CATALINA AIHNOA-RAQUEL RODRIGUEZ ► Minka Kelly

Contrairement à beaucoup de personnes sur cette terre, j'ai vu le jour dans la maison de mes parents. Au cas où vous vous posiez la question, c'était le choix de maman d'accoucher à domicile, tout comme sa maman et sa grand-mère l'avait fait avant elle. Vous vous doutez bien qu'elle a eu besoin de quelqu'un pour superviser son accouchement n'est-ce pas ? Et bien ce n'est pas à un médecin de la maternité que maman a fait appel, mais à papa, gynécologue de profession. Autant dire qu'il savait très bien ce qu'il faisait. C'est grâce à lui, en partie, si je suis sortie du ventre de maman en pleine santé et que maman a tenu le coup elle aussi. Après cela, maman a prit un congé parental d'un an, avant de reprendre son boulot, une fois que papa et elle avaient trouvé une nourrice qui leur convenait.  

A l'âge de six ans, j'étais du genre à obéir à mes parents, mais aussi très casse-cou, ce qui fait que j'étais toujours entrain d'essayer de dépasser mes limites et inévitablement, soit je me faisais punir, soit je me faisais mal. C'est d'ailleurs de cette manière-là que je me suis cassée le bras, à vélo. Autant dire que ce jour-là, maman était dans tout ses états. Elle qui a horreur des hôpitaux, elle m'imaginait déjà à l'article de la mort, alors que franchement, j'étais sûre et certaine que je n'avais rien de grave. J'avais juste un peu mal c'est tout. Bon d'accord, j'avais très mal, mais cependant il n'était pas question que je le dise à maman, sinon elle m'interdirait sûrement de refaire du vélo un jour. Après cette chute, je me suis retrouvée à porter un plâtre pendant deux mois. Je crois que ça, c'est que j'ai détesté le plus concernant cet accident. Quelle horreur, avec cette chose au bras, je ne pouvais pas faire ce que je voulais et s'en était fini de mes cours de natation, pendant quelques mois... un vrai calvaire.

Oh n'allez pas croire que cette chute à vélo m'a fait changer et que suite à celle-ci, j'ai arrêté d'escalader tout et n'importe quoi, parce que ce n'était pas le cas du tout, ceci au plus grand désarroi de maman, qui se voyait déjà prendre un abonnement à l'hôpital. Enfin heureusement, en grandissant, je me suis calmée petit à petit et j'ai fait de moins en moins de passage à l'hôpital, ce qui ravissait ma mère. Ça s'était à partir de l'âge de douze ans. A cette époque-là, je vivais toujours sur l'île de Fuerteventura et j'adorais cet endroit. J'aurai bien aimé ne jamais la quitter, mais malheureusement, maman ayant eu envie de se rapprocher de sa famille, nous avions dû quitter les Canaries, pour aller nous installer en Amérique.

Six ans. Cela faisait déjà six ans que je vivais que je vivais en Amérique quand j'ai été acceptée à Harvard grâce à mes résultats scolaires plus que satisfaisants. En même temps, si je voulais un jour pouvoir devenir médecin comme mon père, il valait mieux que je fasse de mon mieux pour avoir de bons résultats, dans le but d'obtenir mon diplôme le plus rapidement possible. C'est à Harvard, lors de ma première année, que je suis tombée amoureuse pour la première fois. Malheureusement notre histoire n'a pas duré et nous nous sommes séparés, après que j'ai découvert que mon ex me trompait avec ma meilleure amie de l'époque.

Enfin bon, c'est du passé maintenant. Lui, je ne le vois plus. Quant à elle, elle a déménagé deux mois après, parce que son père avait été muté en France. Si jusqu'à janvier 2013 tout se passait plutôt bien dans ma scolarité, un drame a carrément chamboulé ce parfait équilibre. Quel drame ? L'attentat à la bombe qui a eu lieu à l'université. J'étais alors en cinquième année. Quelles conséquences cet attentat a eu lieu sur moi ? Je suis tombée dans le coma pendant trois semaines et quand je me suis réveillée, les médecins n'étaient pas très optimistes quand à savoir si je pourrai ou non remarcher un jour. Deux mois. C'est le temps durant lequel je suis restée à l'hôpital. Après cela, je suis partie pendant un an et cinq mois dans un centre de rééducation et c'est en septembre 2014 que j'ai fais mon grand retour à l'université.

Dans un sens, le fait que je sois restée autant de temps dans ce centre de rééducation, ça m'a empêchée de me retrouver coincée dans l'université lors des prises d'otages qui ont lieu début 2014, sans compter les nombreuses agressions qui avaient eu lieu entre septembre 2013 et janvier de l'année suivante. Pour autant n'allez pas croire que j'ai appris ce qu'il s'était passé le jour de mon retour à l'université. Non, je l'ai appris bien avant, alors même que j'étais dans un café, entrain de boire un verre avec des amis. Je crois que ce jour-là, je n'ai jamais eu aussi peur de toute ma vie. Enfin si on ne prend pas compte la peur que j'ai ressentie lors des attentats à la bombe bien évidemment.

Pourquoi j'ai eu aussi peur alors que je n'étais pas sur les lieux lors des prises d'otages ? Tout simplement parce que mon cousin, Tate, se trouvait dans l'université à ce moment-là et je n'avais pas réussi à le joindre au téléphone, jusqu'à ce qu'il soit sorti de l'université. Il y avait aussi ma nouvelle meilleure amie qui s'y trouvait, mais en ce qui la concernait j'avais rapidement été rassurée puisqu'elle m'avait répondu assez vite, quand je l'avais appelée pour savoir si elle allait bien.

Aujourd'hui, je suis en sixième année de médecine et oui vous croyez quoi ? Que j'allais directement passer en huitième année alors que j'avais raté les cours pendant presque un an et demi ? Il faut être logique un peu. J'ai pris du retard dans mes études et de ce fait je me retrouve actuellement en fin de sixième année, ce qui fait qu'à la rentrée prochaine j'entrerai en septième année. Ah j'ai oublié de vous dire qu'à côté de mes études de médecine, je faisais aussi des études de sport. Non pas dans l'optique d'obtenir un diplôme ou de travailler dans ce domaine-là plus tard, mais tout simplement parce que j'aimais bien le sport et je ne me voyais pas n'en pratiquer que dans un club ou toute seule dans mon coin.

Côté cœur ? Non mais vous le faites exprès, j'ai déjà répondu à cette question, faudrait peut-être faire attention à ce que l'on vous dit quand même... bon d'accord, je vais me répéter une dernière fois, côté cœur je suis actuellement célibataire et je ne suis pas prête à retomber amoureuse pour le moment. Non ce n'est pas parce que j'ai été déçue à cause de mon ex que je n'ai pas envie de tomber amoureuse à nouveau, mais tout simplement parce que je ne me sens pas prête à m'engager dans une relation amoureuse dans l'immédiat, je préfère profiter de ma liberté pendant un temps, avant d'éventuellement me retrouver un jour avec la bague au doigt.