Elis 'Darwin' Kamprad ► Clark Bockelman

‘‘Je suis désolée Darwin… Je n’avais jamais pensé que tu pouvais… Fin, tu sais, je ne voyais pas cela entre nous… Puis c’était une promesse d’enfant, on n’était pas sérieux… Comment tu as pu croire que… Je suis désolée, mais pour moi, il n’a jamais été réellement question d’un nous maintenant… Je suis désolée… Il serait préférable de ne plus se voir maintenant. J’ai ma vie avec lui maintenant, alors tâche de m’oublier… Je suis désolée… Si j’avais su… Je… Désolée…’’

Si tu avais su… Si t’avais su quoi putain ? Parce que je n’avais pas été clair avec elle quand on s’était vu la dernière fois ? Ok ! Ok ça remontait à six ans mais putain, on a encore parlé après, j’ai tout fait pour pas perdre contact avec elle, je me suis accroché à cette promesse que l’on s’était fait tous les deux, celle de fréquenter un jour Princeton ensemble, d’être dans la même université, même si pour cela on devait se retrouver sur un autre continent, loin de notre famille… Parce que ce qui serait alors bien à ce moment-là, c’est que l’on se retrouverait… Sauf que non ! Non, j’ai rien trouvé, que dalle, juste un putain de mur, une fille fiancée à un autre parce que nous, c’était qu’une promesse d’enfant, que ça vaut rien, qu’elle ne pensait pas que je l’attendrais… Putain, que j’ai été con !

Eileen, voilà le prénom de cette Garce, parce que je n’ai plus envie de la qualifier autrement et ce peu importe les sentiments que j’ai encore pour elle aujourd’hui. Elle s’est bien foutue de ma gueule. Mais je reconnais que j’ai été complétement con de m’attacher ainsi à elle, de me dire qu’après tout ce temps, il pourrait réellement se passer quelque chose… Après tout, on s’est connu quand on avait sept ans et on ne sait ensuite plus vu depuis nos douze ans… Fichu déménagement, parce que je suis certain que si on n’était pas retourné en Suède, je pourrais être avec elle maintenant, que ça serait moi son fiancé et que dans le futur, elle porterait le nom de famille Kamprad, parce que merde moi j’ai tout alors que son minable fiancé, il a rien comparé à moi ! Comment elle peut l’aimer ? Merde quoi ! Je rage oui et c’est pour ça que j’ai décidé de quitter Princeton, parce que ce n’était que des rêves d’enfants, alors à quoi bon que je reste, que je continue à poursuivre une chimère en laquelle, j’étais au final, le seul à croire encore. Elle m’a eu sur toute la ligne… Je ne pensais pas que parce qu’on ne s’était plus parlé ces deux dernières années, que du coup, il n’y avait plus rien de possible entre nous… Elle aurait dû me parler, me dire qu’elle avait quelqu’un ! À croire que j’étais le seul à avoir du respect pour l’autre dans cette pseudo-amitié ! Je n’aurais jamais dû suivre son rêve et désirer venir ici pour la rejoindre… Mais on s’était fait cette promesse, celle de venir ici ensemble… Je l’avais fait, elle aussi… Mais cela n’avait au final pas prit la tournure que je voulais. Je m’étais bien leurré et au final, j’étais allé à Princeton pour rien. Alors ouais, j’ai quitté cette fac après avoir fait une demande de changement pour intégrer Harvard et ainsi aller rejoindre mon petit frère.

