✻ su casa es mi casa (artur)

C'est fou comme le bon dieu peut se montrer rancunier. Tout ça parce que la veille je faisais la course dans une fontaine en sortant du bar qu'on me punissait de la sorte ? La vie était tellement injuste. Je faisais l'effort de me lever tôt, de ramener des viennoiseries aux Cabot et quand je voulais prendre une douche, j'me prenais de la boue sur tout le corps. La, je le dit clairement : j'suis au bout de ma vie. Mécanicienne pour un sous, j'ai essayé de réparer cette fichu douche avec Madisson, mais non. C'était pire ! Je ne voulais pas m'acharner alors j'ai pris mes affaires après avoir enlever le maximum de boue et j'ai quitté la maison des roses pour me rendre chez Artur. Heureusement, il n'y a presque personne dans les rues pour voir mon accoutrement et ma tête de mal lavé... Une fois devant sa porte, j'entrais sans le prévenir et sans sa voir si monsieur était là ou non. C'était une habitude, il était au courant de mon petit squatte chez lui et puis il aimait bien me voir alors autant dire qu'il y gagnait au change. Il y a peu, je lui ai piqué une clé pour venir à mon aise chez lui. C'est grand, calme et puis loin de tout cette folie sur le campus. Je marchais sur le pointe des pieds car je ne savais pas si Artur était là. Arrivant dans la salle de bain, je vais sous la douche et profite de son eau chaude pour me débarrasser de toute cette merde. Malheureusement pour moi, il n'y a que des produits pour mec alors pas le choix. Une fois propre avec une odeur de mec sur moi, je me suis préparé avant de sortir et de gagner la cuisine ou sans trop de surprise Artur se trouvait assis avec un café à la main « Salut toi. » un petit sourire sur mes lèvres avant de l'embrasser sur la joue et de m'asseoir sur le comptoir « Tu sais que tu viens de me sauver là ? » bah ouais, j'étais pas en état.

Pas envie de bouger ce matin ou en tout cas pas trop vite. Une petite grasse matinée qui fait du bien, enfin. C'est la fin des cours, des emmerdes et cerise sur le gâteau je passe en quatrième année sans soucis. Ce n'était malheureusement pas le cas de tout le monde... Ouais j'ai une bonne réputation de mather même si je ne suis pas aussi excentrique que certains, mais niveau études je m'en sors pas mal. J'ai des facilités je le reconnais, je ne vais pas à tous les cours non plus, mais j'y arrive. J'me lève ce jour là il doit être 10 heure environ, la tête dans le cul sévère. Couché tard, réveillé peut-être trop tôt mais le soleil qui perse le volet que j'ai eu la flemme de fermer, m'éblouit la tronche. Dur, très dur. Habillé d'un simple caleçon, mes pieds touchent difficilement le sol, mes mains frottent mes yeux embués. Instinctivement je me dirige vers la cuisine pour aller manger un truc et boire un café, entre temps j'entends du bruit. Ce bruit est trop peu audible vu l'état dans lequel je suis, je ne m'alarme même pas et continue ma route. Je mets rapidement la machine à café en route, j'ouvre mes placards quasi vides en soufflant. Ma tête se balance en arrière, ordonné au travail mais pour faire les courses y'a plus personne. Je trouve finalement un reste de céréales dans lequel ma main se fait un plaisir de piocher les restes. Au loin, j'entends ma douche s'allume sans y avoir mis les pieds et je finis par tilter et devine rapidement qui est arrivé dans mon appartement. Je comate devant mon café, peu de temps après des pas se dirigent vers moi et je vois la petite tête d'Ombre se pointer pour me saluer et venir m'embrasser. Je tends ma joue en lui répondant « Salut... Comment ça te sauver ? » C'était pas la première fois qu'elle utilisait ma salle de bain c'est bizarre. « Un café ? » C'est con comme question, elle sait très bien le trouver, Ombre connait parfois mieux mon appartement que moi.

Voilà où j'en suis réduite. Obligé de squatter chez Artur pour ressembler à quelque chose. Le comble, sentir le mec toute la journée. Je vais pas me plaindre, il a quand même bon goût avec son gel douche et son shampoing. Traînant des pieds jusqu'à la cuisine, je pensais qu'il dormirait encore vu que Morphée est son second ami voir même son frère vu le nombre d'heure qu'il peut accumuler rien qu'en dormant. « Je viens de vivre la pire journée de toute ma vie. » dis-je avec une mine boudeuse en étant presque au bout de ma vie. Il ne sait pas ce que ça peut faire de se faire attaquer par une douche. J'ai presque failli y laisser ma vie quoi ! « Un double même ! » je ne l'embête pas car je sais où se trouve la machine à café ce qui est un comble car je ne suis pas vraiment chez moi, mais qu'importe. « Je me suis fais attaqué par la douche chez les cabots. C'était horrible. » avouais-je avant d'ouvrir un placard et en le trouvant vide. En faite, la douche n'est pas si horrible quand je vois les placards vide et sans aucune nourriture « Sérieusement ? Artur tu manges jamais ? C'est tout vide. » je n'ai pas à lui faire la morale, mais je viens de vivre un sale moment et la nourriture est mon seul remède. « En tout cas, ton gel douche sent horriblement bon. » j'attrape ma tasse de café pour le rejoindre et lui piquer des céréales qui se retrouvent immédiatement dans ma bouche.

Elle est très à l'aise dans mon environnement, je me demandais presque comment j'avais pu accepter qu'une femme se sente chez elle, chez moi. Je n'ai jamais vécu en couple, je ne me suis jamais installé avec une autre personne même en tant que colocataire. J'en venais à penser que Ombre était comme une sorte de double, je ne la trouve pas vraiment envahissante malgré l'aisance avec laquelle elle entre chez moi. J'essaie de me réveiller non sans mal, mon bol de céréales me paraissait interminable et ça me fatiguait d'avance. Je l'écoute d'une oreille à peu près attentive. « Qu'est-ce qui s'est passé ? » elle avait l'air au bout de sa vie, difficile de savoir au premier abord qu'elle était la tragédie à laquelle elle avait assistée. « T'as porté plainte j'espère.. » agressée par une douche ? C'est une blague ? Je reconnaissait bien rapidement le parfum de mon gel douche, ce n'était pas la première fois qu'elle prenait une douche ici mais c'était toujours un peu déroutant, ça m'fait penser que je devrais en faire de même. « La flemme, faudrait que je paie quelqu'un pour faire mes courses »  oui Artur, t'as bien d'la chance d'avoir de la thune mais c'est pas le cas de tout le monde... « J'suis un mec soigné moi, enfin à part les matin de gueule de bois » je ne peux m'empêcher d'esquisser un sourire et rire au passage.