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Lâche moi la grappe (Lena)

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J’étais assise au bar, devant un verre de jus d’orange, perdue dans mes pensées, encore un peu troublée par la danse que j’avais partagé un peu plus tôt avec Priam. Ce dernier était parti voir quelques uns de ses amis et j’en avais profité pour aller me désaltérer au bar. Seulement, cela faisait à peine quelques minutes que je m’y étais installée qu’un type se ramena près de moi. Ne paniquons pas. Je cherchais des yeux mon cavalier en vain, il était surement parti prendre l’air et l’inconnu était déjà en train d’attaquer, me proposant un verre, soulignant de manière très peu subtile combien j’étais –bonne- dans ma tenue. On dit –charmante- quand on est gentleman. Voilà ce que j’avais eu envie de lui répondre, mais j’étais trop tétanisée, comme à chaque fois qu’un garçon m’abordait, je perdais mes moyens. Je me repris finalement, quand ses grosses paluches commencèrent à se poser sur moi, sur mes épaules, je retrouvais ma voix : « Je ne suis pas seule sans raison. Et tu devrais faire gaffe à toi, j’ai la gale... C’est très contagieux. » Effet immédiat. Le type s’écarta sur le champ, regardant tour à tour sa main qu’il venait de retirer de mon bras et mon épaule, avec un petit air apeuré. Je me retins de sourire quand il s’excusa, prétextant qu’il devait y aller. Je le suivis des yeux alors qu’il s’éloignait, allant s’attaquer à une nouvelle proie un peu plus loin. Une petite blondinette dunster que je ne connaissais pas encore.
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C’est toujours sympa ce genre d’ambiance, tellement que je n’avais presque pas arrêté de danser. Avec ou sans Tom. Avec son costume d’astronaute ridicule il attirait pas mal de monde et faisait le tour pour déconner avec la première plante venue ou même à draguer la première poubelle venue. Oui bon je suis vache avec lui, mais il ne récolte que ce qu’il sème. Après, tant qu’il ne me fait pas trop de misère, je l’apprécierais toujours. Mais là j’allais devoir réellement boire un verre de jus d’orange, j’ai le gosier totalement sec et je commence à crever de chaud. A peine eus-je le temps de m’accouder au bar qu’un type puant l’alcool s’approcha de moi. Je le regardais, perplexe, mais surtout agacée de ce rapprochement déplacé. Je lui demandais ce qu’il voulait d’une voix assez sèche, et comme je le pensais, il me fit des compliments trop osés. C’est bien le genre de situation qui m’arrive rarement vu que je ne suis pas du genre à sortir dans les bars ou en boîte de nuit, malgré le fait que j’aime danser. Mais voilà qu’il devenait tactile maintenant, c’est pas vrai Tu me touches encore une fois et je te mords. Lui disais-je alors d’une voix sifflante, surement pas très convaincante puisqu’il posa sa main sur mon épaule. Je n’attendais pas une seule seconde de plus et je plantais mes dents sur son poignet. Quand il détala, je ne pus m’empêcher de rire presque à gorge déployée. Fallait pas me chercher.
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On ne pouvait même plus boire un verre tranquille au bar sans se faire aborder. Le relou de service commençant à laisser trainer ses mains sur moi, je l’informai de ma gale imaginaire, observant de manière instantanée l’air dégoûté que cette révélation fit apparaître sur son visage. Au moins il s’était écarté de moi… Mais malheureusement, cela ne lui servit pas de leçon puisqu’il alla –s’attaquer- à une autre proie. Une jolie petite blonde que je plaignis à la minute où l’individu l’accosta. La pauvre. Oui j’avais suivi le garçon des yeux pour voir si il allait en importuner d’autre. Un élan de compassion pour la blondinette qui faisait les frais, comme moi quelques minutes plus tôt, des mains du pot de colle, je me levai pour m’approcher d’eux, verre à la main, prête à lui venir en aide, me stoppant lorsque j’entendis sa remarque, et explosant de rire en la voyant carrément mettre sa menace à exécution. Une fois que le type eut détalé, j’avançais jusqu’à la demoiselle, riant toujours, retrouvant mon calme pour la saluer : « Bien joué, c’est carrément efficace… En même temps tu l’avais prévenu… Au moins, après ça, j’suis sûr qu’il va arrêter de jouer les loveurs pour un petit moment. »
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Je ne suis peut-être pas une fille très extravagante, mais il ne vaut mieux pas me chercher, parce qu'on me trouve très rapidement, et de la façon dont je promet. Chose que j'avais faite à ce pauvre rat d’égout qui ne trouve rien de mieux à faire que de coller ses sales pâtes sur les premières filles venues. Au moins, il ne risquait pas d'aller en voir d'autres tout de suite, je lui avais fait une belle marque. Il devait certainement bien pleurnicher dans un coin tout seul. Peu importe. Je m'apprêtais à commander, quand je vis une jolie jeune femme rousse qui était en train de rire, sûrement par rapport à ce que je venais de faire. Je me suis sentie un peu rougir Il t'a fait le même coup à toi aussi ? Lui demandais-je alors, fière d'avoir fait rire autant une demoiselle et surtout d'avoir ce genre de compliment. Ce n'est vraiment pas désagréable.
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La blondinette s'empourpra légèrement en me voyant rire aux éclats, je précisai alors, histoire qu'elle ne pense pas que je me moquais d'elle : "Excuse moi, je rigole de lui, pas de toi." Le bougre avait eu le sort qu'il méritait là. Il n'était pas prêt de recommencer sûrement. La demoiselle venant de faire une BA pour toutes les autres filles de la soirée en faisant ça. "Je suis admirative." la complimentai-je alors qu'ensuite elle me demanda si je faisais partie des cibles du garçon. "Je venais de lui mettre un vent juste avant qu'il ne vienne vers toi. Mais j'avoue que j'ai été moins féroce que toi, j'ai prétendu que j'avais la gale pour me débarrasser de ses mains baladeuses." expliquai-je alors. "Je m'appelle Judith au fait." me présentai-je finalement avec un sourire amical, curieuse d'en savoir plus sur la jolie inconnue.
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Je ne me sens pas forcément à l'aise quand je me fais prendre en flagrant délit, je n'aime pas trop attirer les regards sur moi, je trouve ça déplacé et gênant, alors forcément oui, la demoiselle aux jolis cheveux roux m'a un peu perturbé. Mais finalement, je sentais bien qu'elle était venue pour me parler de ce pauvre type qui avait essayé de me peloter avec ses sales mains baladeuses. Oui, je me doutais bien. Lui répondais-je avec un joli sourire, un peu plus détendue. Je me suis sentie encore rougir quand elle me fit savoir qu'elle était admirative Je ne réfléchis pas assez parfois, je dois être trop impulsive. J'espère que je n'ai pas attirer trop de regard. Je ne suis pas timide, mais un peu réservée, c'est vrai. Allez sur scène, oui, ça me gênerait totalement, je préfère rester dans ma boue, là où je passe totalement inaperçue. Je lui demandais alors par la suite s'il lui avait fait le même coup à elle aussi, et comme je m'en doutais, c'était bel et bien le cas. Et je ne pus m'empêcher de me mettre à rire par rapport à son excuse de fou Au moins, c'est radical ! Je pourrais toujours me servir de cette excuse la prochaine, au lieu de mordre direct ! Je continuais de rire, mais plus de moi cette fois-ci, je me sens bête d'avoir réagi si impulsivement et de façon si bestiale. Ravie de te rencontrer, moi c'est Lena. Lui répondais-je tout sourire.
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