Enfin, vous avez la fin de l’histoire, ce qui m’a conduit ici à Harvard en avril dernier, mais connaître l’avant, ça serait pas mal dans le genre non plus je crois bien… Mais au moins vous savez pourquoi j’ai une sainte horreur des couples et du pourquoi depuis ce jour, je m’amuse à tout faire pour les briser en veillant à ne pas moi-même finir sérieusement en couple. Je n’ai plus aucune confiance dans les filles et le fait que je puisse réussir à les faires tromper leur petit ami n’arrange rien à cela. Même si en même temps ça me conforte dans l’idée que peut-être, si j’étais resté à Princeton, j’aurais peut-être pu réussir à avoir Eileen pour moi, la faire quitter son fiancé, mais en même temps, ne m’avait-elle pas chassé de sa vie comme on pourrait chasser un moustique d’un revers de la main ? J’étais devenu un nuisible pour elle, elle après qui j’avais couru ces dernières années, elle qui m’avait poussé à aller dans cette fac éloigné… Elle que je n’avais jamais pu oublier même en restant deux ans sans nouvelle. Aurais-je du lui montrer les texto que j’avais écrit sans jamais lui envoyer ? Ceux encore présent dans mon téléphone et qui exprime le fait que je ne suis pas bien de ne plus avoir de nouvelle de sa part ? Que je me réjouis également de la revoir ? Non, ça n’aurait rien changé, elle m’aurait juste prit pour un fou, un putain de cinglé qui lui courrait après, alors autant jeter l’éponge, même si je déteste ça, je déteste ce putain de goût de défaite… Un goût que je déteste depuis mon plus jeune âge, comme quand je perdais à un concours de piano. Je déteste ça perdre, voir un autre être meilleur que moi, c’est une chose que je ne supporte pas et là, Eileen m’a clairement fait ressentir cela alors qu’elle savait parfaitement que c’était une chose que je n’apprécie guère… Elle le savait et pourtant, elle n’avait aucunement prit des gants pour me dire dégage de ma vie, t’es pas assez bien pour moi, j’ai trouvé mieux que toi. Et voilà, je me suis encore perdu à cause de cette histoire avec elle qui me fait encore du mal maintenant… Surtout que je n'ai pas réellement le loisir de l’oublier à cause de cette fille, Athéna qui lui ressemble un peu trop physiquement…  Alors ouais, je risque de douiller encore à cause d'Eileen, même sans qu'elle le sache. Parce que j'ai été con, j'ai pas cherché à lui faire comprendre que j'étais sérieux, que je la voulais réellement. Non, je me suis juste contenté d'un. "Ok. Alors soit heureuse avec lui." Chose que je ne lui souhaite pas bien entendu, parce qu'elle ne pourra en réalité être heureuse qu'avec moi ! C'est comme ça que je le vois. Enfin, ce soir-là, j'ai pété mon câble, je me suis tirer de la Chi psi, confrérie qui m'a accueilli en septembre dernier pour aller me faire la première pute, pour tenter d'oublier cette sale conne que j'avais trop longtemps attendu. Alors ouais, j'ai couché pour la première fois avec une pute. J'aurais peut-être pas dû, parce qu'il y avait d'autres filles que j'aurais pu baiser sans avoir à payer, mais là, je n'avais pas envie de me prendre la tête, je voulais juste l'oublier et briser tout ce qu'il restait de ce que j'avais fait pour elle… Je ne voulais plus avoir de preuve que je l'avais attendu… En vain. Alors, j'ai baisé cette pute, en pensant à elle.  Et depuis, je ne me gêne pas pour coucher avec une fille si elle est assez bandante, mais surtout si elle est déjà en couple, parce que c'est beaucoup mieux. Pas d'attache, pas de sentiments, c'est certain.

Mais soit, rembobinons et retournons un peu en arrière, avant que je ne devienne ce sale con bien que je l'étais déjà avant, mais pas autant, elle a juste empiré mon cas, parce qu'avant, j'avais encore du respect pour les gonz' mais maintenant, c'est une autre histoire. J'ai vu le jour le premier avril dix-neuf-cent-quatre-vingt-dix-sept en Suède, dans le même comté qui a vu naître mon grand-père bien des années auparavant. Je ne reste d'ailleurs pas longtemps enfant unique, car un an après, jour pour jour, le premier avril dix-neuf-cent-quatre-vingt-dix-huit mon petit frère Felix est venu au monde. On a donc grandit ensemble, fêtant nos anniversaire ensemble. Cela est toujours d'actualité aujourd'hui, après tout, lui et moi sommes très proches. On a donc grandit en Suède avec le plaisir de passer nos vacances en Suisse dans la maison de grand-père, apprenant ainsi en même temps, le français en plus de quelque mots en allemand quand il se plaisait à nous donner des cours. C'est à l'âge de sept ans que l'on a déménagé au Danemark, parce que notre père a été muté. Ainsi, avec Felix, on s'est retrouvé dans un nouveau pays, avec la barrière de la langue, une nouvelle école, tout était nouveau… Pourtant, pour ma part, il ne m'avait pas fallu longtemps pour m'habituer à cela, enfant on est très débrouillard et on arrive toujours à se faire comprendre des autres. C'est ce que j'ai fait, avant de réussir à bien parler danois. C'est d'ailleurs là, dans cette classe au Danemark que j'ai rencontré Eileen. Elle et moi, on était d'ailleurs très vite devenu inséparable, passant tout notre temps ensemble quand on le pouvait, que cela soit en classe ou bien même dans la cours de récrée ou encore à la garderie. Elle était ma complice, ma meilleure amie, une fille que j'appréciais bien plus que les autres. Un amour d'enfant peut-être. Un amour beau et ce qu'il y a de plus chaste en même temps. Pourtant, il ne s'était jamais rien passé entre nous, sauf ce dernier jour, alors que j'avais maintenant onze ans. Un baiser échangé, et une promesse de tout faire pour nous revoir à l'université de Princeton, son rêve à elle, alors que je venais de lui annoncer que l'on retournait en Suisse. Je n'avais pas envie, je ne voulais pas partir, mais j'y ai été contraint, après tout un enfant de onze ans ne peut pas rester seul sans ses parents. Alors, je suis partit, en lui faisant la promesse de toujours rester en contact avec elle. Cela a duré jusqu'à nos seize ans avant que l'on ne se retrouve à Princeton, mais la suite vous la connaissez déjà. Donc évitons de parler encore de cette… Que je n'ai même plus envie de qualifier.  

