V. RILEY B-LANCASTER ► alicia vikander

– Maman, tu peux me raconter l'histoire de ta rencontre avec Papa ? –Tu la connais déjà, ma chérie. – Oui, mais je veux l'entendre une nouvelle fois, c'est ma préférée. Riley avait dix ans, à ce moment-là. Jusque ici, sa vie avait été banale. Elle avait des parents aimants, un frère jumeau chiant, certes, mais adorable et même un chien, une maison avec jardin, avec un trampoline. La brune avait tout ce qu'une petite fille devait avoir, si ce n'est plus. Malheureusement toutes les bonnes choses ont une fin & c'est ce qui se passa, pour la famille Belmore-Lancaster. Quelques mois avant son huitième anniversaire, Riley apprit que sa mère était malade. "Un cancer", un grand mot, que dont la petite comprenait la gravité, malgré son jeune âge. L'hôpital devint rapidement sa deuxième maison, où elle passait le plus clair de son temps, à veilleur sur sa mère et à espérer que les médecins la soignent. Ma puce, je suis fatiguée, je vais dormir un peu, d'accord ? Je terminerais après. – D'accord. À tout à l'heure ! Riley déposa un baiser sur la joue de sa mère, avant de quitter la pièce à pas de loup. Elle ferma la porte avec précaution, avant de rejoindre son père et son frère, qui discutaient tranquillement, assis à l'une des tables de la cafétéria, qui se trouvait en face de la chambre de Mme Belmore. Riley voyait bien que son père était fatigué. Il n'était plus le même, depuis que sa femme résidait à la l’hôpital. De plus, il n'était pas dans son état normal, il agissait, comme il cachait quelque chose... – Je vais chercher à manger, vous voulez quelque chose ? Les deux hommes hochèrent négativement tandis que Riley s’éloigna vers le self. Quelques minutes plus tard, des bruits de machines s'élevèrent. Riley ne s'en inquiéta pas, elle en avait désormais l'habitude. Chaque jour, de nouveaux patients arrivaient tandis que d'autres partaient, vers un monde meilleur. Une fois son plateau rempli, Riley se retourna et chercha son frère et son père des yeux, ces derniers ayant quittant leurs tables. Elle les aperçu près de la porte de la chambre 255, celle de leur mère. Des médecins en sortirent un par un quelques secondes plus tard et l'un d'entre eux s'avança jusqu'au père. La réaction de ce dernier ne se fit pas attendre; il s'effondra, tandis que son fils ravalait ses sanglots. Riley lâcha son plateau, qui s'écrasa lourdement sur le sol. Elle avait beau avoir vu la scène de loin, elle n'était pas dupe, elle avait compris. C'était fini, sa mère était partie.

