En fait je savais pas vraiment dans quel état d'esprit j'étais à ce moment-là.. La haine, la peur, la joie de le voir, un peu de tout mélangé je crois, un trop plein de sentiments me submergent. Je le traîne tant bien que mal jusqu'aux toilettes, il a du mal à tenir debout vu le choc ce qui est normal et je lui en veux, je lui en veux d'être venu tout saccager ici avec sa bande de trou du cul derrière, c'était obligé que ça finisse mal cette histoire. Je pousse la porte d'un coup de hanche et on entre à l'intérieur, je le fait s'asseoir par terre et je m'accroupis en face de lui regardant l'ampleur des dégâts sur son visage. - Putain.. Pourquoi t'as fait ça.. J'lance en parlant dans ma barbe, relevant sa tête à l'aide d'une pression de mes deux doigts sous le menton. Je secoue la tête de gauche à droite et je ramène mon sac sur mes genoux, trifouillant dedans pour en tirer un paquet de mouchoir. - Décidément les chiottes c'est notre coin préféré ! J'dis ironiquement en soupirant. Je me lève pour passer de l'eau sur les mouchoirs et je reviens m'agenouiller devant lui. Je commence à nettoyer son visage, la main tremblante, je ne supporte pas de le voir dans cet état là malgré la tension qu'il y a en ce moment entre nous, à cause de Darwin.. La main qui tient son menton se crispe inconsciemment quand je vois l'état de ses blessures. - Dit moi si j'te fait mal. J'balance sèchement en continuant d'enlever le sang qui décoré son doux visage.
Je ne pouvais certainement pas le laisser là, dans son sang, tout seul, c'était vraiment plus fort que moi je ne pouvais juste pas rester les bras croisés sans rien faire.. Même si on s'tue tous les jours tous les deux, à chaque fois un peu plus, il n'y avait que moi qui avait le droit de lui faire mal, de le faire souffrir, je ne laisserais personne d'autre le toucher, jamais. Je soupire une nouvelle fois en entendant sa réponse, fermant les yeux avec exagération. - Voilà où ça te mène de t'amuser.. Avec ta gueule maintenant tu pourras plus baiser de meufs dans ta caisse ! Dis-je avec ironie, un sourire pincé en faisant allusion à notre première rencontre. Puis l'idée qu'il puisse être dans d'autre bras que les miens me fait mal au cœur et, je l'imagine prendre du plaisir avec d'autre comme il le fait avec moi voir plus.. Et ça me répugne, j'aimerais l'enfermé quelque part, le garder égoïstement pour moi mais je sais très bien que c'est qu'un piètre rêve. Et ses douces paroles dont il a le secret parviennent à mes oreilles, je pouffe un rire forcé et appuie légèrement un peu plus sur sa blessure comme pour me venger de ce qu'il venait de dire. - Ah c'est sûr on en rencontre des grosses merdes par ici. J'réplique sèchement en me levant pour jeter les mouchoirs usagers et en mouiller d'autre. Je reviens à ma place, m'attardant sur son torse nu, même comme ça, dans un état pathétique il arrive à me déconcentrer, à me faire de l'effet.. C'était juste pas possible. Je passe ma main libre sur sa joue, le sang coule à flot, le nez c'est weird pour arrêter les saignements. - Pff.. Arrête de dire n'importe quoi, tu l'sais que.. Et me rendant compte de la bêtise que j'allais faire, je me stoppe net et préfère la fermer en changeant de sujet. Je ne pouvais pas avouer à ce mec, irrespectueux, dénigrant que le voir souffrir me faisait horriblement mal, que j'aurais préféré m'infliger ses douleurs à moi-même, genre moi plutôt que lui. Sans hésitation, aucune. - Ça saigne beaucoup.. Tu veux pas qu'on aille à l'hôpital ? Son état m'inquiète, il était là, à peine conscient, j'avais peur pour lui.. Ça m'tué de le dire mais c'était le cas.
