Grace ★ Come Back baby.

C'est bien la première fois que je ne ronchonne pas en me levant ce matin. Que je suis content, qu'un sourire même plane sur mon visage tandis que je me réveille doucement sur ce canapé. Putain, j'arrivais toujours pas à comprendre pourquoi ce clic-clac était carrément plus douillet que mon lit en France ou bien celui à la Winthrop House. Le luxe avait quelques avantages, je devais bien l'admettre. Non, c'était carrément cool. Je m'étirais doucement, profitant de la lumière naturelle qui entrait doucement dans le salon. Le calme avant la tempête. L'autre n'était pas encore debout, sinon je le serai aussi. Elle avait ce don de réveiller un éléphant rien qu'en rentrant dans sa salle de bain. Surement dût au choc de se voir sans revêtement de façade. J'ouvre un oeil, et attrape mon téléphone portable, j'avais beaucoup à faire en cette première journée à Cambridge. La première étant de parler à mon meilleur ami, et de pouvoir enfin le revoir. Je sentais déjà son regard sur moi emplis de colère, c'était clair il allait me défoncer. Je l'avais mérité en même temps. Aucune nouvelle depuis.. depuis quand d'ailleurs, Novembre ? Je me souviens même plus de la date de ma fuite. Et puis Grace, que je n'oubliais pas. Un petit bout de femme que je n'aimais pas savoir seule. Enfin, me levant tranquillement, j'allais ouvrir le store des immenses baies vitrés, et c'est alors qu'une vue magique s'offrait à moi. Mon dieu que c'est beau. Rien que pour ça, j'étais content d'être en colocation avec l'autre pimbêche de première. M'avançant par la suite vers le frigo, je remarquais avec déception qu'il était.. vide. C'est une blague ? J'étais prêt à parier qu'elle l'avait fait exprès. Attrapant un jogging, un tee-shirt blanc, une veste et un brin de toilette plus tard, j'étais dehors. Pressant le pas à cause de la pluie, j'arrivais enfin au premier supermarché du coin. Fouillant mes poches, j'avais assez de liquide dans mes poches pour acheter pas mal de chose, ce qui me changeait. J'arrivais pas vraiment à m'approprier cet argent encore. C'était comme si j'étais une pute au masculin mais sans coucher, assez bizarre en soit. Weird.

Ces derniers temps ça allait un peu mieux. Tu te remettais à sortir de chez toi, à faire tes courses, à vivre ta vie comme tu la vivait avant mais tout devenait très compliqué. Ton ventre était vraiment imposant en même temps tu étais enceinte de sept mois. Ce matin tu avais décidée de sortir dans le supermarché autour de l’université afin de remplir un peu le frigo que tu partageais avec Maxime et Swan qui devenait de plus en plus vide. Tu t’étais donc douché et habillé assez rapidement d’une petite robe que tu accompagnais d’une paire de tong en même temps c’était vraiment dans ces fringues là que tu te sentais le mieux ces derniers temps. Tu sortais de chez toi, ton portefeuille à la main et tes petits sacs de courses vides. Tu marchais tranquillement jusqu’au supermarché. Tu prenais un caddie cela serait bien plus simple. Et tu entrais dans le supermarché, commençant à flâner dans les rayons afin de prendre ce dont tu avais besoin pour notamment préparer le repas de ce midi et de ce soir. Tu te baladais donc dans les rayons jusqu’à ce que tu te stoppe net. Ce mec de dos dans le rayon tu le connaissais, tu en étais persuadée. Tu fronçais un peu les sourcils. « Charlie ? » Tu n’étais pas sûre sûre mais tu avais un gros doute quand même. Depuis combien de temps ne l’avais-tu pas vu ? Il était parti du jour au lendemain sans plus jamais donner de nouvelles. Tu ne l’avais pas oublié, on n’oublie pas son sang mais tu t’étais dit qu’il avait une bonne raison de partir. Et là, le revoilà ici. Tu ne comprenais plus rien à ces gens qui partent pour revenir au final. Timoteï t’avait fait le même coup, tu espérais juste que Charlie ne revienne pas avec un gamin comme Timoteï, car tu aurais du mal à tout gérer.

Bon, qu'est-ce que j'allais prendre. Le problème avec les choix c'est que je ne savais jamais vraiment choisir. Et oui, j'étais dans le fond un éternel indécis, jamais fichue de prendre une décision, que ce soit dans ma vie ou bien même devant un tas de nourriture. J'avais vraiment la dalle. J'avais envie de tout prendre, mais j'essayais de me refréner. Calme toi, jette pas l'argent par les fenêtres non plus. C'était pas le but, surtout que j'en possède. Ne fait pas n'importe quoi, c'est tout. J'avance ma main en direction d'un de mes plats préférés, le saumon. Je peux bien me faire plaisir, non ? De temps en temps, j'en avais vraiment trop envie, et puis j'en avais pas mangé depuis longtemps. Prenant le sachet en main, je salivais d'avance en m'imaginant poser mes crocs sur cette chair rosée. Changeant de rayon, je tombais sur les boissons, Ice tea. Ensuite ? Crème fraîche ? J'étais en quête de cette délicieuse sauce couleur nuage, quand soudainement mon prénom résonna dans mes oreilles. Hum ? Je me retournais instinctivement pour me retrouver face à Grace. Premièrement ma réaction, fût plutôt bonne, un sourire s'étirait sur mon visage, avant de carrément redescendre sur terre en voyant sa silhouette arrondis. Je ne pouvais clairement pas passer à côté. J'étais à deux doigts de tout lâcher, jusqu'à ce que je décide de soudainement m'asseoir. Bon, j'étais sensé être plus mature, mais là c'était tout de même un choc. Assit contre les portes froides, je l'as regardais les mains pleines. « Grace ! Quelle surprise. » Dis-je en essayant d'être tout à fait normal malgré mon attitude. J'étais assis. Par terre. J'avais du mal à m'imaginer Grace mère, vraiment. Non pas qu'elle n'en était pas capable, mais juste parce que je ne l'aurai jamais imaginé avec ce genre de ventre. Quand on l'a connu mince, faisant attention à sa ligne, je vous jure que le ballon de foot qu'elle cachait sous sa robe, c'était un réel choc.

