Alors, heureux ? | Jude

When asked, 'How do you write?' I invariably answer, 'one word at a time.'.- Stephen King

L'enigme
Une fiche de liens, ça ne suffit jamais. Il faut toujours rajouter des petites choses..  

▲ avatar@dreamy

Conversation au téléphone le matin-même :

"Chérie ? C'est Maman, comment tu vas ?"
Entendre sa voix fit ressentir différents sentiments à Briony : de la tristesse, de la haine, de l'incompréhension. Elle n'avait pas parlé à sa mère, directement, depuis plus d'un an à cause de plusieurs disputes plus ou moins violentes et que cette dernière vienne à elle comme ça n'annonçait vraiment rien de bon. Ou alors qu'elle voulait une redemption. Mais bon, faut pas trop rêver non plus.
"C'est pas le top, mais j'suppose que tu t'en fiches. Passe donc directement au sujet de l'appel."
"Qu'est-ce qu..."
"Je te connais. Donc ?"
"C'est ton grand-père... il va vraiment pas bien..."
Briony se fit d'un coup beaucoup plus attentive.

[...]

Briony n'arrivait toujours pas à se assimiler la discussion qu'elle avait eu avec sa mère le matin même. Toutes ses informations, d'un coup... c'était trop. En plus ça n'arrivait pas forcément au bon moment avec tous les problèmes qu'elle avait. Un de plus, merveilleux. Briony avait eu l'impression après avoir parlé avec sa mère que celle-ci se fichait d'elle, lui avait raconté des bobards, juste pour pouvoir une discussion avec sa fille, qu'importe le sujet. C'était tordu mais digne d'elle. C'est pourquoi l'étudiante était tout de suite allée parler à son petit frère, l'un des seuls membres de sa famille avec qui elle avait régulièrement du contact, encore à Chicago, pour voir si toute l'histoire était vraie. Et elle avait eu confirmation. C'est maintenant que les choses se compliquaient. Comment est-ce que son grand-père voulait vraiment qu'elle fasse ça ? A croire que sa maladie le rendait fou.

Pendant tout le reste de la matinée, Briony se mit à la recherche de ce fameux jeune homme, se disant qu'il allait la prendre pour une vraie cinglée. Mais bon, son grand-père le voulait alors... Et puis au pire... Ce n'est que le chef des Mathers n'est-ce pas ? C'est pas comme si elle allait parler à une personne importante ? Ironie quand tu nous tient. Malgré le fait qu'elle ait demandé à des tas de personnes où il se trouvait, personne ne le savait, à croire qu'il avait disparu de la circulation. Jude Montgomery...

[...]

Conversation au téléphone le matin-même :

"C'est à cause de tous ses problèmes cardiaques... Les médecins ne lui donnent pas un mois."
Un mois ? Sérieusement ? Alors qu'il y a encore quelques semaines ils avaient dit qu'il était en pleine forme ? Ils se foutent de qui là ? Briony eut un pincement au coeur : son grand-père était l'une des personnes qui comptaient beaucoup pour elle, qui était l'un de ses piliers de sa vie. Un mois...
"Je... je suis désolée ma puce..."
"Je... J'arrive. J'vais me débrouiller pour revenir sur Chicago."
"Attends Briony, laisse moi terminer... Lorsqu'il a apprit ça, ton grand-père a tout de suite demandé quelque chose de spécial : voir toute sa famille, une bonne fois pour toute réunie."
"Et... ? On est sa famille. Je reviens prochainement et à moins que Loïs ai quitté la maison, la famille sera réunie, je vois pas où est le problème."
"On est pas sa seule famille. ... C'est pour ça que je te téléphone."

[...]

Un cousin inconnu... Et le pire dans tout ça, c'est que c'était peut-être vrai. Des détails par-ci, par-là correspondaient. Des photos, des allusions, des dates. Mais est-ce qu'il allait la croire ? Pas sûr. Alors qu'elle allait ressortir de la salle à manger pour continuer à le chercher dehors, elle le vit. Enfin ! En train de marcher vers l'autre côté de la salle. Briony courut, le rattrapa et tapota sur son épaule pour qu'il se retourne. "Hey ! Ca va te paraître bizarre que je t'accoste comme ça et tout, je te l'accorde, mais je dois te parler d'un truc très important. Donc si maintenant tu es libre, ce serait parfait..." Très mauvaise approche, on est d'accord. Mais Briony essayait de mettre assez d'informations pour qu'il ne s'enfuie pas, ce qui allait  et devait sûrement passer pour une vraie folle en fait. La jeune femme reprit la parole pour ajouter quelque chose qui lui semblait essentiel. "C'est à propos de ta famille, celle que tu connais pas..."

