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feat Teodora ✖ Ma vie avait-elle un but ? Avais-je seulement une place ici ? J'étais là, en train de regarder les vagues qui s'échouaient sur le sable, une bouteille à la main, le parfait cliché de l'homme qui n'avait plus rien. Pour compléter ce tableau, le soleil se couchait et j'observais sa lente chute semblable à la mienne. Toutes ces années à essayer d'être différent de mon père, cet homme sans valeurs qui trompait toutes les femmes, ne respectait rien, qui avait humilié la personne la plus importante à mes yeux, ma mère. Tout ça pour finalement finir le cœur brisé, seul au bord de la mer. « La vie est une putain de comédie » murmurais-je avant de porter la bouteille à mes lèvres, l'alcool étant le seul échappatoire que je connaissais, le temps n'ayant aucun impact sur les cicatrices qui ornaient mon cœur. J'étais con, blessé, fissuré, un sale gosse dont personne ne voulait, peu importait tous les efforts qu'il avait fait. J'étais celui qui se retrouvait à se saouler dans un cadre magnifique parce qu'il en avait marre d'être déçu, de s'en prendre plein la figure alors qu'il ne demandait qu'à être accepté. Lentement, je me laissais tomber en arrière, finissant allongé sur le sable, les bras ouverts, comme pour accueillir d'autres malheurs, plus rien ne pourrait me faire de mal maintenant. J'avais déjà trop subi, supportant des années d'hypocrisie, de mensonges, me battant sans cesse pour trouver ce qui ne voulait pas de moi : le bonheur. Je voulais abandonner, j'étais sur le point de le faire quand, du coin de l’œil, je vis un mouvement à ma droite. Tournant la tête, il m'était maintenant possible d'apercevoir la jeune femme, les cheveux volants au vent. Tellement cliché. Elle était supposée être quoi ? Mon salut ? Celle qui allait me sauver des ténèbres ? Trop tard, ils étaient en train de m'envahir tandis que mes yeux suivaient ses mouvements jusqu'à ce qu'elle tourne son regard vers moi. Je pensais être déjà foutu, que plus rien ne m'attendait et pourtant. Pourtant quand mes yeux se plongèrent dans les siens, quelque chose d'étrange se produisit, quelque chose d'inexplicable. Qui es-tu? Comme hypnotisé, je me relevais et laissais mes jambes me guider vers elle, plus rien ne pouvait me stopper, je me sentais revivre petit à petit. « On dirait que t'en as besoin » lâchais-je, un petit sourire en coin tandis que je lui tendais la bouteille. Sans attendre d'invitation, de réponses, je me laissais tomber à ses côtés, mon regard se baladant sur son corps. L'inconnue était belle, l'inconnue était mystérieuse. L'inconnue était peut-être bien mon salut.
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dawson & teodora • Une nouvelle année qui se termine. A chaque fois, je suis étonnée d'arriver au bout. Pourtant je m'en suis bel et bien sortie. Enfin, sur le plan physique du moins. On m'a souvent dit que le mental était toujours plus difficile. Plus long à guérir. Je l'ai appris à mes dépends. Et je l'apprends toujours encore aujourd'hui. Je n'ai sais pas si à l'heure actuelle, je suis plus près du précipice ou de la terre ferme. Mais en tous les cas, je ne suis plus au fond du gouffre. C'est une victoire. Il m'arrive même de ne plus y penser. Et pendant ces rares moments, je redeviens celle que j'étais. Même si c'est éphémère, cela me fait du bien. C'est l'un de ces moments. Il ne dure que quelques secondes, alors que mon regard se perd sur le coucher de soleil à l'horizon. La plage est presque déserte. Pourtant, je me sens observé. Cette sensation persiste trop longtemps à mon goût et je me sens obligée de regarder. Et quand mes yeux rencontrent les siens, tout me revient en pleine tronche. Ce regard, cette expression, je ne les connais que trop bien. C'était les miennes. Ce le sont encore parfois. Et je me retrouve plongée plusieurs années en arrière. J'aimerais qu'il reste où il est. Je sais, ça peut paraître un peu cruel. Surtout que je ne le connais ni d'eve, ni d'adam, ce type. Il n'a rien de menaçant. Pas le moins du monde. Mais c'est mon mécanisme de défense qui se mets en marche. Il n'est pas assez puissant cependant pour empêcher le jeune homme de s'approcher. « On dirait que t'en as besoin ». Mes yeux lâchent alors les siens pour se poser sur la bouteille qu'il me tend. Il n'a peu être pas tort. Mais j'ai tout de même l'impression qu'il en plus besoin que moi à cet instant. J’esquisse un petit sourire avant de refuser son offre. « C'est gentil, mais quelque chose me dit qu'elle te sera plus utile qu'à moi. ». Tous mes instincts me crient de prendre la fuite. C'est pour ça que je ne me comprends même pas moi même lorsque je me laisse tomber sur le sable à ses côtés. Je ne suis pas assez optimiste pour me dire que nous pourrions nous aider mutuellement. Je ne vis pas dans le monde des bisounours. En tous les cas, je n'y vis plus. Et je ne cherche aucune aide. Mais je me dis qu'il a peut-être besoin de parler lui. Sinon pourquoi serait-il venu ? Le silence s'installe doucement. Mais pas un de ces silences gênants, que l'on se sent obligé de combler. Un silence paisible, seulement brisé par le bruit des vagues venant s'échouer sur le sable. Je me sens même presque gênée lorsque je reprends la parole. « Alors comme ça, il t'arrive souvent de venir aborder des inconnues seules sur la plage ? ».