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« Là où il y a un rire, il y a de la magie. » Pv. Vincent

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« Là où il y a un rire, il y a de la magie. »
vincent & lily



Ses mains se serrent, puis se desserrent. Son pied tâtonne, puis un instant, s’endort. Sa jambe, elle, tressaille, seul signe extérieur trahissant ses angoisses latentes. Elle pensait les contrôler, toutes autant qu’elles étaient, mais l’attente solitaire était sa pire ennemie. Dans la salle aux murs d’une pâleur presque aveuglante, elle scrutait, ici et là les silhouettes en blouse blanches qui déambulaient, parfois s’affolaient, ou même, se prêtaient à rire. Elle avait fini par s’habituer à l’odeur si particulière de javel du milieu hospitalier, voyant en elle désormais comme une vieille amie que l’on côtoie depuis l’enfance, que l’on ne parvient pas apprécier totalement, mais qu’au moins, on tolère. C’était de ces journées rayonnantes où l’on regrette de s’enfermer alors qu’au dehors, toute n’est que vitalité et instants fortuits. L’hôpital, c’était l’antre des inconsolables, des inquiets, et de mère lassitude. Personne ne vivait vraiment ici, ou alors pas au même rythme que tout le monde. Les infirmières sillonnaient les couloirs tantôt avec une énergie effrénées, tantôt, au contraire, avec une fatigue apparente dans les instants d’accalmie. Les visiteurs, eux, erraient dans les couloirs, certains avec une inquiétude apparente, d’autres au contraire ne comptant plus vraiment les heures qui passent, s’accrochant à des magazines futiles pour avoir l’impression d’occuper leur temps. A mi-chemin entre ces deux mondes, Lily était devenue si coutumière de ces heures passées dans cet endroit qu’elle avait fini par s’accommoder. Mais la perspective de la mauvaise nouvelle, l’idée même que l’on peut vous retirer encore plus de temps que le peu que vous avez déjà, c’était terrifiant. Les médecins avaient ce pouvoir ignoble, non pas de décider de vie ou de mort sur vous, mais de vous faire attendre jusqu’à l’instant propice pour vous annoncer que votre destin n’était pas entre vos mains, mais entre celui d’une administration corrompue par l’argent et les recommandations de personnalités hautes-placées. Et que votre corps, quoiqu’il vous appartienne, pouvait revendiquer son indépendance à n’importe quel instant, sans que vous ne puissiez rien faire. Songeuse, s’amourachant de Dame Patience, elle était en train de dessiner un vieux couple assis en face d’elle. Affaissés l’un contre l’autre comme pesant sous le poids des années et de leurs corps, l’homme dessinait des arabesques sur le dessus de la paume de son épouse, qui elle, dormait à moitié. Image touchante, presque surréaliste, belle et triste à la fois. Accentuant les ombres, peaufinant les traits, son regard se souleva vers une silhouette familière, un peu boitillante.

Un sourire éclaira les traits de la jeune femme, lumineux, presque solaire, alors que son regard se posait sur la silhouette du nouveau venu. Vincent. Ce n’était pas la première fois qu’elle le voyait. Au contraire, leurs entrevues étaient devenues comme une habitude fortuite qui arrive à point nommé dans ces instants où la solitude n’est pas forcément la réponse. Esprit revêche et peut-être trop fataliste, elle s’amusait souvent de ce caractère tempétueux, presque enfantin parfois, qui lui était propre. « Hey dis donc, jeune estropié, si tu continues de marcher si vite, tu vas finir par t’envoler. » le taquina-t-elle d’une tonalité assez forte pour qu’il puisse l’entendre, mais suffisamment en sourdine pour ne pas déranger les autres personnes dans la salle d’attente.

© ACIDBRAIN
(Invité)