t'as tout mais tu n'as pas sommeil. (ZACHARY)

C'était bizarre tout de même d'être ici alors que tu venais justement de tout quitter. De voir ces têtes si familières et pourtant si lointaines. Tu ne regrettais pas d'être venue, d'avoir franchi le seuil de ta porte parée de ta plus jolie robe. Enfin ta version féminine des daft punk. Tu avais l'impression que ça faisait une éternité que tu n'étais pas sortie, pour autant t'amuser. Si tes souvenirs étaient bons; il y a pile un an jour pour jour Charlie te larguait comme une vieille chaussette....et en un an il s'en était passé des choses. Du bien. Du mal. Au fond tu en étais sortie que plus aguerrie. Alors si tu pouvais aider ce soir ce jeune homme en détresse qu'était Zachary, alors soit c'était un signe de la destinée. En mode si tu restes encore une journée de plus chez toi à te morfondre sur la vie tu vas prendre quarante cinq kilos. Le pire dans tout ça c'est que tu passais une bonne soirée. Une super bonne soirée. Le winthrop était attachant, au moins lui te faisait rire. Tu aurais pu tomber sur pire comme faux petit ami. Soucieuse de tomber sur un psychopathe tu avais bien évidemment mis quelques amis dans la confidence juste au cas où. Vous savez pour faire le coup du téléphone et dire qu'il y a une urgence et que tu dois filer sinon c'est la fin du monde? Tu pouvais affirmer avec soulagement que tu n'en avais pas eu besoin ce soir. Le plus drôle c'était de raconter des conneries aux autres, leur faire croire que vous vous connaissiez depuis super longtemps, d'inventer des souvenirs tout ça. C'était la beauté du spectacle. T'avais l'impression d'être dans un remake cheap de pretty woman. Sauf que bon t'étais pas payée, et encore heureux parce que bon t'étais pas dans le clip de mylène farmer à jouer à la libertine. Breeeef, la soirée suivait son cours: les awards, les discours émus, la bouffe gratuite. C'était touchant, puis Maxine avait gagné le même award que toi l'année dernière. C'est bon t'étais émue là. Tu compris que c'était la fin quand les gens commencèrent à se lever. Tu te retournas vers Zachounet, ouai c'était son petit surnom c'est comme ça que t'étais censé l'appeler au lit. "Chérie on fait quoi?" demandais-tu l'innocence même en appuyant un peu trop sur le mot "chérie." Toi t'étais à fond dans ton rôle de la fille folle amoureuse. Tant qu'il en profite pas pour te ploter tout était parfait dans le meilleur des mondes. "On sort dehors prendre l'air?" ajoutas-tu dans un haussement d'épaule. Bah ouai avoir froid, s'aérer l'esprit, chanter du sous le vent à la céline dion c'était le paradis.

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t'as tout mais tu n'as pas sommeil
— zasia

Jusque là, je passais plutôt une bonne soirée, et Brynn n'y était pas pour rien il fallait l'avouer. On avait fait bien joué les imbéciles à table en s'inventant une vie auprès des autres. Je savais que demain il faudrait que je donne des explications à Alexander et Maddy, mais pour le coup, je profitais de tout ça pour rire et surtout ne pas penser à l'absence de Joan, qui aurait dû être à mes côtés. J'avais eu de la chance de tomber sur une fille comme Brynn, qui ne se prenait pas la tête et qui avait apparemment pas mal d'auto dérision. C'est vrai, j'aurais pu tomber sur une fille nunuche qui ne pensait qu'à son chignon qui se décoiffait. Mais là je devais avouer que ce bal faisait partie des plus fun auxquels j'avais participé. La remise des awards se terminait, et Brynn se tournait vers moi. Chérie on fait quoi ? Purée ça me faisait bizarre quand même que quelqu'un m'appelle comme ça ah ah. Je me tournais vers elle avec un sourire, continuant à jouer le jeu. On sort dehors prendre l'air ? Autour de nous, les gens commençaient à se lever pour aller s'éparpiller un peu partout entre la piste de danse et le bar. Ok bébé faisons ça dis-je avec un sourire amusé, ne me lassant pas de ces surnoms à la con qu'on avait utilisé tout le repas. Je la suivais à l'extérieur, sortant déjà mon paquet de cigarettes en me disant que j'allais en profiter pour faire ma pause clope. On s'éloignait un peu de la foule et je m'appuyais contre un mur, calant ma cigarette entre mes lèvres. Tu fumes ? demandai-je en lui tendant mon paquet. Sait-on jamais. Je prenais alors quelques taffes après l'avoir allumée, rasséréné par la nicotine qui s'infiltrait sans mes poumons. En fait, tu étais à Harvard c'est ça ? Je t'ai vu saluer des amies demandai-je par curiosité.

