thanks to be here + Danaël

La télécommande à la main, je zappais les chaînes sans m'attarder sur aucune émission. Un passe temps comme un autre, je cherchais à m'occuper l'esprit et au final, ce dernier prenait le dessus laissant mes pensées contrôler tout le reste. Hendrix, Hendrix et toujours Hendrix. J'allais finir par devenir dingue. C'était toujours la même chose. Aller à l'hôpital, le regarder brancher à toutes ces machines, ne voir aucune évolution. Attendre encore et encore de pouvoir le ramener. J'avais l'impression que ce jour n'arriverait jamais en fait. Inspirant profondément, j'éteignais l'écran avant de quitter le canapé. Dante ne devrait plus être long. Comme à son habitude, il se pliait en quatre pour mes petits plaisirs et j'crois qu'au fond, je ne pourrais jamais lui en être assez reconnaissante. Même si en ce moment c'était plutôt compliqué, il avait le don de réussir à me changer les idées. De me faire rire surtout et j'serais toujours reconnaissante du fait qu'il ait croisé ma route. Il ne pouvait pas en être autrement. J'entendais du bruit dans le couloir et instinctivement, j'allais vers la porte ouvrant celle ci. J'savais que c'était toi que je disais récupérant un des sacs pour le décharger. T'as pensé au chocolat ? Parce que ouais, j'passais mon temps à m'empiffrer comme si ça allait arranger quoi que ce soit.

Le bal était passé, enfin, pour l'italien, il avait été des plus merdiques. Son ex grand amour s'était pointée ... avec une fille a son bras, vous imaginez bien la tête de l'italien quand il a vu ça ... Et puis ensuite, il y a eu sa "femme" mafieuse qui était avec un pauvre gars, sans compter que la WH a été prise d'assaut par des inconnus qui ont écris "infidèle" sur son mur, et ce crétin de Murray qui a fait passer une soirée horrible à sa sœur, sa protégé Athéna pendant le bal. Bref, le combo parfait pour un bal bien pourri. Ajoutez à ça que Azrael a accouché en avance et que son petit Hendrix est en couveuse à l'hôpital, loin de sa mère, de son père et que pour une mère, le sentiment d'avoir abandonné son enfant doit être pire que tout ... Et quoi qu'on en dise, armoire à glace ou non, Basini a un cœur et son cœur le pousse à l'aider tout simplement parce que Az est une gentille fille pour qui il s'est pris d'affection. C'est pour cette raison que le jeune homme avait pris l'initiative de faire ses courses, histoire de lui alléger un peu les tâches pour qu'elle se repose et il faut le dire c'est aussi la bonne excuse pour aller lui changer les idées. Pour dire vrai, Basini a un rapport à la grossesse qui était avant simplement de la courtoisie envers les femmes enceintes et qui, quand il avait appris par son ex la vérité sur un sujet bien précis, s'était transformer en une source d'angoisse pour lui. Elle avait perdue leur bébé d'une fausse couche, puis avait fait une dépression. M'bref, résultat, la grossesse d'Azrael l'avait vraiment touché et c'est ainsi qu'ils s'étaient connu, d'un petit rien qui maintenant le poussait à prendre soin d'elle. Garé devant chez elle, il attrape les sacs de courses dans une main et claque son coffre de sa bagnole de luxe affreusement cher et montre rejoindre la jolie jeune maman. Je n'ai même pas le temps de frapper à sa porte qu'elle ouvre déjà, un sourire aux lèvres « Tu es devin ! » je lui réponds d'un ton amusé et récupère le sac qu'elle vient de me piquer des mains « Laisse moi être galant s'il te plait. » parce qu'il l'est, en toute circonstance, la galanterie est dans sa nature, il n'est pas un fier défenseur des winthrop pour rien. Visiblement, elle n'était pas d'humeur, il trouvera bien un moyen de lui rendre le sourire. Il reste optimiste. Entrant dans l'habitat, il répond pas la même occasion « Je n'ai pas oublié, j'ai pris un peu de tout, comme ça tu auras le choix. » après tout, le chocolat, c'est scientifique, ça fait toujours du bien. Connaissant la maison, il se rend la cuisine, pour poser les courses et les ranger, il sait à peu près où tout vas, mais après avoir posé les courses et avant avoir rangé quoi que ce soit, il va vers la jolie brune pour lui faire une accolade amicale. Il n'est pas câlin, pas du tout même, mais elle semblait en avoir besoin « Comment tu te sens ... ? » probablement mal, très mal, faut pas être illuminé pour le savoir mais il est important de poser des mots sur ses maux, ça aide il parait.

