i'm fucked up, isn't it ? (MAXAM)

Maxine comprenait les sentiments d'Adam, elle les comprenait très bien. C'était compréhensible qu'il se sente ainsi, et il avait le droit de sentir ainsi. Elle ne cherchait pas à le contredire, parce qu'elle ne le ferait pas de toute manière, mais elle cherchait simplement à l'apaiser. Quelque chose lui disait que ça marchait un peu. C'était ce qu'elle espérait au moins. Adam lui disait qu'il adorait tout ce qui était à base de crème, elle le savait très bien. Elle se contenta de lui faire un clin d'oeil complice. Il était décidé à chercher cette fameuse tarte à la crème. Elle haussa un sourcil lorsqu'il dit qu'il essayerait d'être sage. Elle n'en croyait pas un mot. « Évidemment, tu essayeras d'être sage. Je te crois, je te crois. » Lorsqu'il lui demanda si elle était sûre d'en parler, elle se contenta d'hausser les épaules dans un premier temps. Il n'y avait rien à dire, enfin ce qu'elle pensait. « Bah, tu sais. Ce ne sont que des doutes, rien de bien méchant. Tu me connais, je suis méfiante, mais je dois me tromper. » C'était tout ce qu'elle espérait. « Quand j'étais à table avec mon cavalier, il y avait un truc bizarre entre lui et une autre fille. Sophia, si je dis pas de bêtises. Je crois qu'il n'était pas juste son amie. Et mon impression s'est renforcée quand elle est partie si brusquement de la table, suivie de Nicholas. Qu'est ce que je dois en penser à ton avis ? » Elle ne disait pas clairement qu'elle se doutait qu'elle s'était faite avoir, mais elle avait essayé de lui faire comprendre. Tout ce qu'elle espérait c'était qu'elle s'était trompée. Mais quelque chose lui disait qu'elle avait raison.

Le moment de vérité a sonné. Adam devait lui dire ce qu’il savait. Il redoutait la réaction féminine. Allait-elle lui en vouloir ? Rentrer dans une colère noire et le frapper de toutes ses forces ? N’allait-elle plus vouloir lui parler car lui aussi il lui avait caché des choses et il était au courant de cette supercherie. Maxine n’était qu’un pauvre pion dans cette histoire et on s’était joué de sa naïveté. Adam, au fond, n’avait rien à voir dans cette histoire. Il avait juste été un spectateur qui s’était retrouvé lier aux deux victimes de la soirée. Il n’avait préféré rien dire à Maxine comme il n’avait rien dit à Sophia. Mais devant le regard de la blonde, c’était plus difficile. Il n’avait pas voulu lui avouer tout de suite pour plusieurs raisons : de un, il ne voulait pas lui faire du mal, de deux, il voulait qu’elle est une agréable soirée. Toutes les filles méritaient d’avoir un joli bal et non un drame. Alors il préfère attendre que Maxine se dévoile, révèle ce qui la traquasse. Elle lui explique et Adam se montre attentif. À la fin de son récit, le croate reste quelques instant silencieux avant d’avour « Maxine, il faut que je te dise un truc… » Dit-il soudainement avec une voix un peu trop sérieuse. « Plus tôt dans la soirée je suis tombé sur Sophia. On se connait et c’était au moment où elle venait de sortir de table. » Il redoute la suite des événements « Sache qu’il n’y a rien entre Sophia et ton cavalier. J’ai découvert qu’il s’était juste fou de votre gueule en vous invitant toutes les deux. Sophia était en colère, car elle pensait aussi que des choses se passer entre toi et lui. » Adam relève son regard vers Maxine, l’air de dire : on sait très bien tous les deux qu’il n’y a rien entre Nicholas et toi ; n’est-ce pas ? S’il se passe des choses en ce moment, c’est entre le Maxam et puis c’est tout. Mais ça, il avait pris soin de ne pas le dire à Sophia, pour ne pas encore plus la blesser. La situation était vraiment compliquée. Sophia et Maxine s’étaient fait des films à cause des mensonges de leur connard de cavalier. « J’espère que tu m’en veux pas de ne pas te l’avoir dit de suite.. » Il essaye de voir le positif, il avait été le premier à lui avouer la vérité car visiblement les autres ne l’avaient pas encore fait.

