Ce que vous ferez au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous le ferez - Mat 25 (Bonaventure)

Je regarde ma montre, il est déjà quinze heure. J'ai donc environ cinq minutes de retard mais je suis bientôt arrivée. Le temps est un peu maussade et quelques gouttes de pluies s'éclatent parfois sur ma capuche. On est au mois de juin et pourtant on aurait presque l'impression d'être en automne. Il a y a quelques jours, j'avais proposé à Bonaventure de m'aider à effectuer mon bizutage, action qui consistait à distribuer des sandwichs et des petites soupes à des sans abris. Il m'avait dit oui, c'est donc avec lui que j'ai rendez vous sur un pont pour commencer la tournée. Mira m'avait donné ce défi en connaissance de cause, elle savait que j'aimais aider les gens, ce n'est pas pour rien que j'ai intégré la quincy house. Je jette un dernier coup d'oeil à ma montre et aperçois le visage de mon ami. " Je suis désolée d'être en retard " je déclare en sortant une énorme thermos de soupe. " J'avais complètement oublié de chauffer ça avant de partir. " Je suis heureuse de partager ce moment avec Bonaventure, c'est le genre de mec toujours agréable et facile à vivre.

« Ne t’inquiète pas, tu n’es pas si en retard » dit il avec un sourire amusé. Il le sait, je suis quasiment à chaque fois en retard lorsque j'ai un rendez vous. La ponctualité et moi, ça fait dix. En fait cela vient sans doute du fait que je n'arrive pas à m'organiser comme il faut et bien souvent je reviens dans la chambre quinze fois de suite après avoir oublié quelque chose. Malgré tout, la réponse de Bonaventure me rassure, il est toujours comme ça lui, sans prise de tête et sympa. Quand je suis arrivée à Harvard, ma petite soeur ne pensait pas que j’intégrerai la Quincy House. Selon elle, cette maison est pleine de mecs boutonneux au grand coeur... si elle voyait Bonaventure, mon Dieu elle changerait d'avis pour sur. " Hum ouais, je sais que c'est dur de se garer " dis-je pour lui répondre. " Ba si tu veux on va une fois chercher assez de sandwich pour faire le quartier et après on bouge ? En plus si tu as déjà repéré un groupe ça va nous faciliter le travail...Mais t'inquiète pas je suis sûre qu'il y en aura assez " Enfin je l'espère sincèrement, j'ai mis le coeur à l'ouvrage pour organiser cette journée. " Sinon tu n'avais rien de mieux à faire que de m'accompagner ? Pas de jolies nanas à ensorceler ? "je demande d'humeur taquine.

« D’accord ! Au pire, si nous n’en avons pas assez, rien ne nous empêche d’aller en refaire. Cela nous ferait une pause sympathique ». Il n'a pas tort mais connaissant Bonaventure et sa générosité, il a forcément misé sur un nombre un peu plus important de sandwich que prévu. " Bonne idée, on ira chez toi parce que j'ai pas fais les courses, y'a nada dans mon frigo " je lâche avec le sourire. Moi, je me chargeais des boissons et de la soupe, chacun son boulot ; du coup je n'avais rien dans ma chambre à la QH pour remplir des sandwich. Alors qu'on marche d'un pas décidé vers sa voiture, Bonaventure m'avoue qu'il n'est pas très doué pour séduire les femmes et que du coup, il préfère s'abstenir. Sa révélation me surprend, j'ai eu plutôt tendance à penser qu'il n'avait aucune difficulté pour ce genre de choses. Soudain, son visage semble taquin et ce dernier me demande si c'est comme ça que je le vois. " Disons qu'à part à la QH on ne se voit pas énormément et même là-bas on ne fait souvent que se croiser. Et ... étant donné le charme que tu as... " je dis en marquant une pause, gênée, je croyais que tu n'avais pas à te plaindre de ce côté ci". Le rouge me monte aux joues, j'espère cependant que je suis la seule à le remarquer.

Alors que je m'attends à ce que mon ami ait toutes les réserves nécessaires pour faire des sandwich en plus si besoin, il m'annonce qu'il n'a plus rien dans son frigo et qu'il devra faire des courses sous peu s'il souhaite manger ce soir. Un sourire franchit mes lèvres, les garçons sont décidément les derniers à savoir ranger et prévoir la quantité de nourriture qu'il faut. "Si jamais, ma chambre t'es ouverte, on peut toujours cuisiner avec ce que j'ai chez moi dans la salle commune " je déclare, prête à partager ce qu'il me restait. Nous changeons ensuite de sujet pour parler des femmes et Bonaventure m'avoue soudain qu'il connaîtrait la raison du désintérêt des femmes en me montrant une alliance. Piquée dans ma curiosité, je ne parviens pas à passer à autre chose et demande simplement : "Pourquoi ? Enfin je veux dire, tu es amoureux ? " cette question peut paraître bizarre, pourtant je ne crois pas déceler de bonheur dans les yeux de mon ami à l'évocation de cette union. . « Et toi ? Belle comme tu es, tu dois avoir un petit-ami n’est-ce pas ? » me demande t'il sans doute pour changer de sujet. " Eh bien figure toi qu'il n'y a personne, il y a bien eu Sergeï qui m'a tourné autour un temps, mais c'était pour se donner bonne conscience vu comment il m'avait entourloupé le gars... ENFIN, je dois être trop chiante au quotidien cela doit être pour ça " je réplique pour rire.