Avery ★ Do you accept my apology ?

Devais-je m'y rendre avec un casque et des protèges tibias ? J'avais un doute, un léger mais très souple ce doute qu'Avery allait m’incendier. Je le connaissais principalement calme de nature mais étant donné le merveilleux message qu'il m'avait envoyé, je me voyais mal recevoir un accueil particulièrement chaleureux. Je le méritais un peu, m'être barré sans rien dire à personne et revenir comme si de rien n'étais en envoyant un message en mode ni-vu, ni-connu.. Bon au moins j'avais essayé. Lassant mes chaussures, je prévenais ma merveilleuse épouse de mon départ. Ouais, ça faisait partie du contrat, comme si elle était inquiète de me perdre. La blague. Attrapant mes clés de voiture, j'entrais rapidement dans cette vieille carrosserie quelques minutes plus tard avec plaisir. Je n'avais pas pu la récupérer en France, trop lourd et trop chère. J'en profitais donc maintenant, l'ayant récupéré. Ça c'était l'une de mes conditions en acceptant le mariage. J'arrivais facilement devant la Winthrop House, je connaissais la route par coeur, et depuis quelques temps maintenant. Tout avait un goût de nostalgie, la maison, la fenêtre de mon ancienne chambre et les souvenirs me revenant en pleine face. Rha, petite larme Wilcox ? J'admirai ce décor que j'avais bien cru que je ne reverrai jamais. Une réel surprise. Soupirant, je posais mes yeux sur le volant en me rappelant soudainement que je n'avais pas coupé le contact. Marchant maladroitement jusqu'à la porte de ce qui était mon chez moi, je frappais comme un con à la porte d'entrée en sachant pertinemment que personne ne m'ouvrirait.

Le message de Wilcox l’avait étonné. Ce numéro, il ne pensait plus le revoir s’afficher sur son écran. Charlie s’était barré. Il ne voulait plus entendre parler d’Harvard. C’était son choix. Mais c’est loin d’avoir plu à son meilleur ami. Et revenir comme une fleur maintenant ? Nan. Juste non. Il ne faut pas déconner. Néanmoins Avery a été faible en acceptant de revoir l’ancien winthrop. Tout de suite, maintenant. Silver ne se sent pas prêt. J’sais pas, une sorte de stress mal géré qui lui tord le ventre. Et dire qu’il y a quelques mois Charlie était l’unique mec capable de le faire sourire dès qu’il se pointait dans son champ de vision. Bref. Il était sorti de sa chambre pour rejoindre la salle commune des Winthrops. Portable en main, il reste bloqué sur le message de Charlie quelques secondes puis fini par lâcher un rire nerveux. « Enfoiré. » sort-il avant de refermer son téléphone et de l’abandonner lâchement sur la table. Il attend son ami. Encore. Encore. Toujours rien. Les minutes paraissent si longues. Il s’énerve de cette absence et décide de bouger son cul pour répondre à l’idiot qui s’acharne sur la porte depuis cinq bonnes minutes. C’est Charlie ce mec. Si au départ ses yeux azurs confrontent ceux de Wilcox, ils finissent par dévier. Son corps entier migre vers l’extérieur en frappant l’épaule du brunet au passage. « T’aurais pas eu l’award du plus rapide. » Juste une petite remarque pour évacuer la frustration. « Qu’est-ce que tu fais ici ? Où t’étais d’ailleurs ? Tu comptais prévenir quand sérieux ? » Il y a plein d’autres questions qui veulent sortir, mais Avery les contient. De toute façon Charlie n’a pas d’autres choix que de se justifier.

J'étais sensé faire quoi en le revoyant. Je souris. Je souris pas. Je lui tape amicalement l'épaule ? Je lui montre mon alliance ? Non pas la dernière, pas encore, j'étais pas prêt pour ça. Je tournais d'ailleurs l'anneau machinalement avant de l'enlever et de l'a cacher dans une de mes poches. Chaque chose en son temps. Je toquais de plus en plus fort, sans vraiment m'en rendre compte parce que j'étais tout bonnement stressé. De le revoir, c'était pas rien, c'était quand même mon meilleur pote. S'il me frappe faites que cela se passe vite, et que je ne voie rien arriver, sil vous plait. J'étais tellement en réflexion que je ne fit pas vraiment attention quand la porte s'ouvrit par -justement- Avery. Et n'ayant même pas le temps de sortir le moindre mot, le jeune Winthrop me bombardait de question. Une fois fini, j'hôchais la tête plusieurs fois en essayant de me concentrer sur ce qu'il venait de me dire. J'étais lent aujourd'hui, oui et alors ? « Salut Avery, ça va ? Oui ? Moi aussi très bien, je pète la forme. » Dis-je tout en souriant de travers, attendant sa réponse. Ouais je me foutais un peu de lui pour le coup, même pas le temps de me dire bonjour, et dieu sait que c'est important de dire bonjour dans ce monde. « Sinon, tu me laisses rentrer où notre conversation, sera ouverte à toute âme qui arriverait. » Je pouvais définitivement pas lui dire aujourd'hui pour la raison de mon mariage, non pas maintenant. Je lui annonce déjà que je le suis et on verra ensuite, hein. Bon, au moins, le point positif de la journée c'est que je n'allais pas avoir une quelconque trace sur mon visage en rentrant ce soir.

Le winthrop aussi partageait le stress des retrouvailles. Le produit de l’impatience et de l’appréhension mettait Avery sur les nerfs. Lorsque son regard affronte celui du revenant, il ne peut empêcher la surprise et la haine de dévisager l’adversaire. Il regretterait presque d’avoir ouvert la porte. Le garçon déteste ressentir ce mélange de sentiments. C’est si vif. Incontrôlable. Et t’arranges rien Charlie, avec ce sarcasme, cette manie de remettre Silver sur les rails de la politesse. « Épargne-moi ça s’te plait. » Encore plus à cran, il affronte son adversaire de ses prunelles énervées. Allez Charlie, donne lui les raisons de ton départ, rassure le, dit lui que ce n’était pas prémédité, qu’il y avait une close t’interdisant d’envoyer un putain de message à ton meilleur ami. Au lieu d’achever le suspens, son ami – ou ancien ami, il ne sait pas dans quelle case le placer – demande de retourner à l’intérieur. « Qu’est-ce que ca change ? Tu devras t’expliquer devant tout le monde. Parce que t’as pas été foutu de prévenir une seule personne. » Il s’approche, l’air menaçant, l’envie de lui donner un coup dans son visage souriant. Avery prend conscience qu’il n’aura pas d’informations s’ils restent devant le bâtiment. Après avoir relâché ses muscles, le brunet retourne dans la winthrop house, grimpe les escaliers en admettant que Charlie l’ait suivi, entre dans sa chambre et ferme derrière eux.

Désolé pour le retard