J'ai juste un peu bu. - Addison & Arwen

Addison & Arwen

J'AI JUSTE UN PEU BU !

La soirée du feu de camp organisé au lac battait son plein. Arwen avait passé une bonne partie de la soirée avec ses amis à discuter et à s'amuser, mais aussi à boire. La jeune femme était euphorique et disait un peu n'importe quoi et à n'importe qui. Elle devenait l'ami de tout le monde, mais restait gentille et pas trop chiante. C'était le plus important, elle ne devenait pas un « pot de colle » et personne ne pourrait lui reprocher d'être chiante quand elle boit trop le lendemain. La jeune femme en avait besoin. Elle profitait de sa jeunesse et ne se prenait pas vraiment la tête. Arwen aimait bien boire un peu en soirée, elle restait tout de même loin de la cuite et des drogues, elle n'avait aucune envie de replonger dedans. La brune était assez forte, elle n'avait jamais ressenti le besoin de retourner vers ses vieux démons et n'avait jamais succombé aux influences. Pour du coup, elle était assez fière d'elle.

La jeune étudiante avait mis une bonne heure avant de faire le tour du lac à la recherche d'une tête bien particulière. Elle s'était arrêté un peu partout pour prendre un verre, discuter. Elle ne marchait pas vraiment droit et était complètement hilare. D'ailleurs, sans faire ça méchamment, ses amis rigolaient bien de la voir ainsi, tout en sachant qu'en ce moment, ça ne pouvait pas lui faire de mal avec toutes les histoires qu'elle avait. Après une bonne recherche, la demoiselle trouva son meilleur ami, Addison au bord du lac avec d'autres gars. Ils étaient assis en train de discuter. Arwen tira une bouffée sur sa cigarette avant de partir toute heureuse vers son meilleur ami.

« ADDISON ! », la jeune femme parlait un peu fort, elle avait un grand sourire aux lèvres. Elle attrapa les mains du jeune homme pour le prendre dans ses bras, en faisant attention à ne pas le bruler avec sa cigarette. Mais, au moment où la jeune femme s'en allait pour se rapprocher, elle buta sur un quelconque objet invisible et tomba sur ses fesses. L'alcool avait le don de la rendre vraiment maladroite. Elle rigolait, tendant les mains vers son ami pour qu'il l'aide à se relever, « Aide moi, j'en ai besoin ». Arwen se rendit soudain compte qu'il y avait toujours les gars et qu'elle était en train de se taper la honte et de ridiculiser Addison. Elle le regardait d'un air désolé et se met à chuchoter, « Je suis vraiment désolée, j'ai un peu bu et j'ai l'air débile ».

Elle courait les bras grands ouverts, prête à accueillir Addison. C'était du moins ce qui était prévu. Avant même de pouvoir l'enlacer, la demoiselle trébucha sur un quelconque objet invisible et atterrit sur son postérieur. Tout le monde rigolait autour, elle la première. La jeune femme avait l'air ridicule. Elle était d'origine très maladroite et quand elle buvait quelques verres d'alcool, sa maladresse s'accentuait. La jeune femme était donc devenu une vraie catastrophe ambulante. La brune ne perdit pas de temps pour lui demander de l'aide. Elle lui tendait les bras de façon à ce qu'il s'approche et qu'il la soulève. Arwen avait peur, que si elle voulait essayer toute seule, de retomber une seconde fois. Mine de rien, le sol avait tendance à bouger, la demoiselle avait parfois l'impression d'être sur une planche à roulettes. La demoiselle n'allait surement pas prendre d'autre verre, il ne fallait surtout pas. Il fallait qu'elle attende que son état s'arrange avant, qu'elle retrouve de la stabilité et qu'elle ne se demande plus comment elle fait pour marcher.

