Timoteï Enzo Silvio Robins ► Luis Batalha

« Fumes avant que la vie te fume. » Ne baisse jamais les bras, relève toi après un échec, essuie tes larmes et recommence. Un jour, tu y arriveras, tu pourras lever le poing, tu pourras être fier de toi. Mais, en attendant, tu dois te battre, tu dois tout faire pour le mériter. Tu ne dis pas reculer devant le danger, tu ne dois pas baisser les bras devant le premier obstacle, tu dois bouger ton cul dans toutes les situations. Tu te prenais des coups de poings, ton front suait et tu mettais tes bras comme bouclier, tu te baissais pour éviter chaque coups. Et tu en faisais de même, jusqu'à ce que tu reçoives son poing dans la figure et que ta tête culbute en arrière pour tomber et t'écraser sur le tapis. Le nez en sang, pourtant tu te relève, tu n'as pas peur du danger, tu es inconscient. Tu fais de la boxe depuis plusieurs années, tu te bat contre des hommes et même des femmes. Tu as cette rage au fond de toi, ta famille t'a limite oublié et abandonné. Tu rentres chez toi juste pour te laver et dormir et manger quelques choses, tu passes chez toi comme dans un courant d'air. Tes parents ne veulent plus te regarder, ne veulent plus te voir. En gros, ils ne t'aiment pas, ils ne veulent plus faire d'effort pour toi. Tu n'as plus d'argent venant d'eux, tu te retrouves avec plus un sous sur ton compte. Tu dois te débrouiller à trouver de l'argent pour te payer les études. Tu n'as pas mis bien longtemps avant de te plonger dans ce métier dangereux et interdit. Au début, rien n'était bien simple et pourtant, tu as continué. Tu ne marchais plus dans la rue sans un couteau sur toi, ou même des bombes d'acrimo. Tu fais ça de nuit, dans des petites ruelles, et au final plus le marché fonctionnait et plus tu en vendais. Jour et nuit, tu ne te cachais même plus, tu faisais ça discrètement et tu ramassais des billets et des billets. Tu n'avais plus besoin de tes parents pour vivre, tu avais un revenu assez large. Mais, la vie n'est pas toujours magnifique, quand tu pensais pouvoir relever la tête et vivre heureuse. Tu as appris quelques semaines plus tard que ton meilleur ami avait perdue vie lors d'un accident de voiture. Il était sous l'emprise de l'alcool et de la drogue à ce moment-là.

Tu avais fourni ton meilleur ami dans l'après-midi, soi-disant que c'était juste pour cette fameuse soirée et au final, il en avait pris une bonne dose avant de reprendre le volant. Tout était de ta faute, tu n'aurais pas du lui donner, tu n'aurais pas du lui vendre. Tu t'es refermé sur toi-même pendant plusieurs jours, plusieurs semaines après son enterrement. Un enterrement ou tu étais en première ligne, tu avais fait l'effort de mettre un costard noir. L'angoisse prenait toujours le dessus, pendant toute la cérémonie tu repensais à cette journée. Tu t'en voulais tellement, tes mains tremblaient. Ton esprit n'était plus là, les larmes coulaient le long de tes joues. Il était la seule personne en qui tu avais confiance et sur qui tu pouvais toujours compter. Tu venais de perdre la moitié de ta vie, la moitié de ton cœur, un frère, ou plutôt ton âme sœur. Tu l'aimais bien plus qu'un ami, plus d'une fois vous aviez échangé des baisers, des câlins sensuels. Plus d'une fois tu as dormi avec lui, en sous-vêtements ou même totalement nue. Il n'y a qu'avec lui que tu partageais des moments aussi intime. Tu ne savais pas si tu pouvais te prétendre être bisexuelle, sachant que les autres hommes ne t'attiraient même pas. Il n'y avait que cet homme. Il était comme toi, il avait le même caractère, les même passions et la même vie, difficile, avec des parents incompétents. Cela s'expliquait, pourquoi tu étais toujours avec lui et rien qu'avec lui. Tes virées en vacance avec lui, tes soirées avec lui, tes parties de jambe en l'air avec lui. A chaque fois que l'homme parlait de cet homme, ton cœur se resserrait un peu plus à chaque fois. Ton cœur se détruisait, se consommait petit à petit. Se réduisant à la forme de cendre, le néant s'était emparé de toi, tu avais tellement mal. Ta souffrance ne faisait que de s’agrandir, un peu plus à chaque fois. Tu n'avais rien trouvé de mieux que de t'enfoncer à ton tour dans ce cercle vicieux. La drogue et l'alcool, te permettait de respirer, de te poser sans penser à tes problèmes. C'est pour ça qu'en plus d'être un dealer, tu étais devenu un tox, dépendant de la drogue. Tu ne pouvais plus t'en passer et tu étais devenu le genre de personne à éviter.

