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Soirée de bienvenue (Anastasia)

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Fraichement arrivés, ma première impression sur l’île était plus que bonne : le dépaysement était total, la vue était à couper le souffle, et c’est dans l’esprit de profiter à fond de cet endroit, cet été, ces vacances que je me rendis dans le salon de l’hôtel où était organisée une soirée d’inauguration du summer camp. J’avais eu le temps de me doucher, me changer, on ne savait jamais quel genre de rencontre on allait faire alors autant mettre toutes les chances de son côté. Cet été le mot d'ordre c'était de s'éclater. Et sur tous les plans, pour mieux pouvoir attaquer l'année ensuite et ainsi tenir les promesses faites à mes frangins, à savoir me donner à 200% pour mon diplôme.  Je rejoignais donc quelques amis… Alcool, buffet, tout était à la hauteur ce soir. Une pina colada, puis une autre… Et c’est avec mes deux demi noix de coco vides que je commençais à faire le con, posant ses dernières à l’avant de ma chemise, contre mon torse, en secouant des hanches telles une danseuse hawaïenne, déclenchant l’hilarité de mes potes. Et tournoyant ainsi comme un idiot sur moi même, je me retrouvais nez à nez avec une charmante blonde qui me tapa toute de suite dans l’œil. Sauf qu’elle avait le regard rivé sur moi et n’avait rien manqué de mon numéro. J’en lâchai mes deux cocos et fis un pas vers elle pour l’accoster : « Ok alors sur une échelle de un à dix, mon pouvoir de séduction vient de descendre à combien là avec mon petit show? »
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Soirée de bienvenue
— with Denys.

J'étais vraiment heureuse d'être arrivée. J'adorais changer d'air. J'étais le genre de femme qui avait la bougeotte depuis mon plus jeune âge et ce parce que mes parents nous avaient donné le goût du voyage à mes sœurs et moi. Alors quitter Boston pour venir au summer camp, c'était vraiment super. Je trouvais les lieux sympas, en plus, c'était la première fois que je venais en Nouvelle-Ecosse, du coup je découvrais vraiment des nouveaux lieux, j'espérais seulement de pas me lasser trop rapidement. En attendant, j'avais décidé de me rendre à la soirée de bienvenue qui avait été ouverte à l’hôtel. J'allais pouvoir boire un cocktail avant de me rendre dans ma chambre pour me reposer. Ça allait être le bon moment pour rencontrer des nouvelles personnes et en parlant de ça... mon regard s'arrêta sur un groupe de garçons qui faisaient les guignoles. L'un d'eux avait mis des noix de coco pour se faire des seins et il se déhanchait maladroitement pour amuser la galerie. Il se tourna finalement et son regard croisa le mien. Est-ce que j'étais prise en flagrant délit d'observation ? Peut-être bien. « Je pense que tu n'as pas envie de savoir » lui affirmais-je avec un sourire. Je patientais quelques secondes en le regardant de haut en bas avant de reprendre. « Mais je peux te donner une seconde chance si tu veux... » lui confiais-je en levant mes sourcils.

© SEAWOLF.
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 J’avais dit quoi : ce soir on branche et on s’éclate ? Alors si pour la partie -on s’éclate-, jouer les danseuses hawaïennes pour amuser la galerie ça fonctionnait, pour la partie –brancher- ce n’était certainement pas la bonne technique. Preuve en image avec la blondinette plus que charmante à quelques mètres de nous qui n’avait rien manqué de mon petit numéro et que j’interrogeais sur mon pouvoir de séduction juste après ça. « C’est ce que je craignais… » grimaçai-je après sa réponse. Mais elle me scruta un instant, jugeant surement si mon physique pouvait éventuellement rattraper mon manque clair de sex appeal quelques secondes auparavant avec mon déhanché ridicule, et elle reprit la parole finalement, m’accordant une seconde chance. Mes lèvres s’étirèrent alors, grand sourire, toutes mes preuves restant à faire. « Et est-ce que je marquerais plus de point en t’offrant une des ces délicieuses pina colada ? » Surement plus qu’en m’en servant comme soutif, à coup sûr. Et en faisant signe au barman de nous préparer deux cocktails, j’enchainais ensuite : « Je m’appelle Denys au fait. »
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— with Denys.

