Je m'appelle Blue ! Bleu comme le fromage...celui qui pue et qui a du moisi dessus... - ft. edelweiss.

Alors alors…qui vais-je aller embêter aujourd’hui ? Sincèrement, je devrais tenir une liste. Même si ce n’était pas volontaire mais parfaitement conscient, je traînais au sein de la faculté à la recherche de ma future proie pouvant faire peser plus encore sur mes épaules la réputation d’être un parfait idiot à éviter. Mon enquête avançait, douloureusement parfois car j’étais amené à côtoyer et à interroger des personnes qui n’avaient pas mérité ce qu’elles avaient enduré, surtout si jeunes. D’autant qu’à tous, je leur mentais d’une manière ou d’une autre. Ma profession exigeait de moi un parfait anonymat et une maîtrise excellente de mes réflexes physiques et psychologiques d’agent, mais je devais reconnaître qu’à l’idée de jouer un rôle qui ne me collait pas d’ordinaire à la peau pouvait parfois me peser, surtout lorsqu’il s’agissait de jeunes femmes que je finissais tôt ou tard par apprécier. C’est notamment le cas pour l’une d’entre elles. Elle s’appelait Edelweiss. Jolie comme un cœur, l’une des seules sur laquelle je ne m’étais pas renseignée avant de commencer à la « harceler » avec mes imbécilités, car elle n’était qu’un choix parmi tant d’autres pour asseoir ma réputation au sein de l’université. Sauf que je l’appréciais, à la longue. Et maintenant que j’y pense, elle serait la victime parfaite pour une petite comédie de plus. D’ailleurs où est-elle ? Elle travaille au StarBuck il me semble…alors allons-y gaiement. Vêtu de mon habituelle écharpe jaune à pois verts, d’une veste marron claire et d’un jean à pattes d’éléphant, chaussures assorties à l’écharpe, j’avais tout l’air d’un clown sorti de sa boîte. Fort heureusement, si j’avais la réputation d’être le bouffon du cirque, j’avais aussi celle de faire partie des plus grands cerveaux mathématiciens, et ce n’était pas pour me déplaire. « Bonjour bonjour Delie. Désolé ton prénom est trop long et imprononçable ! » m’exclamai-je devant tous les clients en entrant comme une tornade – et manquant de me prendre un plateau qui passait au passage – dans le StarBuck. Me dirigeant aussitôt vers la jeune femme sans aucune attention pour les autres serveuses de libre, j’affichais mon plus beau sourire avant de plaquer mes mains sur le verre qui recouvrait les muffins et autres gâteaux. « Alors je voudrais…euh… ça…et ça…un de ceux-là…et un cookie s’il te plait. Oh oh…et euh…un café chaud sans sucre avec des marshmallows dedans ! Merciiiii !!! »