« Ah bon, tu es sûre ? ». Il n'allait tout de même pas laisser sa meilleure amie en plan. La demoiselle lui offrit une moue triste pour qu'il vienne à son secoure. Quand Addison s'agenouilla face à elle pour l'aider, la brune en profita pour lui adresser quelque excuse. Elle n'était pas très utile, après tout, c'était elle qui était en train de se ridiculiser devant tout le monde. « Je dirais que tu as un peu plus bu que tu ne veux bien le faire croire… quant à ton air débile, je suis sûre que tu es une attraction très captivante. À dire vrai, je commençai presque à m’ennuyer, tu tombes à pic. Comme d'hab ». Sur ses derniers mots, le jeune étudiant tira sur les bras de la jeune femme pour la mettre debout et la tint par la taille pour que reste stable. Elle le regarda alors dans les yeux avec un sourire joueur. « Je suis toujours une attraction captivante ! ». La demoiselle laissa aller quelques rires, alors qu'Addison fit signe aux autres garçons de partir. « Je n'ai pas bu beaucoup... un seul verre ! ». Arwen fit une pause en le regardant dans les yeux. « J'sais plus combien de fois je l'ai rempli, c'est tout ».

« Ça allait ta soirée ? » dit alors Addison en marchant un peu pour s'arrêter quelques pas plus loin et s'asseoir au bord du lac. La jeune femme s'allongea à coté de lui de façon à pouvoir poser sa tête sur les cuisses du jeune homme. Ainsi, Arwen se laissa perdre dans la contemplation des étoiles. « Comme tu peux voir, tout va pour le mieux ! Et toi ? »

Il était rare qu'Addison s’ennuie avec Arwen, mais alors quand elle était ivre, c'était encore plus hilarant. Il ne savait jamais si elle devenait extrêmement naïve ou si c'était fais exprès, pour l'entrainer dans sa bonne humeur. Il venait de remettre en question le sens du mot peu, quand elle lui lança une réplique qui réussie à le faire éclater d'un rire joyeux, et franc ! A savoir, Addison ne rit jamais vraiment, ni ne sourit à pleines dents. Il fait tout en demi-mesure, préférant rester discret ou surtout, préférant ne pas trop en dévoiler. Mais avec Arwen il n'y avait plus aucune gêne, d'aucune façon. Ils s'étaient vu dans leurs pires états : défoncés, nus, sur un lit d'hôpital, en larmes, pleins de terre, au réveil... il pensait la connaître par cœur, ou presque, et inversement. Il ne se retenait pas pour rire en sa présence. Et comment voulez-vous vous retenir face à « Je n'ai pas bu beaucoup... un seul verre ! J'sais plus combien de fois je l'ai rempli, c'est tout ». Non, vraiment, c'était impossible.
« Toi alors ! Tu me surprendras toujours avec tes répliques... sacré numéro. »
Oui, elle était un sacré bout de femme, quand même. Il se lassait de beaucoup de gens mais depuis les années, il ne s'était toujours pas lassé d'elle, comme quoi.

Il l'amena près de la rive et s'assit sur les graviers. Il pensait qu'elle allait en faire de même - au moins elle ne risquerait pas de tomber plus bas - mais elle préféra s'allonger et se servir de lui comme oreiller. Elle adorait cette position, et à trop l'avoir laissé faire, il était devenu son oreiller officiel, il n'y avait plus rien à faire. Il accepta sa tête sur le haut de ses genoux sans broncher.
La soirée d'Arwen avait l'air satisfaisante, mais quand elle lui retourna la question, il ne parvint pas à s'extasier. Il attendait toujours plus, toujours l'amusement total, la liberté générale de ses moyens, la petite étincelle en plus... mais heureusement la vie n'est que rarement extrêmement satisfaisante, c'est ce qui rend ces moments merveilleux. Quand ils arrivent.
« Ca allait... C'était pas trop mon délire, mais j'ai connu pire. Ca vaudra jamais les soirées de chez nous façon... »
Il comparait toujours tout à New York, et sélectionnait les meilleurs souvenirs de sa vie là-bas, en évitant de mentionner les pires. Leurs soirées avant étaient rythmées sur la débauche et la drogue, mais sur le coup il leur trouvait malgré tout une douce nostalgie. Il y était avec des amis, il était dans sa ville, ils étaient plus libérés, ils refaisaient le monde et dieu sait que la drogue les aidait à débattre avec conviction. Surtout, ils étaient encore naïfs de tout. C'était fini depuis longtemps, cette innocence des conséquences.
« Je crois que je préfère les feux de camp traditionnels. Guitare, guimauves, deux trois bières et on chante tous en chœur... le thème sous-vêtements ça faisait trop... spring-break-sur-la-côte-ouest pour moi. Je sais je crains. Y'a des dizaines de filles en soutif et des canons en caleçons moulants et je trouve encore le moyen de me plaindre. On me refera pas, que veux-tu... Hey, tu t'es pas endormie hein ? Je veux pas de crampe à cause de ta grosse tête... »
Il était d'humeur nostalgique et râleuse, ça lui arrivait fréquemment. Et quand il se retrouvait seul avec elle c'était parfois pire. Mais ça passait aussi rapidement, elle savait lui changer les idées en un claquement de doigt.