Maxine avait tout dit, enfin, elle lui avait fait comprendre ces doutes qui lui pourrissaient la tête. Tout ce qu'elle voulait c'était qu'il dise qu'elle se faisait des films pour rien et qu'elle devait oublier ça pour passer une bonne soirée. Mais non, la vérité était toute autre, et Maxine commença à flipper dès qu'Adam prit un ton sérieux et prononça une des phrases qu'elle détestait le plus : il faut que je te dise un truc. Il lui dit qu'il avait croisé Sophia et qu'ils se connaissaient. Elle fronça les sourcils instinctivement, redoutant ce qu'il allait lui dire après. Qu'il connaissait Sophia, au fond, Maxine s'en fichait un peu, dans le sens où il fréquentait qui il veut, et puis, ce n'était pas une mauvaise fille, de ce qu'elle en avait vu. Au fur et à mesure de ses paroles, les sourcils de Maxine se froncèrent de plus en plus jusqu'à s'en faire mal, témoignant ainsi la colère grandissante de la blonde. Elle était en colère. Dans une colère noire. Elle n'entendit même pas la dernière phrase d'Adam, étant en proie à un dilemme. Elle avait beau inspirer longuement pour se calmer, rien n'y faisait. Elle ne voulait pas s'énerver, non, ça ne serait pas son genre. "Pas son genre", quel était son genre finalement ? Elle ne savait pas qui elle était. Voilà qu'elle repartait dans ses questions existentielles, qui donnait naissance à une crise, parfois, quand elle ne pouvait pas s'en empêcher. Elle avait été tellement naïve. Tellement. Tellement idiote. Les paroles d'Adam lui firent l'effet d'une claque dans la figure. Maxine se mit à parler, les yeux dans le vague, souriant ironiquement. « Je crois que je devrais recevoir l'award de la plus naïve ou de la plus conne d'Harvard. » Elle se mit à rire un peu, toujours aussi ironique, essayant de faire passer son envie de crise tant bien que mal. Maxine se leva pour cacher ses tremblements naissants, il s'agissait des premiers signes. Elle était dos à Adam, regardant ses mains tremblantes, comme constatant son imbécilité, sa naïveté d'avoir été aussi aveugle. « Qu'est ce qu'il croit ? Qu'il aurait pu conclure avec une de nous deux, voire les deux en utilisant un moyen aussi dégueulasse ?! Il a pas le droit de faire ça ! Il n'y a clairement rien entre nous, et ce n'est pas près d'arriver ! » Sa voix montait crescendo, elle se laissait aller dans la colère, elle se laissait aller à la facilité, elle ne cherchait pas à se battre. Elle n'était plus dans son état normal. « Putain, mais quelle conne, quelle conne ! » répétait-elle de façon frénétique, oubliant la présence d'Adam. C'étaient aux traités du visage de Maxine d'être déformés par la colère.

Il est sans voix, il n’ose dire un mot face à la colère de Maxine. Il reste quelques instants sans rien dire, ni agir. Cette réaction était prévisible et tout à fait compréhensive de la part de la jeune femme. Elle avait été dupée par ce connard de service qui lui avait pourri sa soirée de bal. Adam avait eu la malchance de se retrouver lié à cette histoire, et en quelque sorte, il s’était retrouvé à faire le sale boulot : dévoiler la vérité. Vérité qui ne fait pas du tout plaisir à la cabot. Elle se lève, la distance grandie entre eux, ses mains se mettent à trembler de colère. Agies Adam, fait quelque chose, n’importe quoi. Les paroles de Maxine lui reviennent brutalement à l’esprit. Non, il n’était pas d’accord avec ce qu’elle avait. Il ne voulait pas qu’elle croit qu’elle méritait l’award de la plus naïve ou qu’elle était conne. Maxine était tout le contraire. Elle était belle, intelligente, adorable. Nicholas ne la méritait pas. Le croate prend son courage à deux mains et se lève. Il s’approche doucement de Maxine. Il était prêt à subir les coups de sa colère si c’était nécessaire. Proche d’elle, il glisse sa main dans celle de la cabot « Calme-toi » Plus facile à dire qu’à faire. Il se met face à elle et de sa main de libre, il pose sur sa joue enflammée, comme pour calmer sa colère. Du moins, il essayait. « C’est lui le con dans l’histoire, pas toi Maxine. Soupire-t-il, réellement désolée par sa situation actuelle. « Je ne veux pas que tu crois ça de toi, tu es tout le contraire. » En temps normal, il sortait ses belles paroles pour charmer les filles. Mais Maxine n’était pas une de ses filles, elle était la fille qui commençait à dangereusement prendre de l’importance dans sa petite vie. « Tu es forte, indépendante, extraordinaire, ne te laisses pas abattre par ce connard ou il aura eu ce qu’il voulait. » Finit-il sincère.

