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Douée... Ou pas
Avec Kayliah & Artur
Une journée ensoleillée. Ou plutôt une fin de journée ensoleillée... Oui, plutôt. Ayant glandé toute ma journée sur le canapé du petit studio que je loue, je commence sérieusement à m'ennuyer. Il est presque dix-sept heures, et je n'ai strictement rien fait, à part manger, dormir, dessiner, et jouer un peu de piano. J'étais bien, à imiter Patrick l'étoile de mer, mais j'aime trop le sport pour rester toute une journée à ne rien faire. Ironiquement, je suis une flemmarde, mais je suis amoureuse du sport... Donc c'est vers cinq heures de l'après-midi que je pars dans ma chambre, décidée à aller courir. Je me vêtis donc d'un short et d'un débardeur de sport, puis remonte mes cheveux en queue de cheval haute pour qu'ils ne me gênent pas. Baskets Nike aux pieds, écouteurs dans les oreilles et téléphone dans la poche, ainsi que les clés et un paquet de cigarettes dans une autre, je sors de chez moi et pars donc, en direction du parc.
En courant, je sais pertinemment que certaines personnes se retournent sur mon passage. Certains impressionnés par le nombre de tatouages que j'ai -forcément, j'ai les bras tatoués ainsi que quelques-uns sur les cuisses, d'autres un peu plus lourds qui se retournent juste pour me mater, voire me siffler... D'ailleurs ils ont de la chance que je sois en train de courir, parce que je suis le genre de fille à monter au créneau dès qu'on me manque de respect... Hors, me faire siffler de la sorte, c'est un truc qui m'énerve. Et même avec les écouteurs, je les entends. Bon, pas grave, arrivée au parc, je m'arrêterai et ferai une pause, puis je fumerai une clope, ça me fera du bien.
Courir me permet de me vider la tête aussi. Ayant une mémoire eidétique, ça veut dire que je retiens pratiquement tout. Et parfois, je t'assure, c'est fatiguant. C'est pratique, oui, parce que du coup, j'ai quasiment pas besoin de travailler, j'i presque tout en tête à partir du moment où je les vois, ou où je les entends. Mais au bout d'un moment, je sature ! Donc je ressens un réel besoin de décompresser, de me vider la tête, que ça soit en sortant, en buvant, en fumant, en faisant du sport... Et même du sport dit... "de chambre".
Bref, je finis donc enfin par arriver au parc, dans lequel j'ai pris l'habitude d'aller pour courir. A cette période de l'année, et par une journée comme celle-ci, on y trouve de tout : des animaux du genre canards, oiseaux, cygnes (que je déteste au passage, après m'être fait mordre je n'aime plus du tout ces animaux sournois et méchants), des enfants qui courent partout, des jeunes qui fument de l'herbe assis dans l'herbe, d'autres qui font de la musique, certains qui font d'ailleurs les deux... Etant donné qu'on est maintenant en vacances, évidemment, tout le monde squatte ce parc agréable. Enfin... Ceux qui ont envie d'être dehors. Et j'en fais partie. Mais tout à coup, peu de temps avant que j'arrête ma course, une boule de poils ainsi qu'un enfant qui lui courait après déboulent, telles deux furies, juste devant moi. Je fais un énorme écart, totalement surprise et prise au dépourvu, mais malheureusement je m'emmêle les jambes... Et me ramasse lamentablement sur un jeune homme, qui était tranquillement assis par terre. Et instinctivement, ma première réaction n'est pas de m'excuser, mais de râler.
« Putain... J'aime les chiens, mais alors celui-ci, pas du tout... »
Je m'empresse de me redresser en position assise, à bout de souffle à force d'avoir couru, et me mords la lèvre en regardant le jeune homme avant de marmonner. Je déteste m'excuser. D'autant plus que ce n'est pas vraiment ma faute...
« 'Scuse-moi de t'avoir écr... » Je fronce légèrement les sourcils en reconnaissant son visage. Malheureusement, la seule chose avec laquelle j'ai du mal... C'est les prénoms. Ironique, non ? « Eh mais... On s'est déjà vu, non ? »
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