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C'était mon anniversaire et, pour moi c'était un jour comme les autres en fait, je n'ai fêté qu'un seul de mes anniversaires à l'époque où ma mère était encore là.. En cachette de mon père, il n'aurait pas aimé qu'elle jette de l'argent par les fenêtres pour leur misérable fille et, s'il l'avait su il l'aurait sûrement battu, comme à son habitude. Ce jour précisément me fait plus de mal qu'autre chose, je l'ai toujours détesté et, pourtant cette année j'étais contente de le fêter grâce à mes potes d'ici. J'me rendais compte que j'avais fait des rencontres exceptionnelles et, que j'tenais vraiment à chaque personne qui avait répondu présente ce jour-là, surtout Kyla et Athena qui ont pris ce jour a coeur, mettant la main à la pâte pour tout préparer.. C'est fou comme je n'avais plus ressenti autant d'amour de tierces personnes depuis la mort de ma mère, et rien qu'en y pensant j'avais envie de chialer, de me mettre en boule et de pleurer toutes les larmes de mon corps parce que j'aurais tellement aimé qu'elle soit là, qu'elle voit que je suis entouré, qu'aujourd'hui je suis moins seule et qu'elle me prenne une dernière fois dans ses bras.. Mais c'est pas possible, cet enfoiré lui a ôté la vie sans aucun remords, je l'ai clairement vu dans son visage quand je suis entré, son visage satisfait et j'ai envie de vomir ! Je regarde l'heure sur mon portable, j'ai cinq minute de retard au lieu de rendez-vous dont on m'avait communiqué plus tôt dans la journée. J'avais une petite idée sur la personne mais je balayais ces faux espoirs vu notre dernière rencontre.. C'était impossible que ce soit lui, et puis comment pouvait-il le savoir ?! Non.. Ça doit être une blague à la con de Kyky, j'en sais rien mais une blague. Mes talons claquent sur le bitume, la nuit était tombée et j'avais un peu froid, je n'sais même pas pourquoi j'suis venue ici toute seule en fait, je pourrais très bien me faire enlever et pourtant je suis planté là, regardant autour de moi sur mes gardes. Je m'approche peu à peu du parking, fumant la dernière latte de ma clope avant de la jeter au sol, rejetant le reste de fumé restante dans ma bouche. J'arrive à quelques mètres du parking, à peine de lumière, je m'avance doucement, plissant les yeux vers une silhouette adossée contre ce qui semble être sa voiture. Je continue d'avancer, mon cœur se serre à chacun de mes pas hésitants et plus je m'approche, plus je reconnais cette carrure.. Oui, je la reconnaîtrais entre mille. C'est lui.. C'est vraiment lui ? Je fronce les sourcils et j'arrive enfin à sa hauteur, même perché sur des talons je suis encore trop petite. Je lève légèrement la tête vers lui, le dévisageant quelques secondes, mon regard cherchant le sien, le priant de m'excuser pour ce que j'avais pu lui faire l'autre jour. - Salut.. C'était toi alors ? Le message ?.. Je viens demander doucement, sachant la réponse je n'avais pas su quoi dire d'autre. Mes yeux se baissent sur son nez encore bleuté par le coup de Wade, je baisse un peu plus les yeux et je remarque les rougeurs sur sa lèvre. - Haan.. Je lâche doucement, horrifié par la vue de ses blessures. Je lève la main, la laissant en apesanteur à quelques centimètres du côté droit de son visage, je plante de nouveau mon regard dans le sien et vient poser ma main sur sa joue, faisant glisser mon index sur sa lèvre rougie, l'effleurant à peine de peur de lui faire mal. - Je suis tellement, tellement désolé... Finis-je par avouer honteuse, malheureuse, baissant la tête pour venir la coller contre son torse et je ne peux retenir mes larmes en devinant ce qu'il s'est passé, ou du moins l'auteur de ces marques. Je me colle contre lui, fermant les yeux et le serrant tellement fort contre moi, comme si je voulais faire disparaître sa douleur.
