Le goût amer et à la fois sucré du whisky enivrait ses narines, embrumant son esprit. Le whisky, l'alcool lui avait fait toujours du bien. Certes, son premier verre avait brûlé son œsophage mais plus il buvait des verres, plus la brûlure partait tout doucement. Peter aimait prendre un verre avant les cours. Avant que ses élèves viennent le voir, lui donner des conseils, des précisions. Il fallait qu'il se calme, qu'il relaxe avant d'entamer sa journée, son cours. Vêtu d'un jean levis, de baskets noirs et d'un t-shirt polo de marque. Il représentait une classe et à la fois la simplicité. Coiffé d'une manière classe, il mit ses lunettes de soleil sur son nez. Son premier cours fut rempli de rire. Peter aimait faire rire, montrer au monde qu'être sérieux n'était pas forcément la bonne solution pour apprendre, surtout dans son domaine. Peter montrait un nouveau mode d'apprentissage, mélangeant l'humour, l'allégresse mais aussi une certaine sagesse. Le théâtre n'était pas une science, une chose exacte. Chaque personnes avaient son propre jeu, ses propres pensées, son interprétation. Il lui avait semblé que les peintres avaient en quelque sorte la même chose. C'était pourquoi, il avait invité le français à venir dans son cours avant qu'il voit les ressemblances et les différences entre les deux arts. Le théâtre semblait être plus libre, plus ouvert. Des personnes, qu'elles soient grosses, minces, de toutes les couleurs. Il n'y avait pas de limites tant qu'on était ouvert et prêt à accepter tout et n'importe quoi, à s'ouvrir ou accepter des vérités. L'art, le dessin semblait plus fermé, seules les personnes douées dans ce domaine pouvaient prétendre être des peintres. Cependant, Peter les appréciait. Il avait même une galerie d'art qu'il entreposait ainsi. Le cour se termina sous une note positive et le brouhaha des élèves fit place à un silence qu'il n'appréciait pas. Peter n'aimait pas la solitude. Il avait vécu avec celle-ci toute son enfance et son adolescence. Il ne l'aimait pas, il ne l'appréciait pas. Elle était trop pesante pour lui, trop collante. Un silence qui fut heureusement de courte durée. Se tournant vers toi, pour te regarder à travers ses lunettes de soleil où on voyait sa prunelle brune scintiller d'une manière à la fois scientifique et enfantin. Peter était connu pour sa joie de vivre, son goût pour les filles, et pour son excentricité et ses frasques. Il est aussi connu comme un grand enfant mais comme un professionnel qui a vraiment réussi dans sa vie malgré ses handicaps. Un père alcoolique et violent qui avait poussé son fils à picoler très jeune et de recevoir un traumatisme dont il ne parvenait pas à s'en détacher, comme l'alcool. C'était pire qu'une drogue, cela le torturait. Un sourire vint étirer ses lèvres.
-Bonjour le parisien , déclara Peter dans la langue française.
Sa voix résonnait dans l'amphithéâtre, avec un accent étrange. Il ne parlait pas couramment le français mais savait quelque mots et bafouiller des phrases dans un accent horrible qui le faisait parfois rire.
- Oh bah tu sais, à faire des échauffements, à étudier des techniques, jouer et t'amuser, rien de bien compliquer, c'est ça qui est bien avec le théâtre, s'enquit Peter avec un petit sourire.
Le professeur te fixait, il t'appréciait beaucoup. Tu étais plus calme et pondéré mais tes talents en dessin l'avaient impressionné et voulait te voir à l'oeuvre dans sa matière. Peut-être que tu trouveras un intérêt là-dedans. Il espérait vraiment.