BRIONY & JUDE

Je souris alors que j’ouvrais petit à petit les yeux, découvrant Roxanna à mes côtés. La jeune femme avait décidée d’aller dormir à l’hôtel jusque la fin du Summer Camp, car elle s’était disputée avec Apple qui avait dépassé les bornes : celle-ci ne cessait de manquer de respect, et même si au départ, j’étais gêné que Roxanna se dispute avec son amie à cause de moi, aujourd’hui, je me sentais fier qu’elle ait prit mon partie. Elle avait toujours été un peu entre nous deux, mais elle avait enfin ouvert les yeux sur Apple, et ça faisait du bien. Je m’étirais doucement en regardant l’heure, essayant de ne pas trop bouger pour ne pas réveiller la jeune femme. Il fallait que je me dépêche de partir, car j’avais rendez-vous avec mon meilleur ami dans une heure pour se promener ensemble. Je me glissais discrètement hors du lit et j’allais prendre ma douche rapidement. Quand je retournais dans la chambre, Roxanna dormait encore et je lui laissais un petit mot sur l’oreiller pour ne pas qu’elle pense que je l’ai planté comme ça, d’un coup. Je passais alors ma matinée avec Alek, mon meilleur ami à qui je parlais de mes fiançailles avec Roxanna et de la dispute que celle-ci avait eu avec Apple, qui était l’ex-petite amie d’Alek. Nous nous sommes séparés vers treize heures, et je décidais d’aller manger quelque chose dans la salle à manger du chalet communautaire. Mais arrivant à l’intérieur et ne trouvant rien qui ne me plaisait, je décidais de prendre une simple pomme dans laquelle je croquais, me préparant à partir de de la salle à manger quand je sentis quelqu’un taper sur mon épaule. Je souris et je me tournais, découvrant une jeune femme qui devait être une étudiante du Summer Camp, pas quelqu’un que j’avais croisé ou du moins, à qui j’avais déjà parlé. Je m’apprêtais à lui demander ce qu’elle me voulait quand elle me balança d’un coup, "Hey ! Ca va te paraître bizarre que je t'accoste comme ça et tout, je te l'accorde, mais je dois te parler d'un truc très important. Donc si maintenant tu es libre, ce serait parfait..." Je fronçais légèrement les sourcils, ayant du mal à comprendre et j’haussais les épaules, avalant les morceaux de pomme que j’avais dans la bouche. « Oui, bien sûr », lançais-je à la jeune femme en souriant avant d’aller m’asseoir sur une chaise à une table libre de la salle à manger alors que l’étudiante venait me rejoindre pour continuer, "C'est à propos de ta famille, celle que tu connais pas..." Je posais ma pomme sur la table, ne quittant pas la demoiselle des yeux : ma famille ? Je n’avais plus de famille. Les parents de mon père étaient morts avant même que je naisse, mes parents étaient morts et je dois dire que je ne connaissais même pas la famille du côté de ma mère. Est-ce qu’elle parlait de cette famille-là ? « Je n’ai pas de famille », répondais-je d’un coup avant d’ajouter : « Désolé mais est-ce que cette ‘’famille’’ était là quand j’ai eu ma leucémie à six ans ? Quand mon père est mort d’un cancer ? Quand j’ai perdu ma mère il y a même pas un an ? Non…alors je suis désolé, qui que tu puisses être mais je n’ai plus de famille. »

Briony avait l'impression de s'être fait avoir par toute sa famille. C'est elle, elle qui connaissait encore rien de l'histoire il y a encore quelques heures, qui devait annoncer à l'étudiant qu'il avait une famille... inconnue. Elle qui faisait le sale boulot. Sa mère l'avait prévenu que Jude pourrait le prendre très mal, mais Briony avait-elle eu le choix ? Non, pas vraiment. "Il risque... de ne pas prendre bien le fait qu'il ne nous connaisse pas. Mais je compte sur toi pour lui dire qu'on était dans l'ombre... A veiller sur lui malgré tout. Ton grand-père, ton père et moi." Briony ne comprenait rien à ce que sa mère disait. Avait-elle peté un plomb ? Ou alors quelque chose de grave s'était passé ? L'étudiante ne connaissait Jude, enfin désormais son cousin, que de nom et ignorait totalement son passé. Qu'avait-il bien pu se passer pour que les deux familles se déchirent, décident de ne plus se parler ainsi ? Sa mère était restée vague sur le sujet, prétextant une affaire qui était allée beaucoup trop loin, une histoire d'argent. Mais l'argent pouvait-il réellement faire en sorte que des frères et des soeurs ne se parlent plus du tout ? « Oui, bien sûr » Quand elle entendit ces mots, Briony ne put retenir un soupir de soulagement. Qu'il accepte de l'écouter était déjà un grand pas. Tous deux allèrent s'installer à une table, sans personne autour d'eux. Ils allaient pouvoir aborder le sujet.