Techniquement, le but après un accouchement était de retrouver la ligne. De repasser à la taille 36 et ne plus avoir l'impression de ressembler à un cachalot. Sauf que les choses n'allaient pas. C'était un désastre et la vengeance ultime, c'était le frigo. Elle avait probablement passé la moitié de sa journée à voguer entre la cuisine et le canapé ce qui n'était pas le choix le plus judicieux de l'année. Alors quand Dante débarquait enfin, c'était un peu la porte de secours visant à la faire sortir de sa torpeur. T'es encore plus chargé qu'un éléphant, j'voulais juste te montrer de la pitié qu'elle disait avec un petit rire le laissant poser les sacs un à un sur le plan de travail. De ses mains, elle se hissait sur la même hauteur le laissant ranger les courses avec un petit sourire. C'était la preuve qu'il venait un peu trop souvent. Il était maintenant capable de savoir que le chocolat allait dans le placard de droite et la salade dans le compartiment du bas. C'était peut être un peu effrayant et au final, la brune était presque certaine qu'il connaissait bien la cuisine qu'un certain Alex. La dernière boîte de conserve rangé et elle avait le droit à ce qui ressemblait presque à un câlin. Venant de Dante c'était.. Etrange. Mais agréable. Disons que j'essaie de ne pas couler. Et c'était compliqué quand on était sujette à la dépression comme elle. Elle se battait constamment contre ses propres démons pour ne pas sombrer plus bas que terre. Elle faisait tout son possible pour garder un tant soit peu d'optimisme même si parfois, elle avait la sensation que tout était en train de s'écrouler autour d'elle. Poussant un soupir, elle rejetait une mèche de ses cheveux chocolat derrière son oreille se risquant à un sourire. J'ai peur qu'il ne soit pas assez fort. Que les choses tournent mal et que les machines auquel il était relié ne suffise pas à le maintenir en vie.

Ce que vis Azrael en ce moment fait prendre conscience de bien des choses, tout le monde devrait se poser et prier pour son fils, encore à l'hôpital, brancher à un tas de fil pour l'aider à survivre, pour l'aider à vivre même tout simplement. Pour qu'il puisse retrouver les bras de sa mère et être choyer dans un foyer remplit d'amour. Mais pour ce combat, ce petit être encore trop fragile et petit, est loin de sa mère, de celle qui lui a donné la vie et Azrael vit mal cette situation mais qui pourrait bien la vivre franchement ? Il faut tout simplement tenter de la distraire, de la soutenir et c'est exactement ce que Dante compte faire. Il lui a acheté du chocolat et si il faut, il ferait même une entorse à son régime stricte d'athlète pour qu'elle ne se sente pas seule à manger du chocolat. Et quand son fils sera rentré, il l'entrainera courir avec lui pour reprendre la ligne. Chargé de course, après qu'elle ait ouvert la porte, elle tente de prendre un sac qu'il reprend bien vite. Qu'elle se repose, il s'en charge. Une fois les courses posées, il les range, naturellement comme ci il était chez lui entrain de ranger ses courses à lui. C'est bien une preuve qu'il vient la voir très régulièrement pour lui changer les idées. Il ne lui demande qu'une fois où le produit se range et quand tout est fait, c'est instinctivement qu'il va vers elle pour un geste qui détonne un peu quand on le connait, lui et son côté froid, brute de décoffrage et distant : la jeune femme a le droit à une sorte de câlin, parce qu'un câlin, ça fait presque autant de bien que le chocolat. Il prend de ses nouvelles et sa réponse ne l'étonne guère. « Je comprends ... Tu t'en sors bien je trouve, vraiment. » un petit sourire encourageant il la relâche, restant près d'elle quand même. Elle semble exténué, mal en point et dans une profonde solitude malheureusement. Elle lui adresse un mini sourire et ses paroles qui suivent sont terribles à entendre mais en partie réaliste. Mais Dante voulait lui faire penser positif, rester optimiste alors c'est avec un sourire qu'il réplique « Je sais pas si tu es au courant mais la maman de ce petit Hendrix est une badass. C'est une femme forte. Je suis sûr qu'il a déjà le tempérament de warrior de sa Mamma. » Soyons franc, bien des mères seraient en larmes, effondrée, mais Az tente de rester fière et forte pour son fils et ça, ça prouve sa force de caractère.