Un jeune homme était en train de se déhancher telle une Haïtienne, - du moins, il tentait de le faire - deux demi-noix de coco en guise d'atout féminin. Autant vous dire qu'elle n'avait rien loupé du spectacle. Elle le regardait d'un air dubitatif, essayant de comprendre comment il avait pu en arriver là... L'alcool peut-être ou simplement la folie. Les étudiants d'Harvard venaient juste de fouler le sol de la Nouvelle-Écosse que l'on sentait déjà de l’électricité et de l'excitation dans l'air. Fallait dire que le summer camp était toujours très attendu, - et ce peu importe la destination - il marquait la fin d'une année scolaire et le début des vacances d'été, le moment parfait pour décompresser. Mais Anastasia était toujours dans la retenue quant à ses gestes et ses pensées. Elle faisait attention à l'image qu'elle renvoyait aux autres. Elle était plutôt libre dans sa tête en apparence, mais derrière tout ça, il y avait un contrôle absolument de sa personne. Son regard croisa finalement celui du clown qui en vint même à lui adresser la parole. Il est clair que le pouvoir de séduction de l'étudiant était en berne à ce moment, mais Anastasia préférait le préserver d'une mauvaise note, acceptant même de lui donner une seconde chance après un moment de réflexion. « De toute évidence, oui. » lui confit-elle un large sourire amusé sur les lèvres. Il était évident que c'était une meilleure "base" pour draguer. « Enchantée, moi c'est Anastasia. » Ils ne se connaissaient pas pour le moment, du moins, c'était la première fois qu'elle entendait son prénom. « Tu es à Harvard depuis longtemps ? »

© SEAWOLF.
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Emporté part l’ambiance et surement engaillardi par les deux pina qui circulaient dans mon sang, je m’étais pris l’espace d’un instant pour une danseuse hawaïenne. Sex appeal = zéro, je le sus en croisant le regard de cette blondinette et après quelques paroles échangées avec elle, elle me le confirma. Laissant donc tomber mes pitreries pour amuser la galerie, ne voulant pas gâcher cette seconde chance accordée par mon interlocutrice, je proposai de faire autre chose que le clown avec ces noix de coco, lui proposant de lui payer un de ces célèbres cocktails. Je fis signe au barman, levant mon index et mon majeur pour signifier que c’était deux verres qu’il devait nous re préparer, je me présentais ensuite à l’inconnue. « Enchanté. » Anastasia. Joli prénom. Jolie demoiselle. Denys, reprends toi et ne gâche pas tout. Elle me questionnait ensuite, me demandant si j’étais à Harvard depuis longtemps. « 2011 et toi ? » Oui donc longtemps, et anticipant sa question suivante, parce que je me doutais qu’elle allait tiquer sur le fait que mon visage et mon nom ne lui disaient rien, même si en soit le campus était vaste et que l’on ne pouvait pas connaître tous les visages, j’expliquai : « En fait, je suis arrivé en 2011, j’ai fait deux ans et puis après, j’ai pris une –année sabbatique-… Qui s’est un peu allongée en trois au final.» Ou comment passer pour le glandouilleur de service, il valait mieux que je précise que ce n’était pas que pour me dorer la pilule que j’avais pris cette pause dans les études : « J’ai beaucoup voyagé, ça a été une expérience très formatrice pour moi. Et je viens de revenir pour reprendre mes études en septembre et essayer de décrocher mon diplôme. »
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— with Denys.

Deuxième chance accordée. Comme quoi, je n'étais pas si difficile comme femme. J'aurais très bien pu me moquer gentiment et le renvoyer en direction de ses amis. Une fois les présentations faites, j'acceptais le cocktail qu'il voulait m'offrir. Je supposais qu'il était à Harvard, tout comme la majeure partie des jeunes qui se trouvaient en Nouvelle-Ecosse. « 2011 aussi » lui confiais-je avec un sourire. C'était même étrange de ne pas l'avoir déjà rencontré à Boston finalement, nous étions arrivés en même temps. Mais la réponse à mon interrogation se fit entendre rapidement. « Tu ne fais pas les choses à moitié... » affirmais-je avant qu'il ne reprenne. « Oh, je vois. Mes parents m'ont donné le goût du voyage alors je comprends. Tu es allé où ? » Il venait de piquer ma curiosité. J'avais la bougeotte et j'étais déjà allé dans les quatre coins du monde.