Une vraie maman, faisait des vraies courses alors autant t’y mettre maintenant. Et puis, vous n’aviez vraiment plus rien à manger alors c’était vraiment une question de vie ou de mort. Tu étais donc partie au supermarché du campus afin de te ravitailler. Tu te baladais dans les rayons jusqu’à tomber sur Charlie. Ton demi-frère était de retour à Harvard et tu n’étais au courant de rien ? Non, mais pourquoi personne ne te mettais jamais au courant non plus. Tu étais un peut vexée mais tu étais tellement contente de le voir aussi que le « Charlie » sortait tout seul de ta bouche. Le jeune homme se retournait et c’était bien lui. Tu souriais en le regardant, t’apprêtant à te jeter dans ses bras mais lui il s’asseyait par terre dans le magasin. Mais il était taré pourquoi il faisait ça. Il a vu un fantôme ou quoi ? Tu t’approchais de lui alors qu’il te disait qu’il était surpris. Tu rigolais, lui tendant ta main pour le relever. « Qu’est-ce qui te surprend ? Que je sois encore vivante ou que je sois enceinte ? » Tu rigolais un peu, sachant très bien ce qu’il le surprenait. Il allait être content tu en étais sûre et certaine jusqu’à ce que tu lui raconte l’histoire de la conception de cet enfant et là il va tout de suite déchanter.

Le sol était sacrément froid et pas du tout confortable, je commençais déjà à avoir des crampes au fessier après seulement quelques minutes à m'y être assis. Ou bien en réalité, à m'y être avachi sans réellement m'y attendre. Je scrutais la forme arrondis de son corps en état de choque, encore et toujours. Je savais bien que les enfants, ça arrivait dans notre période d'âge, tout ça, mais c'est juste que j'avais encore jamais croisé une amie dans ce cas. Et encore moins l'une de mes soeurs, et pourtant j'en avais trois en incluant Grace. Douce et souriante, elle s'avance vers moi et me tend sa main amicalement. J'avais l'impression que si je m'y appuyais j'allais l'emmener avec moi, s'en était presque certain même. J'y connaissais rien en gamin, mais vu la taille du truc, je me doutais bien que j'allais l'a faire tomber avec moi. Me relevant par la force des choses, en prenant soin de tenir bien en main les ingrédients que j'aimais tant, je reprenais peu à peu mes esprits. J'allais être tonton. C'était plutôt une bonne nouvelle, non ? Mais une question subsistait dans mon esprit, qui était le père ? L'année dernière si mes souvenirs étaient bons, elle n'avait pas de petit copain, du moins, c'est ce qu'il me semblait. « Les deux, peut être. » Répliquais-je en souriant en l'a regardant avec attention. Ses joues à l'ossature marqué avaient laissé place à une petit bouille un peu plus ronde, ce que je trouvais remarquablement adorable. « Tu m'as pas prévu que j'étais bientôt.. tonton ? » Un sourcil se arquait à cette question, j'étais tout de même perplexe face à cette futur natalité. Avait-elle vraiment rencontré quelqu'un ? « T'as beaucoup de chose à me dire me semble-t-il. » Je déposais alors sans mal mes affaires dans son caddie, après tout, à ce rythme là on était bien partie pour que je l'invite à la maison et que je profite de sa compagnie.

Charlie était une grande mais surtout une belle surprise. Tu ne t’attendais pas à le revoir et encore moins dans un supermarché. Tu souriais à sa réaction en te voyant alors que tu l’aidais à se redresser. Il te demandait pourquoi tu ne lui avais pas dit qu’il allait devenir tonton et tu fronçais un peu les sourcils. « J’aurais pu te prévenir si je savais où tu étais parti et surtout pourquoi » Non mais c’est vrai quoi. Le mec il s’est barré du jour au lendemain sans rien dire. S’il avait un problème on aurait pu le régler tous les deux. Tu aurais pu l’aider. Tu n’as pas toujours été là pour lui mais quand même tu n’étais pas aussi méchante que ça si ? Il te disait ensuite que vous aviez des choses à vous dire enfin que tu avais des choses à lui dire. « Oui, je crois que toi aussi tu as des choses à me raconter » Tu lui souriais un peu, avançant dans l’allée du magasin. « Par contre, je ne suis pas sûre que tout te plaise dans mon histoire mais tu me connais les choses trop simple ce n’est pas fait pour moi hein » Tu rigolais un peu. Bon, ce qui allait le gonflé par-dessus tout ça serait de savoir que la drogue à contribuée à la conception de ce petit garçon. « Par contre, essaie de t’y habituer assez vite, parce qu’il ne me reste plus que deux mois de grossesse » Tu prenais quelques trucs dans le rayon. « On passe à la caisse ? Je t’invites à manger ce soir ça te dit ? » Tu le regardais, espérant qu’il n’est pas d’autre choses à faire ce soir.