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t'as tout mais tu n'as pas sommeil
— zacharynn

Dire qu’il y a à peine deux jours t’étais la fille la plus célibataire au monde, effrayant les garçons, et voilà que maintenant tu étais en couple. Faussement en couple. En couple quand même. Le destin avait décidément un drôle sens de l’humour. Tu avais l’impression d’être dans un film, dans une sorte de songe. Et pour l’espace d’une soirée ça faisait vraiment du bien. Tu ne te prenais pas la tête, tu vivais sur le moment. Ce que tu aimais le plus c’était de prononcer le mot chéri, pour une fois ça ne te laissait aucun goût amer sur le bout de tes lèvres. Même si tout ça n’était pas réel, une vaste illusion. Voyant les autres participants de la soirée s’en aller, tu t’étais retournée vers ton beau cavalier –parce que oui il était beau- proposant de faire pareil. Prendre un peu l’air ne vous ferait pas de mal. Tu étais du genre à ne pas rester en place, et rester en fermer était pour toi la pire des tortures. Pire que de porter trente centimètre de talon. L’entendre dire bébé te fit sourire, toujours pas habitué par ces petits mots affectueux. C’est ça de vivre seule, et d’être pas sorti avec un mec depuis au moins dix ans. Triste. Tu lui octroyais un petit clin d’œil tout en l’entrainant vers l’extérieur. La première chose que tu fis c’est de prendre une grande bouffée d’air, fermant pour quelque seconde les yeux. Mon dieu que ça faisait du bien. Zachary te proposa très galamment une cigarette, et tu ne pus t’empêcher d’afficher un air dégouté. « Merci c’est très gentil mais je ne fume pas. » Désolé poto mais toi tu tiens à tes petits poumons, à ta vie. Tu te décalais d’ailleurs changeant de coté, pour pas se prendre de la fumer en pleine gueule. Ça ferait fondre ton maquillage et il verrait à quel point tu es moche. « Je vois que t’es observateur » Tu lui lançais un regard malicieux. « Non je les ai rencontré sur facebook dans le groupe « trouver vous des potes à harvard même si vous y êtes pas. » » exliquais-tu le plus sérieusement du monde, même si tes yeux pétillants semblaient dire tout le contraire. Trop d’humour en toi. Au bout de plusieurs secondes de silence tu repris. « J’y suis restée pfiou au moins six ans mais je suis partie en début d’année. » ajoutais-tu. « Tu me demandes parce que t’es triste de ne pas m’avoir croisé plus tôt ? » Tu le taquinais d’un air moqueur papillonnant tes petits yeux dans sa direction. « Moi en tout cas je le suis. » Tu étais une fille honnête.

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t'as tout mais tu n'as pas sommeil
— zasia

Je souriais légèrement en voyant l'air dégoûté de Brynn quand je lui proposais une cigarette, alors qu'elle me disait qu'elle ne fumait pas. T'as bien raison dis-je en m'allumant ma clope, genre le truc bien contradictoire quoi. Mais est-ce que les fumeurs étaient logiques ? Non pas vraiment. Surtout dans mon cas vu que j'aimais une consommation de tabac assez élevée. Je la voyais se décaler, et je faisais bien attention d'expirer la fumée de mes poumons à l'opposé d'elle, histoire de pas l'incommoder. Je l'aimais bien cette fille, j'avais pas envie de la faire fuir. Et vu que nous étions à présent seuls sans nos spectateurs pour admirer notre belle comédie, j'en profitais pour en savoir davantage sur elle vu que je l'avais aperçue un peu plus tôt en train de discuter avec des élèves d'Harvard. Et je rigolais en entendant sa réponse, me disant qu'à tous les coups ce genre de groupe devait vraiment exister pour les plus gros cassos de la terre ah ah. Tu crois que j'pourrais trouver un groupe du genre « trouvez vous un coiffeur capable d'enlever la couleur de merde que vous avez sur la tête ? » demandai-je alors l'air amusé, faisant référence à mes cheveux que j'avais teint en bleu. Ouais parce que intelligent comme je suis, je n'avais même pas pris la peine de regarder sur la notice si c'était facile à enlever ce truc. Et évidemment j'avais tout jeté à la poubelle. Je sentais que j'allais avoir un grand moment de solitude le lendemain matin pour enlever tout ça. Puis Brynn me confirmait qu'elle avait été à Harvard pendant six ans, avant de partir cette année. Ah ouais, on aurait carrément pu se croiser en fait elle et moi. Tu me demandes parce que t’es triste de ne pas m’avoir croisé plus tôt ? dit-elle avec un air malicieux qui me fit sourire, surtout quand je la vis papillonner des yeux. Elle était trop cette fille ah ah. Mais elle était mignonne ainsi, fallait l'avouer. Puis j'étais pas tombé sur une mocheté, bien au contraire. Moi en tout cas je le suis. Je la regardais d'un air malicieux à mon tour tirant à nouveau sur ma clope. C'est la technique de drague du Kroustillbat ? demandai-je en riant pour la taquiner. Moi aussi dis-je ensuite avec sincérité parce que ouais, Brynn était vraiment quelqu'un de bien, ça se voyait. Enfin en tout cas moi, je l'aimais bien, et c'était dommage qu'en six ans on ne se soit jamais rencontrés quoi. En plus de ça, elle était vraiment jolie, typiquement le genre de fille qui me plaisait en fait. Blonde, grande, élancée. Sauf que bizarrement, j'me voyait pas la draguer là alors qu'elle avait gentiment accepté de m'accompagner au bal alors qu'elle ne me connaissait même pas.

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