Sergeï ∆ Coloc pour un temps

1er juin
J'allumais l'eau chaude, la laissant couler à fond sur ma peau nue. Les gouttes rebondissaient, me mouillaient et coulaient le long de mon corps formant bientôt une fine brume de vapeur d'eau. L'appartement était vide et silencieux... Pour l'instant, car bientôt ses occupants regagneraient les lieux. Je ne me hâtais pas pour autant, car finalement ce genre de moment était encore les seuls qui ne me demandaient aucun effort de concentrration.
Les jours s'écoulaient sans vraiment se ressembler. Peut-être était-il d'ailleurs tous identiques, sauf que dans mes yeux émerveillés tout me semblait être à redécouvrir. Depuis mon arrivée le jour du bal de promo, je vivais dans l'appartement de Jaysael et de ses colocataires. Si la proposition venait de Jay, son frère et leur ami avaient eu la gentillesse de m'accepter eux aussi. D'ailleurs en parlant de leur ami, le monde était d'une incroyable coincidence, puisque je le connaissais. Il s'agissait de Sergueï, le cousin des Mordachov avec qui je m'étais aussi lié d'amitié.
J'abaissais le robinet, le jet d'eau déclina avant de s'éteindre. Attrapant ensuite une serviette je sortais de la douche, réalisant que j'avais laissé la porte ouverte lorsque je vis une ombre passé. Il y a quelqu'un ? demandais-je un tantinet inquiète.

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1er juin
Je savais que je n'étais pas la seule à vivre dans cet appartement. J'étais d'ailleurs celle qui avait le moins de raison de s'y trouver ! Seulement au Chili, j'avais été habituée à passer mes journées seule, Lola étant à l'école et sa mère au travail, alors forcément, sur le coup,n'ayant pas réfléchit au fait que je n'étais guère plus au Chili, j'avais bêtement demandé s'il y avait quelqu'un.
La réponse que j'entendis ne me surpris pas vraiment. J'avais bel et bien entendu un bruit, alors quelle question stupide que celle de demander si quelqu'un était présent ! Cela dit, les paroles qui avaient été prononcées sortaient de l'ordinaire. Cela dit, même si je n'avais jamais fait que croisé le frère de Jaysael, je savais qu'il ne s'agissait pas de lui. L'indice le plus marquant étant le léger accent russe que je crus reconnaitre. Je fronçais les sourcils passant d'abord la tête hors de la salle de bain avant d'en sortit totalement pour tomber nez à nez avec... Serguei ! m'écriais-je aussi ravie et souriante que lui. Je haussais les épaules pour toute réponse, me mordant les lèvres inférieurs au passage. Mes yeux s'étaient embrumés de larme sans que je ne fasse rien pour me contenir.
Ma sensibilité ne faisait aucun doute. Bien loin de la jeune femme trop fière pour se montrer dans une telle posture qu'il avait dû connaitre. Les sept années de mémoire dont j'avais été privé me ramenait à mon adolescence et comme après une année sans se voir entre chaque vacances, je me jetais presque dans ses bras. Je ne te dis même pas comment ça fait du bien de te voir... avais-je alors lâché en russe en enfouissant mon visage dans son torse comme tout enfant qui voudrait s'y cacher le ferait.

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1er juin
Le bruit que j'avais entendu m'avais fait quitté la salle d'eau, avançant dans l'appartement, j'étais allée jusqu'à la cuisine où, vêtue de la serviette que j'avais enroulée autour de moi. Il m'avait suffit de le voir pour m'effondrer. Je craquais littéralement, sans rien faire pour m'arrêter. J'étais toujours blottit dans ses bras, venant bien vite à bout de cette crise de larme qui m'avais pris aussi subitement qu'un éternuement. Ses paroles se répétaient en boucle dans ma tête. Je faisais de grand yeux me décollant de son torse pour libre son expression. Tu pars ? demandais-je soudainement alarmée ... A cause de moi ? m'inquiétais-je aussitôt en avalant difficilement ma salive.
Le temps de prendre ma douche, j'avais laissé les poele sur feu doux et j'avais mis en route la friteuse afin de préparer des chorillana, un des nombreux plats chilien que j'avais appris à cuisiner durant les deux mois que j'avais passé là-bas. J'avais jeté un rapide regard vers mes préparations tandis que Serguei séchais adorablement les larmes qui s'étaient étalées sur mes joues. Merci... Et désolée... Je suis vraiment à fleur de peau en ce moment. m'excusais-je alors que je savais pertinemment qu'avec lui je n'avais nullement besoin de le faire.
Je le remerciais encore avec un mince sourire avant de lui donner le nom du plat que j'avais commencé à préparer pour toute la maisonnée. Me doutant bien qu'il ne connaissait pas ce plat, je lui expliquais alors : En gros c'est des frites avec de la viande. en haussant les épaules. Je ne savais pas si les garçons seraient là ce soir, mais rien ne m'empêchait de préparer de la viande pour tout le monde, sachant bien qu'il serait meilleur de faire les frites au dernier moment. Tu manges avec moi ? lui proposais-je alors espérant bien qu'il n'avait rien de prévu pour ce soir.
Même si je savais avoir tout un tas de bonnes amies ici, comment passé du temps avec des personnes avec lesquelles nous ne nous souvenions plus avoir d'affinité. Comme les médecins me l'avait dit, ces choses viendraient avec le temps, cela dit, je n'étais pas pressée de me confronter à ce genre de situation embarrassante. Avec Serguei, les choses étaient différentes, même si nous ne nous étions pas physiquement revus depuis sept ans, je me souvenais de lui pour l'avoir connu avant que s'arrête les limites de ma mémoire. C'était sans aucun doute pour cette raison qu'il m'avait été si aisé de me réfugier dans ses bras, comme je venais à l'instant de le faire.