Briony ne savait pas comment Jude allait prendre cette histoire. Bien ? Mal ? La seconde hypothèse semblait beaucoup plus plausible et la jeune femme ne savait pas si elle allait trouvé les bons mots, les bonnes phrases à dire. Disons qu'elle n'avait jamais été réputée pour sa manière d'amener les choses, encore moins pour son tact. « Je n’ai pas de famille » Qu'elle elle était diabolique sa mère. Omettre un détail aussi important que le fait que Jude soit orphelin. Pourquoi lui avoir caché ça ? Maintenant c'était clair et net qu'il n'allait pas vouloir venir avec le reste des Silver. Si les deux familles ne se côtoyaient pas, cela voulait dire que les Silver n'avaient pas été là pour Jude... c'est alors que la phrase de sa mère revient. On était dans l'ombre... Ouai, mais nan. Ca n'excuse pas du tout. « Désolé mais est-ce que cette ‘’famille’’ était là quand j’ai eu ma leucémie à six ans ? Quand mon père est mort d’un cancer ? Quand j’ai perdu ma mère il y a même pas un an ? Non…alors je suis désolé, qui que tu puisses être mais je n’ai plus de famille. » Briony se sentit obligée de baisser les yeux. Qu'avait-elle à répondre à ça ? Elle ignorait totalement le passé de Jude et ne savait pas ce qui s'était réellement passé dans la soit-disante ombre. "Je... je suis désolée pour tes parents... je ne savais pas." Briony passa une mèche de ses cheveux derrière son oreille puis affronta de nouveau le regard de son cousin. C'est maintenant que tout allait se jouer : si elle se trompait dans ses mots, Jude allait partir et plus jamais elle n'aurait l'occasion de lui reparler. La jeune femme prit une inspiration puis commença. "Jusqu'à ce matin, j'ignorais totalement que j'avais une partie de ma famille qui m'était inconnue. Et je pense que je ne l'aurai jamais su si... papy... enfin, notre grand-père était à l'hôpital. Les médecins lui donnent moins d'un mois. Et sa dernière volonté... c'est de voir toute la famille réunie." Pour repartir en paix. Briony regarda brièvement la pomme posée devant Jude pour le regarda à nouveau pour continuer. "Quand ma mère m'a dit ça, j'ai pas compris, j'ai toujours cru que papy avait eu qu'une fille. C'est là qu'elle m'a raconté qu'elle avait un frère. Et que celui était marié et avait un enfant, qu'ils ne s'étaient pas reparlés depuis plus de vingt-et-un ans... Mais de loin, elle, mon père et mon grand-père ont toujours gardé un oeil sur ta famille. Ils étaient là, dans l'ombre... C'est ce qu'elle m'a dit en tout cas..."

Briony ne savait même pas si ils étaient allés aux enterrements. Les mots qu'elle prononçait, elle avait l'impression qu'ils sonnaient faux. La jeune femme était dans une situation délicate et ne savait pas comment s'en sortir... "Je dois vraiment passer pour une folle avec cette histoire. Et... je m'appelle Briony. Comme ça tu auras moins l'impression de parler à une étrangère, même si c'est ce que je suis."

BRIONY & JUDE

La jeune femme avait l’air un peu réticente à l’idée de me parler, et je dois dire qu’au début, j’avais eu un peu peur de ce qu’elle allait m’annoncer. Au final, elle finit par me parler de ma famille. Dans mon esprit, ma famille s’était toujours arrêtée à mon père et ma mère, enfin, avant que je ne découvre l’existence de Kyle. Ma mère n’avait pas eu de frères et sœurs et ses parents – mes grands-parents maternels – étaient morts prématurément bien avant que je vienne au monde. Quant à ma famille du côté de mon père, je ne les avais jamais connus. Je savais que mon père avait une sœur, et que ses parents étaient toujours en vie, mais jamais je n’avais eu l’occasion de les rencontrés. Ma mère ne m’avait jamais vraiment expliquée, et elle s’était contentée de me dire qu’ils avaient eu un différend avec eux avant ma naissance, des problèmes d’argent apparemment. Je me demandais alors si cette fille faisait partie de ma famille : peut-être qu’elle était une cousine, ou une cousine éloignée quelque chose dans le genre. Ca me faisait bizarre, de savoir que j’avais encore une famille quelque part, mais en même temps, ça me mettait en colère car ils n’avaient jamais été là pour nous, même dans les moments les plus difficile et autant dire que j’en avais connu des moments difficiles dans ma vie. "Je... je suis désolée pour tes parents... je ne savais pas." J’haussais les épaules sans quitter la demoiselle du regard, elle avait l’air un peu gênée, rien qu’à l’idée de devoir me parler de tout ça : ça n’était sûrement pas de son initiative qu’elle venait me voir. "Jusqu'à ce matin, j'ignorais totalement que j'avais une partie de ma famille qui m'était inconnue. Et je pense que je ne l'aurai jamais su si... papy... enfin, notre grand-père était à l'hôpital. Les médecins lui donnent moins d'un mois. Et sa dernière volonté... c'est de voir toute la famille réunie." Je fronçais à nouveau les sourcils : mon grand-père était sur le point de mourir, et ça ne me faisait ni chaud, ni froid. Est-ce que j’étais un monstre ou est-ce que c’était normal étant donné que je ne l’avais jamais rencontré. C’est facile de vouloir faire la connaissance d’un de ses petits-enfants sur son lit de mort. Je sentais ma colère monter encore plus rien qu’en entendant ça. J’entrouvrais la bouche pour commencer à dire quelque chose mais la jeune femme fut plus rapide que moi, continuant, "Quand ma mère m'a dit ça, j'ai pas compris, j'ai toujours cru que papy avait eu qu'une fille. C'est là qu'elle m'a raconté qu'elle avait un frère. Et que celui était marié et avait un enfant, qu'ils ne s'étaient pas reparlés depuis plus de vingt-et-un ans... Mais de loin, elle, mon père et mon grand-père ont toujours gardé un oeil sur ta famille. Ils étaient là, dans l'ombre... C'est ce qu'elle m'a dit en tout cas..."

