I CAN'T DO THIS + ALEZAEL

C'était affreux de réagir de la sorte, quelque part, elle en était consciente. Mais elle arrivait pas à contrôler. Elle avait cette boule au ventre à chaque fois qu'elle le regardait et c'était juste insupportable. Elle arrivait pas à le regarder et.. Elle avait peur de ce que ça pourrait donner par la suite. Comme si c'était impossible de s'arranger. Il était revenu, Alex était là, à côté de la brune, caressant doucement ses cheveux. J'ai peur que tu m'abandonnes parce que je suis nulle.. Avec Hendrix, avec tout depuis qu'ils étaient rentrés. Et elle ne pouvait s'empêcher de paniquer, de ne rien pouvoir faire si il finissait par s'en aller. D'être incapable de retenir. Et elle savait que son comportement de ces derniers temps était affreux. La brune, elle se calait dans ses bras, inspirant profondément alors qu'il reprenait la parole. Je veux bien qu'elle disait alors laissant courir ses doigts sur l'avant bras de son mari. Oh non, elle voulait pas le perdre, elle tenait bien trop à lui. J'suis pourri hein ? Elle savait qu'il le pensait au fond. Parce qu'elle ne lui apportait aucune aide et que jour après jour elle voyait à quel point elle pouvait le pousser à bout.

Why can't you help me?
— with Alezael

J'ai de la chance puisqu'Hendrix s'était endormi dans son cosy et du coup, j'avais juste à le déplacer dans la salle de bains pour que je puisse avoir un oeil sur lui pendant que je m'occupais d'Azraël, encore bien imbibée d'alcool. Ouais, le petit était là et calme donc je pouvais clairement m'occuper à 100% de ma femme, visiblement dans un mauvais état. « Je t'abandonnerai pas » Bien sûr que non, je l'aimais. Je pouvais pas l'abandonner. S'il devait se passer un truc, je mettrais ma main à couper que ce serait elle qui me quitterait. Parce qu'elles finissent toutes par me quitter. Teddy, Billie, Alaska. Azraël peut-être un jour aussi. Du coup, pour la rassurer, je lui demandais si elle voulait que je prenne un bain avec elle, que ce soit comme à Paris. Qu'on soit juste tous les deux dans notre bulle. Bien sûr, je resterai aux aguets pour notre fils qui dormait non loin de nous. « Rentre dans l'eau, j'arrive » N'empêche, un bain me ferait le plus grand bien. Fatigué jusqu'aux os, je savais que la torture ne s'arrêterait pas là. Elle n'allait pas faire d'efforts, je le savais, et je devais comprendre le pourquoi du comment. Me redressant, je retirais ma chemise, mon pantalon ainsi que mes sous-vêtements, et je la rejoignais dans l'eau, face à elle, le regard plongé dans le sien.

Sauf qu'elle pouvait rien faire contre. Elle avait beau tenter de se secouer, elle était incapable de lui apporter n'importe quelle aide quand il s'agissait d'Hendrix. Sauf qu'elle pouvait pas non plus lui expliquer. Elle aurait l'air de quoi si elle mettait des mots sur tout ce qu'elle pouvait ressentir ? Il allait sûrement la détester Alex s'il entendait ce qu'elle pensait réellement. Alors elle préférait garder le silence, chercher des excuses, trouver des prétextes. Et ça n'avancerait à rien, ils pourraient pas progresser comme ça. Peut être même qu'il finirait par claquer la porte complètement extenuée par le comportement qu'elle pouvait avoir la brune. Elle l'écoutait glissant doucement dans l'eau et attendant sagement qu'il vienne la rejoindre. Yeux dans les yeux, elle restait comme ça pendant un long moment sans pour autant oublier qu'il n'avait pas répondu à sa question. Peut être parce que la réponse était.. Oui. Oui, il pensait qu'elle était pourri et pour ne pas la vexer, peut être préférait-il faire comme s'il n'avait pas entendu ce qu'elle avait demandé. J'suis tellement désolée Alex qu'elle disait d'une toute petite voix. Bien sûr qu'elle était désolée. Peut être qu'elle ne changeait pas grand chose mais elle était désolée. J'y arrive pas. J'y arrive juste pas. Y avait un blocage et elle n'y pouvait rien, c'était juste comme ça. Sauf qu'elle était pas sûre qu'il comprenne ce point de vue là et elle ne voulait pas aller plus loin dans les explications.