Plus d'une fois tu t'es battu en pleins milieu de la rue, que tu t'étais fait arrêté pour violence, pour ivresse sur voie public et tant d'autre chose. Tu soupirais, tu regardais ton visage un peu plus abîmé à chaque fois. Tes études coulaient petit à petit, tu ne faisais plus rien pour que ça fonctionne. C'est seulement après le troisième avertissement de ton école, que tu as recommencé à te relever. Grace à ton amie, celle qui t'épaulait depuis l'accident de Maxence. Elle était dans sa voiture, quand il a percuté un camion. Elle s'en est sortie avec une jambe cassée et la clavicule fracturée. Avec des blessures plus ou moins profondes, elle sait ce que cela faisait. Elle était sa petite amie, un triangle assez particulier, elle n'avait jamais été au courant de ta relation avec son copain. Au final, c'était elle qui a repris la relève, elle te faisait sortir, voir des autres personnes. Elle reprenait là ou Max s'était arrêté, elle te faisait sourire, elle te faisait rire. Elle te considérait comme son plus grand ami, elle te protégeait et t'accompagnait quand tu allais vendre. Elle était devenue un pilier dans ta vie, elle te forçait à remonter tes moyennes, à repasser les examens ou tu avais échoué. Elle t'avait obligé à tourner une bonne fois pour toute la page, elle voulait recommencer sa vie, avec toi. Tu as accepté ce choix, tu as décidé de lui faire aveuglement confiance. Grace à elle, tu trouvais ta place dans ta classe, tu reprenais goût à continuer tes études en chimie. Elle savait qu'elle ne pourrait jamais te faire arrêter la vente et aussi la drogue, mais elle continuait à y croire. Elle était la bonne meuf, elle était toujours là pour te remettre sur le droit chemin dès que tu commençais à t'éloigner un peu trop. Le genre de nana, avec qui tu ne pensais jamais t'entendre et pourtant si. Elle était comme ton meilleur ami, comme une sœur. Jusqu'au jour, ou elle avait décidé de t’amener dans ce festival, te connaissant pratiquement par cœur. Elle savait que tu allais apprécier cette soirée, et ça n'avait pas manqué. De la musique, des joints, de l'alcool, et elle, oui elle était importante. Elle  finissait par t'embrasser au moment ou tu ne t'y attendais pas. Elle t'avait surprise et pourtant tu ne regrettais pas, tu avais prolongé ce baiser et tout au long de la soirée, il y avait cette tension sexuelle entre elle et toi. Au final, la soirée s'était terminée dans son lit, dans son énorme appartement.

Alors que tout se passait parfaitement bien, tu ne sentais pas à l'aise et tu avais besoin de lui parler de ta relation avec son ancien petit ami. Tu ne pouvais pas lui cacher encore pendant bien longtemps, elle avait le droit d'être au courant. Tu savais pertinemment que tu allais la perdre, qu'elle allait t'en vouloir. Mais, tu faisais ça pour qu'elle ne souffre pas de ton départ dans seulement quelques jours. Tu avais été pris dans une université, loin, bien plus loin de l'endroit ou tu résidais. Tu avais arrêté la boxe, prévenant ton entraîneur que tu n'étais plus fait pour les compétitions et que tu déménageais. Tu avais préparé tes valises, tu avais largement l'argent qu'il te fallait pour le voyage, tu avais déjà acheté ton billet d'avion. Il fallait juste que tu la préviennes, tu ne voulais pas la perdre, mais tu ne voulais pas lui cacher durant toute ta vie, cette relation. Tu ne voulais pas la faire souffrir, mais tu ne voulais pas souffrir non plus. En te réveillant, après cette soirée plus que mouvementé, tu étais plus distant avec elle. Tu avais mis des barrières et au final, tu devais lui expliquer. Assis à l'autre bout du lit, tu l'avais longuement regardé avant de prendre le parole. « Elysa, je dois t'avouer pas mal de chose... » lâchais-tu doucement, jouant nerveusement avec tes doigts « Max, n'était pas qu'un ami pour moi. Il était bien plus que ça. Je n'ai jamais aimé un homme, pourtant lui, si. Je n'ai jamais embrassé un homme, mais lui, si. Je n'ai jamais fait l'amour avec un homme, mais avec lui, si. » tu tournais la tête, tu ne voulais pas lui laisser le temps de te répondre, de prendre la parole. Elle te dévisageait du regard, elle n'avait plus ce sourire qu'elle avait en se réveillant. « Il te trompait avec moi, il t'aimait, mais il m'aimait aussi... Je suis désolé, mais je ne pouvais plus garder ça pour moi. » soufflais-tu à mi-voix. Ton cœur se serrait, tu ne la regardais pas. Tu n'étais pas capable de la regarder droit dans les yeux. Tu lui avais menti pendant des mois et des mois et c'est seulement aujourd'hui, que tu étais capable de lui expliquer. « Dégage. » les seuls mots qu'elle avait réussit à prononcer. Elle s'était levée, m'envoyant tout mes vêtements à la gueule. « Dégage de chez moi. » hurlait-elle en pleins milieu de son appartement, te raccompagnant rapidement à la porte une fois tes vêtements enfilés. Elle te poussait en-dehors de son appartement, claquant la porte derrière toi.

