Invité
est en ligne
Invité
Balade nocturne
Si j'avais su que ce diner tournerait à la catastrophe, je n'aurais jamais dis à ma mère que j'étais revenue du Chili saine et sauve. Le simple fait qu'elle ne soit pas inquiétée de mon retour aurait dû me mettre la puce à l'oreille ! Mais non... J'avais choisi d'attribuer cela à mon éventuel négligence à laquelle elle se serait habituée alors qu'il s'agissait de sa récurrente tendance à laisser les autres se préoccuper d'elle. Son orgueil en d'autre terme. N'étais-je donc pas sa fille !
J'avais quitté l'hôtel aussi contrariée que bouleversée par la nouvelle que je venais d'apprendre. Je ne savais pas s'il était plus dur de savoir son frère mort ou d'avoir l'impression de ne pas avoir pu lui dire au revoir. J'avais l'impression que ma propre vie m'avait été arrachée ! Qu'avais-je fait de mal pour qu'elle me soit si injuste... N'avais-je pas payé mes erreurs en frôlant la mort dans cette forêt chilienne ? N'étais-je pas suffisant de ne pas avoir su durant une dizaine de jours qui j'étais ? Que faudrait-il au destin pour me rendre cette part de moi que j'avais perdue !
Sur le chemin qui me menait vers... Dieu seul savait où, j'avais trouvé ouvert un commerce de proximité où j'avais acheté une petite bouteille de rhum et un peu de jus. Noyer mon chagrin dans l'alcool n'était pas forcément une bonne idée, mais sur le coup j'avais simplement eu envie de faire comme dans les films en me disant que cet action aurait au moins le mérite de me changer les idées ! Et puis... Dans mes souvenirs, aussi mince soit-il, je n'avais eu l'occasion de boire quoique ce soit. C'était alors avec une certaine fierté que j'avais montré mes papiers d'identité. Après avoir fait mon mélange, sur-dosant l'alcool dans la bouteille de jus, j'avais caché cette dernière par précaution. Au Chili, il n'était pas tellement bien vu de voir une femme boire seule. Mes pas m'avaient ensuite conduit jusqu'au port, la bouteille de jus dans mes mains étaient bien entamé, j'étais plus que pompette, seulement voilà, je ne me sentais pas vraiment mieux. J'avais retiré mes chaussures à talons, marchant le bord du quai les lanières de mon sac et de mes escarpins d'une main et ma bouteille de jus au combien trop alcoolisée de l'autre. Pfff... Elle s'en fiche de toute façon ! me lamentais-je marquant une pause. De qui je parlais ? Ah oui... Ma mère. J'avais dû me demander ce qu'elle en penserait. J'avais lâcher mes choses au sol et attrapant quelques caillou, le jeu semblait maintenant d'être de toucher avec l'un d'eux les bateau. J'enchainais les échecs, mais l'idée de s'arrêter avant d'avoir réussi ne me plaisait pas tellement. Un léger vent se levait, mais je n'avais pas froid, que le contraire... Je rotais et grimaçant légèrement, je mettais ma main devant ma bouche. Beurk... C'est dégueux ! me plaignais-je de moi même avant de pouffer de rire en voyant un jeune homme, grand et brun me regarder. Depuis combien de temps était-il là ? Et depuis combien de temps étais-je là moi même ! Toute notion de temps m'échappait totalement. Incapable de répondre à mes deux questions, je n'étais pas rassurée non plus de me savoir seule avec lui dans le coin. Je regardais mes affaires au sol et hésitais entre remettre mes chaussures en m'appuyant sur la rambarde et me servir d'elle comme d'une arme défensive et offensive à la fois. Ma tête tournait, je ne me sentais pas vraiment bien, j'avais envie de pleurer maintenant. Je voulais retourner chez moi, sans vraiment savoir où était ce fameux chez moi... Ni au chili, ni en Russie, ni à New York... Non mon chez moi c'était cette vie que je connaissais et que je croyais avoir. Seulement retourner dans le passé n'était pas encore faisable... J'ai l'âge de boire ok ! fis-je remarquer à l'homme en me disant que la seule raison pour laquelle il me regardait ne pouvait-être que parce que je n'avais pas l'air très sobre. Et... Je sais me défendre ! lui assurais-je ensuite en prenant un de mes talons le brandissant sans grande assurance.CODE BY RESSAPANDA.
(Invité)