JULAGE • " Should we wait ’til the morning ? "

Te retournant maintes et maintes fois sous les draps de ton lit, impossible pour toi de capturer le sommeil, il te fuit comme la gazelle qui fuit la lionne et ça, depuis des jours, des soirs où tu ne fermes pas l'œil mais, ce soir tu te sens.. Souillé ? Salit ? Morte encore un peu plus ? Tu as beau retourner la situation dans tous les sens tu ne comprends pas comme t'as pu aller aussi loin avec lui, comment t'as pu coucher avec lui si facilement, sans réfléchir comme si c'était dans tes habitudes d'écarter les cuisses au premier connard venu ! Tu serres un peu plus l'étreinte de ton coussin en serrant les dents, l'appartement est vide, aucun bruit seul un putain de silence effrayant. Te laissant seule avec toi même, avec ta conscience qui ne cesse de te juger, de te dévisager de haut en bas. Tu te retournes, le regard face au plafond quelques secondes, regardant les ombres changeantes ou fixes, tu réfléchis à tout et à rien en même temps, tu te demande comment la journée avait pu dégénérer ainsi.. T'as mal à la tête, ta quête du marchand de sable trop bien caché t'as saoulé, tu finis par te redresser en cherchant ton portable de la main. Machinalement, naturellement tu cherches Jules dans tes contact et tu lui envoi un message, tu n'as même pas prit le temps d'y penser, il est le seul qui te vient à l'esprit ce soir. Tu veux le voir, t'as envie de le voir, peu importe le moment, l'heure où l'état dans lequel tu te trouve. Ton téléphone vibre rapidement, sa réponse te fait sourire, il y a bien longtemps que tu n'avais pas souris d'ailleurs.. T'en as presque oublié le plaisir de le faire.

Il faisait chaud, trop chaud et même sans un seul drap sur lui, Jules n'arrivait pas à dormir, ne faisant que se retourner, encore et encore, à la recherche d'une position où il n'aurait pas l'impression de cuire sur place. En vain, bien entendu. Soufflant longuement, le mather se leva finalement, sortant de son lit et de la chambre pour aller boire un verre d'eau dans la cuisine. Il était torse nu, vêtu simplement d'un boxer mais peu importe, personne ne descendait à cette heure-ci de toute façon. Et même s'il croisait un(e) autre mather, Jules s'en fichait pas mal, il n'était pas vraiment pudique. Au moins, il n'avait pas l'impression d'étouffer ici puisqu'il faisait frais. D'ailleurs, l'espace d'un instant, l'idée de passer la nuit sur le canapé du salon lui traversa l'esprit mais il se résigna bien vite en imaginant l'état dans lequel il risquait de se retrouver au réveil. C'est pas qu'il avait pas confiance en ses camarades, mais disons qu'ils n'étaient pas les fêtards pour rien. Alors le jeune homme remonta, une fois désaltéré et rafraîchi, après une bonne quinzaine de minutes. Il s'apprêtait à s'asseoir sur son lit quand, au même moment, son portable posé sur la table de chevet s'alluma. C'était Sage, elle voulait le voir maintenant, faire un tour dehors. Plutôt étrange... Mais ça tombait à pic puisqu'il n'arrivait pas à dormir tellement cette chaleur le faisait chier. Le brun s'empara donc de l'appareil pour répondre à son amie avant d'aller enfiler des vêtements et le voilà déjà parti. Si d'habitude c'était le bordel pour traverser Boston, au beau milieu de la nuit c'était tout de même un peu plus calme alors il mit moins de temps que prévu pour arriver à l'appartement. Et c'était tant mieux parce qu'il n'était pas d'humeur à se taper les bouchons là. Une fois devant la porte, il renvoya un message à Sage, juste un Je suis là. pour la prévenir de son arrivée. Il aurait pu sonner, c'est vrai, puisque d'après ce qu'elle lui avait dit, Ana n'était pas là, mais on ne savait jamais. La nuit, fallait pas faire de bruit de toute façon.