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J'étais fatigué et je ne me voyais pas répondre à sa question. “Je suis pourrie”, non, je pouvais pas répondre à ça. C'était une question mal posée, mal placée et surtout, totalement hors de propos. Elle n'était pas pourrie, c'était ma femme et elle avait certains problèmes pour s'occuper de notre fils. Mais non, elle n'était pas pourrie, comme elle semblait le penser. Me déshabillant, je venais la rejoindre dans la baignoire, la fixant dans les yeux pendant plusieurs instants. Combien de temps ? J'en savais trop rien mais je profitais quand même de ce moment pour la regarder, l'admirer, la contempler. Je la trouvais belle, malgré l'état d'ébriété qu'elle arborait sur son visage. Elle était bourrée et ça se voyait. « De t'occuper de ton fils..? » demandais-je doucement. En fait ouais, je voulais savoir ce qui se passait. Et au lieu d'y aller de la manière forte, ce qui la ferait fuir, comme cette nuit, je tentais la manière douce. Et ouais, c'était déjà sûrement mieux comme ça. Elle s'excusait et semblait encline à la discussion, tout ce que je souhaitais. « Faut que tu m'expliques ce qui se passe.. plutôt que boire et rentrer bourrée tôt le matin » Comment je pouvais l'aider si elle faisait l'autruche et qu'elle ne parle pas ? Ouais, ça semblait compliqué.

Peut être était-elle déjà allée trop loin au fond. Parce que même si elle n'avait pas envie de les dire ces mots, elle savait aussi qu'elle jouait son couple en gardant le silence de la sorte. En réalité, c'était comme si elle avait le cul entre deux chaises et elle ne voulait pas perdre Alex. Elle pouvait pas. Alors elle savait qu'elle allait être obligée de lui expliquer tout ça. De lui dire ce qui n'allait pas pour peut être trouver des solutions ensemble. Ouais.. Elle arrivait pas à s'occuper d'Hendrix et elle l'avait dit. Puis il avait raison, terriblement raison. Boire et s'échapper ça ne règlerait aucun de ses problèmes. Fallait qu'elle lui dise, qu'elle sorte tout ce qu'elle avait. C'était juste bien plus compliqué de dire les choses à haute voix. J'y arrive juste pas.. qu'elle disait baissant les yeux vers ses genoux. Elle pouvait pas le regarder si elle devait vraiment tout lui dire. Elle pouvait pas le faire yeux dans les yeux. C'était pas possible. Je.. Je ressent rien. Je ressent rien quand je le touche, ou quand je le regarde. J'suis incapable de le faire arrêter de pleurer, je.. J'peux pas. J'suis pas une maman. Je veux pas en être une. J'ai.. J'voulais danser, c'était tout ce que je voulais et j'ai plus rien. J'ai pas fini mon année, j'pourrais pas continuer parce que je suis coincée ici et.. J'suis juste pas une maman Alex.. Définitivement.

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Une voix calme et posée, c'était ce qu'il y avait de mieux pour communiquer avec Azraël, surtout dans l'état dans lequel elle était actuellement. Tout ce que je souhaitais, c'était découvrir ce qui n'allait pas et agir en conséquence. Mais forcément, je savais que je n'allais pas aimer ce que j'allais entendre. C'était sûrement des mots qui me blesseraient mais.. je sais pas, je devais les entendre, je pouvais plus continuer comme ça, quand bien même ça faisait que quelques jours qu'on devait s'occuper d'Hendrix comme deux parents responsables. Il était hors de question que celui là, j'en perde la garde sous prétexte que je suis un mauvais père. Je suis un bon père et personne ne me retirera mon fils. J'écoutais sa réponse, tentant de garder mon calme même si.. damn non, ça me mettait hors de moi. Comment ne pouvait-elle ne rien ressentir pour ce bout de chou totalement parfait ? « Pourquoi tu pourrais pas continuer ? » Non mais clairement, il se demandait ce qui l'empêchait de retaper une année et continuer dans ce domaine qui lui plaisait. Coincée ici ? Je ne voyais pas de quoi elle parlait. « T'sais que j'te soutiendrai dans tes choix, et... ok, pour l'instant t'es pas connectée mais peut-être que ça viendra avec Hendrix, faut pas désespérer. Sûrement que d'ici quelques jours ça ira mieux et tu te lieras à lui » Il le fallait. C'était un bébé et il avait besoin de sa mère.

Elle était tellement pas prête pour ce rôle là. Elle avait tellement d'autre chose à vivre avant. Azraël, elle avait jamais rien eu et toute sa vie, le seul espoir dont elle avait disposé était de devenir une danseuse reconnue. Intégrer une troupe, faire le tour du monde, n'avoir aucune attache. Et la voilà maintenant maman à vingt et un an. Elle avait pas voulu de ça, c'était un accident. Et pour ne pas lui donner le même destin qu'elle avait pu avoir, elle avait choisit de le garder. Peut être étais ce une erreur puisqu'au fond, elle n'était absolument pas apte à s'en occuper. Elle avait envie de sortir, faire n'importe, comme tout les gamins de son âge. Parce que ouais, Az c'était une gamine encore et elle était pas préparée à cette vie. Parce que je peux pas ! Elle avait tout perdu. Elle était grosse et n'avait pas pratiqué depuis des mois. Elle avait plus le niveau. C'était ça la danse, s'entraîner pendant des heures et des heures et.. Elle avait plus le niveau. C'était finit. Mais je veux pas ! Tu comprends pas que je veux pas ? J'ai pas envie d'être liée à lui, j'arrive pas à le regarder. J'voulais même pas de gamin moi et.. Et merde quoi, c'était juste comme ça. Elle passait ses mains su son visage quittant soudainement la baignoire pour s'envelopper dans une serviette. J'peux juste pas Alex. Vraiment pas. Et ça servait pas à grand chose de débattre sur le sujet, c'était juste ce qu'elle ressentait.