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1er juin
L'étreinte de Sergueï avait de quoi me remonter le moral, je m'étais d'ailleurs presque jetée dans ses bras pour ça. J'avais besoin de ce contact, sa présence rassurante, parce que finalement il était le premier que j'avais reconnu pour l'avoir connu sept ans plus tôt. Bien entendu, j'avais également eu une entrevue avec ma mère. Un repas qui s'était plutôt mal fini d'ailleurs... Sans compter qu'elle et moi n'avions jamais été très proche.
Sergueï venait ensuite à me rassurer quand aux raisons de son départ. Il ne quittait pas seulement l'appartement, le jeune russe retournait dans notre pays natal. Cette annonce me redonnait le sourire. Un sourire qui n'apparu pas sur mon visage mais qui étincela mon regard. La Russie ! Pourquoi n'y avais-je pas pensé plus tôt. Tous mes souvenirs d'enfance s'y trouvais, je n'y serai que trop bien. Je lui demandais alors Tu retournes en Russie... Tu crois que... Est ce que je peux venir avec toi ? J'étais tout à fait en capacité de prendre un billet d'avion et de m'y rendre seule, mais prendre l'avion pour autant d'heure de vol n'était pas une chose que j'avais déjà fait seule à mon souvenir. Peut-être avait-il quelques affaires à régler mais finalement, qui ne tentait rien...
Cela dit pour l'heure j'étais en train de cuisiner un petit quelque chose pour les garçons et moi. Un haussement d'épaules et je lui répondais. J'ai pas mal mis la main à la pâte au Chili. expliquais-je. Talentueuse était un bien grand mot cela dit, j'avais sans doute cuisiné plus en près de deux mois que tout au long de ma petite vie ! Je souriais ensuite, inspirant profondément comme pour évacuer les dernières marques de stresse que j'avais commencé à évacuer avec mes quelques larmes. Puis je me remettais à cuisiner, touillant un instant le streak hâché avant de sortir deux assiettes sur la table qui se trouvait au centre de la cuisine.

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Je retrouvais une seconde jeunesse lorsqu'il m'annonça ne pas voir d'inconvénient à ce que je l'accompagne. Je ne savais pas ce que j'y trouverai, ni si ce retour imprévu m'aiderait de quelque manière que ce soit. Après tout, les derniers amis russes que j'avais devaient toute être à l'université. Tout comme Sergueï et moi même. Ce la dit je savais que pour les plus conservateur d'entre nous, dès lors que la fin des cours avant sonné et ce jusqu'à la reprise, pour se rendre sur notre terre natale. C'est ce que je faisais tous les ans... Et j'espérais avoir continué ces sept dernières années ! C'est vraiment adorable ! Retourner au pays ne pourra me faire que du bien... Et puis je ne me voyais pas y aller seule. En d'autres termes j'avais peur. Oui je l'avouais !
La table servie, je laissais égoutter les frites y ajoutais du sel et nous servait enfin tout en répondant à mon vieil ami. Je soupirais très brièvement avant de commencer. Oh eh bien... Je crois que je suis tombée amoureuse des chiliens ! Je reprenais très vite en lui expliquant comment j'avais rencontré Paola, une femme de ménage qui travaillait à l'hôpital où je l'avais rencontré et qui avait proposé de m'héberger touchée par mon histoire. Non mais tu te rends compte ! Personne ne ferait ça ici... Bon Ok Jaysael là fait, mais je le connaissais. Tu vois ce que je veux dire. Je lui racontais aussi comment j'y avais vécu, au plus près de la population, dans cette famille, célébrant avec eux leur fête, mangeant avec eux, vivant avec eux. Je lui disais aussi à quel point je m'étais attachée à sa fille Lola. Une gamine d'une dizaine d'années qui était plus débrouillarde à son âge que je ne l'étais aujourd'hui. Je terminais par quelques anecdote sur Paola et sa fille. La mère formant la fille à devenir une bonne femme au foyer. M'apprenant d'ailleurs à moi aussi ses remèdes de grand mère. Demande moi ce que tu veux je suis incollable sur le ménage ! Par exemple tu savais que le citron était génial pour faire blanchir les toilettes ! Ou... Euh... Tiens ! Tu ne t'es pas demandé pourquoi les toilettes sentait si bon ? l'avais-je ensuite interrogé ne laissant pas ma phrase en suspens J'ai mis des feuilles de menthe dans le réservoir d'eau ! Euh... Je réfléchissais avant d'ajouter en riant. Le dentifrice ! J'utilise du dentifrice pour mes bijoux en argent ! Bref ! Tu as compris l'idée... terminais-je en commençant à manger. Pleins de souvenirs, tant de bons moments. Je m'en referai ici, avec ceux que j'avais oublié, j'espérais en tout cas. Et toi alors raconte... Depuis la dernière fois qu'on s'est vu ? Les dernières fois ? J'avais tellement à rattraper...

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