J'venais d'écrire à Jules, me demander pas pourquoi à lui, j'ai pas la réponse, j'en sais foutrement rien et même si on avait pas encore éclaircit tous les points de notre relation, comme ce baiser dans cette cabane à l'anniversaire d'Alexys, il est celui que je clame quand j'me sens mal. Ce soir, c'était clairement le cas, j'étais pas bien, j'avais besoin de compagnie et pas n'importe laquelle.. Non, celle de Jules. Il répond positivement à mon message et je file mettre des vêtements un peu plus présentable que mes sous-vêtements pour le rejoindre, j'attache mes cheveux en chignon bâclé et j'enfile une paire de basket à l'arrache. J'suis pas vraiment le genre de fille présentable, apprêté, superficielle, non, j'étais même tout le contraire en fait. Les yeux rougis par la fatigue, les paupières lourdes et les cernes marquant mon manque de sommeil, c'est comme ça que je dévale les escaliers en prenant un gilet qui traîne au passage. J'arrive dans la cuisine, ouvrant les placards pour en sortir une bouteille de vodka que j'fous dans mon sac et de quoi la couper. J'reçois un message de Jules qui me dit être là et, j'referme précipitamment mon sac en avançant vers la porte d'entrée. Je le vois, garé dans sa voiture juste en face, je prends soin de fermer la porte à clef histoire de n'pas se faire mettre à poil par quelques délinquants qui passent par là et qui voient de la lumière. - Salut.. J'avais une petite voix, cassée par la fatigue et je viens poser mes lèvres sur sa joue avant de me reculer légèrement. - On marche un peu ? J'ai envie de prendre l'air ! J'regardais les ruelles sombres et inquiétantes et, elles m'attiraient, faut croire que j'ai le goût du danger. Je le laisse sortir de sa voiture, je met mon gilet et resserre l'étreinte, la nuit était quand même un peu fraîche malgré la chaleur qui émanait de l'appartement. - Merci d'être venu.. Bah Ouais, il était clairement pas obligé, encore moins depuis le bal, le Chili et tout ça..

À peine avait-il envoyé le message pour prévenir Sage que celle-ci se pointait déjà, comme si elle avait attendu son arrivée derrière la porte. Tant mieux, ça lui éviterait de se faire chier en l'attendant dans la voiture. Elle lui avait dit vouloir prendre l'air mais n'avait pas précisé où alors ce serait la surprise, même si avec la mather, il n'était pas sûr de vouloir l'être tant que ça en fait. Disons qu'elle pouvait avoir de bonnes idées comme d'autres beaucoup moins et qu'elle ne faisait pas assez attention à son goût. C'était d'ailleurs pour ça qu'ils s'étaient rencontrés mais soit. Il la regarda donc approcher avant de sourire un peu lorsqu'elle le salua. "J'ai cru comprendre, ouais. Tu m'emmènes où ?" lui demanda-t-il en sortant du véhicule, curieux d'entendre sa réponse. Après tout, à cette heure-ci, tout était fermé et il doutait fortement qu'une vieille cabane abandonnée comme celle du springbreak ne se trouve dans le coin. Ça c'était tant mieux d'ailleurs parce qu'il était hors de question qu'il ne se retrouve pris au piège encore une fois. Il détestait ça et pourtant Sage avait la première à le faire depuis... très longtemps. Jules, fallait qu'il puisse garder le contrôle sur la situation et pour ça, il devait toujours avoir une échappatoire avec lui, histoire d'éviter les choses, les personnes mais surtout les conversations qu'il n'avait pas envie d'affronter. Et une cabane en bois de la taille d'un placard à balais, ça n'était pas vraiment l'idéal. Marcher dehors par contre, c'était déjà mieux. "Y a pas de quoi, j'arrivais pas non plus à dormir de toute façon." Bah ouais, sinon il ne serait pas venu et n'aurait pas pris la peine de répondre. Sauf si ça avait été une urgence, un truc genre vraiment vraiment important mais là, ça n'était visiblement pas le cas. Mais ça tombait bien. "T'as l'air épuisée..." Normal, me direz-vous, puisque c'était le milieu de la nuit. Mais là ça lui donnait plutôt une autre impression, comme si ce n'était pas l'heure qui y était pour quelque chose.