J'avais abandonné la fête de fin d'année de ma maison, enfin ce qu'il en reste du moins vu tout le bordel que les bleus ont laissés derrière eux.. Je n'y avais même pas réfléchis en fait en voyant Noah dans cet état, non j'pensais qu'à lui, obnubilé par le sang qui s'écoule de son nez, son état catastrophique et je ne pouvais pas me résoudre à le laisser comme ça. C'était clairement impossible. Je fronce les sourcils en sa direction, lui lançant un regard noir pour bien lui faire comprendre que j'étais pas d'accord avec ce qu'il venait de dire. Il avait manqué de respect à l'un des miens, ouvertement, il s'en était prit à lui gratuitement et j'détestais ça. L'injustice était un truc qui me mettait hors de moi mais, j'ai en face de moi l'homme que j'ai appris à aimer et mon choix était fait.. Je ne porte aucun commentaire à sa réponse, pour moi ridicule sans aucun sens et pire que puérile comme réaction que ça ne mérité pas que j'use ma salive pour parler avec un sourd. Ma main reste levé dans le vide, le mouchoir toujours entre mes doigts, il se libère de mon emprise pour retourner la question sur moi. Je le regarde avec incohérence, je n'savais pas quoi répondre à ça, j'savais pas qu'elle était la meilleure réponse malgré le fait que je cherche encore et encore avec rapidité. - Je n'ai jamais eu envie de toi ne te méprend pas sur le sujet.. T'étais là au bon moment c'est tout. J'ai finalement opté pour la défensive ou l'attaque tout dépend comment on prend la chose. C'était faux, tout ce que je pouvais déverser comme paroles étaient absurdes et avide de vérité. Même avec un bras, une jambe, trois yeux je verrais toujours qu'à travers lui et, il continuera à bercer mes rêves, mes rêves bleus ou encore érotiques dont il est le seul personnage principal dans les deux cas. Je soupire, levant les yeux au ciel, baissant les épaules en faisant la moue. - Comme tu voudras, tu fais confiance à une mather pour te soigner ? Dis-je avec un sourire narquois le provocant quelque peu. Je pouffe un petit rire, j'étais apparemment un peu trop brusque en essayant de le soigner, j'étire mes lèvres dans une expression désolée avant de me remettre au travail, parce qu'il y en avait pas mal là pour le coup.. Il se recule une deuxième fois, je grimace légèrement comme compatissante à sa douleur. - Excuse-moi.. J'sors sincèrement, il n'est pas bien et je le vois sur son visage pâle, je n'aime pas cette situation, me sentir impuissante face à son mal, faire du mieux que je peux et ne pas pouvoir réussir à le faire aller mieux.. Il vient s'allonger sur mes genoux, je l'aide à changer de position et je passe ma main dans ses cheveux, les caressants avec tendresse. - Ça va aller.. Je suis là.. Lui affirmais-je en passant ma main dans la sienne pour la serrer fort. Je le regarde sans me lasser, un tout autre regard que d'habitude, un regard plein.. D'amour ? Ce qu'il dit ensuite me fait mal, je viens caresser sa joue et j'en profite pour tourner son visage vers le mien. - Schht.. Arrête, je suis contente d'être là avec toi ce soir.. Elle est pas vraiment gâchée.. Je dis en souriant doucement sans quitter ses yeux. Je viens en suite déposer un baiser sur son front chaud, en sueur. - Ne ferme pas les yeux.. Je ne voulais pas qu'il tombe dans l'inconscience, il ne voulait pas d'hôpital et je ne voulais pas être contrainte à appeler les pompiers et le foutre dans la merde pour une histoire débile de guerre. - Parle-moi ..
On est encore là, toujours au même endroit, toujours un retour à la case départ, ironie du sort ? J'en sais trop rien, tout ce que je sais c'est que depuis le premier jour de notre rencontre on trouve toujours le moyen d'être près l'un de l'autre, de ne jamais se lâcher, comme si on était liés tous les deux malgré le fossé qui sépare nos deux êtres. Je lève les mains vers le ciel quand je l'entend dire qu'apparemment c'était souvent le bon moment quand nous étions tous les deux.. Ouais, il avait pas totalement tort, niveau excuse j'aurais pu trouver mieux beaucoup mieux que cette connerie pas crédible. Je soupire et reprend son visage entre mes mains, il arrête pas de bouger et mes gestes se font plus durs malgré moi. - Ouais et surtout que t'es souvent là en ce moment, j'ai pas forcément envie de chercher bien loin quand mes envies me prennent.. Je dis doucement, rapprochant un peu plus mon visage du sien, je me mords délicatement la lèvre en lui lançant un regard limite pervers pour pas dire carrément coquin. - Arrête de bouger maintenant. Lui demandais-je fermement en continuant d'essuyer son sang, j'avais déjà à mes côtés une petite montagne de mouchoirs remplis de son sang. Je laisse s'échapper un petit rire en secouant la tête de gauche à droite, vive la reconnaissance, il connaissait pas je crois, c'est ça les gens de son milieu, ils ont tous l'habitude que tout le monde soit au petit soin pour eux en fermant leur gueule. Il se dégage et vient poser sa tête sur mes genoux, je le regarde, essayant de le calmer, de l'apaiser et de faire redescendre la montée en tension qui doit pas mal jouer sur ses vertiges. Et même comme ça il continue de me chercher, de me provoquer, j'ai les dents qui grincent et je préfère la fermer. Je préfère rester silencieuse et ne pas répondre à ses attaques à la con parce que d'un c'est pas le moment et, de deux j'suis fatigué. Je fais glisser ma main aussitôt hors de la sienne, j'étais pas du tout le genre de meuf attentionnée, mielleuse et, avec lui, là j'faisais un effort surhumain, il en était pas conscient vraiment il me prenait pour une merde, pour son paillasson où j'sais pas trop quoi mais.. C'était en train de me gonfler et il titillé mes nerfs petit à petit. Je jette nerveusement le mouchoir que j'avais en main, coupant tout contact avec lui, j'restais planter là, fixant le mur en face de moi parce que j'avais plus envie de le regarder.. - Bien alors j'pense qu'on peut te mettre dans la catégorie : Imbéciles heureux. Je lâchais sans daigner le regarder, ma voix était légèrement sarcastique mais étouffée. Je sens sa tête bouger légèrement et je baisse instinctivement les yeux, je tourne la tête de gauche à droite, froissant la bouche. - Rien, t'en as assez dit finalement. Ouais, c'est bon, ferme ta gueule maintenant, j'veux plus entendre ta voix, ta voix si douce, cette voix qui me poignarde en plein cœur à chaque fois que tu ouvres la bouche. Il gesticule, se redressant, je viens à peine l'aider et contre toute attente il pose sa tête sur mon épaule, je le regarde du coin de l'œil sans vraiment oser bouger. J'hoche doucement la tête pour ne pas trop le secouer. - Oui, c'est mieux pour tout le monde.. Je dis blasée avant de me dégager doucement tout en maintenant l'arrière de sa tête d'une main, mon bras passe dans le sien pour l'aider à se relever lentement.