C'était des pensées extrêmement défaitiste, elle en était consciente. Et elle savait aussi que pour ne pas totalement sombrer, elle se devait de voir les choses sous le bon angle. Tenter d'optimiser le tout, se dire qu'il avait passé les premiers jours et que ça, c'était déjà un bon signe en soit. Mais elle y arrivait pas. C'était d'Azraël qu'on parlait et le sort semblait vouloir s'acharner sur elle à chaque fois. Elle ne pouvait pas optimiser, elle n'y arrivait pas. Alors elle se plongeait dans ses sombres pensées, imaginant le pire à chaque fois. Peut être que de cette façon, si ça venait à réellement se produire, elle y serait préparée. J'en suis pas aussi sûre. Elle avait toujours fonctionné aux apparences la brune. Faire comme si tout allait bien, comme s'il n'y avait aucun problème. Renvoyer une image aux autres qui était monté de toute pièce. C'était pas parce qu'elle souriait à la face du monde, parce qu'elle s'empêchait de pleurer que tout allait bien. C'était juste un personnage qu'elle créait pour se montrer forte et incassable alors qu'elle ne l'était pas. Et quand Dante reprenait la parole, elle ne pouvait s'empêcher de sourire au moins un peu. T'es bête Elle secouait la tête descendant de son perchoir avant de reprendre. Et s'il arrête de se battre ? Fallait qu'elle arrête la brune. Qu'elle arrête de se morfondre, d'imaginer la mort de son fils. Ca ne pouvait pas l'aider à avancer. Inspirant profondément, elle fermait les yeux quelques secondes. J'veux juste pouvoir le sortir de là bas. Parce qu'une fois qu'il serait à la maison, il y aurait beaucoup moins d'inquiétudes à avoir. Tu veux faire quelque chose en particulier ? Changement total de sujet. Une ruse de la brune pour ne pas s'attarder sur ce qui pouvait la blesser. Et Hendrix, c'était typiquement ce qui faisait ressurgir ses faiblesses. Continuer à en parler ne ferait qu'accentuer sa détresse.

Il ne peut que l'imaginer, sa jolie amie vie un moment des plus pénibles, difficiles. Elle vient de mettre au monde un bébé et le voila en mauvaise santé. Son esprit vague un instant sur celui qu'il aurait pu avoir avec Elena, aurait-il été en bonne santé ? Aurait ce été un garçon ? Une petite fille ? Il n'avait jamais fait de plan là dessus, Basini avait renoncé à la possibilité d'avoir des enfants plus tard, tout simplement pour les protégé de ce monde dans lequel il baigne. Il ne veut pas imposer cette enfance et cette vie, pesante et pénible pour un petit être, pour une personne de son sang. Et s'il avait un enfant, qu'il reconnaissait, ce dernier aurait forcément une vie similaire à la sienne, autant dire que pour lui, c'est inenvisageable. Si d'autres veulent le faire, ils peuvent, mais Basini ne peut pas. Non, il ne se le permettrait pas. Il ne peut pas. C'est trop lui demander. Même si il adore les enfants et qu'un bébé dans sa vie aurait surement tout changé. Ca l'aurait peut être changé. Peut être guéris. Guéri de ce mal qui le ronge. Mais ce n'est pas envisageable. Alors à défaut d'avoir ces soucis parentaux, il peut soutenir Az. Parce que finalement, même si il n'avait jamais envisager d'avoir des enfants sont coeur s'était brisé quand il avait appris pour la fausse couche de Elena. Tentant donc de rassurer son amie après un bref câlin amicale, il lui adresse un sourire et lui assure qu'elle s'en sort bien, mais elle ne semble pas de cet avis. « Alors je suis sûr pour nous deux. » un sourire pour tenter de la rassurer, parce que finalement c'est de ça qu'elle a besoin, de soutient et d'espoir, il l'écoute, il écoute sa peine et sa détresse. Elle ne peut s'empêcher de penser au pire. Ca se comprend. Elle inspire longuement et il l'écoute. Ses mains sur ses épaules, il ne quitte pas son regard et reprend « Az, regarde moi. » quand les yeux bruns de la jolie brune croisent l'océan bleu de l'italien, il reprend « Bientôt, il sera avec toi, tu verras. » oui, il est dans un bon hôpital, il ira bien, c'est certain. Dieu prendrait pas un enfant aussi jeune si ? Elle finit par changer de sujet. Que voulait-il faire ? Il la libère de son emprise et ajoute alors en haussant les épaules « Toi, tu as envie de faire quoi dis moi ? On peut aller se promener si tu veux ? Faire un truc à sensation ? » une course de voiture, de l'accrobranche, ce qu'elle veut qui peut lui rendre le sourire. C'est à elle de voir. Lui est prêt à tout/

