Henry Delacroix ► Jensen Ackles

Je suis né à Paris, mes parents n'ont pas encore déménagé. Mon père a eu un poste dans une entreprise pour une nouvelle vie. Seulement, cela ne dure pas bien longtemps. Il s'en va avec une femme plus jeune que ma mère. Je me retrouve seul avec elle et ma petite sœur. C'est à ce moment-là que les ennuis commencent...

« Cher journal, je ne sais pas ce qu’il m’a pris de voler ce carnet dans la boutique, mais j’en ai besoin pour mettre nos sous dessus. Je ne suis pas fier de moi, mais vois-tu…. Ma mère a voulu nous vendre tous les deux ma sœur et moi à un sale type… »

Je lève la tête, j’attends ma sœur qui est partie se laver dans les toilettes. Elle n’est pas très en forme et moi non plus… Je n’ai pas envie de que l’on nous retrouve. Je suis stressé, je regarde autour de moi, je me dis que notre vie n’a pas bien commencé… Une mère alcoolique, droguée, qui n’a pas su nous élever comme il faut. Je me retrouve avec ma sœur dans une situation peu convenable. Je réalise que notre père a longtemps pris la tangente. Je ne suis pas prêt de sourire. Notre vie est en enfer en ce moment… La vente que ma mère a réussi à faire nous permis de nous sauver alors que nous nous trouvions sur l’autoroute.

« As-tu fini ? » Je patiente un peu, j’ai hâte de voir ma sœur à nouveau, je fais le guet les toilettes. Je refuse de la laisser seule, on va devoir voler une voiture par la même occasion. Je porte une casquette pour le moment. Dès que je le pourrais, je changerais de couleur afin de pouvoir passer plus inaperçu. Je vois que ma sœur sort des toilettes. Je la regarde, elle comprend à mon sourire que le vol de voiture va devenir ma spécialité. J’ai remarqué un vieux magasin de voiture abandonné mais il reste quelques véhicules. Je lui dis : « Ne t’inquiètes pas, tout va bien se passer. Allons-y. » On se sauve vite fait bien fait. On arrive au magasin, tout est fermé, il n’y a personne, je regarde que les caméras ne soient pas allumées. Je fais le tour tout en prenant la main de ma jumelle. Je lui fais signe de ne pas parler. J’entends un chien. Je lui dis : « Restes là.  »

La voiture que je vise est neuve, elle n’est pas endommagée par quoi que ce soit. Je n’ai pas encore seize ans, mais je vais conduire sur les petites routes pas très fréquentées. Je vois le chien : un berger allemand. Il est beau, je ne sais pas trop quoi faire, mais il est aussi attaché comme ça, il n’a pas mangé depuis un petit moment. Il me grogne un peu dessus, mais je lui file un biscuit. Je vais prendre la voiture, sauf que ma sœur m’a suivi. Elle me demande de prendre le chien, je la regarde, je ne connais pas ce chien. Je le prends finalement, je le fais monter dans la voiture à l’arrière.

« Je vais voir à la boutique bouge pas.  » Il doit bien y avoir un truc que l’on peut piquer. Je vois une vieille valise contenant des affaires dans une voiture laissée la seule. Je l’ouvre, des vêtements, de quoi se laver et c’est tout. Je la vide pour mettre les vêtements dans notre sac de voyage. Je vide le portemonnaie se trouvant à l’avant dans une cachette. Je cours vers ma sœur en voyant de la lumière, je lui dis en chuchotant : « On se tire… » On court jusqu’à la voiture, je l’allume, on part en trombe…

« Cher journal, cela fait un mois que l’on se cache dans ce squat. On a réussi à voler des choses pour vivre un peu mieux. Lester, notre chien est bien mieux, il a repris du poil de la bête, il n’est pas bien méchant du tout. Je regarde pour trouver un boulot, ma sœur doit aller à l’école, elle est plus intelligente que moi… »

Je compte et recompte nos sous, on n’est pas parti avec grand-chose mais bon… Je me dis que l’on pourrait vendre la voiture, mais elle n’est pas à mon nom… Je marche dans la rue, dans un quartier pas très correct… Je ne sais pas ce qu’il me prend, mais je dois gagner de l’argent pour que ma sœur aille à l’école. Je fais cette chose… Cette chose pour survivre va me faire plonger dans la prostitution… Un mois de plus que je fais ça… Ma sœur a des doutes… Mais je veux qu’elle retourne au lycée. Je ramène pas mal d’argent, je suis tombé sur un type qui veut que j’accompagne sa femme à des soirées mondaines…

« Cher journal, j’ai un compte en banque ! Tu as vu ça, j’ai de l’argent ! J’ai trouvé ce vieux duplex-loft dans le Bronx. Personne n’en veut, je me dis que je peux l’acheter… J’économise pour y aller. Cela fait longtemps que je ne suis pas allée en cours. Mais ma sœur y va, elle travaille bien ma sœur, je suis vraiment fière d’elle. Elle est parfaite ma sœur. Je ne lui pas encore dit que j’ai trouvé un lieu pour nous. »

Je suis allé voir le type riche pour lui demander de m’aider. Je veux acheter le loft. Mais ce que je ne sais pas c’est qu’il va me demander de faire ce que je fais avec sa femme avec d’autres femmes… Ou hommes. Je n’ai pas vraiment le choix. J’accepte bien que je ne suis pas très fana de cette idée.

