Silence is a true friend who never betrays pv MATHYS :)

Silence is a true friend who never betrays ★★★

Mon verre tournoyait entre mes doigts et l'alcool coulait doucement le long de ma gorge. Je grimaçais avant de reposer mon verre. Ma vie était redevenue le bordel que j'avais longtemps traîné derrière moi. La petite parenthèse que je m'étais accordée semblait prendre fin. Et ce retour à la réalité était encore plus dur que je l'avais imaginé. Mon regard était vide. J'avais besoin de réfléchir et pourtant je n'y arrivais même pas. J'avais cédé aux avances de mon père, le laissant une nouvelle fois prendre le dessus. Pas plus tard qu'hier, j'avais dû l'emmener jusqu'à mon lit. Ivre mort, il me privait du répit que j'avais l'habitude de m'accorder. Ce soir, je prenais le réconfort dont j'avais besoin dans ce pauvre verre de whisky. Mon regard se tourna vers la vitre. Des personnes allaient et venaient dans les ruelles de Boston. Il n'était que seize heures et me voilà déjà partie pour un autre monde. Ce verre n'était pas le premier que je prenais. Il était la suite logique que j'avais prise en venant dans ce bar. Identique à son pauvre père. Une Granger ! Une putain de Granger. Mes yeux se froncèrent en pensant apercevoir Sloan derrière la vitre. Mes pupilles se dilataient et je finis par soupirer bruyamment. Voilà que je me mettais à halluciner. Il n'était pas là et j'avais pris soin de l'éloigner de tout ce bordel. Profitant de ce malentendu pour prendre le large. J'avais plusieurs fois pris mon téléphone, composer son numéro pour finalement éteindre mon téléphone. Je n'avais pas le courage de le faire vivre sa et j'avais fait cette putain de promesse. Le surveiller de loin... Ma conscience me poussait à reprendre contact avec lui mais les raisons me poussaient à rester dans l'ombre. Carl était nocif pour moi mais aussi pour toutes les personnes qui m'entouraient. J'étais devenue ce jour-là, la bombe à retardement. Une main se posa délicatement sur mon épaule et d'un revers de l'épaule je me dégageais maladroitement. " Dégage tes sales pattes de mon épaule " dis-je méchamment en tournant mon regard noir vers l'inconnu. Ces traits me disaient quelque chose. Je plissais les yeux troublés par l'alcool qui sommeillait en moi. " Math' ? " dis-je en avançant mon visage comme si avancer mon visage allait réduire le trouble qui brouillait ma vision. Stupide Charline. Je me mis à soupirer et je me retournais vers le jeune étudiant. Mes mains se posèrent sur les épaules de l'étudiant et je me mis à rire nerveusement. " j'ai trop bu... il est 8 heures du matin et je suis ivre. Quel déchet je fais pas. " huit heures du matin, bien sûr Granger. Il était 16h00 de l'après-midi et mon regard se releva avant de tenter de me lever en prenant appuie sur les épaules de l'étudiant. " T'es pas mal tu sais. " allez Charline, il est grand temps pour toi d'arrêter l'alcool.