La nuit était silencieuse, douce, mais regorge aussi d'esprit malsain, se promener seule aurait été une grave erreur de ma part et, le problème c'est que j'suis bien trop irresponsable pour penser à ce genre de chose. Ce soir, en revanche j'avais opté pour la sécurité faut croire en invitant Jules à passer me voir, il faisait bon, l'air était chaud et limite humide, nos voix résonnent dans toute la ruelle et, c'est comme si nous étions seule au monde. J'aimais cette sensation, j'aimais ce sentiment de solitude, que le monde nous appartient pendant un court instant et, c'est sûrement pour ces mêmes raisons que j'aime autant le monde de la nuit. Les murs de mon appartement m'oppressaient, malgré la fatigue qui planait au-dessus de ma tête, mes yeux, eux, en avaient décidés tout autrement. Grands ouverts, à me brûler, il n'avait pas l'intention de céder se soir, me torturant au passage. - Y'a mon jet privé qui nous attends là-bas, au bout de la rue ! Lui montrant le lieu dit du bout de mon index. Je m'écarte de sa portière légèrement avec un large sourire aux lèvres, je voyais pertinemment qu'il croyait peu à ce que je venais de lui raconter, normal après tout, tu avais à peine de quoi t'offrir un sandwich au coin de la rue. [b]- J'sais pas trop.. On ira jusqu'où nos pieds nous guident ! Dis-je en lui faisant une petite accolade amicale. Je passais ma main dans la sienne alors qu'il venait de fermer sa caisse et, je l'entraînait avec moi à la conquête de la ville, de l'inconnu. Mon regard se posé sur les hauts bâtiments qui trônent de parts et d'autres, je connaissais ce quartier par cœur maintenant, tout était vide la nuit, mort, inerte. C'était presque flippant, on dirait presque un endroit abandonné, comme dans ce genre de film où c'est à ce moment précis qu'un psychopathe intervient. Je reporte mon attention sur Jules, levant les sourcils en soupirant. On était décidément dans le même bateau ce soir. - Pourquoi ? Y'a un truc qui te tracasse ? Je fronçais les sourcils en sa direction, en général la perte du sommeil se traduisait par des problèmes, des remords, des regrets, être trop pensifs et anxieux.. En y repensant bien, Jules savait presque tout de ma vie pour ne pas dire absolument tout et.. Et moi, je ne sais encore rien de lui.. Mise à part qu'il se tape ma coloc à ses heures perdues. Je passe ma main sur mon visage comme si ce geste venait balayer cette mine atroce que j'entretenais. - J'ai eu une salle journée.. Dis-je en souriant à peine, oh oui ! C'était le cas de le dire, j'pense que c'est la pire journée et en même temps la meilleure que j'ai pu passer depuis mon arrivé ici.

Cette fois, pas de destination prévu, c'était juste eux deux dans les rues désertes de Boston et ce n'était pas plus mal. Le calme régnait en maître, même si la faible lumière des réverbères ne donnaient pas une ambiance des plus rassurante. Fallait dire que Sage avait le don pour toujours l'emmener dans des endroits plutôt louches out de se fourrer dans de drôles de situations... Ça l'étonnait d'ailleurs, qu'il ne lui soit jamais rien arrivé de grave, même si c'était difficile de faire pire que ce qu'elle lui avait raconté le jour de leur rencontre. Mais bon, c'était aussi l'une des raisons pour lesquelles il l'appréciait, cette blonde. Alors, les mains dans ses poches, il esquissa un fin sourire en regardant dans la direction qu'elle pointait du doigt, même s'il savait très bien qu'il n'y aurait rien, à part une poubelle peut-être. Après tout, ils étaient des mather et non des stupides gosses de riches qui se la pétaient plus haut que leur cul. Enfin, son géniteur ne manquait pas d'argent, bien au contraire, mais Jules ne voulait rien avoir à faire avec lui, raison pour laquelle il préférait vivre à l'université et travailler en ville. Comme quoi, l'argent ne montait pas à la tête de tout le monde... "Comme tu voudras." dit-il en se laissant entraîner par Sage qui devait connaître les environs bien mieux que lui. Surtout qu'il n'était pas du tout doué en orientation alors valait mieux pas compter sur lui pour le coup. Et encore moins la nuit. Son regard se baladait donc sur les immeubles et sombres ruelles en passant par les voitures garées, comme si tout cela pouvait susciter le moindre intérêt de sa part. "Non, j'avais juste trop chaud." répondit-il en haussant légèrement les épaules avant de reporter son attention sur la jeune femme. C'était la vérité, qu'est-ce qui aurait pu le tracasser après tout ? Lui qui était si... je m'en foutiste. Et même si ça avait été le cas, le mather n'en aurait sans doute pas touché un seul mot à Sage, parce qu'il n'était pas celui parlait, se confiait. Jamais. "Donc tu m'as appelé pour la rendre meilleure ?" Lâcha-t-il dans un premier temps, de la manière la plus naturelle qui soit, un petit sourire taquin au coin des lèvres. Ouais, fallait bien qu'il déconne un peu, c'était rare qu'il soit sérieux à cent pour cent, surtout avec elle. "Tu veux en parler ?" Mais écouter, il savait faire et ça ne le dérangeait pas tant que ça, parce que ça voulait dire que pendant ce temps là, ce n'était pas lui que l'on questionnait.