Je soupirais et je tournais mon regard vers la pomme posée sur la table. Je savais que ça n’était pas de la faute à cette fille, mais j’avais quand même envie de crier, tellement j’étais en colère. De quel droit est-ce qu’ils n’avaient pas parlé de nous à leurs enfants ? Et surtout, de quel droit ils pensaient que j’allais venir les mains dans les poches, comme si de rien était pour voir un homme totalement inconnu pour moi ? Mais absolument aucun mot de sortait de ma bouche, j’étais presque paralysé sur ma chaise : de toute façon, je ne pouvais pas aller à l’autre bout des Etats-Unis : Samara allait accouchée d’ici quelques semaines et je devais être là. "Je dois vraiment passer pour une folle avec cette histoire. Et... je m'appelle Briony. Comme ça tu auras moins l'impression de parler à une étrangère, même si c'est ce que je suis." Je me pinçais la lèvre et je relevais mon regard vers Briony, soupirant légèrement. J’inspirais un coup avant d’arriver enfin à lui répondre quelque chose. « Ecoute…Briony… Je n’ai pas tellement envie de manquer de respect à des gens que tu aimes mais…vous êtes des inconnus pour moi.. » Je soupirais et j’attrapais la pomme d’une main pour croquer dedans : qu’est-ce que j’allais pouvoir dire de plus ? « Ma vie est une série de catastrophe et ta famille n’a JAMAIS été là pour moi. Excuse-moi mais…quel intérêt de rester dans l’ombre ? Je me suis retrouvé tout seul il y a bientôt un an quand ma mère et mon fils sont mort, eux, ils étaient la seule famille que j’avais. Où est-ce que ta famille était quand j’ai commencé à avoir des problèmes d’argents ? Quand je me ruinais uniquement pour pouvoir me droguer ? Quand j’ai même commencé à dealer pour me faire de l’argent ? Quand j’étais stone toute la journée et que j’étais au plus bas ? » Je soupirais et je secouais la tête, regardant la jeune femme face à moi d’un air désolé, « Je suis vraiment désolé pour ton grand-père…mais aujourd’hui ma seule famille, c’est Roxanna, ma fiancée. J’aurais tellement aimé pouvoir la présenter à ma famille, mais ils n’ont jamais été là pour moi, alors pourquoi est-ce que je devrais être là pour eux ? »

Lorsqu'elle était petite, Briony avait plusieurs fois voulu en savoir plus sur la famille de sa mère ou même celle de son père, mais cela restait un sujet tabou sans que la fillette de cinq ans ne comprenne pourquoi. Sa meilleure amie, Keyla, pouvait elle aborder le sujet comme elle le voulait avec ses parents. Et elle, elle avait quelques fois des réunions de famille. Jamais les Silver n'avaient fait ça, prétextant le manque de temps ou disant qu'ils étaient tous à l'autre bout du pays. Excuses sans queue, ni tête que la jeune femme commençait à comprendre. La seule famille qu'ils avaient ne leur adressait pas la parole et vice-versa. Restait plus qu'à savoir si son père cachait aussi un frère ou une soeur. Depuis ses douze ans, Briony n'était plus à l'aise avec sa famille, la trouvant minable et ce n'est pas cette histoire qui allait lui donner envie de revenir à Chicago prochainement pour passer du temps avec ses proches. « Ecoute…Briony… Je n’ai pas tellement envie de manquer de respect à des gens que tu aimes mais…vous êtes des inconnus pour moi.. » Gens qu'elle aime... vite fait n'est-ce pas ? A vrai dire, Briony était allée voir Jude pour deux raisons : pour que son grand-père puisse trouver la paix et... pour qu'elle puisse voir son cousin. Vraiment et pas que de loin. C'était bête mais cela avait été plus fort qu'elle. Elle se doutait qu'elle n'allait pas avoir une relation spéciale avec lui, qu'il ne serait pas un confident, un meilleur ami mais elle voulait lui parler, même qu'un peu, apprendre à un peu le connaître. "Je sais bien..."

« Ma vie est une série de catastrophe et ta famille n’a JAMAIS été là pour moi. Excuse-moi mais…quel intérêt de rester dans l’ombre ? » Si seulement elle le savait. Briony ne comprenait même pas comment sa mère avait pu garder le secret de l'existence de sa famille, c'était tout simplement incompréhensible et cela allait creuser un peu plus le fossé entre elle deux. « Je me suis retrouvé tout seul il y a bientôt un an quand ma mère et mon fils sont mort, eux, ils étaient la seule famille que j’avais. Où est-ce que ta famille était quand j’ai commencé à avoir des problèmes d’argents ? Quand je me ruinais uniquement pour pouvoir me droguer ? Quand j’ai même commencé à dealer pour me faire de l’argent ? Quand j’étais stone toute la journée et que j’étais au plus bas ? » Plus il énumérait tout ce qu'il avait vécu, plus Briony avait honte. Honte pour les siens. Et elle commençait à comprendre le rejet de son cousin, son manque d'envie de venir voir son grand-père à l'hôpital, un inconnu pour lui. Quand ma mère et mon fils sont morts. Un fils... mort. Comment le destin pouvait s'acharner sur une personne ainsi ? Une leucémie, la mort à affronter à plusieurs reprises. C'était inhumain. Briony n'avait pas à trouver les mots à dire. Elle aurait voulu le réconforter mais de quel droit l'aurait-elle fait ? Des liens du sang ? N'importe quoi. « Je suis vraiment désolé pour ton grand-père…mais aujourd’hui ma seule famille, c’est Roxanna, ma fiancée. J’aurais tellement aimé pouvoir la présenter à ma famille, mais ils n’ont jamais été là pour moi, alors pourquoi est-ce que je devrais être là pour eux ? »

