Gabrielle. L Ferguson ► Ashley Greene

Aout 2003

Elle regardait le jeune garçon seul dans sa chambre, ses parents lui avaient bien parlé d’un nouvel ami qui allait venir habiter à la maison et lui avaient aussi demandé d’être gentille avec lui. Cependant elle ne comprenait pas pourquoi il devait rester tout le temps et encore moins pourquoi elle était obligée de partager ses jouets avec lui. Elle l’observait, très maladroitement cachée derrière la porte et la première chose qu’elle remarqua fut sa tristesse, alors elle s’avança vers lui et lui tendit un de ses jouets, lui rappelant bien de le lui rapporter quand il aurait fini de jouer avec. Elle était prête à partager, mais il ne fallait pas trop demandé à cette petite fille qui avait toujours tout eu pour elle seule.

Janvier 2009

La jeune femme roula des yeux, exaspérée par toute cette mise en scène alors que sa mère ne cessait de gesticuler dans tous les sens. « Chérie, enfile cette robe plutôt elle ressortira mieux avec le costume de ton frère » sans un mot, elle prit la robe en grimaçant légèrement alors que sa mère vint déposer un baiser sur son front. C’était un grand jour aujourd’hui, son père avait été nommé par le sénat pour siégé à la cour suprême un poste à responsabilité qu’il avait attendu toute sa carrière et qui était une consécration pour lui et pour sa famille. Elle regarda son frère adoptif, plus qu’exaspérée par le fait de devoir répondre au journaliste, poser pour les photos et répéter une énième fois qu’elle était fière de son père. Pas que ce n’était pas vrai, seulement, elle avait assez de rejouer la même scène depuis deux jours déjà, à croire que les journalistes sont amnésiques et que les américains n’avaient rien d’autre à faire que de regarder en boucle les mêmes informations. L’histoire de son père était pu commune, Richard Ferguson, homme des quartiers pauvres de Boston qui après s’être marié à Rose LLyod une riche héritière avait gravi les échelons. Un modèle de réussite disait-ils.

Fevrier 2013

Elle les entendait se disputer de sa chambre, elle savait que sa mère était contre le fait que son père se mouille dans cette affaire et lui, dans un souci de justice avait décidé de s’y investir jusqu’au bout. Elle ne pensait pas que cette affaire était particulièrement dangereuse, elle avait confiance en son père, en son savoir-faire et en son courage. C’était d’ailleurs pour ça qu’elle avait choisi d’entrer à Harvard, comme son père et qu’elle avait choisi le droit tout comme lui, il n’y avait pas meilleur modèle et source d’inspiration pour elle. Pourtant, sa famille parfaite et son monde parfait bascula une nuit. Le bruit du verre brisé, un cri étouffé et la voix d’un inconnu l’avait fait sortir de sa chambre rapidement mais beaucoup trop tard. Les Ferguson étaient pris en otage, à l’intérieur même de leur manoir et de tout le luxe que représentait leur position. Trop visibles, trop impliqués et appréciés ils étaient la cible parfaite, l’avertissement parfait au gouvernement pour lui signifier que certains criminels méritent un traitement de faveur. Impuissante elle assista à l’exécution de ses parents avant l’arrivée des secours.

« He served proudly » Est-ce que ces quelques mots étaient censés la consoler ? est ce qu’elle était censé accepter le sort de sa famille parce que son père avait donné sa vie pour servir le pays ? La colère la rongeait pendant le sermon, mais elle ne dit mots, elle ne versa pas une larme et se contenta d’encaisser la douleur du mieux qu’elle pouvait.


Novembre 2014.

Merde, merde, merde … elle tournait en rond dans le manoir, rien n’allait. Cette maison lui rappelait le drame qui avait touché sa famille, le campus n’était même plus un endroit où elle pouvait s’évader, vu les détraqués qui y trainaient. Et la mort amène les vautours, le frère de sa mère qui mettait la pression pour lui vendre l’entreprise. Ça a été vite, peut-être trop vite, elle n’a pas vraiment réfléchis et a emballé ses affaires, direction Oxford. Pas un mot, ni avertissement à son entourage, elle a tout simplement disparu, elle s’est choisi comme d’habitude, elle a été égoïste même dans la douleur, comme d’habitude.

Février 2016

Elle a bataillé pour se faire transférer de nouveau à Harvard en cours d’année, mais il faut croire qu’il est resté quelque chose de son nom de famille et que ses excellentes notes ont aidé. Elle a décidé de retourner à Harvard après avoir fait une petite pause, elle en avait besoin et au diable ceux qui viendront lui reprocher d’être partie comme une voleuse, elle fait ce qu’elle veut jusqu’à preuve du contraire. Puis Boston c’est chez elle, là où elle est née et où elle construit tous ses souvenirs.