« Cher journal, nous avons enfin emménagé dans ce nouveau lieu, je l’ai acheté, ma sœur y vit avec moi. Même notre chien s’y sent bien. Je suis content, tout commence à s’arranger un peu pour moi. Je me dis que je peux arrêter et reprendre le lycée sauf que le type riche continue de m’appeler. J’y vais, j’arrive à mettre plus de règles afin de limiter les risques… Quelle vie de merde… »

Le lycée me manque, je peux y retourner, je suis en retard, ma sœur ayant pris de l’avance. Elle est dans une autre classe que moi. Cela me décale un peu, mais ce n’est pas bien grave. Je continue de croire que l’on peut avoir une vie meilleure. Tout continue comme ça dans notre petite routine quotidienne. Voilà l’université, je ne sais pas quoi faire, mais je trouverai bien un métier. En tous les cas, les plantes me plaisent, j’ai réussi à en mettre sur la terrasse face à notre toit. Cela m’apaise de les faire pousser. Je suis tout de même content, le type riche a dit qu’il me laissera partir, si j’ai un diplôme. Je compte bien m’en aller pour gagner ma liberté.

Finalement, le type riche me paie la faculté. Enfin l’école de paysagiste, il a vu sur mon toit-terrasse le potager que j’ai mis en place pour que l’on puisse faire pousser les légumes. J’ai un tas de choses à apprendre maintenant. Il fait en sorte que je puisse encore avoir mes rendez-vous. Seulement, je crois qu’il m’apprécie beaucoup. Il n’a pas eu de fils, j’ai comme l’impression qu’il tient à moi. Je ne sais pas trop ce qu’il me veut mais bon, je le vois venir à la maison un petit matin.

« Walt ! Réponds de suite !  »
« J’arrive… »

J’ai eu une nuit assez difficile, je reviens d’un rendez-vous qui a été plus ou moins étrange mais bon. Je traine les pieds pour aller ouvrir la porte. En pyjama bleu à rayures grises, je marche pied nu, marcel blanc, les cheveux en batailles, j’ouvre la porte. Il pousse et regarde que tout va bien.

« Walt ?! Tout va bien ?!  » Je ferme la porte rapidement, je vais vers la cuisine pour faire deux cafés. Il pose sa veste sur le canapé pas loin. Il est un peu paniqué. Il me dit : « Tu as vu le fou furieux hier soir ?  » Je lève un sourcil, je lui tend une tasse de café. Je lui dis : « Oui pourquoi ? » Il fait une grimace, il n’a pas l’air content du tout. Il est plus vieux que moi, il pourrait être mon père. Sa femme est plus jeune elle a presque mon âge ou cinq ans de plus. Elle est très belle mais aussi très gentille. Il veut que je sois sa compagnie parfois, parce qu’il a un cancer… Je suis le seul à le savoir. Il me dis sérieusement : « Il est temps que tu arrêtes ça.  » On a cette conversation toutes les semaines à vrai dire…

« Tu n’es plus oblige de le faire, tu as eu une bourse pour tes études. Tes projets avec les plantes ont été ton entrée à la faculté. » Je souris, mais il ne sait pas que l’argent qu’il me donne va sur le compte de ma sœur pour qu’elle puisse faire les études qu’elle désire. Mais, je pense qu’il s’en doute. Il me sourit une fois de plus content que je n’ai rien. Je lui demande : « Il a pété un plomb hier soir, je suis parti bien avant que cela ne dégénère… Il a tué ce jeune, n’est-ce pas ? » Je bois mon café, je suis calme, je sais me défendre, mais je préfère aussi ne pas trop utiliser mes poings. Je lui dis tranquillement : « Je vais l’éviter, je l’ai déjà bloqué sur mon téléphone, je ne réponds plus à ces courriels. Tout va bien, au pire s’il me gonfle, j’irai voir la police. » Je pose ma tasse sur le comptoir, il me regarde surpris, puis, il me dit : « Non, sinon, tu vas avoir un casier…. On va attendre, déjà, tu dois arrêter tes rendez-vous pour un bon moment. D’ailleurs, où en est tes études ?  »

Je souris, il tient vraiment à m’aider, je lui donne mes derniers examens pour qu’il me fiche la paix. Je sais bien que j’ai un peu de mal à la fac, mais les plantes me plaisent beaucoup, j’ai comme l’impression que je peux tout réussir. Il me dit : « Je t’ai trouvé un truc pour les jardins. La mairie veut refaire un parc public, je te donne le projet.  » Il revient avec une feuille. Je la lis, elle est bien réelle ! Il ne ment pas. Je suis tout de même content d’avoir fait la rencontre de ce type riche. Il me protège, il fait tout pour que je ne rencontre pas des mauvaises personnes.

Je discute avec lui durant un petit moment. On se connait depuis mon arrivée à Boston. Il m’a payé le lycée alors que j’étais déjà escort boy. Je le suis devenu à seize ans. Ma sœur plus jeune que moi, il a tout de suite compris que je le faisais pour que ma sœur puisse allée à l’école. Il m’a fait changer d’avis, il a toujours pris soin de nous deux. J’arrive à la fin de mes études. Il me trouve pleins de projets avec les plantes pour que je puisse définitivement changer de métier. Il espère faire une chose bien avant qu’il ne meure.