Je m'en voulais à mort, parce que ces traces là, ses rougeurs, ses bleus sur son visage elles venaient de moi et de moi tout court ! Pas de son père au fond, c'était moi qui l'avait conduit dans la gueule du loup sans le savoir et j'endossé toute la responsabilité des coups portés à son visage, c'est de ma faute et uniquement de la mienne et de mes conneries s'il s'était retrouvé enfermé en garde à vue l'autre fois.. De mes mensonges et je me souviendrais toute ma vie de la rage qui pesé sur son visage ce jour-là, cette rage tourné contre moi et que j'avais du mal à avaler, à accepter. Je voulais tellement qu'il me déteste que quand il l'a fait j'ai tout de suite regretté, j'ai compris qu'au fond ce qu'il pouvait penser ou pas à mon égard m'importe, que ça agit sur moi et que ça m'touche réellement.. Tout comme cette attention pour mon anniversaire, je laisse un petit rire amusé vis à vis de sa réponse sarcastique. - Je savais ! J'ai toujours su qu'il existé.. J'réponds en essayant d'oublier ma peine, de ne plus prêter attention à son visage meurtri mais je n'y arrive pas, c'est trop dur pour moi de supporter cette vision là et je me laisse attraper par mes sentiments, me blottissant contre son torse malgré son avertissement que je n'ai entendu que d'une oreille. C'était insoutenable, je ne pouvais pas tout garder en moi, forcé à exploser comme ça en face de lui, d'une faiblesse sans nom mais j'en avais rien à foutre ce soir. J'étais tellement contente de le revoir, moi qui était certaine de ne plus jamais pouvoir le recroiser depuis ce qu'il s'est passé. Et ses mains sur moi m'apaisent, calme mes maux de cœurs, mes tremblements et je ferme les yeux pour tenter de me ressaisir. Il remonte mon visage, faisant face au sien et il vient essuyer mes larmes d'un geste doux comme il n'en a jamais eu envers moi. J'hoche la tête, passant mes doigts sous mes yeux pour effacer l'humidité qu'à causé mes pleurs. Je lui souris, sincèrement, pour la première fois, on baisse la garde autant lui que moi et ça me fait tellement de bien. - D'accord.. Je dis alors d'une petite voix, une mine encore attristé, ne pouvant m'empêcher de ne pas regarder le fruit de ce que j'ai semé il y a de ça deux, trois jours. Je me recule légèrement quand il passe sa main dans sa poche pour en sortir un paquet de cigarette qu'il me tend, je fronce les sourcils et laisse sortir un rire. - Tu commences à bien trop me connaître je trouve ! Lançais-je en rapprochant un petit peu mon visage du sien, un air suspicieux mélangé à la taquinerie. Je prends le paquet d'entre ses mains et j'en sors quasi immédiatement une clope. - On la fume à deux ?.. Je lui demande alors avec un sourire en coin, me remémorant cette fois dans la voiture, une clope pour deux, ça finira par devenir une tradition entre nous à force. Je l'écoute parler et me bloque littéralement quand il me reparle de cette affaire, le mal aise refait surface mais je fais de mon mieux pour aussi vite le chasser de mon esprit. - J'aime bien mener les rennes pourtant.. Je me laisse aller à des confessions pleines de sous entendus, amusé, je ne voulais pas gâcher la surprise qu'il venait de me faire en étant ici. Juste le fait qu'il se trouve là, maintenant en face de moi, c'était le meilleur cadeau que j'pouvais clairement avoir ce soir. J'allume ma clope avant de le quitter pour faire le tour de la voiture et me retrouver sur le côté passager. - Comment t'as su au fait pour mon anniversaire ? Je demande alors intrigué par la situation. C'est vrai, on venait à peine de connaître nos prénoms il pouvait pas avoir deviné..