Elle n'était pas ce de celle qui aimait parler. Qui avait envie de se faire plaindre. Elle était pas comme ça Azraël et elle avait pas envie d'être prise en pitié. Elle préférait des millions de fois feindre que tout allait bien plutôt qu'avoir droit à des regards compatissants. Alors bien sûr qu'elle privilégiait le changement de sujet. Parce que c'était bien plus facile pour elle. Elle pouvait parler de tout, de rien, même rire aux éclats s'il le fallait mais elle ne voulait pas fondre en larme encore une fois. Elle ne faisait que ça ces derniers temps. Pleurer encore et toujours. S'enfermer chez elle et refuser tout contact avec l'extérieur. La fatigue c'était le prétexte qu'elle prenait le plus souvent. Trop fatiguée pour sortir, trop fatiguée pour voir qui que ce soit. Au fond, personne ne se posait de question. Elle venait d'accoucher, ça semblait plutôt normal pour les autres qu'elle prenne du repos. Le problème était que le vice était bien caché et que sa détresse partait de loin. Mais il était pas dupe Dante, il était bien loin de l'être. Et quand elle tentait de l'esquiver il posait ses mains sur ses épaules. Les prunelles dorés de la brune venait s'perdre dans celui océan de son ami. Bientôt il sera là. Ouais. C'était ce que tout le monde lui disait à chaque fois. Le problème était qu'elle y croyait pas à tout ça. Elle y arrivait pas. Non.. Je.. Tu veux pas qu'on reste ici ? Sortir elle était pas prête pour ça. Elle voulait pas voir les gens, elle voulait pas vivre réellement tant que son petit garçon ne serait pas là. Y avait peut être pas des tonnes de chose à faire mais.. Il pourrait regarder un film, jouer à des jeux vidéos.. Peu importait en fait tant qu'elle ne quittait pas les murs de son appartement. C'était tout ce qu'elle demandait.

Azrael c'est le genre de femme forte, très forte, on va pas se mentir, elle sait qui elle est, elle connait sa force et de la force elle a à revendre. Là, elle est vraiment entrain de traverser le pire, comment ne pas souffrir d'une situation pareille ? Elle se retrouve avec un bébé, en mauvaise état, qui ne peut même pas être avec sa mère, elle ne peut pas en être insensible. Mais Az est capable de cacher ses émotions, comme Basini enfaite, ils ont cette faculté à cacher ce qu'il ressente, les problèmes auxquels ils font face, ils restent fort, ils sourient. Ils ne se laissent pas abattre quand les choses deviennent dures ou compliqués ... Même dans la situation semble déséspéré, ils restent fort. En tout cas, si Dante Basini devait donné un adjectif sur Az, ça serait bien ça, qu'elle est forte. Car à ses yeux, elle l'est. Il est donc présent pour elle, après lui avoir fait des courses et acheter presque que du chocolat, histoire de l'aider, il parait que le moral remonte grâce au chocolat, on peut bien tenter, ça ne coute rien d'essayer si ? Enfin à part des kilos ... M'bref, après un câlin, tentant de lui proposer des choses pour se changer la tête, sa première idée est de sortir, histoire qu'elle s'aère l'esprit mais visiblement cette idée lui déplait et il fait bien vite le lien, en cas de besoin, elle veut être là pour décrocher et aller au plus vite voir le petit Hendrix. « D'accord, restons ici alors... Aucun problème » il lui adresse un doux sourire qui se veut rassurant et propose alors « Est ce que tu as les Harry Potter en DVD ? On pourrait les regarder ? Ou bien des marvels ? Ou un film que tu aimes, tu en penses quoi ? » deuxième tentative pour lui changer les idées, celle ci serait-elle plus fructueuse ? Il l'espère, sinon, ils trouveront bien une autre occupation tant qu'elle se change les idées, c'est le principal ...

Peut être qu'au fond, elle avait peur de l'affronter le monde extérieur. Ouais, c'était probablement ça. Comme si elle était incapable de faire face aux regards. Et pourtant, il était probable que personne ne dise rien mais.. Elle pouvait pas. La brune, elle n'avait jamais été du genre à s'inquiéter de ce que les gens pouvaient penser d'elle et clairement, elle était une je m'en foutiste dans l'âme mais les choses avaient quelques peu changés. Elle avait perdu les os pendant le bal de fin d'année, l'anecdote avait été consciencieusement dévoilée par cambridge secrets et comme si ça ne suffisait pas, elle avait aussi eu le droit à passer pour la meuf la plus conne au monde en recevant l'award de la plus grande quiche de l'année. Alors ouais, elle n'était pas prête à recevoir encore une fois le moindre jugement. Tout ce qu'elle voulait la jeune maman, c'était qu'on la laisse tranquille et qu'on lui rende son bébé par la même occasion. Est ce que c'était trop demandé ? Sûrement. Alors non, rien n'allait et s'il fallait qu'elle reste enfermée chez elle pendant des semaines et des semaines, elle le ferait. On pourrait se faire un marathon Harry Potter mais ça veut dire que tu vas devoir me supporter pendant une éternité. Mais au moins, regarder autant d'heures de film ça aurait le mérite de lui changer les idées et pas qu'un peu. C'était une solution comme une autre. Poussant un soupir, elle rabattait ses cheveux derrière son oreille avant de reprendre la parole. Je suis désolée, j'suis pas tellement marrante ces derniers jours. Et à force de se plaindre, elle pouvait vite devenir une plaie pour ceux qui l'entouraient.