Il touchait juste. Encore. D'après tout ce qu'il avait dit, Jude avait vécu de nombreuses épreuves, avait appris à s'en sortir seul. Pourquoi revenir vers ceux qui nous ont abandonnés ? "Même si ils n'étaient jamais là pour toi, ils restent quand même la famille qu'il te reste. Tu ne les aimes, tu ne veux pas les connaître, c'est tout à fait normal vu tout ce que tu as vécu... mais... ils restent ta famille. Et crois-moi, maintenant que je sais que j'ai un cousin, j'te laisserai pas tomber et mes frères et soeurs non plus. On est du genre solidaires. Tu ne seras plus seul... si tu nous acceptes naturellement." Les dernières phrases, Briony les pensait vraiment. Ses parents, son grand-père s'étaient défilés quand quelqu'un avait eu besoin d'eux mais la dernière génération était un bloc solide, même si il y avait quelques fissures. La jeune femme connaissait ses frères et ses soeurs et était sûre qu'ils pensaient la même chose qu'elle : rattraper les erreurs de leurs aînés. "J'espère vraiment qu'ils n'étaient pas au courant de la dernière année que tu as vécu, sinon ils vont... passer un très mauvais quart d'heure. Je suis déjà en mauvais termes avec mes parents, mais ça risque de se dégrader encore plus." Si jamais ils savaient ce que Jude avait vécu et qu'ils n'avaient pas bougé leurs petits doigts mais c'est que c'était vraiment des connards de la pire espèce et son grand père, l'homme qu'elle admirait depuis toujours, un mec qui voulait une rédemption qu'il ne méritait pas.

BRIONY & JUDE

"Je sais bien..." Bien sûr qu’elle savait qu’ils étaient tous des inconnus pour moi, et c’était la même chose dans l’autre sens : moi aussi, j’étais un inconnu pour elle mais ça ne l’avait pas empêchée de venir me voir, de faire le premier pas. Sauf que j’avais appris à me débrouiller tout seul pendant des années, alors je n’étais pas sûr que j’étais prêt à tout à coup, avoir une famille surtout qu’elle paraissait plutôt nombreuse. Le problème, aussi, était que je n’étais pas certain de savoir leur pardonner aussi facilement : c’était facile de tout à coup, vouloir de moi uniquement pour les dernières volontés d’un homme qui lui, n’avait jamais été là pour moi, même dans les moments les plus horribles de ma vie. Je ne savais pas du tout quoi faire, j’étais beaucoup trop tiraillé entre le fait d’aller juste à l’hôpital sans pour autant me mêler à cette famille, et l’idée de ne pas y aller du tout. Ce dont j’étais sûr, c’était que je ne prendrais pas de décision maintenant, j’avais besoin d’y réfléchir et surtout, j’avais besoin d’en parler à Roxanna. Celle-ci avait découvert seulement cette année qu’elle avait un frère ainé et aujourd’hui, ils étaient assez soudés. Le problème, c’était que ça n’était pas encore vraiment la même histoire, mais j’avais envie de lui en parler, pour avoir son avis car je ne me sentais vraiment pas de prendre cette décision tout seul.

"Même si ils n'étaient jamais là pour toi, ils restent quand même la famille qu'il te reste. Tu ne les aimes, tu ne veux pas les connaître, c'est tout à fait normal vu tout ce que tu as vécu... mais... ils restent ta famille. Et crois-moi, maintenant que je sais que j'ai un cousin, j'te laisserai pas tomber et mes frères et soeurs non plus. On est du genre solidaires. Tu ne seras plus seul... si tu nous acceptes naturellement." J’haussais les épaules, c’est vrai que j’avais toujours rêvé d’avoir des cousins, des membres de ma famille qui feraient attention à moi, qui m’aideraient dès que j’en aurais besoin. Je crois que c’était ce qui m’avait plus manqué durant mon enfance, n’ayant pas eu de frères et sœurs, le fait de ne pas avoir, même des simples cousins ou cousines avait été difficile. "J'espère vraiment qu'ils n'étaient pas au courant de la dernière année que tu as vécu, sinon ils vont... passer un très mauvais quart d'heure. Je suis déjà en mauvais termes avec mes parents, mais ça risque de se dégrader encore plus." Je relevais le regard vers elle, j’étais complètement paumé. Je savais que si je refusais de voir son grand père, c’était mal, mais en même temps, eux avaient bien refusés de me voir depuis ma naissance. J’étais face à un sacré dilemme. « Je…je sais pas…franchement… » Je soupirais et j’haussais à nouveau les épaules, regardant Briony avant de dire, souriant un peu, « Toi…t’a rien à voir avec leurs histoires alors…si tu veux qu’on apprenne à se connaître…moi ça me va… » Je m’arrêtais quelques secondes avant d’ajouter, « Pour le reste…on verra…j’y réfléchirais… » Je souris et je continuais de manger ma pomme en silence, « Tu as beaucoup de frères et sœurs ? »