Elle te détestait et elle avait toutes ses raisons, tu étais rentré chez toi le plus rapidement possible. Tu n'avais pas envie de traîner dans la rue, même si la rue était ta maison, ta vie. Tu avais fini tout ce que tu devais terminer, tu avais retrouvé tes amis juste pour une dernière soirée. Annonçant ton départ, plusieurs voulaient te retenir et d'autres étaient content pour toi. Tu as pris ton envol quelques jours plus tard, sans avoir de nouvelle d'Elysa. Tu es arrivé à Cambridge quelques heures plus tard, tu avais pris un appartement le temps que la rentrée se fasse. Reprenant ta vie entre tes mains, des cours plus ou moins difficile, plus ou moins intéressants. Parfois tu t'endormais, parfois tu participais. Tu n'étais jamais pareil dans le même cours, mais au final tu continuais tout ce que tu faisais dans ton ancienne vie. Tu fumes, tu bois, tu vends pour te faire de l'argent, bref rien de bon , mais pourtant tu continue.

Tu étais maintenant un étudiant d'Harvard, même si tu avais eu du mal à intégrer cette grande université, tu l'étais maintenant. Tout d'abord simple étudiant, tu es devenu rapidement un membre de la Mather house après avoir passé deux longs mois de bizutage. Ta bizutrice Alexys, qui est devenue rapidement une très bonne amie. Malheureusement il y a eu cette bombe, c'est ce jour où tu as perdu ta petite amie le lendemain d'une dispute, aucune explication, elle te faisait la gueule. Elle est morte dans tes bras et tu n'as jamais réussi à t'en remettre. C'est pour ça que tu as plongé bien plus que d'habitude. Alcool et drogue, tu n'as pas réussi à t'en remettre. Tu allais chez une psychologue, tu prenais des médicaments pour dormir. Pourtant tu as continué ta vie et tu as rencontré Grace, cette jeune femme qui est devenue ta colocataire et enfin ta petite amie. Cette complicité incroyable que tu avais avec elle, elle s'éteignait de plus en plus depuis que tu te trouvais en couple avec elle. Plus rien n'était pareil, des crises de jalousie, des distances. Au final tu étais perdu et tu partais au spring break en compagnie d'Alexys, la seule qui te comprenait en quelque sorte. Aucun dérapage de ton côté, mais du côté de grace, elle n'était retournée vers son ex. Te trompant, et malheureusement c'était la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase. Tu es parti en vrille totale, tu l'as viré totalement de ta vie. Tu étais un toxico, mais un vrai. Tu avais pris tes distances, retournant chez tes parents pendant un instant. Le temps de reprendre ta vie en main, mais tu couchais avec n'importe qui et ta meilleure amie d'enfance fut la première. Quelques mois après, tu apprenais qu'elle était enceinte de toi, tu allais devenir père. Chose impossible alors que tu devais partir en cure de désintox. Pendant des longs mois, plus personne n'a entendu parler de toi. Tu es revenu à Harvard pour reprendre tes études, mais le décès de ton père à totalement tout bouleversé. Alors que tu venais de retrouver Grace et que tu l'avais avoué que tu l'aimais, que tu avais tourné la page. Tu avais dû repartir tel un voleur, mais cette fois-ci pendant pratiquement six mois. Tu avais donné quelques nouvelles par-ci et par-là. Mais tu n'avais pas dit que tu allais revenir en compagnie d'un petit garçon prénommé : Tobias. En effet, tu étais père et tu comptais revenir pour finir tes années. Personne n'était au courant de ce que tu pratiquais en dehors ton métier de père et de tes études. Mais cela fait deux mois que tu fais partie d'un cartel de drogue et de prostitution. Mettant ta vie en danger en permanence, mais il n'y a que ça qui t'intéresse. Tu es un dealer dans l'âme, mais tu comptes bien garder ça secret. Te revoilà pour une nouvelle année et cette fois-ci tu comptes bien la terminer sans devoir t'éclipser à gauche et à droite. Tu as pris un grand appartement pour y être à l'aise avec Tobias. Il a maintenant un an et demi pratiquement deux ans et monsieur commence déjà à trottiner un peu partout. Heureusement que tu peux faire appel à une nourrice le temps de ton travail. Tu n'arriveras certainement jamais à avoir une vie calme.