For forty days and fortyy nights The law was on her side

Je ne suis pas un pilier de comptoir mais j'ai mes habitudes: le lundi deux verres au Lord Hobo, le mardi c'est repos parce que le lendemain j'ai rendez-vous une fois sur deux avec le psy. Mais une fois les 21h passées, rebelote c'est direction le Paint bar où il est toujours facile d'accoster quelques Lowell un peu esseulées. Le jeudi c'est pause parce qu'à force c'est mon foie qui ne pourra plus le supporter. Et le vendredi, c'est cocktails à volonté au Drink qui ne se trouve qu'à une bonne centaine de mètres à pied de là où je vis.

Alors puisque nous sommes enfin en week-end, je vous laisse deviner où je suis là, affalé sur le comptoir une pinte à la main et à scruter laquelle pourrait bien avec moi finir la soirée. Il n'y a pas vraiment le choix ce soir et j'en suis même désappointé. Certaines sont trop guindées, sentent le fric et la grosse fortune à plein nez, d'autres sont beaucoup moins superficielles mais... et quand je dis beaucoup moins, c'est qu'il y a déjà un problème. Entre l'hippopotame boudiné dans son leggings et la hyène au rire strident qui vous perce les tympans, je préfère encore de loin faire abstinence cette nuit. Et quand on parle de filles coincées justement, j'en aperçois une un peu plus loin dont je crois reconnaitre les traits. J'étale mon bras sur le bar et me tourne juste à peine de coté pour mieux la contempler sans aucune gêne. Hey... Elle est occupée avec l'une de ses amies à l'une des tables un peu plus loin mais peu importe si je dérange, je ne suis pas du genre a être gêné puisque emmerder les filles est une seconde nature. Trois verres, deux tenus ensemble du bout des doigts, un autre réservé à l'Eliot dans l'autre main et je m'approche pour me vautrer entre elles. Subtilement je propose les deux à sa camarade qui les rejette aussitôt.   Doucement, je me suis lavé les mains après y être allé. Dégoutée, elle déguerpit dans la foulée. Je me retourne donc vers Billie un peu groggy de ma journée à glander entre deux bouquins pour lâcher: Seuls tous les deux, enfin. Qu'est-ce que tu fous ici? Tu t'offres quelques frayeurs?