J'marche dans le vent, là où mes pieds voudront bien me mener et de toute façon je suis pas prête d'aller dormir alors j'pense avoir la nuit devant moi.. Et j'espère que Jules aussi par la même occasion. Je souris à peine à sa réponse, la cause était donc la température ? M'bon je me doutais bien que même si c'était un autre truc qui l'avait tracassé ce soir il ne m'aurait rien dit ! Et d'ailleurs ça m'gonflé qu'il ne me dise jamais rien alors qu'il connaissait ma vie entière lui. - J'vois.. Hum et c'est seulement à cause de ça ? J'lui demande alors en essayant d'aller chercher plus loin que ce qu'il voulait bien me donner. J'explose de rire quand il se la joue narcissique, j'arque alors un sourcil en sa direction et je penche légèrement la tête sur le côté. - Ouaip sûrement ! Ou alors c'est juste que t'es le seul qui ne dormait pas et qui a répondu à mon message ! Je le nargue d'un petit sourire, n'oublions quand même pas nos bonnes habitudes malgré le baiser qu'il y a eu entre nous.. Bien sûr tout n'était que sarcasme, c'était Jules que j'avais voulu voir ce soir et pas quelqu'un d'autre. En même temps, vu le peu d'potes que j'avais sous la main, le choix n'était pas si compliqué à faire. Mon sourire s'efface quand il me demande si je veux en parler, je reste quelques seconde muette, laissant le bruit des bouteilles d'alcool s'entrechoquaient au fond de mon sac, fixant le sol bien dégueu. - Rien de bien grave, j'ai eu un p'tit accident avec ma caisse, ça m'a prit toute la journée et ça m'a bien casser les couilles ! Je dis en relevant les yeux vers lui. Ouais j'étais mal de lui mentir mais j'étais pas encore prête à assumer la vérité.

Sans grande surprise, fallait que Sage lui en demande davantage, parce qu'elle ne pouvait pas se contenter de cette réponse ne mettant en cause que la chaleur. Et pourtant, c'était la pure et simple vérité, il n'y avait rien d'autre à dire, vraiment. Pourquoi et par quoi serait-il préoccupé après tout ? C'était du mather dont on parlait, pas de n'importe qui. Alors ce n'était pas dans ses habitudes de se soucier de quelque chose et encore moins d'en parler. "Ouais, pour quoi d'autre sinon ?" lâcha-t-il d'un ton désintéressé, comme s'il attendait à ce qu'elle ne lui donne une bonne raison de ne pas dormir. Bonne chance à elle pour en trouver une, d'ailleurs. Comme si cela était possible, de toute manière. "Le seul à avoir eu pitié, tu veux dire ?" Petit sourire taquin au coin des lèvres et les voilà repartis comme avant. C'était à celui qui  emmerderait le plus l'autre, toujours gentiment bien sûr. À croire qu'ils ne pouvaient pas être sérieux cinq minutes ou plutôt, qu'ils ne voulaient pas l'être. En même temps, quand on repensait à comment s'était terminé leur dernier semblant de conversation sérieuse, valait peut-être mieux pas. De l'avis d Jules, du moins. Si parfois ça le gonflait vraiment de devoir jouer au grand-frère avec Sage, il préférait largement ça à devoir s'expliquer sur il ne savait quel sujet dans une petite cabane au fond d'un jardin. Chacun son délire, après tout. "Un p'tit accident ? Et t'attends deux heures du mat' pour m'appeler ?" Il la regarda en haussant un sourcil, comme s'il cherchait une explication logique à tout ça. Mais non, le mather n'en voyait aucune. Enfin, peut-être qu'elle avait voulu se débrouiller toute seule, elle pouvait être têtue parfois, la Lewis, mais bon... Jules ne pigeait pas tout. Il n'était pas le numéro à appeler en cas d'urgence, c'est sûr et il n'était pas non plus mécano mais quitte à l'appeler, autant le faire la journée qu'en pleine nuit, non ? "T'as foutu quoi dans ton sac ?" Pour faire un boucan pareil, il n'y avait qu'une seule chose et il avait très bien deviné tout seul. Mais il voulait quand même poser la question, parce que ça le faisait rire, un peu.