Est-ce que Briony avait imaginé un seul instant la veille au soir qu'elle allait apprendre des tas de choses sur sa famille le lendemain ? Pas une seule seconde. De toute façon, comment aurait-elle pu ne serait-ce penser que sa famille lui avait caché un truc aussi important ? Jamais elle n'aurait cru qu'elle faisait partie d'une famille qui avait des secrets comme dans les films. Briony avait toujours pensé que même si tous les membres de s'entendaient pas tous bien, ils restaient honnêtes. Eh bah non. Et ce n'est pas elle qui avait souffert le plus dans l'histoire, c'était son cousin. Celui qui avait dû se battre contre la vie, seul, sans aucune aide. Même si elle n'imaginait pas son grand-père abandonner quelqu'un ainsi, il fallait voir les faits. Jude ne le connaissait strictement pas. D'un coup, Briony avait hâte d'aller à l'hôpital pour connaître sa version des faits, aussi pathétique soit-elle. Peut-être que le vieil homme était venu anonymement le voir ? Peut-être. « Je…je sais pas…franchement… » La jeune femme sourit doucement à l'étudiant, prenant petit à petit complètement conscience du dilemme qui se présentait à lui. Aller voir un membre de sa famille, connaître la vérité même si il n'avait jamais été là ou bien ne pas y aller, n'ayant rien à faire avec lui en prenant le risque de la regretter ? Briony était bien contente de ne pas se retrouver dans cette situation car elle n'aurait pas su quoi faire. Sûrement la deuxième hypothèse étant plutôt du genre orgueilleuse et rancunière. « Toi…t’a rien à voir avec leurs histoires alors…si tu veux qu’on apprenne à se connaître…moi ça me va… » Briony ne quitta pas du regard Jude : que venait-il de dire ? Qu'il acceptait de la connaître ? Sérieusement ? Un sourire commença à apparaître sur le visage de la jeune femme. C'était largement plus que ce qu'elle espérait. Elle qui avait cru que Jude partirait comme ça, la laissant seule dans la salle à manger.

« Pour le reste…on verra…j’y réfléchirais… » Briony hocha la tête. Il était normal qu'il prenne le temps de réfléchir... en espérant juste qu'il n'en prenne pas trop. Il ne restait qu'un mois. Un mois... Avec tous les progrès de la médecine, il était pas foutu de réparer entièrement un coeur, non ? "Pas de soucis. Si jamais tu changes d'avis, il suffit de me chercher dans le Summer Camp, je reste là jusqu'à la fin de l'été... et Briony c'est loin d'être un prénom commun donc tu me trouveras facilement je pense." La jeune femme n'osait pas lui donner son numéro de téléphone ou carrément lui demander le sien, elle avait l'impression que c'était beaucoup trop rapide. Elle ne voulait pas tout gâcher... « Tu as beaucoup de frères et sœurs ? » En entendant cette question, Briony ne put s'empêcher de rire doucement. Jude avait désormais de nombreux cousins et allait être sûrement surpris par le nombre. Disons que de nos jours, les familles nombreuses rares. "Hum... disons qu'on pourrait former une équipe de volley." Briony fixa Jude, un air gênée et moqueur à la fois. "On est six. Louise, Arizona, Jarell, Benjamin, Avery et moi. Je suis celle du milieu. Les plus vieilles, car elles sont jumelles ont 24 ans et les plus plus jeunes, jumeaux eux aussi, ont 19 ans." Si il avait d'autres questions, Briony y répondrait avec grand plaisir, voulant essayer d'enlever un quelconque malaise entre eux.