Silence is a true friend who never betrays ★★★

J’avais un repas ce soir au restaurant avec quelques membres de la troupe de théâtre. On aimait bien se réunir en dehors de ce qui nous liait, pour mieux se connaitre. En effet, sur scène, on était constamment un personnage. Et même en dehors lorsqu’on pratiquait, on n’était pas nous-mêmes. Alors si on voulait réellement savoir avec qui on jouait, on devait se rencontrer dans un autre contexte. Le rendez-vous était à 17 heures, le temps de beaucoup discuter et ne pas avoir que la fin de la soirée ensemble. Toutefois, il était 16 heures et je tournais en rond dans mon appartement. Je n’avais aucunement envie de bosser sur un travail. De toute façon, je n’avais qu’une heure devant moi, alors ce n’était pas le moment de commencer quoi que ce soit. Après avoir évalué toute activité, je décidai de sortir et me diriger lentement vers le restaurant. Je trouverais bien un endroit où m’arrêter en chemin. Pensant tout d’abord à une boutique, je m’arrêtai plutôt devant un bar. Je voyais qu’il y avait déjà des gens à l’intérieur, alors ça m’encouragea à y entrer. Je n’aurais pas trop l’air d’un alcoolique. Puis ici, il y a des gens peu importe l’heure. Je prendrais simplement un verre, ou une bière plutôt, avant d’aller au restaurant. Ça me détendra tout simplement. Je m’installe au bar et commande alors, attendant que quelques secondes pour que ma bouteille soit devant moi. Je la porte à mes lèvres avant de regarder les gens autour. Ce n’est peut-être pas bondé, mais je suis tout de même surpris du nombre présent. C’est alors que je remarque, installée plus loin sur un banc, Charline. Bon il faut dire que ce n’est pas ma meilleure amie. Même plus jeune on ne s’entendait pas toujours et aujourd’hui non plus, mais c’est mieux que d’être seul, non? Je me lève donc, ma bouteille en main et je m’approche d’elle, venant poser ma main sur son épaule pour attirer son attention et avant même que je ne la salue, elle la retire en me disant de la dégager de son épaule. Heureusement que je sais qu’elle ne m’a pas encore reconnu, sinon j’aurais été insulté. « Je suis heureux de te voir aussi. » Je ris un peu et elle se retourne enfin, prononçant mon prénom. J’hoche de la tête, même si elle peut se le confirmer seule, étant à présent face à moi. Elle se rapproche de moi, ce qui est plutôt étrange d’ailleurs, mais je la laisse faire. Ses paroles ne sont pas logiques et je ne peux que la reprendre. « Il est 16 heures Charline, du calme… » Apparemment, elle ne savait plutôt comment fonctionnait une montre ou tout simplement le jour. « Et tu es ivre? » Je dirais qu’il est plutôt tôt pour cela et en plus du fait qu’elle est seule, c’est pathétique. Elle se lève ensuite en s’appuyant contre moi et j’essaie de l’aider en passant un bras autour de sa taille. Elle me dit que je suis pas mal et je ris à nouveau. Depuis quand j’ai le droit à des compliments de sa part? « C’est bon, je te confirme que tu l’es, ivre, finalement… » Il n’y avait pas d’autres explications!

Silence is a true friend who never betrays ★★★

" Je suis heureux de te voir aussi. " Mon visage s'approcha trop prêt de celui de l'étudiant. Les distances n'existaient plus. Et il était difficile pour moi de mettre un nom sur ce visage. Mes yeux se froncèrent doucement essayant de rendre ma vision plus claire. Ces paroles arrivèrent lentement à mon cerveau. J'étais abominable, une vraie épave. Je ressemblais à ces filles pathétiques qui noyaient ses problèmes dans un trop-plein d'alcool. Tout ce que je détestais et pourtant aujourd'hui j'en était réduite à ça. J'avais finalement bien plus de point commun avec Carl que je ne voulais me l'avouer. Mon père faisait partie de ceux qui n'avait rien à donner et pourtant comme un abruti j'attendais un changement de sa part. Ces années n'avaient rien changé. Et Il débarquait pour réduire tous les efforts que j'avais fournis. En pensant à tout ça, je ne pu retenir un rire mélancolique. Je me détestais... je détestais l'état dans lequel j'étais. " Il est 16 heures Charlines, du calme..." seize heures ? mon regard se porta à mon poignet. Ma montre était clairement illisible. " J'arrive plus à lire l'heure de toute façon..." ouai non c'était clairement impossible. Mon regard se releva vers l'étudiant lorsqu'il me demanda si j'étais ivre. J'affichais une moue comme pour chercher à cacher mon état avant de secouer la tête de gauche à droite. Un autre mensonge... après tout je les accumulais tous. Celui-ci n'était qu'anodin et sans impact. Les bras de l'étudiant me soutenaient de peur que je perde l'équilibre. T'inquiète Math, je gère. Il semblait amusé par la situation. " C'est bon, je te confirme que tu l'es ivre, finalement..." je me mis à sourire et apportai ma main à ma bouche. " Arrête de dire des conneries... je sens pas l'alcool " je soufflais dans ma main comme pour sentir mon haleine. J'affichais une grimace avant d'afficher un petit sourire pervers. " Tu veux sentir ? " bah bien sûr Charline. Mathys était quelqu'un d'énervant en soit mais il en restait pas moins très attachant. Mes bras tenaient toujours ces épaules et ma tête se recula un peu plus avant que je n'affiche une moue. " Verdict, tu préfères la Charline bourrée ou sobre ? moi je sais pas. " Je me levais définitivement de ma chaise. Je titubais presque. J'avais besoin d'air. " de l'air... il me faut de l'air. Tu peux me souffler dessus ? " dis-je en affichant un grand sourire comme pour le convaincre.