ARIAS (+) stop following me

Depuis l'incident technique survenu il y a quelque années dans un des vols Boston-Paris, je ne peux plus prendre l'avion sans m'être assez défoncé pour éteindre mon angoisse. J'ai eu peur de mourir et alors ? C'est normal non ? Un être humain ne devrait pas se prendre pour un satané pigeon voyageur. De ce fait, avant d'entrer dans ce fichu planeur m'emmenant au Summer Camp, j'ai pioché dans ma réserve secrète au point de multiplier les mauvais trip. J'ignore comment j'ai fait pour embarquer, tout m'a paru très flou. Je me revois pouffer de rire pour un rien devant les hôtesses, m'asseoir près d'un hublot et m'endormir. C'est la personne à mes côtés qui m'a réveillé pour me signaler que nous étions arrivés à bon port. Ce type avait les yeux violets et des dents étrangement pointues, j'ai hurlé de terreur et j'ai suivi le groupe, fuyant ce monstre. Le soleil a ensuite attaqué mes rétines, je me suis donc muni de mes lunettes de soleil et j'ai évité tous les regards, fonçant le plus vite possible à l'hôtel. Durant tout le trajet, je me suis senti espionné, traqué comme une proie. Je crois bien qu'une blonde m'épie depuis un bon moment. C'est quoi encore ce merdier ? Un membre de la CIA ? Je n'ai pas arrêté de me retourner sur mon siège, croisant encore et encore son regard bleu. Elle me fout les jetons. Je transpire alors qu'il ne semble pas faire extrêmement chaud, mon coeur palpite, je me cramponne sur le siège avant du bus. Le trajet me paraît durer une éternité. Je n'arrive pas à profiter du paysage, j'ai l'impression d'avoir une arme braquée sur ma nuque. Le décor vibre et défile au ralenti, oh, une...une tortue ninja ? Elle n'a pas l'air si amicale que ça. Elle fonce droit vers le car, je ferme les yeux de toutes mes forces, entendant désormais plus qu'un brouhaha infernal. Le soleil perd de son intensité, après plusieurs minutes supplémentaires le véhicule s'immobilise, nous sommes arrivés. Je bouscule tout le monde et sort comme un fou le premier. Je m'éloigne du bus, me plie en deux et respire l'air frais. Il me faut une bonne nuit de sommeil. Je me retourne et me faufile entre les personnes pour attraper mes bagages. Une fois ma valise extirpée de la soute, je tourne les talons et me retrouve nez à nez avec l'espionne. " Nom de DIEU ! C'est quoi ton problème ? Arrêtes de me suivre, je n'ai rien fait ! " me justifiais-je paniqué.