BRIONY & JUDE

Je ne m’étais pas du tout attendu à ça lorsque Briony m’avait abordée quelques minutes plus tôt dans la salle à manger. En fait, je ne pensais jamais à cette partie de la famille, car elle m’était totalement étrangère. Jamais je ne m’étais demandé si j’avais des cousins, des cousines, des gens qui eux, auraient pu être là pour moi, qui auraient peut-être mon âge, qui me ressemblerait peut-être un peu, qui auraient les même préoccupations que moi, des points communs avec moi. Je commençais à le regretter un peu, car j’avais manqué de présence d’enfants de mon âge pendant quelques temps, surtout quand j’étais à l’hôpital à cause de ma leucémie lorsqu’on m’avait découvert cette maladie. Mes premiers vrais amis, comme Alek par exemple, je me les étaient fait après ma guérison, lorsque j’avais enfin pu vivre comme un enfant normal. Ca me rassurait, de voir la jeune femme sourire un peu, car on peut dire que les choses étaient assez tendues entre nous depuis que nous avions commencés à parler. "Pas de soucis. Si jamais tu changes d'avis, il suffit de me chercher dans le Summer Camp, je reste là jusqu'à la fin de l'été... et Briony c'est loin d'être un prénom commun donc tu me trouveras facilement je pense." J’hochais la tête, mais ça aurait certainement plus simple que je connaisse également son nom de famille. Ça doit paraitre con, de savoir que je ne connaissais même pas le nom de famille de ma propre cousine, mais ça n’était pas de ma faute, ni de la sienne d’ailleurs. « Tu n’as qu’à me donner ton numéro ? », proposais-je en haussant les épaules. Je n’attendais même pas qu’elle me réponde, que je commençais déjà à lui poser d’autres questions, concernant sa famille, enfin, sa famille qui était aussi la mienne en fait. Cette idée me faisait vraiment bizarre. "Hum... disons qu'on pourrait former une équipe de volley." Je regardais ma cousine avec de grands yeux, une…équipe de volley ? Est-ce qu’elle disait ça pour me charrier ou était-ce réellement la vérité ? "On est six. Louise, Arizona, Jarell, Benjamin, Avery et moi. Je suis celle du milieu. Les plus vieilles, car elles sont jumelles ont 24 ans et les plus plus jeunes, jumeaux eux aussi, ont 19 ans." J’entrouvrais légèrement la bouche, de surprise : 6 ?! C’était énorme ! Moi qui m’était toujours senti assez seul, étant fils unique et sans cousins et cousines apparents. Ça allait beaucoup me changer si je décidais de les connaître tous, mais ça n’allait pas être un point négatif, au contraire même. Avoir une famille unie, c’était quelque chose qui me tenait à cœur et c’était bien pour ça que Roxanna et moi nous voulions former une famille le plus vite possible. « Wow…ça fait…beaucoup de monde ! » Je ris un peu et j’ajoutais, « Moi de mon côté j’ai…ni de frère ni de sœur donc ça ira vite » Je souris et je finis rapidement ma pomme avant de me lever pour jeter le reste de ma pomme. « Sinon…tu fais quels études ? J’veux tout savoir de toi ! »

« Tu n’as qu’à me donner ton numéro ? » Briony n'était pas sûre d'avoir entendu ce que Jude avait dit, vu qu'il avait enchaîné avec une autre question. Peut-être avait-elle rêvé, qu'elle avait des hallucinations auditives. La jeune femme n'y prêta donc pas attention et répondit avec précision à l'étudiant. Un peu trop sûrement. Jude n'était pas obligée de connaître exactement tous les prénoms de ses cousins, de ses cousines ainsi que leurs âges, mais elle s'était quand même sentie obligée de le faire. Elle avait plus de vingt ans de complicité, d'aventures, de conneries à rattraper avec son cousin et voulait enlever toute éventuelle tension entre eux deux. « Wow…ça fait…beaucoup de monde ! » Briony rigola doucement quand elle entendit ses paroles et quand elle vit l'air surpris de Jude. Six enfants... c'était vraiment pas ordinaire, nous sommes d'accord. Mais cela avait plusieurs avantages : toujours quelqu'un avec qui s'amusait, toujours quelqu'un pour nous protéger, avec qui faire des sorties. Même si tous ses frères et soeurs avaient évolués, ils restaient des liens forts entre eux, des liens que même un secret aussi gros de la part de leurs parents ne briseraient pas. Louise, Arizona, Jarell, Briony, Benjamin, Avery... et Jude désormais. Il faisait parti de la tribut maintenant si il le voulait, tous les cousins l'accepteraient, feraient des efforts pour qu'il se sente bien. "Ca sert beaucoup quand on fait bloc tous ensemble pour manger des pizzas le soir !" Ou quand ils voulaient une fête, avoir quelque chose de spécial et ainsi de suite. La supériorité numérique marche toujours !

« Moi de mon côté j’ai…ni de frère ni de sœur donc ça ira vite » Personne avec qui s'amuser pendant son enfance... Personne qui était là pour lui lorsqu'il était malade. C'est une enfance horrible tout simplement. Normal qu'il en veuille tellement aux Silver de ne se manifester que maintenant. "Eh bien, tu viens d'en gagner six !" Briony ne savait pas pourquoi elle avait dit ça, mais elle avait tellement envie de montrer qu'elle voulait rattraper le passé que cette phrase était sortie toute seule. Et lorsque Jude partit de la table, la jeune femme crut d'abord qu'il était fâché ou quelque chose comme ça, qu'elle n'aurait pas dû dire ça. A son grand soulagement, son cousin revint à la table, sourire aux lèvres. « Sinon…tu fais quels études ? J’veux tout savoir de toi ! » Voilà comment Jude venait tout simplement d'ensoleiller sa journée, en voulant la connaître tout simplement. Il aurait très bien ne pas vouloir affaire avec elle et pourtant il restait. "Vraiment ? On peut y rester jusqu'à demain, j'ai une vie tellement remplie. Je rigole, hein ? Je vais entrer en quatrième année à la rentrée et j'étudie en majeur la sociologie et en mineur l'espagnol et le français. Le français c'est juste pour le plaisir, j'suis pas inscrite dans le cursus. Je travaille avec des amis qui vont dans ce cours pour ma culture générale on va dire. J'étais chez les Quincy cette année mais je risque d'aller chez les Mathers. Tu vas de nouveau te présenter pour la présidence ?" Briony à l'origine ne connaissait Jude que de réputation, pour la présidence des Mathers. Et à moins qu'il ne change de maison, elle serait avec lui l'année prochaine, de quoi pouvoir passer plus de temps ensemble, non ? "Et toi ? Tu fais quelles études ? Je veux aussi tout savoir sur toi, mais j'ai l'impression que je vais passer pour une indiscrète en fait..." Est-ce que son histoire avec Roxanna durait depuis longtemps ? Quelle était sa couleur préférée ? Quand était son anniversaire ? Dans quoi voudrait-il travailler plus tard ? Tu veux mon numéro de téléphone ? Briony avait des tas de questions pour Jude mais elle ignorait si il accepterait de se livrer comme ça. Tout dépendait de lui.

