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Le Summer Camp était déjà bien entamé – bien que pas encore fini – et je pouvais déjà affirmer avec plus ou moins de certitude que ses vacances étaient les meilleures que j’avais passé jusqu’à présent. Bien sûr, je n’avais pas voyagé au-delà des mers pour visiter un quelconque pays étranger et des monuments en tout genre très célèbres que tout le monde rêvait de voir en vrai. Mais ici, c’était un peu comme Harvard, les cours en moins et le fun en plus. La grande majorité de mes potes de fac étaient venus participer, tout comme moi, à cet événement sensationnel organisé par l’université, ce qui donnait un côté familier à ce Summer Camp. Après tout, tous les participants connaissaient au moins une personne ici et nous avions également l’occasion – et avec beaucoup plus de facilité que si nous étions sur le campus – de faire connaissance avec les autres étudiants de Harvard, grâce notamment aux équipes mixaient des personnes de toutes maisons confondues. Les nombreuses épreuves organisées aidaient aussi à sympathiser, bien que la compétition prenait principalement le dessus. J’étais d’ailleurs à chaque fois curieux de savoir ce que les organisateurs avait prévu comme prochaine épreuve, impatient de commencer pour tenter de battre les autres équipes qui avaient – pour mon plus grand malheur et celui de mon équipe – beaucoup de points d’avance sur nous.
Mais lorsque les épreuves étaient enfin finies, le calme revenait d’un coup d’un seul au Summer Camp et tout le monde en profitait pour nager dans le lac, s’amuser au parc aquatique ou encore pratiquer différentes activités dans la nature environnante et magnifique du Vermont. Et c’était justement l’une de ses activités que j’allais faire aujourd’hui avec une de mes amies de Harvard avec laquelle j’avais pris l’habitude de courir pour rester en forme, malgré le fait que j’étais loin d’avoir une alimentation équilibrée et, qu’en plus, je fumais beaucoup trop pour ne pas craindre un jour un cancer des poumons. Mais comme pour le moment, je n’étais ni obèse, ni à l’article de la mort, nous avions prévus de faire une balade en vélo dans les montagnes du coin. J’étais d’ailleurs assez excité à l’idée de pédaler dans cet environnement dont j’étais peu familier. Il fallait dire que j’avais beaucoup plus l’habitude des grandes villes que de la nature, la vraie (et pas les parcs aménagés des cités dans le but de faire croire qu’ils faisaient partis des défenseurs de l’environnement, alors qu’ils continuaient de bétonner d’autres routes à l’autre bout de la ville). Cette sortie m’enthousiasmait tellement que je m’étais même levé plus tôt que d’habitude, ce qui était un véritable miracle venant de moi qui considérait que 10h du matin était l’aube. Cette fois, la journée entière me tendait les bras et j’allais enfin profiter de l’air frais du matin.
Habillé d’un cyclisme bleu foncé qui moulait beaucoup trop mon corps – même les parties qui ne devraient normalement pas être moulées – pour que ce soit décent, j’attendais patiemment Eleanor devant le local à vélos où nous nous étions donnés rendez-vous. J’avais déjà enfilé mon casque, élément indispensable pour ce genre d’activité si on ne voulait pas se casser la nuque en tombant, et mis des lunettes de soleil pour protéger mes yeux des rayons qui n’étaient en fait pas si forts que cela. Après tout, ce n’était encore que le matin et le soleil était beaucoup trop bas pour être dangereux pour quoi que ce soit.
Des pas sur les gravillons du camp se firent entendre derrière mon dos et je me retournai alors dans le but de voir qui cela pouvait bien être. Par chance, je reconnus Eleanor qui se dirigeait vers moi et je lui souris en signe de bienvenue.
- Alors, poulette ! On traîne ? m’exclamai-je sur un ton humoristique.
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