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Boston, fin de l’été. Le summer camp approchait, j’allais devoir repartir à peine arrivé. Je n’allais pas m’en plaindre, en électron libre que j’étais. C’était dans le mouvement, dans les déplacements, que je m’épanouissais. Je n’avais donc que très peu de temps pour refaire mes valises, et si les vêtements à laver, plier et ranger dans mon sac étaient un peu le dernier de mes soucis, le sort de ma guitare lui, m’importait bien plus. En effet, envoyer mon instrument en soute avait été une grosse erreur puisqu’en le récupérant, j’avais découvert avec horreur qu’il avait souffert du voyage. Et le SC sans guitare ? Non, ce n’était pas possible. C’était un peu mon attrape fille, ma partenaire de drague, l’accessoire indispensable pour ne pas finir l’été sur la touche… Le lendemain de mon arrivée, me voilà donc, house sur le dos, arpentant les rues de la ville, direction le quartier des luthiers. Guitariste du dimanche, je voulais confier mon précieux à de petites mains habiles et habituées, et je ne me risquerais pas à me lancer dans des réparations seul, je laissais cela aux experts. Je poussais la porte d’une première boutique, mes yeux furetant partout sur les étalages, cherchant à repérer un commerçant. Mes prunelles se stoppèrent sur elle : silhouette fine et violon en main. Sa façon de tenir l’objet me fit naïvement croire qu’elle travaillait ici et c’est sûr de moi que je la saluai. « Bonjour… » fis-je en m’approchant de la demoiselle sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit, j’enchainai: « Je viens pour ma guitare… Le sillet de tête est cassé, je ne sais pas trop si ça se change facilement… »(Invité)