J'aurais dû m'en douter, il pouvait très bien rien y avoir de suspect là-dessous avec lui.. Jules le je m'en foutiste né, il ne se prend jamais la tête pour rien ni pour quelqu'un alors m'bon, je voulais bien croire que son seul problème était de ne pas réussir à s'endormir. Je levais les épaules et tourne la tête de gauche à droite. - Non pour rien.. J'me demandais juste s'il n'y avait pas autre chose ! Je lève les yeux au ciel une fois de plus, soupirant longuemeeeent, ouuuuh il me fatigue celui-là ! Toujours à la ramener, je souris légèrement en détournant le regard vers lui. - Pfff certaines personnes tueraient pour être en ma compagnie à cette heure-ci ! Je lance avec exagération en tirant légèrement sur mon haut. En réalité je crois que c'était tout le contraire de ce que je venais de dire, les gens tueraient pour ne pas avoir à subir ma présence ! Et je les comprenaient si j'étais pas moi bah ça me dirait rien de traîner avec moi.. N'empêche que ce jeu de pique entre nous m'avait manqué, depuis la cabane perdue c'était un peu.. Bizarre entre nous, on savait pas trop comment aborder la chose je crois, un jour faudra peut-être s'expliquer, mette cartes sur table je sais pas.. Faut qu'on en discute de toute façon. Je ferme longuement les yeux en l'entendant s'exciter quand je lui parle de mon accident. - J'ai appelé Ana elle est venue me chercher.. Mais ça va t'inquiète c'était rien de grave, une petite couille de rien du tout ! Soufflais-je en posant ma main sur son avant bras. Bon en vrai c'était une grosse couille si on prend toute l'histoire m'bon l'accident en lui-même c'était rien du tout, une petite merde comme une autre, rien de bien fou. Je retire ma main de son bras et la relève à peine pour poser les yeux sur mon sac. Je pince les lèvres pour cacher mon sourire malicieux. - De l'eau miracle tu connais ? M'amusais-je à dire en le regardant du coin de l'œil. C'était mon eau miracle en même temps, c'était pas un mensonge !

Autre chose ? Si, il y avait autre chose, mais ce n'était pas la raison de son insomnie alors il ne voyait pas pourquoi il devrait faire part à ses Sage de ses problèmes. Après tout, c'était pas son genre de se prendre la tête et encore moins de raconter sa vie alors ce n'était pas une engueulade avec quelqu'un qui allait l'empêcher de dormir. Jules se contenta donc de répondre simplement à sa question, sans donner la moindre information supplémentaire alors ce n'était pas un mensonge. Son engueulade, ça n'en était même pas une en plus, c'est juste que... la dernière discussion qu'il avait eu avec Ana le soir du bal ne s'était pas très bien terminée, pas du tout même et il savait très bien que Sage aurait envie de le savoir. Raison de plus pour ne pas lui dire. De toute façon, puisque la Reynolds était sa colocataire, elle allait sûrement le lui dire... Ou pas en fait, vu qu'apparemment, elle était jalouse. "Y a rien qui peut m'empêcher de dormir... sauf la chaleur. dit-il d'un air sérieux, comme il en avait l'habitude avant de sourire à la remarque de la jeune femme. "Ah ouais ? J'vois personne pourtant." À moins que quelqu'un ne soit caché dans l'ombre à les attendre pour lui sauter dessus et prendre sa place... mais Jules en doutait fortement. "Mais ravi d'apprendre que je suis privilégié..." lança-t-il en accompagnant ses paroles d'un regard malicieux. Bah oui, après tout c'était lui qu'elle avait appelé et qui était à ses côtés en ce moment. D'ailleurs, valait peut-être mieux qu'il en soit ainsi plutôt qu'elle ne vagabonde seule dans les rues... Ana s'était faite déjà agressée et il n'avait aucune envie d'entendre qu'il en était de même pour Sage. Elle disait que son problème n'était pas grave mais le mather ne savait pas s'il devait la croire. Si c'était rien, ça n'aurait pas gâché toute sa journée non ? Ni sa nuit. "Ok." Il préféra ne pas insister parce que sinon, il sentait qu'elle allait ne profiter pour retourner la situation et lui poser tout un tas de questions, ce qu'il ne voulait absolument pas. "T'en rates vraiment pas une..." Il secoua la tête de droite à gauche en la regardant, un sourire au coin des lèvres. Même à deux heures du mat', elle pensait à ce genre de détail...