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Ouais, c'était dur de savoir ce qui se passait dans la tête de la jeune femme, parce que c'était quand même assez étrange cette façon qu'elle avait d'agir avec moi mais surtout avec son propre fils. Celui qu'elle a porté pendant sept mois, celui qu'elle a aimé malgré tout, tant la peur l'avait paralysée après la naissance du petit. Ouais non, j'arrivais pas à comprendre ce qui se passait et puis elle me disait clairement qu'elle ne voulait pas s'attacher à Hendrix. Et là, je tombais des nues. Elle ne voulait pas ? J'avais vraiment du mal avec tout ce qui se passait, sûrement parce que je ne comprenais rien à la danse. A ce qu'elle était en train de vivre de son côté. « Mais si tu peux » Elle avait trois mois pour se remettre à niveau en intensifié. Ça pouvait se faire quand même non ? Et puis finalement, elle se redressait, sortant pour s'enrouler dans une serviette. « Ok.. ok Az, calme toi j'vais.. » Je soupirais. Il fallait que je trouve une solution parce que moi, je pouvais pas gérer tout seul... si ? Si, après tout, il y avait beaucoup de pères célibataires donc ça pouvait être gérable. « J'vais m'en occuper tout seul » disais-je pour la calmer, pour ne pas la forcer à faire quoique ce soit. Et puis, elle verrait bien que le petit prend de la place dans nos vies et ouais, elle pourra se lier assez naturellement à lui. Finalement elle m'aidera petit à petit et tout le monde est content.

C'était triste. Et elle détestait cette situation. Parce qu'elle avait l'impression d'être la pire personne de la planète. Ne pas aimer son fils c'était juste.. Dingue. Elle voulait pas faire partie de cette catégorie là et pourtant elle ne pouvait rien faire contre. Alors elle ne pouvait qu'accepter même si c'était compliqué. A fleur de peau, elle quittait le bain préférant fuir encore une fois. Et au final, elle donnait plus l'impression de chercher à se fuir elle même. Ah ouais ? Et puis plus tard tu lui diras "désolée ta mère t'aimes pas !" ? Ouais, encore une fois elle frôlait l'hystérie. Elle pétait les plombs parce qu'elle était en train de se faire bouffer par tout ce qu'elle ressentait à ce moment là. Faut que je m'en aille qu'elle cours loin, qu'elle quitte cette endroit encore une fois pour se mettre la tête à l'envers. C'était ce qu'elle faisait de mieux de toute façon. Elle quittait la pièce complètement désemparée. Ne comprenant plus pourquoi est ce que rien n'allait chez elle. Elle partait sérieusement en couille en fait, c'était comme si elle était totalement déconnectée de la réalité. Les larmes roulaient sur ses joues alors qu'elle s'était ruée dans la chambre à la recherche de ses affaires. Non, y avait vraiment rien qui allait. Absolument rien. Et elle sentait qu'elle était réellement en train de sombrer.

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Je savais pas pourquoi elle réagissait comme ça, surtout que j'étais dans une espèce d'impasse. Quoique je dise, quoique je fasse, elle m'en voudrait. Je pouvais pas la forcer à faire quoi que ce soit, j'avais beau être marié à elle, c'était pas pour autant qu'elle devait m'obéir au doigt et à l'oeil. Alors ouais, j'étais bloqué et elle s'était dirigée vers la chambre après m'avoir engueulé. Et merde, elle prenait une nouvelle fois la fuite, sans forcément crier gare. Du coup, je me levais, évacuant l'eau de la baignoire et je m'enroulais dans une serviette, essuyant mon torse avant de la mettre tout autour de ma taille, la bloquant ainsi. Attrapant le cosy où Hendrix dormait, je me dirigeais vers la chambre à coucher pour retrouver ma femme. Je déposais le petit sur le lit avant de m'approcher d'elle, la stoppant dans son élan en attrapant son visage entre mes mains. « Az, Az, écoute moi... Jamais je dirai ça à notre fils, ok ? » J'osais quand même espérer que la situation allait s'arranger dans les semaines à venir. Glissant mes bras autour d'elle, je voulais la réconforter contre toute attente, que ma présence contre elle allait la calmer. « Je t'aime, je t'aime, je t'aime » glissais-je dans son oreille, tentant vraiment de l'atteindre par ces mots et qu'elle cesse de devenir parano.