J'avais du mal à y croire, du mal à croire que c'est lui, qu'il est en face de moi et qu'il est là juste pour moi, pour me souhaiter un bon anniversaire et ça même après l'erreur que j'ai pu faire.. Je me sentait doublement mal, j'avais déjà une tonne de remord, d'insomnie en me demandant comme est ce qu'il pouvait bien aller, me demandant s'il pense à moi autant que moi, si je lui manque affreusement autant qu'il me manque affreusement.. Si j'existe encore un tout petit peu pour lui. J'avais tellement de question dans ma tête, j'aurais voulu faire tellement de chose mais je n'ai jamais pu, dire tellement de chose aussi mais non, c'est jamais arrivé. Mais il est bien là, je le vois, je le sens, je le touche et je me sens planer. Je souris, alors on était donc des ennemis ? Tous les deux ? Des ennemis qui s'adorent, qui aiment se détester, qui aiment se blesser et qui s'aiment réciproquement. J'dis rien et prend en main le paquet de clopes qu'il vient de m'offrir, j'en sortais une lui demandant de la fumer ensemble.. Ouais c'était une envie qui m'avait prise, comme si j'avais un goût amer de nostalgie. Il arrache de mes mains et je le regarde faire, souriant niaisement en le voyant l'allumer et fumer dessus. Il est beau, tellement beau, je voudrais retourner dans ses bras là, ressentir sa présence tout contre moi, j'en ai pas assez profité et ça m'manque.. Il remet la cigarette entre mes lèvres alors que j'étais en admiration devant sa dure beauté. Je fais glisser la clope entre mes deux doigts et je la retire pour recracher la fumée à l'air libre. Le regard au sol, j'avance sans savoir où cette soirée va nous mener, on a jamais passé de réel bon moment, j'veux dire sans haine, sans rage, juste de la tendresse, de la sincérité.. Jamais. - Ouuuh ça c'est un point qu'il faut que tu revois à la baisse.. En fait, on était deux grands prédateurs, deux dominateurs et ça s'est ressentit à chaque fois qu'on a pu coucher ensemble. À chaque fois c'est la même chose, la provocation, l'intimidation, le mépris, l'attaque. Et on tourne en rond comme ça depuis le début. J'arque un sourcil en sa direction, j'étais intrigué je voulais savoir ! Comment il avait bien pu savoir, c'était pas possible, je voyais aucune solution là tout de suite, puis franchement je l'imagine mal faire des recherches à mon sujet donc booon.. J'agrippe son bras comme une gamine qui fait un caprice. - Alleeeez dit moi !! Comment t'as su ?! J'faisais ma mine de chien battu, essayant de l'attendrir même si je doute qu'il soit de ce genre là. Je le libère de mon emprise pour tourner autour de la voiture et m'installer côté passager quand j'entends sa voix m'appeler, je retiens la portière de peu prête à être refermé et je sors la tête pour le regarder, la main tendue vers moi je fronce les sourcils sans vraiment comprendre. Je l'attrape avec incohérence et hésitation me demandant ce qu'il pouvait bien vouloir sur le moment puis soudain je pense que mes joues sont devenues rouges écarlates quand il me rappelle que c'était une limousine. Je me sens terriblement mal, honteuse, j'ai juste envie que sa putain de limousine et Sergio m'écrase à ce moment-là. - Ça va j'suis pas une paysanne non plus.. J'suis pas née en -1662 hein. J'réplique en grognant et boudant légèrement. Il se décale et me laisse entrevoir l'arrière de la voiture, mes yeux s'écarquillent, j'avais jamais vu de voiture aussi belle de ma vie, j'me retourne vers lui d'un bond. - Fallait pas tu sais.. Je passe ma main sur son bras, l'effleurant d'une douce caresse. J'me sentait mal, pas bien de voir ce qu'il avait préparé pour moi et, encore une fois la réalité me revenait en pleine gueule, on est pas du même monde, j'pourrais jamais lui faire de surprise de ce genre, j'pourrais jamais être à la hauteur d'un mec comme lui. Je lève les yeux vers lui, puis mon regard se pose vers le parking silencieux et sombre, mes yeux se baissent au sol avec un sourire en coin, entendant la pseudo fin de sa phrase. Oui.. C'est là, là que tout à réellement commencé, c'est là que j'ai commencé à t'aimer, à t'avoir dans la peau et depuis tu ne cesse d'être dans toutes mes pensées. C'est là que tu m'as condamné au meilleur mais surtout au pire.. Je me souviens, je me rappelle de tout, chaque petit détail. Il me demande de monter et je m'exécute, j'avais l'impression d'être dans un rêve toute éveillée. Tout était magnifique mais, j'avais pas besoin de tout ça, juste lui m'aurait suffit ce soir. Pas besoin d'artifice pour rendre un moment magique. Il monte, j'écoute à moitié ce qu'il vient de me dire, le seul truc que j'entends c'est le claquement de la portière et à peine qu'il fût installer, j'attrape son visage de mes deux mains et je l'embrasse fougueusement. Un baiser court mais intense, faisant ressortir tout ce que je ressens à ce moment là. Je laisse mon front contre le sien, les yeux baissés sur ses lèvres. - Merci.. Je dis dans un profond soupir de bonheur. - D'être là..