Maxine n'avait pas encore exprimé toute sa colère, elle n'en était qu'au début. Elle serra les poings, cherchant à se calmer, mais c'était plus fort qu'elle. Ses questions existentielles lui bouffaient l'esprit. Elle en oubliait la présence d'Adam, comme si elle était seule au milieu de nul part. Elle revint à la réalité en sentant Adam prendre sa main. Il vint face à elle, posa sa main sur sa joue. Elle le regardait, surprise, restant silencieuse. Il lui demanda de se calmer, il lui parlait pour la calmer, il lui dit qu'elle n'était pas la conne dans l'histoire, qu'il ne voulait pas qu'il croit ça d'elle. Elle ne savait pas quoi dire, elle était comme paralysée, bien que sa colère continuait de gronder en elle tel un poison. Il la décrivit. Forte, indépendante, extraordinaire. C'est ce qu'elle voulait être. Bien qu'elle ne douta pas de la sincérité d'Adam, elle ne se croyait pas comme ça. « Comment peux-tu savoir qui je suis, si je ne le sais pas moi-meme ? » Elle le regarda, se perdit dans ses yeux. Comment pouvait-il le savoir ? Comment pouvait-il connaître les réponses qu'elle cherchait ? Maxine était touchée par ses propos, ça lui allait droit au coeur. « Comment peux-tu savoir ce que j'ignore ?! » Elle semblait en détresse, voulant à tout prix des réponses à ses multiples questions. Son ton avait changé, alors qu'il était calme dans un premier temps, il était plus colérique à la fin, en colère, en détresse. Ses tremblements reprirent de plus belle, la colère reprenant le dessus sur elle. Elle recula un peu, secouant la tête, la colère la rongeant de plus en plus chaque seconde. Maxine fit de grands gestes, n'arrivant pas se calmer. Elle ne voulait pas faire une crise, devant lui, pas encore. Elle avait déjà fait l'erreur de le faire. « Comment ?! » Sa voix n'était plus qu'un cri. Elle mit ses mains sur son visage, cachant son expression, qui ne devait pas être belle à voir.

Comment il le savait ? Parce qu’il le voyait. C’est ce que dégageait Maxine, même si elle ne voulait l’admettre. La colère était bien trop forte pour raisonner la jeune femme. Adam s’était risqué d’approcher la cabot. Il avait peur qu’il la rejette à cause de la colère qui s’imprégnait de chaque parcelle de son corps. Pourtant il avait pris ce risque, il avait pris sa main dans la sienne, planter son regard dans ses pupilles bleutées. Il cherche son regard mais il éprouve une difficulté lorsqu’elle se met à trembler de nouveau. Ses tremblements qu’il avait déjà connus dans le passé. Ils restaient un mystère pour lui. A l’époque où il vivait en colocation, elle n’était pas comme ça. Il se demandait ce qui avait pu se passer entre temps. L’autre jour, il avait voulu chercher une réponse. Mais au lieu de cela, ils avaient pratiqué une toute autre activité, bien plus plaisante. Elle fait un pas en arrière. Il a compris, il n’approchera plus. Il garde cette distance raisonnable entre eux. « Comment ? » Répète-t-il tel un écho. « Parce que je le vois Maxine. » Répond-t-il. Parce que je le sais. Combien de fille lui avait résisté aussi longtemps ? A part elle, il ne connaissait personne. Cette résistance montrait bien la force, la détermination et l’indépendance de la jeune femme. Et le croate admirait ce genre de femme. Il s’était promis de garder une distance raisonnable entre eux. Mais il n’aimait pas la voir dans cet état. Tremblante à cause de la colère. Ses mains qui crispaient les doux traits de son visage. Il fait un pas vers elle, doucement il enlève ses mains du visage féminin. « Maxine, tu vas me faire une promesse : arrête de te sous-estimer. » Finit-il d’une voix presque autoritaire. Tu n’es pas conne, tu n’es pas stupide, tu n’es pas faible. Tu es tout le contraire. Il fallait bien que quelqu’un lui fasse voir la vérité en face.

