(felaska) everything's gonna be ok

C’était peut-être mon dernier summer camp, et je me disais que c’était bien triste. J’avais fini mes études, j’allais commencer à travailler à partir de Septembre, ne sachant pas ce que je pourrais avoir comme vacances l’année prochaine ou même ce qui m’attendait dans un an. Mon avenir était un peu incertain pour le moment. J’allais d’abord profiter de ces deux mois de vacances avec mes enfants, ma soeur, Hardin et quelqu’un de mes enfants. Je n’allais pas participer dans une équipe. C’était sympa, mais j’avais surtout besoin de vacances. le paysage était parfaite, et j’avais deja hate d’aller visiter ce magnifique pays et la région de la Nouvelle-Ecosse. Nous étions arrivées assez tard hier, alors j’avais laissé les jumeaux dormir le matin pendant que je partais un peu a la découverte de l’hotel. C’était vraiment sympa. Il y avait une sorte de creche pour les enfants avec des activités. Parfait pour quand je voulais faire des activités seules ou sans les twins. Je voulais prendre un peu des nouvelles de ma soeur, elle semblait encore malade, et alors que je voulais lui envoyer un message, j’en recevais un d’Alaska me demandant de venir à sa chambre. J’avais peur pour ma soeur, tomber malade avant meme le depart c’était d’une malchance. Je me rendais à sa chambre, laissant les jumeaux à la dite creche car je ne voulais pas les laisser seuls dans la chambre d’hotel. Je toquais. « Alaska, c’est moi. Je suis là. Je peux rentrer? » Demandais-je à ma soeur, ne sachant pas si la porte était ouverte.

Je n’aimais pas l’idée de savoir Alaska malade. Elle n’avait pas une santé très forte, et au moindre bruit de quelque chose, je m’inquiétais immédiatement. J’espérais que ce n’était rien de grave, juste une petite intoxication, ou une gastro. Je ne savais même pas si cela pouvait avoir quelque chose à voire avec son sevrage. Je me faisais un tas de film sur le chemin vers la chambre de ma soeur. Peut-être que ce n’était rien, et que c’était simplement quelque chose de mauvais qu’elle avait mangé, ou le mal du voyage, mais en soit, Alaska était deja malade avant, donc ce n’était pas cela. J’avais souvent l’impression que quand une allait bien, l’autre allait mal. Un cercle vicieux de notre famille. Puis peut-être qu’au final, ca sera deux qui allait mal. Hardin n’avait pas encore donné de signe de vie. Je laissais mon copain de cote. Cet après-midi, je prenais soin de ma soeur. J’ouvrais la porte pour voir ma soeur dans sa chambre. Elle avait une mine un peu pâle. « T’as été voir un médecin? Il a dit quoi? » Moi, j’étais pas importante, donc je ne m’attardais même pas sur sa question me concernant.

J’avais cette sensation que rien n’allait dans ma vie, que rien ne fonctionnait vraiment. J’avais quelque chose, mais rien non plus. Ma famille restait ce que j’avais de plus important. Mes enfants étaient mon tout, ma soeur restait la personne la plus importante dans ma vie. Ils restaient ceux sur qui je pouvais compter aveuglement. M’ouvrir aux autres, je n’étais pas sûre que c’était une solution que j’envisageais encore. A chaque fois que je le faisais, je finissais par être déçue, j’en avais marre de toujours me retrouver comme une conne. Maintenant, je me concentrais sur ce qui était important, pas moi, mais ma soeur. Elle était malade, et j’imaginais peut-être le pire. Peut-être que c’était rien, juste son estomac qui n’était pas content. J’étais souvent du genre à m’inquiéter pour un rien, d’imaginer le pire, de faire un drame quand cela impliquait ma famille. J’étais comme cela, n’ayant jamais eu de chance avec ma famille. Je continuais de croire que j’étais damnée. Finalement, Alaska me révélait son inquietude, me montrant le test de grossesse dans ses mains. Je comprenais mieux. C’est vrai qu’elle avait tous les symptômes. J’aurais du y penser, mais je pensais qu’Alaska ne ferait pas la meme connerie que moi et de coucher avec son copain sans protection. « Tu perds rien à le faire. Si ça peut te rassurer en quelques sortes, c’est mieux. Tu ne vas pas rester comme cela sans rien faire. » Lui avouais-je. Si il était négatif, cela pourrait la calmer, et si il était positif, on avisera sur le moment.

J’étais un peu inquiète à l’idée que ma soeur soit peut-être enceinte. Cela ne serait pas sa première grossesse, et après sa fausse-couche du début de l’année, j’avais un peu peur. Mes souvenirs étaient revenues petits à petits, à mon plus grand désavantage. Il y avait certaines choses que j’aurai aimé laisser enfoui dans le néant. Je n’allais pas en parler avec Alaska par rapport au retour de mes souvenirs. Elle semblait aller bien plus mal que moi, et j’avais l’intention de l’aider à aller mieux, à la soutenir dans les heures à venir. Qu’importe le résultat de ce test, je n’allais pas partir. Les jumeaux étaient au club de l’hôtel, je pouvais les laisser sans surveillance pour quelques heures. Ma soeur partit pour les toilettes et revient quelques temps après, silencieuse. Elle gardait le test de grossesse dans sa main. Je ne savais pas vraiment quoi lui dire. Je ne connaissais que trop bien l’attente interminable qu’était ce test. En théorie, ce n’était qu’une minute, mais en réalité, on avait l’impression que cela prenait une éternité jusqu’au retentissement du bip qui vient briser notre silence. « Alors? » Demandai-je à ma soeur, abasourdie devant moi.