BRIONY & JUDE

Pendant deux minutes, je m’imaginais comment aurait été mon enfance si j’avais eu vent de tous ses cousins et cousines. Est-ce que j’aurais plus eu de visites à l’hôpital ? J’aurais eu quelqu’un avec qui parler lorsque mon père est décédé, j’avais seulement neuf ans à l’époque. J’aurais eu quelqu’un de ma famille avec qui jouer, et je savais que j’aurais quelqu’un sur qui compter car normalement, on sait qu’on peut compter sur la famille. "Ça sert beaucoup quand on fait bloc tous ensemble pour manger des pizzas le soir !" J’éclatais de rire en l’entendant dire ça. Bon, pas la peine de se refaire une vie remplie de « si », aujourd’hui j’étais au courant de leur existence, et je comptais en profiter. Je n’allais pas pouvoir pardonner à sa famille comme ça, du jour au lendemain et je ne savais même pas si je le ferais un jour. Mais eux, ils n’avaient rien à voir avec tout ça, ils étaient presque dans la même situation que moi, au fond. Alors à eux, j’avais envie de leur donner une chance. Ca ne pouvait être que bénéfique pour moi, après tout. J’expliquais alors à la jeune femme que de mon côté, elle n’avait pas avoir de mal à retenir des prénoms ou des âges, car il n’y avait que moi. A cause de ma maladie, et ensuite du cancer de mon père, mes parents n’avaient pas eu le temps de penser à faire un autre enfant et je pouvais tout à fait le comprendre, même si à l’époque, j’aurais tellement aimé avoir un petit frère ou une petite sœur pour me sentir un peu moins seul. "Eh bien, tu viens d'en gagner six !" Je souris et j’hochais la tête, dans un sens, ça me faisait plaisir tout ça. Du moins, quand je ne pensais qu’à mes cousins/cousines.

"Vraiment ? On peut y rester jusqu'à demain, j'ai une vie tellement remplie. Je rigole, hein ? Je vais entrer en quatrième année à la rentrée et j'étudie en majeur la sociologie et en mineur l'espagnol et le français. Le français c'est juste pour le plaisir, j'suis pas inscrite dans le cursus. Je travaille avec des amis qui vont dans ce cours pour ma culture générale on va dire. J'étais chez les Quincy cette année mais je risque d'aller chez les Mathers. Tu vas de nouveau te présenter pour la présidence ?" Je l’écoutais parler attentivement, et je souris en entendant qu’elle était chez les Quincy. Enfin, passer de Quincy à Mather, ça allait lui faire tout drôle, c’était bizarre vu ) quel point ses deux maisons étaient totalement différentes. Ca me faisait aussi bizarre de l’entendre parler du Français, moi qui faisait ses études en mineur. Comme quoi, nous étions vraiment de la même famille ! Je secouais la tête après sa dernière question, « Non…à la rentrée je vais rejoindre les Dunster » Je souris à la jeune femme qui finit par me demander de me « présenter » à mon tour. Je m’installais sur ma chaise de manière à lui faire face, prenant une légère inspiration avant de commencer, « Alors…moi j’entre en cinquième année de médecine à la rentrée, en internat. Sinon je fais des études de Français en études mineurs, la langue mais aussi l’histoire et la littérature. J’adore cette langue, pour ça on est pas cousins pour rien ! » Je ris légèrement avant d’ajouter, « Sinon… je vais rejoindre les Dunster à la rentrée parce que chez les Mathers c’est…assez dur pour moi parce que je suis un…un ex-drogué tu vois donc…pour arrêter c’est pas facile là-bas et j’te conseille pas de les rejoindre si tu veux pas déconner comme eux… » Je souris légèrement, je m’inquiétais du fait qu’elle voulait rejoindre cette maison, je ne voulais pas qu’elle connaisse elle aussi les horreurs de la drogue. « Sinon je suis fiancé depuis peu et j’essaie de…d’aller de l’avant malgré tout ce qui a pu m’arriver dans le passé », ajoutais-je en soupirant légèrement.