Je disais donc que quand j'avais onze ans, on était retourné en Suède, reprenant un peu notre vie comme avant le départ pour le Danemark, comme si tout avait été mis en pause ou presque, parce que mes amis avaient grandi également, il n'était plus les même et moi non plus. On était différent et moi, je gardais Eileen en tête, incapable de l'oublier parce que je n'arrivais pas à trouver la même complicité que j'avais avec la Danoise avec une autre fille, en même temps, je ne leurs laissais pas réellement l'occasion, ou alors, sans réellement m'attaché parce que de toute façon, si elle décidait d'apparaître à ce moment-là dans ma vie à nouveau, j'aurais tout lâché pour elle, que ça soit leçon de piano, voyage chez nos grands-parents ou je ne sais quoi d'autre, sauf que voilà, elle n'est jamais venue en Suède. Il faut réellement que j'arrête de parler d'elle… Elle a été trop importante dans ma vie jusqu'à présent du coup, j'ai réellement du mal. Allez ! Je ne parle plus de cette salope. Je disais donc qu'on avait repris un peu le train-train habituel après quatre d'absence quand même, on avait facilement retrouvé nos habitudes, pris des nouvelles également, parce qu'un enfant de six ans ne fait pas la même chose qu'un adolescent. Alors, j'ai commencé à sortir avec mes potes, traîner dans le parc de la ville, aller à des soirées, etc. Je vivais ma vie d'ado comme n'importe quel autre adolescent, excluant uniquement une chose, les filles, enfin, non, deux, la drogue, je n'ai jamais voulu touché à cela, même en soirée avec l'effet de l'alcool ou quoi. Les vacances d'été, on les passait toujours en Suisse chez nos grands-parents… Sauf en 2011… On a dû y aller plus tôt, parce que grand-mère était souffrante, même mourante en réalité… Elle est morte cette année… Pourtant, ce n'est pas cela qui nous a empêcher d'aller encore cher grand-père… Ni même cela qui a empêché mon idiot de frère de lancer une chaîne YouTube et de m'en faire voir de toute les couleurs en me prenant pour cible… Mais il est certain qu'un jour, je me vengerais de toutes les crasses qu'il peut bien m'avoir fait jusqu'à présent… La vengeance est un plat qui se mange froid, même si tout cela est amical. Puis en réalité, comme on le sait tous, un malheur n'arrive jamais seul… La mort de notre grand-mère en 2011 et en 2013, la famille se déchire encore plus… Père affrontant avec ses frères notre grand-père pour de l'argent… J'avais alors seize ans et je pouvais donc comprendre tout ce qu'il se passait, le bordel que c'était et l'importance que l'argent semblait avoir… Après tout, j'étais né avec une cuillère en argent dans la bouche, pour ne pas dire en or et jouer pour une fois un peu les modestes. Je n'avais donc jamais manqué de rien et même encore aujourd'hui, je ne connais pas réellement la vraie valeur de l'argent. Mais cela on s'en fout un peu. On alors dit adieu aux vacances en Suisse et cela s'est confirmé quand finalement grand-père est revenu vivre en Suède. C'est qu'un résumé de ma vie parce qu'il serait trop compliqué de tout vous dire, de vous parler de tous les conflits qu'il peut y avoir dans ma famille, parce qu'alors, ça serait aussi compliqué que de suivre amour gloire et beauté. Donc voilà… En septembre passé, j'ai quitté la maison pour aller à Princeton pendant que mon géni de petit frère lui allait à Harvard. Et pour la suite de l'histoire, je vous renvoie au début de celle-ci, comme ça vous savez pourquoi je suis là. Parce que ouais, comme un con, je m'étais quand même accroché plusieurs mois à Princeton en me disant que je pourrais peut-être l'oublier, mais non, comme un con, je ne pouvais pas m'empêcher de la chercher du regard dès que possible…