« Toi alors ! Tu me surprendras toujours avec tes répliques... sacré numéro. » Dit alors Addison après avoir éclaté de rire. Il avait raison, Arwen était rarement à court de réplique et les mots étaient devenus une de ces armes redoutables. Elle avait souvent de dessus ainsi que le dernier mot. Que ce soit pour rire ou pour se défendre face à des attaques, la demoiselle arrivait toujours à s'en sortir. C'était aussi devenu une habitude pour la brune, et beaucoup s'en amusaient avec elle, surtout Téthys.

Arwen savait bel et bien qu'elle avait trop bu, et qu'il serait dur pour elle de se défendre, d'ailleurs, la jeune femme ne chercha pas à se défendre plus longtemps. Elle s'allongea alors à côté de son meilleur ami, se servant des jambes de ce dernier comme oreiller. Il n'y avait qu'avec Addison elle se permettait certains gestes, comme celui-ci par exemple, elle le connaissait depuis assez longtemps pour se comporter comme elle le désirait.

Sa tête avait tendance à tourner à cause de l'alcool, mais s'en était pas au point d'être désagréable. Elle se perdait dans la contemplation des étoiles, ne bougeant plus, sa fatigue avait tendance à retomber. Cependant, la brune écoutait toujours ce que lui racontait son meilleur ami, notamment à propos de la soirée. Arwen l'avait débuté au bar avec quelques amis, dont une de veille date qui l'avait fait boire pour qu'elle oublie ses aventures désastreuses amoureuses et qu'elle profite comme il se doit. Il est clair que la jeune étudiante ne pensait plus à tout cela. Addison quant à lui avait l'air de ne pas avoir savouré sa soirée autour du feu de camp. « Ça allait... C'était pas trop mon délire, mais j'ai connu pire. Ça vaudra jamais les soirées de chez nous façon... » Il y eut un silence et la jeune femme reposa son attention sur son meilleur ami. Elle avait beau être saoul, elle savait très bien qu'elle ne le serait pas assez pour oublier cette discussion. « Je crois que je préfère les feux de camp traditionnels. Guitare, guimauves, deux trois bières et on chante tous en chœur... le thème sous-vêtements ça faisait trop... spring-break-sur-la-côte-ouest pour moi. Je sais je crains. Y'a des dizaines de filles en soutif et des canons en caleçons moulants et je trouve encore le moyen de me plaindre. On me refera pas, que veux-tu... Hey, tu t'es pas endormie hein ? Je veux pas de crampe à cause de ta grosse tête... ». La jeune femme esquissa un sourire et se redressa tant bien que mal pour le laisser respirer. « Je suis toujours là et à en croire ce que tu dis, je ne suis pas assez sexy dans mes sous-vêtements. » Elle reporta de nouveau son attention sur le jeune homme avec un grand sourire et en se dandinant sur place comme pourrait le faire une pin-up. La demoiselle n'était pas vraiment dérangée par le thème, mais elle n'avait rien mis d'aguichant. Elle portait un ensemble rouge tout ce qui a de plus banale, ne voulant pas trop en dévoiler et avoir les regards sur elle. Arwen retrouva finalement son sérieux, « Pourquoi on ne partirait pas tous les deux à New York une semaine ? Juste toi et moi avant que la rentrée arrive. »