Les enfants, dépêchez-vous de descendre, ce sapin ne va pas se faire tout seul ! Tiens tiens, la période de Noël était bien vite arrivée cette année. Son père s’est remarié deux ans plus tard après la mort de la mère de Riley.’’ Le deuxième amour de sa vie’’ avait-il présenté Ruth à ses enfants. Elle avait détesté, hait Ruth, pendant un moment. Seulement la douceur de cette femme et l’amour maternelle qu’elle avait fait preuve envers eux avait suffis pour faire briser la carapace qu’elle s’était construit. Riley, 15 ans, se réveilla, le cerveau encore embrumé par le sommeil, et se frotta les yeux et passa sa mains dans ses cheveux pour les réorganisés, peine perdu. Sa chambre lui ressemblait étrangement : elle était plutôt bien rangée, mais surtout, elle n'était pas comme les chambres typiques de fillettes de son âge. Sa mère avait pourtant tenté à maintes et maintes reprises de lui montrer la réalité des choses, en lui achetant tout un tas d'objets girly, roses à souhait, mais Riley les avait ensuite tous jetés depuis sa mort, elle ne supportait plus de les voir, trop de souvenirs y étaient attachés. Elle n'était pas cette fillette fragile qui avait perdu sa mère. Elle ne se privait pas de le montrer chaque jour. Une fois la porte de sa chambre ouverte, l’adolescente passa uniquement sa tête hors de la pièce, et observa les alentours. Sa petite demi-sœur venait également de se réveiller, mais elle, au contraire, paraissait déjà très fraîche, comme si l'attente de cet évènement l'avait tenu éveillée bien avant l'heure officielle du réveil. Un coup de tête vers la droite permit à Riley de remarquer que son frère lui, par contre, n'était pas encore debout. La porte de sa chambre était fermée, et Riley savait bien interpréter ce signe. Tobias était comme elle. Le même caractère, la même façon de penser, et parfois même la même façon de s'habiller. Riley aimait les pantalons et les shorts et se sentait cruche dans une jupe ou robe. Au grand damne de sa belle-mère, qui ne jure que par elles... Quoi qu'il en soit, Riley s'osa jusqu'en haut des escaliers, d'où elle observa la maisonnée s'affairer. En bas, ses parents s'agitaient dans tous les sens, et essayaient d'être les plus parfaits au monde. Et Callie, qui était derrière eux, toute contente. Elle leva les yeux au ciel, les gamins ont trop d’énergie pour elle. Riley ma chérie, viens nous rejoindre voyons ! Est-ce que tu as vu ton frère ? demanda Ruth de sa tendre voix avec un accent espagnole prononcé. La fillette descendit les escaliers, d'un air totalement indifférent, et elle haussa les épaules, signe qu'elle n'avait pas de nouvelles de Tobias. Son père se racla la gorge de gêne, et tenta de reprendre la conversation là où ils l'avaient laissée. Ruth lui sauta dessus, un bonnet de noël à la main, qu'elle lui enfonça sur le crâne, avant de lui déposer un baiser sur le front. Riley grimaça, avant d'essuyer ce bisou baveux du revers de sa manche de pyjama. Et elle voulut même se mettre à bouder dans son coin, mais voyant le regard lumineux de sa petite sœur et Ruth, elle ne put se résoudre à leur faire de la peine. Alors qu'elles s'occupaient du sapin, Tobias fit son entrée. Il était encore ensommeillé, et sûrement pas prêt à passer une journée guimauve de parfaite petite famille. Riley pouvait le sentir, puisqu'elle ressentait la même chose. Cinq années étaient passées, mais ils ressentaient toujours l’absence de leur mère en cette période de l’année. Elle lui lança donc un mince sourire, avant de soulever Callie afin qu'elle puisse accrocher une boule un peu plus haut sur le sapin. Sur ordre de Maman Chef, les trois Lancaster se mirent à la décoration du sapin, et contre toute attente, ils partagèrent beaucoup plus que de simples guirlandes. Tobias, Riley et Callie étaient des frères et sœurs particuliers, mais ils étaient une famille avant tout.

Vous avez un don avec les animaux mademoiselle Lancaster, qui aurait dit qu'une telle vocation se cachait derrière une jeune fille comme vous ? Ah ah, il ne fallait jamais vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Toujours aller au-delà des apparences. Oh disons que j'ai toujours eu des animaux à la maison, ou du moins un petit chien que j'aimais beaucoup, alors disons que ça créé des liens. Riley tenait un chiot dans ses bras, qui semblait vraiment heureux d'être là, et le vétérinaire chez qui elle travaillait depuis un an maintenant semblait satisfait de son travail. C’était une chance pour elle, se genre de stage ne s’obtenait pas aussi facilement. En étant étudiante à Harvard, la réputation de l’établissement l’a fortement aidée. Surtout que dans son curriculum vitae, elle n’avait fréquenté aucun lycée, seulement des leçons à domicile avec un professeur privé. Elle avait supplié son père de ne pas être obligée de fréquenté le lycée publique et encore moins privé. Il savait que sa fille avait de la difficulté à s’intégrer aux autres et la donc autorisé à suivre des cours à la maison. Elle savait que ce parcours scolaire avait la réputation de n’être pas de grande qualité, mais le professeur qu’elle a eu lui a donné les même cours pour les étudiants avancés. C’est grâce à lui aussi qu’elle a pu intégrer Harvard, car le doyen était un de ses bons amis. Partir de Pretoria a été un coup dure pour sa famille et elle, sauf que c’était une occasion en or pour elle d’étudier dans l’une des universités les réputé au monde. Aussi, une certaine part d’elle était contente de se détaché un peu des souvenirs de sa mère qui lui pèsent l’esprit encore aujourd’hui.