Aziadée I. Loyson ► Troian Bellisario

Je n'ai jamais vraiment sût d'où je venais, c'est peut-être ce qui est le plus dur quand on cherche à se construire, tout ignorer de ses racines, ne pas savoir pourquoi on était sur cette terre. Tout est un point d'interrogation, un vide immense et ça fait mal, tellement que parfois on se demande si on pourras le surmonter. Et puis ces questions, qui tournent dans votre tête, parfois ça en devient insupportable, invivable même. Des questions j'en avais un tas quand j'étais petite et je ne gênais pas pour les poser, à tout le monde, tout le temps. Je me plantais devant les adultes tout sourire et demandais des trucs du genre : Est-ce qu'on était un enfant désiré ? Est-ce que nos parents s'aimaient ? Toute mon enfance ces questions ont trotté dans ma tête, ça m'a fait du mal. Mais maintenant je sais et j'ai accepté, que je n'aurais sûrement aucune réponse, jamais, que je ne saurais pas si j'ai des frères ou des sœurs autre que ma jumelle, ma moitié, si ma mère chantait bien ou si mon père m'aurait fait des guillis. Car mon dossier est un véritable trou béant, je le sais, pour l'avoir consulté, le jour de mes dix ans, ma mère adoptive l'a demandé, rien que pour moi, car elle savait combien ça comptait pour moi, d'en savoir plus sur mes origines, je me souviens encore de ma déception ce jour-là. C'est ma mère adoptive qui m'a réconforté alors que je pleurais devant ce néant, c'est d'ailleurs ce jour-là que je l'ai laissé me faire un câlin pour la première fois. Ce jour-là j'ai réalisé que c'était eu ma famille, ils m'avaient adopté et ils s'occupaient de moi comme de leurs enfants biologique, même plus parfois, ils m'avaient fait rentrer dans leur famille alors qu'il n'y était absolument pas obligé, après avoir fait un tas de famille d'accueil je les avaient vu comme une famille de plus et pourtant eux m'avaient accordé de l'attention et ils m'avaient supporté, depuis mon arrivée, à mes cinq ans, ils avaient été là pour moi, quand bien même je le rejetais. Depuis ce jour je me comporte envers eux comme j'aurais aimé me comporter avec mes parents, depuis ce jour là je les appelle papa et maman comme ma sœur l'avais fait bien avant moi.

J'ai donc grandit ainsi, j'ai passé le début de ma vie à naviguer de famille en famille, avec ma sœur jumelle, j'ai d'ailleurs eu moins de chance quelques fois, mais de ça j'évite d'en parler, ce sont de trop mauvais souvenir, qui ressorte quelques fois, la nuit, je fais des cauchemars aujourd'hui encore mais personne ne sait quoi ils sont dût, j'en ai honte même si ce n'était pas vraiment ma faute, j'avais quatre ans à ce moment-là alors je le cache honteusement. Et puis donc à mes cinq ans je suis arrivée chez eux, chez les Loyson, je ne leur faisais pas confiance, mais à ce moment là je ne faisais confiance à personne, juste à ma jumelle mais ce n'est pas comparable, pourtant eux ont toujours voulu me garder. C'est une grande famille, elle me manque souvent à présent même si je sais qu'ils m'accueilleront toujours à bras ouvert quand je viendrais leur rendre visite, ce n'est plus la même chose. Quand je suis arrivée ils avaient déjà six enfants sous leur toit, deux d'entre eux était leur enfant biologique et les autres étaient tous adoptés, pourtant jamais ils n'ont fait de différence. Mon arrivée chez eux à été aussi l'occasion pour moi de changer de prénom, ils y tenaient, je n'ai jamais bien compris mais maman m'a confié que c'était un peu pour eux une façon de vraiment nous acceuilir dans leur vie, comme si on venait de naître et qu'il choisissait notre prénom à la maternité, c'est comme ça que je suis devenue Aziadée, au lieu de mon véritable prénom que je trouvais d'ailleurs très moche et enfantin Lili, ma jumelle aussi à abandonné Lola pour un prénom qui lui vas bien mieux. Les cinq premières années ont été dure, je me montrais hostile avec tout les membres de cette famille, maintenant on en rigole mais c'est vrai que j'étais une véritable petite sauvage, je mordais souvent et je tapais aussi, j'ai souvent été punie mais jamais ils n'ont perdus patience avec moi, jamais ils ne sont énervés, jamais ils n'ont levés la main sur moi, au grand jamais. La seule personne qui trouvais grâce à mes yeux, c'était ma sœur, celle que je connaissais depuis toujours avec qui j'avais partagé toute ma vie. Ces gens là, ne représentait rien, quand bien même ils faisaient un tas d'effort. Mais la plus grande preuve de combien ils m'aimaient c'est que tout le temps qu'ils s'occupaient de moi, ils ont arrêté d'adopter d'autre enfant, alors qu'ils aimaient ça, offrir à des enfants une famille, mais ils voulaient m'apprivoiser avant de faire entrer un autre enfant dans la maison.

