i will always here for u, brother - VINWIS

Ces derniers temps t'étais toujours en plein questionnement. C'était étrange pour toi de penser à d'autres choses qu'au bien-être de ta famille, aux problèmes de tes amis, à ta weed et ton commerce. En fait, il était inhabituel pour toi de penser à une fille, dans le genre, sentiment différents que ceux qu'on a pour une soeur, une amie. T'avais pas envie, t'étais vite effrayé. Et il fallait avouer qu'avec ton QI supérieur, tu réfléchissais beaucoup trop, t'étais constamment actif et les voix dans ta tête discutaient sans cesse. T'étais fatigué, oui, fatigué de penser à Romy depuis cette soirée au bal. Et t'avais besoin d'en discuter, du moins, t'allais essayer. Parce que tu ne savais pas quoi penser, tu ne savais pas où tu en étais. T'aimerais en toucher quelques mots à ta soeur, seulement, elle ne pouvait pas blairer la brune Oswald. Tu sonnais chez ton frère, parce qu'il avait la parole sage et il te connaissait. C'était une des rares personnes qui comprenait tes silences et tes expressions. Il savait quand tu mentais, il avait l'instinct que d'autres n'ont pas. Si l'âge n'indiquait pas le contraire, il aurait pu être également un triplet. Vous étiez tellement proche que c'était presque le cas. Mais t'étais heureux qu'il soit plus grand, t'avais pris l'exemple sur lui. C'était quelqu'un de battant, une personne respectueuse, toujours la tête haute qu'importe les situations. Tu ne lui avais jamais dit, mais tu l'admirais, sans aucun doute. Puis la porte s'ouvrait enfin.

Vincent n’était guère du genre à sortir tous les jours après le boulot, mais un jour gris et pluvieux comme celui-ci, autant le rayer immédiatement de la liste des volontaires. Après avoir passé la journée à trier des livres au rythme des averses résonnant contre les vitres de la bibliothèques, il avait un moment contemplé l’idée de faire un détour par le cinéma sur le chemin du retour – mais sa jambe droite, après un faux mouvement, en avait décidé autrement et l’avait de toute façon forcé à revoir ses plans en fonction de la douleur lancinante qui remontait le long de sa cuisse. Rien de dramatique, mais depuis quelques mois, Vincent avait bien dû apprendre à reconnaître et accepter ses limites. Il était donc rentré chez lui, avait avalé deux cachets d’anti-douleurs, et s’était affalé sur son canapé avec sa dernière trouvaille, un roman de Faulkner. Il avait à peine lu dix pages lorsqu’on sonna à la porte de son appartement, le forçant à relever le nez et secouer sa grande carcasse pour aller ouvrir. Néanmoins, un sourire illumina son visage en reconnaissant la bouille familière qui apparut dans l’encadrement de la porte.

« Hey, baby bro. » lança-t-il joyeusement en guise d’introduction, avant d’ouvrir la porte en grand pour le laisser passer. Il en profita pour l’attraper par le cou et lui plaquer un baiser fraternel sur le haut du crâne – embrasser ses frères et sœur sur le front était sa marque de fabrique, bien qu’il n’ait aucune idée lui-même d’où lui venait cette habitude. Il le relâcha de son emprise et referma la porte derrière lui. « Entre, mets-toi à l’aise. Y a des trucs dans le frigo si t’as soif ou si t’as faim. » Avançant en boitillant avec sa canne, Vincent alla vers le canapé pour attraper son livre et le poser sur la table de la cuisine, avant de relever ses yeux clairs vers son frangin. Et de remarquer que quelque chose n’allait pas. « Ben alors, c’est quoi cette tête d’enterrement ? Quelque chose ne va pas ? » demanda-t-il. Sans forcer l’intrusion, sans trop s’inquiéter. En endossant sa cape de grand frère attentif.

La porte s'ouvrait sur ton frère, un léger sourire et une voix enjouée. Tu souriais à ton tour en entrant dans son appartement, recevant comme par habitude, un baiser sur le front. Tu te contentais de caresser le dos de Vince au même moment. "Salut Vince" que tu lançais en retour. C'était toujours un réel plaisir de le voir, et aussi de se dire que parmi sa blessure, il est toujours parmi vous. En fait, tu n'aurais pas pu t'imaginer une seconde perdre ton grand-frère si jeune. La réalité c'est que t'aurais pas réussi à t'en remettre. Même s'il était amoché, il était sain et sauf et il était parmi vous. Parce qu'il fallait bien avouer que t'avais besoin de lui, et avoir été autant d'années si éloignés, ça t'avais fait chier. Alors le voir quand tu voulais, le nombre de temps non calculé par le retour en avion qui approchait, ça te faisait sourire. "Ça tombe bien, j'ai soif putain" que tu lançais un peu grognon. Tu te dirigeais vers le frigo sans attendre, parce que bien qu'il ait son intimité, c'était un peu comme chez toi. T'ouvrais pour prendre deux bières, et t'installer finalement tu le canapé. Tu les ouvrais avec ton briquet puis t'en donnais une à Vince. Tu buvais une gorgée alors que ton frère te parlait de ta tête affreuse. T'étais pas de bonne humeur, t'étais tracassé, et ça, il l'avait directement remarqué. "Si, bah si ça va. Enfin, comme toujours quoi" Tu buvais une ou deux gorgées. Tu ne savais pas trop comment tu pouvais amener la chose. "J'sais pas, enfin, c'est bizarre en ce moment avec Romy" que tu lâchais tout bas. T'avais un peu honte de parler de ça, c'était pas commun pour toi. D'habitude, c'était plus le nombre de nanas que t'avais eu le loisir de sauter, ou plutôt te moquer justement des pratiques bizarres que certaines pouvaient avoir.