Maxine ne comprenait pas pourquoi il était si certain, si sur de lui la concernant. Elle avait l'impression de ne pas savoir qui elle était elle-même, alors voir Adam si sûr de lui la déstabilisait, la décontenançait. Tant de questions, si simples, se bousculaient dans sa tête. Elle avait peut être bête en ce moment, face à lui. Et elle s'en fichait. Il avait ce don de la rassurer, ou au contraire de la faire sortir de ses sentiers battus, de la bousculer. Elle aimait ça, elle aimait que ce soit lui qui fasse ça. A ses cotés, sa colère semblait diminuer, comme si elle n'avait plus aucune raison d'être, comme si elle devait tout relativiser et ne pas s'énerver pour ça. Alors qu'elle avait reculé, il ne bougea pas tout de suite, comme s'il ne savait pas s'il devait être distant ou non. Maxine se mit à mordre fortement sa lèvre, soudainement stressée. Et s'il avait compris quelque chose de travers et qu'il ne voulait pas l'approcher ? Elle en savait rien. Elle ne savait rien. Elle pensait tout savoir avec ses cours, pour mieux connaitre les gens, les comprendre, mais au final, elle ne savait rien. Il répéta sa question, et y répondit. Il le voit. Il voyait ces qualités en elle. Elle avait envie de sourire, d'oublier ce qu'il s'était passer et le remercier. Elle ne bouge pas quand il avança vers elle, reculer voulait dire qu'elle avait envie de fuir ce qui n'est pas le cas. Il lui demanda de faire une promesse, celle d'arrêter de se sous-estimer. Autant dire, que ça allait être compliqué pour elle, c'était presque une routine de se sous-estimer. Mais si c'était lui qui demandait, elle pouvait essayer. Son ton si fort quelques minutes auparavant était bien plus doux, même si sa colère était encore présente. « Je vais essayer. » dit-elle doucement, un léger sourire sur le visage. Elle s'approcha et le prit soudainement dans ses bras, posant sa tête contre son torse, ne bougeant plus. « Tu peux ne pas bouger pendant un moment s'il te plait ? » murmura-t-elle, sous entendait clairement qu'elle était bien comme ça. Elle se calmait et avait envie d'un câlin. Elle ne le remettait pas dans la friendzone, bien au contraire.

Elle va essayer, c'est ce qui compte, ce qui fait sourire davantage Adam aussi. Il est content de réussir à l'apaiser, comme elle l'apaise. Le croate a beaucoup de soucis avec la gente féminine, on ne va pas se mentir. Maxine doit être la seule avec qui tout se passer parfaitement bien. Il ne lui a pas (encore) fait mal. Elle ne lui a pas encore fait mal non plus. Maxine, c'est l'exception, c'est sa source de douceur dans son quotidien. C'est celle qui lui met des cupcakes partout. Celle qui l'embrasse par surprise. Celle qui l'aime bien. Un peu trop bien. Soudainement, la jeune femme s'approche et vient sur se blottir contre lui. Décidément Maxine est pleine de surprise. Il commence à bien aimer ça et à y prendre goût même. Elle lui demande de ne pas bouger. Il s'exécute, enroule ses bras musclés autour du corps féminin. Il la serre doucement, sa tête vient doucement se poser sur les cheveux de Maxine. Il aime bien lorsqu'ils ont ses moments de tendresse. La terrasse est vide de monde, ils sont tranquille. Personne pour les embêter. Personne pour les interrompre. Les minutes s'écoulent. Le silence parle à leur place. Finalement, il finit par briser le silence en demandant doucement « Ça va mieux ? »