Après mon « déclic » ça été un peu plus simple, je me suis montré plus ouverte et j'ai enfin accepté de faire partie de la famille, je me suis rapproché de mes frères et sœurs et surtout de Calysta, on avait juste un an de différence, elle est devenue ma sœur, notre triplé au final , on s'est attaché toute les trois ensemble et on ne s'est plus quitté, on se comprenais, elle non plus ne savais rien de sa famille, même si elle n'a jamais vraiment cherché. Mais tout n'étais pas tout rose non plus, quand je suis entré au collègue mes parents ont adopté un nouvel enfant, je me suis sentie trahie, remplacé, je l'ai très mal vécut et je me suis un peu renfermé sur moi-même. Alors j'ai fait conneries, sur conneries, oui cette période de ma vie n'est pas la pus belle et l'aide des mes sœurs n'y changeait rien. Un jour j'ai même décidé de fuguer, j'avais quinze ans, presque seize, je m'en souviens très bien. J'ai rencontré un groupe de musique, un petit groupe indépendant en tournée, je me suis mêlée à eux et puis … je suis sortie avec le chanteur du groupe ou plutôt soyons honnêtes, j'ai couché avec lui et puis les flics sont arrivés, pour me ramener à la maison. Je me suis prit un de ces savons, mais je pensais que c'était fini. Jusqu'au jour où je me suis rendu compte qu'un truc clochait, j'ai fait un test et j'ai fixé longtemps ce petit plus bleu, j'étais enceinte, j'avais juste seize ans et j'attendais un enfant. Mes parents n'ont rien dit, je m'attendais à me faire tuer, mais ils n'ont rien fait de tout ça, ils m'ont juste dit qu'ils seraient là pour moi, quel que soit mon choix. Pour moi c'était évident, je voulais de cet enfant, il serait ma famille, la vraie, celle du sang, celle que même ma jumelle n'arrivais plus à représenter. Ma mère à eu du mal à l'accepter, je le sais mais elle s'est faites à l'idée. Et puis j'ai perdu le bébé, j'ai fait une fausse couche, je me souviens de la douleur, de la panique et des urgences aussi, mais le pire, le pire de tout ce fût les mots du médecin « Vous ne pourrez plus avoir d'enfant. » Pourquoi moi ? J'ai crût mourir, encore une fois et cette fois j'ai rejeté tout le monde, ma jumelle y comprise, d'ailleurs depuis ce jour on s'est éloignée peu à peu et maintenant je ne la voit plus, je ne sais même pas ce qu'elle fit, où elle vit.

Après ça j'ai décidé de me plonger dans mes études. Je n'étais pas super bonne mais je n'était pas non plus mauvaise et puis j'ai trouvé ce que j'aimais, alors en parallèles je me suis mis à écrire et participer des concours, j'en ai gagné quelques-uns perdus beaucoup d'autres mais je n'ai jamais baissé les bras. Mes notes montaient en flèche alors j'ai décidé de tenter le tout pour le tout et j'ai candidaté à Harvard, dans le domaine de la littérature évidemment. J'ai décroché mon entrée et ce fut ma plus grande fierté, j'ai rejoint Harvard sans me retourner, laissant ma famille adoptive ainsi que ma sœur jumelle en Italie sans grand regret. En parallèle de mes études, j'écrivais toujours et je parcourais les festivals littéraires et les conférences, c'est comme ça que j'ai rencontré Adam, je m'en souviendrais toujours. Le débat m'avait passionnée et j'étais presque déçue d'en sortir alors quand je l'ai entendu se plaindre, les mots sont sortit du tac au tac « Je vous demande pardon ? Vous n'avez pas aimé ? Vous devez sûrement être le genre de mec qui couche avec tout ce qui bouge sans se soucier des sentiments des filles vous ! » Il m'avait regardé d'un air surpris avant de me répondre « Non du tout, je suis un grand romantique et j'aime regarder des comédies romantiques si vous voulez savoir. » Je soupirais abasourdie, des comédies ? Il était sérieux ? Je lâchais d'un ton excédé « Les comédies ? Vous y croyez vous, à la fille qui rencontre un gars et en l'espace d'un regard ils tombent amoureux alors qu'ils ne se sont jamais vus ? Qu'il l'embrasse alors qu'ils ne se connaissent pas ? Il y a qu'à la télévision qu'on voit ça.. » Il me regarda et puis soudain sa main était sur ma joue, son geste me surpris, mais ce n'étais pas désagréable, loin de là alors je ne bougeais pas, je sentais ses lèvres sur les miennes quelques secondes plus tard. Je souris doucement, j'avais aimé, oui, ça c'est certain. Il semblait surpris de son geste et il balbutia qu'il devait partir, j'en fus presque déçue en réalité, mais je ne dis rien et le regardais partir comme un voleur. Cette rencontre avait été agréable mais ce n'étais qu'une rencontre comme une autre, cet homme devait vivre à des kilomètre de ma nouvelle ville. Alors quand on m'attrapa le bras à ma sortie de la cafétéria quelques semaines plus tard je manquais de frapper celui qui osait m'attraper de la sorte. Mais je le reconnus et mon visage s'attendrit, prise par une impulsion je l'embrassais délicatement avant de m'écarter et murmurer « On est quitte maintenant.. » Je le fixais en me mordillant les lèvres, un peu inquiète de sa réaction, mais il me demanda alors « ça vous dit de prendre un petit café , Histoire de faire connaissance ? Je veux dire si nous devions nous embrasser une troisième fois, j'aimerais au moins savoir votre prénom.. » Un troisième baiser hein ? Ça me tentais assez à vrai dire. Je souris et répondit « Aziadée. Mais tu peux m'appeler Azia. Et tu peux me tutoyer, après un baiser, je ne vouvoie plus.. » Je souris doucement et lui tendit la main, je comptais bien le prendre maintenant ce café moi. Il embrassa ma main « Adam. Enchanté. » Je souris avant de le suivre vers le café. Cette journée venait de changer ma vie, j'avais appris ce qu'étais le véritable amour et je ne voulais plus le lâcher. Comment j'aurais pût savoir que celui pour qui j'avais craqué était mon frère biologique?