C'était dur d'être devant l'homme qui me donne des papillons dans le ventre autant que des hématomes au cœur, dur de devoir supporter les paroles acérées et tranchantes alors que mes envies envers lui étaient tout autre. Que les mots que j'aimerais lui avouer étaient tout le contraire que ce que je veux bien lui faire avaler. Je sens soudainement sa main se poser sur ma cuisse, je frémis et bloque ma respiration instantanément. Je reste déboussolé un instant avant de balayer sa main de la mienne pour la dégager de ma peau, et celle-ci m'en veux terriblement de ce geste, elle lui hurle de revenir, de me toucher encore et encore mais la fierté prend le dessus.. - Non. Je réponds alors sèchement à sa question. En fait oui, j'ai envie de toi maintenant, tu viens de réveiller mon anatomie et je veux que tu le fasse encore. Je l'écoute se plaindre sur son physique, je ferme les yeux et je recule légèrement mon buste. - Qui a dit que tu ne lui ressemblait pas déjà avant.. Ça ?! Je lui demande avec arrogance et un sourire narquois sur les lèvres. Apparement la gentillesse il n'aimait pas ça, la tendresse non plus alors on va revenir aux bonnes vieilles habitudes, comme on a toujours fait et ça sera bien mieux comme ça. Il m'enlève l'envie de parler, il vient de bloquer toutes mes émotions en quelques mots, mes sentiments aussi par la même occasion et si c'est ce qu'il voulait, il vient alors de gagner haut la main. Je n'ai plus envie de me battre ce soir, je n'ai pas envie de jouer au chat et à la souris, j'ai assez mal à la tête avec cette journée pourrie, cette soirée encore plus pourrie et.. J'ai pas envie ! Je l'ignore, prenant plus de plaisir à regarder le mur en face de moi plutôt que de l'écouter ou même de le regarder. Il émet l'envie de rentrer et je m'empresse d'accepter, ça m'avait bien saoulé aujourd'hui, autant d'habitude j'prends un malin plaisir à l'emmerder et à le titiller mais là j'suis pas d'humeur. Vraiment pas. Alors je me relève, l'aidant à se lever à son tour en resserrant la pression de mes bras autour de lui quand il manque de tomber. - Doucement.. Dis-je en tentant de le maintenir debout du mieux que j'puisse. Il est face à moi et mon regard ne peut le fuir éternellement, ils se croisent et il vient replacer une mèche derrière mon oreille. Je ferme les yeux à ce geste. - Non.. Pourquoi je devrais c'est pas comme si t'avais toujours été tendre ! Lui dis-je de manière je m'en foutiste avant de relever les yeux vers lui et de m'écarter pour me positionner à ses côtés. Une manière de me protéger de son emprise ? Oui sûrement.. Mon corps tout entier se bloque à sa demande, je reste muette une seconde avant de reprendre mes esprits. - Oui, y'a une chambre d'ami tu seras tranquille. Je finis par répondre doucement, d'une voix tremblante en commençant à marcher lentement. Alors c'est ça ? Il va dormir chez moi ? A quelques pas de ma chambre, notre première nuit ensemble.. Fin pas vraiment ensemble mais presque, sous le même toit ? J'étais tellement heureuse au fond, j'ai jamais aussi eu hâte de ma vie de rentrer chez moi je crois, d'aller dormir, comme s'il me protégerait contre mes démons cette nuit et que j'aurais enfin droit à une vraie nuit de sommeil. Je pousse la porte des toilettes et j'avance jusqu'à la sortie de derrière qui mène au parking. - T'as de la chance j'suis garé juste devant ! L'air frais venait chatouiller mon corps et, je réduisais les mètres qui nous séparés de mon épave. Ouais, bah là pour le coup c'était pas sa Mustang, ma caisse date au moins de l'année où je suis venue au monde. - Tu penses que ton corps peut accepter le fait d'être installé là-dedans ?! Je lance avec ironie en ouvrant ma voiture et la portière côté passager d'une main pour aider Noah à monter.