noah...

Mais plus rien ne peut être entendu pour lui de ma part. Mes jambes ne me tiennent plus et je tombe à genoux à terre, me retenant légèrement à la barre. Je lève le doigt au ciel pour que le patron accourt. Il me parle, me prend par les épaules, me demande s'il m'a blessée, mais je reste prostrée, à regarder l'encadrement de la porte. Si c'est toi, je ne te le pardonnerai jamais.


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