© SEAWOLF.
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Même année d’arrivée, le visage de la blondinette ne m’était pourtant pas familier. Le campus était vaste certes, et le fait que j’avais passé ces trois dernières années à jouer les globe-trotters était surement en partie responsable de mon amnésie partielle concernant certains visages étudiants. C’est d’ailleurs rapidement dans une justification de mes trois années de vadrouille que je me lançais. Le besoin de voyager. Pas l’unique raison de ma fuite au travers du monde certes, mais ça cassait moins l’ambiance festive que de raconter –un de mes frères est décédé et j’ai pété un plomb-.Visiblement j’avais tapé au bon endroit avec mon envie d’évasion puisque la demoiselle l’avait également. « Afrique de l’ouest, Europe ensuite. Népal et finalement Australie. » Et puis ensuite retour à l’envoyeur, come back à Boston avec un coup de pied aux fesses et un sermon de la part de Priape et d’Emrys. « T’as voyagé aussi de ton côté alors ? Où ça ? » demandai-je curieux. C’était marrant de constater comme les électrons libres s’attiraient. Et puis entendre des récit d’autres baroudeurs ça me plaisait toujours donc toutes les anecdotes de voyage étaient bonne à prendre. Je l’écoutais donc me répondre en sirotant mon cocktail.


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Il est vrai que depuis mon plus jeune âge, j'avais l'habitude de voyager et de découvrir des nouveaux pays, des nouvelles coutumes. C'était mes parents qui m'avaient transmis cela. Ils n'avaient pas été les plus présents et en contrepartie, c'était le "cadeau" qu'ils nous avaient fait. Certainement pour que l'on comprenne pourquoi il n'était jamais à la maison... Il y avait tant à découvrir en dehors du cocon familial. Finalement, alors que le jeune homme n'avait pas fait très bonne impression, je me retrouvais à parler de nos points communs. « Oh wow ! » soufflais-je en écoutant ses voyages. Il était un véritable globe trotteur. Je venais boire quelques gorgées avant d'hocher la tête activement, m'empressant de lui raconter à mon tour. « Aloooors, l’Amérique latine, je suis allée au Brésil, en Argentine, au Chili et au Pérou. Je suis allée au Mexique un peu aussi... À Cuba... Je suis allée dans les pays nordiques aussi comme l'Islande et la Finlande. L'Europe, l'Afrique du sud et l'Asie. J'ai grandi au Japon. » Ce n'était pas du jeu, mes parents sont riches, alors très clairement, il m'était facile d'aller là où je le voulais. « J'aime pas trop rester toujours au même endroit, mais disons que j'ai une maison ici et une maison à Tokyo. » C'était comme ça depuis toujours.

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On parla rapidement d’un sujet sur lequel il ne fallait pas me lancer, parce que je pouvais lui tenir la grappes pendant des heures, à la demoiselle : thème voyage. En bon électron libre, je listais fièrement les quelques destinations que j’avais déjà eu la chance de découvrir. Mon carnet de route sembla l’impressionner également, et c’est ensuite à son tour de me parler de sa propre expérience, qui n’avaient rien à envier à la mienne : l’amérique latine, l’europe du nord, l’afrique, l’asie. « A nous deux on l’a presque fait, le tour du monde. » Que je constatais, avec un certain amusement. « Joli palmarès en tout cas. J’imagine qu’à la fin de l’été, on pourra ajouter le Canada à notre liste. » Même si, du Canada, il allait nous rester beaucoup à découvrir même après le SC. Ce vaste pays ne se limitait pas à la nouvelle écosse, même si c’était un coin magnifique qui promettait de belles sorties. « Tu comptes faire quoi d’ailleurs ? Rando, kayak, escalade ? » Y’avait un panel d’activités ici, c’était fou. Et en grand amateur de sports et de rando, j’allais me régaler. Les vacances en transat, moi, ce n’était pas mon truc alors autant dire que la destination de cette année pour le SC m’allait à ravir. Elle évoqua avoir grandi au japon. « Je l’aurais pas deviné… » Elle ne collait pas vraiment avec l’image que je me faisais des japonaises. « Tes parents sont là bas pour le boulot ? » Quant au côté : deux maisons, deux chez soit, cet espèce de sentiment d’appartenir à plusieurs patries, et finalement à aucune, c’était largement partagé. « J’ai grandi en Grèce alors je vois ce que tu veux dire. » Athènes ça resterait toujours un peu chez moi.
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